Après avoir écrit dans La Règle du Jeu, sur la naissance de la galerie 1900-2000, sur ma rencontre avec Man Ray ou avec Dora Maar, j’ai pensé qu’il ne fallait pas négliger les autres rencontres, aussi bien avec les artistes, les critiques et journalistes d’art, les historiens et les collectionneurs. Commençons par les artistes.

Pierre Alechinsky

Pierre Alechinsky, photo : David Fleiss
Pierre Alechinsky, photo : David Fleiss

C’est une personnalité que j’apprécie beaucoup, un vrai professionnel, et j’ai toujours appris quelque chose en parlant avec lui.

C’est aussi un collectionneur, à l’opposé de tant d’artistes qui ne s’intéressent qu’à leur propre travail et ignorent le travail des autres. Et c’est aussi une mémoire vivante.








Arman

C’est un des artistes les plus sympathiques que j’ai connus. Nous avons fait connaissance très tôt, lorsque j’ai voulu, dans les années 1970, faire une exposition sur l’Ecole de Nice. Quoique les disputes entre artistes de cette école, m’ont vite fait faire marche arrière.

C’était un collectionneur passionné, et je n’oublierai jamais sa joie, à la FIAC, lorsqu’il m’a acheté la fameuse affiche du championnat d’échecs à Nice, de Marcel Duchamp trouvée grâce à mon beau-père, qui a fait tous les clubs d’échecs de Nice jusqu’au jour où il l’a trouvée.

C’était aussi un artiste, non seulement brillant, talentueux, mais généreux.

J’ai fait une petite exposition de lui à la galerie de Poche en janvier/février 1988 d’œuvres anciennes, qui a été couronnée de succès.

Voilà encore un grand artiste qui nous a quitté trop tôt.

Arman avec son affiche de Duchamp à la FIAC
Arman avec son affiche de Duchamp à la FIAC
Arman, Oeuvres, 1961-1986, Paris, Galerie de poche, 1988
Arman, Œuvres, 1961-1986, Paris, Galerie de poche, 1988












Eduardo Arroyo

C’est une amitié qui date du jour où j’ai découvert qu’il avait la même passion que moi pour Arthur Cravan. Depuis nous nous voyons régulièrement, et il m’a bien aidé pour mon exposition Cravan. Nous avons fait des échanges d’affiches.

C’est un artiste qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, et qui n’a jamais privilégié son intérêt par rapport à l’éthique. Il a aidé des artistes à exposer, par exemple chez Flinker. Cela s’est parfois retourné contre lui. Je sais qu’il a été très déçu par exemple par Martial Raysse et Jean Hélion.

Georg Bazelitz

Un jour, j’ai eu la visite de Michael Werner, accompagné de Georg Bazelitz, et ce dernier voyant au mur (accroché un peu en hauteur) un collage, dit en allemand (croyant que je ne parlais pas la langue) « Regarde Michael, encore un artiste qui m’imite ».

Il s’agissait d’un collage de Jindrich Styrsky de 1935, avec des personnages à l’envers, mais il n’avait pas vu la date…

Ben

Ben et Marcel Fleiss, Art Jonction, 1989, photo David Fleiss
Ben et Marcel Fleiss, Art Jonction, 1989, photo : David Fleiss

C’est un artiste que j’ai connu dans les années 70 et avec qui je suis toujours resté en bons termes. J’ai probablement été, grâce à Jean-Claude Farhi, un de ses premiers collectionneurs.

Il a souvent dit du bien de notre Galerie, ce qui est rare chez lui.

C’est un artiste inventif ; il a dix idées à la minute ; il  note tout dès qu’il y pense.

Dessin du stand de la Galerie 1900-2000, par Ben, 1994
Dessin du stand de la Galerie 1900-2000, par Ben, 1994












Les Brésiliens

Marcel Fleiss et Jo Soares
Marcel Fleiss et Jô Soares

En 1988 j’ai organisé une exposition « São Paulo – Rio – Paris », qui était une exposition de copains. Je m’étais lié d’une amitié inébranlable avec Angelo de Aquino, qui m’a présenté au vernissage celui qui allait devenir la plus grande vedette de la Télévision brésilienne : Jô Soares.

Claudio Tozzi, Rubem Gerchman, Marcel Fleiss, Antonio Henrique do-Amaral, Angelo de Aquio, lors du vernissage de l'exposition Sao-Paulo-Rio-Paris en 1988
Claudio Tozzi, Rubens Gerchman, Marcel Fleiss, Antonio Henrique do Amaral, Angelo de Aquino, lors du vernissage de l’exposition Sao-Paulo-Rio-Paris en 1988

J’étais aussi très proche de Rubens Gerchman, et depuis cette date avec d’autres artistes brésiliens comme Miguel Rio Branco, photographe pur et dur, Waltercio Caldas, Eduardo Kac et un marchand de Rio, exemplaire, Gustavo Rebello.




Pol Bury

Marcel Fleiss, Pol Bury et Balthazar, photo André Morin
Marcel Fleiss, Pol Bury et Balthazar, photo : André Morain

J’ai eu la chance, un jour, de voir apparaître à la Galerie cet artiste que j’admirais, et qui venait d’être « remercié », avec beaucoup d’autres artistes, par la galerie Maeght, et je lui ai d’emblée proposé d’exposer chez nous.

Nous avons fait plusieurs expositions.

Pol Bury, Sculpture 1959-1985, Cinetisations 1962-1988, Dessins, Paris, Galerie de poche,Galerie 1900-2000, 1988
Pol Bury, Sculpture 1959-1985, Cinetisations 1962-1988, Dessins, Paris, Galerie de poche,Galerie 1900-2000, 1988

C’est un homme qui avait beaucoup d’esprit, beaucoup d’idées, et je regrette qu’il nous ait quittés si vite.










Charchoune

Serge Charchoune, Correspondance du 28/04/70
Serge Charchoune, Correspondance du 28/04/70

Je l’ai connu avant d’ouvrir ma première galerie. On se voyait assez souvent. Je crois qu’il était content de trouver en moi un collectionneur potentiel. Nous avons eu une correspondance assez suivie, et il m’a présenté d’autres artistes russes comme Annenkov et Andreenko. A eux aussi, j’ai acheté des tableaux.














George Condo

Clo Fleiss, Marcel Fleiss et George Condo
Clo Fleiss, Marcel Fleiss et George Condo

Il nous a été présenté par Julian Schnabel, et a aussi été un client assidu de la Galerie, lorsqu’il habitait Paris. Il venait régulièrement aux vernissages.








Salvador Dali

J’ai fait la connaissance de Salvador Dali à la galerie des Quatre Mouvements, pendant notre exposition Grand maîtres hyperréalistes américains en mai-juin 1973. Il nous a acheté une sculpture de John Andrea, qui lui plaisait beaucoup. Je me rappelle l’avoir fait livrer à l’hôtel Meurice, où il habitait.

Grands Maîtres Hyperrealistes Americains, Paris, Galerie des 4 Mouvements, 1973
Grands Maîtres Hyperrealistes Americains, Paris, Galerie des Quatre Mouvements, 1973

J’en ai profité pour lui demander s’il voulait faire une édition. Il m’a répondu : « oui, avec plaisir, on va faire une gravure en relief, en incluant mon De Andrea. »

Salvador Dali, Gravure des 3 Graces, Copyright Collection R DESCHARNES
Salvador Dali, Gravure des 3 Graces, © Collection R. DESCHARNES

C’est Robert Descharnes qui s’est occupé de tout, et je pense que c’était la dernière édition authentique et originale faite par Dali. On l’a vendue en bloc à une galerie d’Hawaï !






Leo Dohmen

Leo Dohmen et Marcel Fleiss en novembre 1997, photo Mireille Sprengers
Leo Dohmen et Marcel Fleiss en novembre 1997, photo : Mireille Sprengers

C’est une des personnalités les plus extraordinaires qu’il m’ait été donné de rencontrer. Nous avions des goûts communs pour le Surréalisme et l’Erotisme. Il habitait Anvers, mais venait souvent rendre visite à Georges Hugnet, et passait toujours à la galerie.

Un jour, lors d’une vente aux enchères à Bruxelles, je l’ai vu sortir un revolver et menacer un enchérisseur qui était contre lui, sur un tableau qu’il voulait acheter.

Il avait une maison Art Deco, remplie de tableaux, était passionné et à un moment il a eu la volonté de devenir, en plus de collectionneur, « artiste ».


Erro

Erro, peintures des années 60, Paris, Galerie 1900-2000, 1991
Erro, peintures des années 60, Paris, Galerie 1900-2000, 1991

J’ai fait sa connaissance très tôt, grâce à Jean-Jacques Lebel. C’est un homme d’une très grande gentillesse. Il fait aussi partie des quelques artistes généreux que j’ai fréquentés.

Je l’ai exposé à l’exposition « Happenings & Fluxus » en juillet 1989. Et à la galerie de Poche, en octobre 1991.












Jean Claude Farhi

Jean Claude Farhi, était un de mes très bons amis depuis les années 70 et il m’a toujours beaucoup aidé d’abord en me mettant en rapport avec des Hyperréalistes américains que j’ai exposé en 1972 et 1974, ensuite pour une exposition avortée sur l’Ecole de Nice à cause des « salades niçoises » entre les artistes, et surtout en me faisant découvrir Ben, et en me présentant Arman et Cesar.
Nous avons vécu une aventure inoubliable à la Foire de Seattle, suite à la vente d’une œuvre importante de lui à l’associé de Bill Gates, qui débarquant de l’avion à l’aéroport de Nice a vu la sculpture de Farhi sur l’Hôtel d’ en face, et a tout fait pour retrouver l’artiste, et lui passer commande d’une sculpture monumentale pour sa résidence de Seattle.
Sur ce, dans la foulée, il m’a poussé à exposer à la Foire de Seattle pensant que Bill Gates allait venir, ce qui ne s’est pas passé, mais ses sculptures ont beaucoup plu et se sont vendues.
Voilà encore un artiste qui nous a quitté trop tôt.

Keith Haring

Catalogue de l'exposition de Keith Haring chez Lucio Amelio à Naples en 1983.
Catalogue de l’exposition de Keith Haring chez Lucio Amelio à Naples en 1983.

Bien avant de faire la dernière exposition de Keith Haring, à la Galerie de Poche du 15 au 30 janvier 1990, nous nous rencontrions souvent en compagnie de David et de Clo.
Lors de cette dernière exposition avant de mourir, il avait tenu a venir au vernissage, où nous avons présenté 40 dessins de 1983, qu’il avait déjà montrés chez Lucio Amelio à Naples.

Keith Haring, Journals
Keith Haring, Journals

On l’a connu lors de l’exposition Fluxus, et à cette occasion il est venu dîner à la maison, avec Yoko Ono, épisode qu’il relate dans ses « Journals » et chaque fois qu’on allait à New York, on allait dans son studio, où nous avons fait quelques échanges, car il aimait entre autres Alechinsky, qu’il nous échangeait contre des dessins de lui.



Hannah Hoch et Wieland Herzfelde

Ce fut une idée de mon associé Fred Fischer. Nous allions ouvrir la galerie des Quatre Mouvements, vers 1971. Et il suggère un voyage en Allemagne de l’Est pour rendre visite à ces deux survivants de la période Dada. Aventure baroque, cocasse et qui se finit mal car nous rencontrons le frère de John Heartfield et Hannah Höch. Mais ils nous conseillent de ne rien leur acheter. Et, de fait, nous restons bloqués, au retour, à check point Charlie, avec passeports confisqués et fouille complète de la voiture, pendant au moins 5 heures ! Ils savaient ce qui nous attendait. Ils savaient, aussi, dans quel péril nous les aurions mis avec notre voiture chargée de leurs œuvres. Nous avons bien fait de suivre leur conseil.

Georges Hugnet

Je lui ai rendu visite plusieurs fois au début des années 70, mais la plupart du temps, il était déjà assez imbibé et violent, ce qui contraste avec sa femme Myrtille avec qui je me suis toujours très bien entendu, et ce depuis très longtemps.

Rencontre avec Marcel Jean

Anniversaire de Marcel Jean, 1987, photo David Fleiss
Anniversaire de Marcel Jean, 1987, photo : David Fleiss

Voici une des rencontres les plus importantes de ma vie.

Je lui avais fait une exposition qui avait eu un certain succès. On avait l’habitude de déjeuner presque tous les dimanches ensemble et il me racontait quelques unes des histoires extraordinaires qui ont émaillé sa vie. Je l’ai emmené en vacances, avec un de mes amis, Timothy Baum. C’était quelques années avant sa mort. Il était déjà très âgé. Mais on l’aimait beaucoup. On trouvait qu’il était injustement oublié.

Marcel Fleiss, Clo Fleiss et Marcel Jean, photo V Raspolini
Marcel Fleiss, Clo Fleiss et Marcel Jean, photo : V. Raspolini

Le problème c’est qu’il avait écrit une histoire de la peinture surréaliste et les gens le prenaient plus pour un historien du Surréalisme que pour un artiste. Malgré pas mal d’expositions en France, en Hongrie où il était pendant la guerre, et en Italie, et dans d’autres pays. Son « Histoire du Surréalisme » est brillante.

Marcel Jean, Histoire de la peinture surrealiste, Paris, Editions Seuil, 1959
Marcel Jean, Histoire de la peinture surréaliste, Paris, Editions Seuil, 1959

J’ai juste regretté qu’à sa mort il ait fait confiance à un personnage un peu bizarre à qui il avait même donné les clés de son appartement. Beaucoup de choses ont, alors, disparu. Certaines réapparaissent de temps en temps en vente publique. Mais bon… Je ne suis pas policier… C’était à son neveu, disparu lui aussi, et qui était son héritier, de s’en soucier. Il y a eu une vente à Drouot, puisque l’appartement n’avait pas été complètement vidé, au profit de ce neveu, qui s’appelait Jean. Mais apparemment, ce neveu qui était professeur d’anglais n’a pas fait grand-chose pour récupérer ce qui manquait.




Marcel Jean et Marcel Fleiss, Photo Philippe Bonan
Marcel Jean et Marcel Fleiss, Photo : Philippe Bonan
Marcel Jean, Paris, Galerie 1900-2000, 1987
Marcel Jean, Paris, Galerie 1900-2000, 1987
















Marcel Jean, Costumes de Music-Hall, Cabaret1928, Paris, Galerie 1900-2000,1989
Marcel Jean, Costumes de Music-Hall, Cabaret1928, Paris, Galerie 1900-2000,1989

Ray Johnson

Un des artistes les plus étranges que j’aie rencontré. Je l’admirais beaucoup. David Bourdon en avait fait une louange extraordinaire. J’ai commencé par acheter quelques collages à Richard Feigen à Chicago. Et je m’étais mis en tête de faire une exposition personnelle de lui.

Nous avons eu une correspondance. Et, un jour de 1990, comme j’étais en vacances à Montauk, et qu’il n’habitait pas trop loin, je l’ai appelé et lui ai demandé s’il avait quelque chose qui pouvait me plaire. Il m’a donné rendez-vous sur une route déserte entre la ville où il habitait et Montauk.

Ray Johnson, Correspondance du 16/12/93
Ray Johnson, Correspondance du 16/12/93
Ray Johnson, Correspondance du 04/01/94 (1)
Ray Johnson, Correspondance du 04/01/94 (1)












Ray Johnson, Correspondance du 04/01/94 (2)
Ray Johnson, Correspondance du 04/01/94 (2)
Ray Johnson, Correspondance du 03/03/94 (1)
Ray Johnson, Correspondance du 03/03/94 (1)








Ray Johnson, Correspondance du 03/03/94 (2)
Ray Johnson, Correspondance du 03/03/94 (2)

On s’est arrêté au bord de la route, et là il m’a sorti une dizaine de collages, mais a accepté que je n’en achète que trois.

Ray Johnson, Polaroid pris par Marcel Fleiss en 1990
Ray Johnson, Polaroid pris par Marcel Fleiss, chez Peter Beard, en 1990

Ensuite il m’a dit qu’il allait profiter de la circonstance pour rendre visite à un ami, Peter Beard, qui habitait tout près. Il m’a proposé de l’accompagner. Il a passé la visite à jeter des cailloux dans la mer, et n’a pratiquement pas dit un mot.












Kosice

Un jour lors d’un voyage à Buenos Aires, vers 1984, comme j’avais envie de faire une exposition du groupe Madi, j’ai rendu visite à Kosice, pour lui demander si cela lui paraissait possible. « Sans problème, m’a-t-il répondu, revenez demain ; je vais demander aux autres membres du groupe ce qu’ils ont de disponible ».

Lorsque je suis revenu le lendemain, j’ai vu une collection complète et merveilleuse, mais lorsque j’ai touché certains tableaux, j’ai eu une étrange impression de « neuf » et j’ai dit à Kosice : je veux bien tout acheter mais auparavant j’aimerais donner tous ces tableaux à un laboratoire spécialisé pour déterminer les dates auxquelles ils ont été peints. Il m’a mis à la porte.


Joseph Kosuth

Affiches de Claes Oldenburg, pages 146-147 du catalogue Happenings Fluxus, Paris, Galerie 1900-2000, Galerie du genie, 1989
Affiches de Claes Oldenburg, pages 146-147 du catalogue Happenings Fluxus, Paris, Galerie 1900-2000, Galerie du génie, 1989

Je l’ai connu à New York dans les années 80, et nous avons fait de nombreux échanges. Le premier échange concernait de très rares affiches de Claes Oldenburg. C’est un grand collectionneur, mais il a toujours préféré faire des échanges contre ses propres œuvres, plutôt que de payer.







Jean-Jacques Lebel

Jean Jacques Lebel, photo David Fleiss
Jean Jacques Lebel, photo : David Fleiss

Jean-Jacques Lebel a été, lui aussi, une des rencontres très importantes de ma vie. Je l’ai connu à l’époque de ma première galerie, Galerie des Quatre Mouvements, où il venait souvent avec son père. Aux alentours de 1972, je lui ai vendu pas mal de choses. A cette époque, on trouvait encore des choses très intéressantes. Il collectionnait les dessins de poètes et d’écrivains. Je lui ai trouvé un dessin très important d’André Breton, un autoportrait, qui fait maintenant la couverture de catalogues d’expositions sur les dessins d’écrivains.

Jean-Jacques Lebel, Retour d'exil,peintures, dessins, collages, 1954-1988, Paris, Galerie 1900-2000, 1988
Jean-Jacques Lebel, Retour d’exil, peintures, dessins, collages, 1954-1988, Paris, Galerie 1900-2000, 1988

J’ai collaboré avec lui, non seulement pour des expositions de ses œuvres personnelles mais aussi sur d’autres projets, dont une très importante exposition consacrée à Francis Picabia et, également, l’exposition Happenings & Fluxus. Car il ne faut pas oublier qu’il est, aussi, l’un des premiers artistes Happening en France. C’est un homme d’une culture extraordinaire. C’est un plaisir de déjeuner ou dîner avec lui, parce que l’on apprend toujours quelque chose. Malheureusement je pense qu’il veut faire trop de choses à la fois. Il est organisateur d’expositions et de Festivals de poésie, musique et performance, il est écrivain, il est artiste et chercheur, collecteur, militant politique. Peut-on faire tant de choses en même temps ? Ou bien on se concentre uniquement sur sa vie artistique ou bien, quand on commence à faire trop de choses, on se disperse. Lebel n’est pas d’accord, il pense – comme Breton, qu’il a bien connu – que l’artiste a des fonctions sociales multiples. C’est, de plus, un autogestionnaire. Je ne suis pas d’accord avec sa conception du monde mais nous sommes très amis.

Jean-Jacques Lebel des annees cinquante aux années quatre-vingt-dix, Paris, Galerie 1900-2000, 1991
Jean-Jacques Lebel des années cinquante aux années quatre-vingt-dix, Paris, Galerie 1900-2000, 1991

J’ai également collaboré à un livre sur mes photos de jazz pour lequel il m’a fait une préface. Je l’ai exposé dans pratiquement toutes les foires auxquelles j’ai participé à travers le monde. J’ai réussi à vendre des tableaux de lui à plusieurs musées. On peut avoir des opinions différentes et néanmoins développer des relations amicales.

Jean-Jacques Lebel peintures, collages 195060, Paris, Galerie 1900-2000 2009
Jean-Jacques Lebel peintures, collages 195060, Paris, Galerie 1900-2000 2009
















Matta

Roberto Matta lors du vernissage de l'exposition de Jean-Jacques Lebel en 1988, photo N Goldberg
Roberto Matta lors du vernissage de l’exposition de Jean-Jacques Lebel en 1988, photo : N. Goldberg

J’ai fait une exposition de Matta en 1971. C’était un peu particulier. Cette exposition ne fut pas faite avec l’aide de Matta lui-même, comme cela se faisait beaucoup à l’époque : les galeries empruntaient des tableaux à un peintre et ils faisaient une exposition.

Nous, nous les avions achetés à un ancien marchand de Matta, Daniel Cordier, par l’intermédiaire de Baudouin Lebon et nous avons monté notre exposition. La plupart étaient des tableaux des années 70, de très beaux tableaux.

On a quand même prévenu Matta de l’exposition et il est venu le jour du vernissage, avant l’heure du vernissage, comme un inspecteur de police, avec Bénédicte Pesle pour vérifier s’il n’y avait pas de faux. Il n’y avait, évidemment, pas de faux.

On a aussi mis dans l’exposition un très beau dessin ancien de 1939 qu’on avait acheté – un chef d’œuvre – mais qui n’était pas signé. Comme j’ai vu qu’il se détendait un peu, au fur et à mesure de l’examen des tableaux, je lui ai dit avant qu’il ne reparte « J’ai quelque chose à vous demander. On a ce dessin qui n’est pas signé, voudriez-vous bien le signer ? »

Il m’a répondu : « Mais vous êtes aveugle ! Vous voyez bien qu’il est signé ! »

On s’est regardé, on s’est mis devant le dessin, tous, et on s’est mis à rechercher la signature qu’on n’avait pas trouvée. Je lui dis : « Je regrette, mais je ne vois pas où est la signature ». Il me répond alors « Tout le monde voit que c’est Matta, il n’a pas besoin d’être signé ! »

Et il est parti.

A ce moment-là, j’ai compris que les relations avec lui ne seraient jamais bonnes. Ce qui s’est avéré juste quelques années plus tard, où j’ai été obligé, par deux fois, de prendre des avocats contre lui et sa femme Germana, pour des faits complètement ridicules.

Une fois il m’a déclaré faux un collage qui venait du Point Cardinal, et qui était reproduit dans le catalogue d’une exposition de collages au Point Cardinal, à laquelle il avait insisté pour participer avant de se rétracter.

Une autre fois, c’était deux toiles que j’avais fait acheter à un ami, un client privé. Et comme Matta voulait être payé en espèces, mon ami lui a dit : « D’accord, je vous donne des espèces, mais il faut me les signer. » Il s’est mis à genoux, ça se passait rue de Lille, et il les a signées. Seulement, Germana a dit, ensuite, que, si les tableaux étaient authentiques, la signature, elle, était fausse! Là aussi, j’ai pris un avocat, et comme il y avait des témoins, elle s’est rétractée.

On s’est revu une fois ou deux. Il est venu à la galerie 1900-2000 pour quelques vernissages : par exemple celui de Jean Jacques Lebel, avec qui il était en très bons termes. Mais les relations ne sont jamais vraiment devenues bonnes.


ELT Mesens

J’ai bien connu cet artiste belge, ami de Magritte. Je me souviens de ce jour où il nous convoque, dans un hôtel de Bruxelles, avec mon ami Sylvio Perlstein. Il étale sur son lit des dizaines de collages de Magritte sur partitions musicales. Et nous les offre pour un prix ridicule. Je n’ai pas acheté. Mais nous avons entretenu, ensuite, une correspondance soutenue.

Mesens, Correspondance du 22/01/70
Mesens, Correspondance du 22/01/70
Mesens, Correspondance du 22/01/70 (2)
Mesens, Correspondance du 22/01/70 (2)
















Mesens, Correspondance du 05/02/70
Mesens, Correspondance du 05/02/70
Mesens, Correspondance du 05/02/70 (2)
Mesens, Correspondance du 05/02/70 (2)




















Rencontre avec Yoko Ono

Yoko Ono, Marcel Fleiss, performance à l'Ecole des Beaux-Arts, 1989, photo P Auliac
Yoko Ono, Marcel Fleiss, devant l’Ecole des Beaux-Arts, 1989, photo : P. Auliac

Cette rencontre a failli mal tourner…

J’ai fait la connaissance de Yoko Ono, lorsqu’elle a répondu à mon invitation à une soirée de performances à l’Ecole des Beaux Arts, après le vernissage de l’exposition « Happening et Fluxus » en 1989, qui a failli tourner à l’émeute avec le nombre inattendu de journalistes présents pour l’évènement, et il a fallu l’évacuer d’urgence pour aller s’abriter dans ma Galerie, tant elle était assaillie par les journalistes.

Performance de Yoko Ono avec l'aide de Keith Haring, Ecole des Beaux-Arts, 1989
Performance de Yoko Ono avec l’aide de Keith Haring, Ecole des Beaux-Arts, 1989

Elle s’est alors reprise et est revenue dans la salle où elle a fait un happening inoubliable.

Ensuite je lui ai proposé de faire une exposition personnelle à la FIAC, et elle m’a demandé de lui rendre visite chez elle à New York, pour mettre au point cette exposition.

Yoko Ono, The Bronze Age, Paris, FIAC, Galerie 1900-2000, 1989
Yoko Ono, The Bronze Age, Paris, FIAC, Galerie 1900-2000, 1989

Je me suis rendu chez elle avec ma femme, et là, à notre grande surprise un majordome nous a dit « asseyez-vous et attendez Madame Ono, car Madame joue aux échecs ». Une heure après, comme on en avait assez d’attendre, on a dit au majordome qu’on partait, et comme elle l’a entendu, elle est venue s’excuser et a interrompu sa partie d’échecs.

A partir de ce moment, les relations ont été beaucoup plus agréables.

L’exposition a eu lieu en octobre 1989 et a connu un grand succès médiatique et commercial.




Gordon Onslow Ford

Ce fut également dans son domaine, au fin fond de la Californie, que nous nous sommes connus. Il était content d’avoir été inclus dans notre exposition « Peinture Surréaliste en Angleterre », et m’avait chargé d’essayer de retrouver une grande quantité d’œuvres perdues, que je n’ai jamais retrouvées.

Alfonso Ossorio

Alfonso Ossorio
Alfonso Ossorio

Ce fut une visite mémorable, chez lui, dans son domaine, avec des jardins fantastiques. Une collection extraordinaire de Jean Dubuffet. Un homme exquis.









Bernard Rancillac

Bernard Rancillac
Bernard Rancillac

C’était (et c’est toujours) un artiste insatisfait, frustré, et qui vit dans l’obsession de la « Révolution permanente ».

Rancillac, Cinémonde, Paris, La galerie de poche, 1989
Rancillac, Cinémonde, Paris, La galerie de poche, 1989

Je l’ai exposé, dans une exposition intitulée « Cinemonde » qui a eu un grand succès.

Beaucoup de choses nous rassemblaient, comme le jazz. Il y a eu une autre exposition, et j’ai été assez fier de lui acheter une œuvre faite d’après une de mes photos.

Serge Fauchereau, Bernard Rancillac, Paris, Cercle d'Art, 1991
Serge Fauchereau, Bernard Rancillac, Paris, Cercle d’Art, 1991

Christian Schad

Voilà un artiste avec qui je m’entendais très bien, sans jamais l’avoir rencontré personnellement. Nous avons eu une correspondance suivie, et j’ai eu la chance, à un moment de sa vie où il ne vendait pas beaucoup, de pouvoir lui acheter quelques beaux tableaux et, ainsi, de l’aider. Un marchand n’est-il pas pleinement dans son rôle quand il permet, aussi, à un artiste de continuer à travailler ?

Christian Schad, Correspondance du 31/10/70
Christian Schad, Correspondance du 31/10/70
Christian Schad, Correspondance du 31/10/70 (2)
Christian Schad, Correspondance du 31/10/70 (2)




















Christian Schad, Correspondance du 14/12/70
Christian Schad, Correspondance du 14/12/70
Christian Schad, Correspondance du 28/02/71
Christian Schad, Correspondance du 28/02/71
























Christian Schad, Correspondance du 30/05/71
Christian Schad, Correspondance du 30/05/71


















Julian Schnabel

Le portrait de Marcel Fleiss.
Le portrait de Marcel Fleiss par Julian Schnabel

Je l’ai connu au début des années 80. Nous nous rencontrions à Montouk où il avait une maison et où nous allions en vacances. Il était un visiteur régulier de la Galerie, ainsi qu’un collectionneur avisé. On faisait des échanges et il nous a acheté des Man Ray, des Picabia, des Wols, et, un jour, un très beau dessin de Salvador Dali de la fin des années 30. Il m’a dit : « la prochaine fois que tu viendras à New York passe à mon studio pour le règlement de ce dessin de Dali ».

J’y suis allé accompagné de ma femme et lorsqu’on est arrivé, il avait l’air très occupé, avec ses deux assistants, et nous a dit « asseyez-vous une demi-heure, et je serai à vous ».

Lorsqu’il a terminé son travail, il nous a dit « venez voir le tableau que je viens de terminer » et, à notre grande surprise c’était mon portrait sur un tableau d’assiettes cassées. Et il a ajouté : « voici le paiement du Dali ».

Nous sommes restés tellement interloqués, que nous n’avons pas osé protester.

Daniel Spoerri

Spoerri, 20 originaux en serie, triple multiplicateur d’art, Paris, Galerie des 4 Mouvements, 1972
Spoerri, 20 originaux en série, triple multiplicateur d’art, Paris, Galerie des 4 Mouvements, 1972

Je l’ai exposé sur une idée de Otto Hahn à la Galerie des Quatre Mouvements, et cela fut un succès total, puisqu’on a vendu toute l’exposition, mais il y a eu un problème.

On avait demandé à Daniel Spoerri s’il voulait qu’on édite un catalogue de luxe, et il a dit oui, si vous me payez les petits dessins qu’on mettra dans chaque catalogue, ce qui fut fait avec plaisir.

Meret Oppenheim au vernissage de l'exposition de Spoerri en 1972
Meret Oppenheim au vernissage de l’exposition de Spoerri en 1972

Contrairement aux œuvres, on n’en a vendu qu’un ou deux lors de l’exposition, et comme peu de temps après on exposait à ArtBasel, on a tout vendu, l’artiste était plus connu en Suisse qu’en France.

Sur ce, il nous a fait un scandale en disant qu’on n’avait pas le droit de vendre. Nos relations se sont arrêtées sur le champ.






Robert Whitman

Robert Whitman, Paris, Galerie-1900-2000, 2011
Robert Whitman, Paris, Galerie-1900-2000, 2011

Cet artiste majeur et trop discret de Happenings m’a été présenté par Julie Martin et Billy Kluver, et on a tout de suite eu un contact très chaleureux.

Je lui ai acheté une série de dessins de la fin des années 50, début des années 60, dont certains étaient proches de Twombly avant Twombly et ces dessins ont été inclus dans l’exposition Happening et Fluxus.

Happenings, Fluxus, Paris, Galerie 1900-2000, Galerie du genie, 1989
Happenings & Fluxus, Paris, Galerie 1900-2000, Galerie du genie, 1989

Quelques années plus tard il a rejoint la puissante Galerie Pace, où il est toujours représenté.

Lors d’une discussion récente sur ses amis artistes, comme Oldenburg, Warhol, Rosenquist, Rauschenberg, etc. il a eu une remarque incroyable, en comparant Warhol à Van Dongen !










Galerie photos (cliquez pour afficher en grand format)

Yoko-Ono-Marcel-Fleiss-performance-a-l-Ecole-des-Beaux-Arts-1989-photo-P-Auliac
ossorio
Alfonso Ossorio
cinemonde
Rancillac, Cinémonde, Paris, La galerie de poche, 1989
keith-haring-journals
Keith Haring, Journals
keith-haring-catalogue
Catalogue de l'exposition de Keith Haring chez Lucio Amelio à Naples en 1983.
Julian-Schnabel
Le portrait de Marcel Fleiss.
13-5-Jean-Jacques-Lebel-peintures-collages-195060-Paris-Galerie-1900-2000-2009
Jean-Jacques Lebel peintures, collages 195060, Paris, Galerie 1900-2000 2009
5-4-ray-Johnson-Polaroid-pris-par-Marcel-Fleiss-en-1990
Ray Johnson, Polaroid pris par Marcel Fleiss en 1990
Marcel-Fleiss-Jo-Soares2
Marcel Fleiss et Jo Soares
Marcel-Fleiss-Jo-Soares
Marcel Fleiss et Jo Soares
10-1-Ben-et-Marcel-Fleiss-Art-Jonction-1989-photo-David-Fleiss
Ben et Marcel Fleiss, Art Jonction, 1989, photo David Fleiss
8-3-Affiches-de-Claes-Oldenburg-pages-146-147-du-catalogue-Happenings-Fluxus-Paris-Galerie-1900-2000-Galerie-du-genie-1989
Affiches de Claes Oldenburg, pages 146-147 du catalogue Happenings Fluxus, Paris, Galerie 1900-2000, Galerie du genie, 1989
19-2-Performance-de-Yoko-Ono-avec-l-aide-de-Keith-Haring-Ecole-des-Beaux-Arts-1989
Performance de Yoko Ono avec l'aide de Keith Haring, Ecole des Beaux-Arts, 1989
19-1-Yoko-Ono-Marcel-Fleiss-performance-a-l-Ecole-des-Beaux-Arts-1989-photo-P-Auliac
Yoko Ono, Marcel Fleiss, performance à l'Ecole des Beaux-Arts, 1989, photo P Auliac
22-2-Arman-avec-son-affiche-de-Duchamp-à-la-FIAC
Arman avec son affiche de Duchamp à la FIAC
22-3-Arman-Oeuvres-1961-1986-Paris-Galerie-de-poche-1988
Arman, Oeuvres, 1961-1986, Paris, Galerie de poche, 1988
20-Erro-peintures-des-annees-60-Paris-Galerie-1900-2000-1991
Erro, peintures des années 60, Paris, Galerie 1900-2000, 1991
21-2-Serge-Fauchereau-Bernard-Rancillac-Paris-Cercle-d-Art-1991
Serge Fauchereau, Bernard Rancillac, Paris, Cercle d'Art, 1991
28-Leo Dohmen-et-Marcel-Fleiss-en-novembre-1997-photo-Mireille-Sprengers
Leo Dohmen et Marcel Fleiss en novembre 1997, photo Mireille Sprengers
13-7-Happenings-Fluxus-Paris-Galerie-1900-2000-Galerie-du-genie-1989
Happenings, Fluxus, Paris, Galerie 1900-2000, Galerie du genie, 1989
18-2-Robert-Whitman-Paris-Galerie-1900-2000-2011
Robert Whitman, Paris, Galerie-1900-2000, 2011
14-2-Meret-Oppenheim-au-vernissage-de-l-exposition-de-Spoerri-en-1972
Meret Oppenheim au vernissage de l'exposition de Spoerri en 1972
14-1-Spoerri-20-originaux-en-serie-triple-multiplicateur-d’art-Paris-Galerie-des-4-Mouvements-1972
Spoerri, 20 originaux en serie, triple multiplicateur d’art, Paris, Galerie des 4 Mouvements, 1972
1-4-Christian-Schad-Correspondance-du-30-5-71
Christian Schad, Correspondance du 30/05/71
1-3-Christian-Schad-Correspondance-du-28-2-71
Christian Schad, Correspondance du 28/02/71
1-2-Christian-Schad-Correspondance-du-14-12-70
Christian Schad, Correspondance du 14/12/70
1-1-Christian-Schad-Correspondance-du-31-10-702-page-2
Christian Schad, Correspondance du 31/10/70 (2)
1-1-Christian-Schad-Correspondance-du-31-10-70
Christian Schad, Correspondance du 31/10/70
19-3-Yoko-Ono-The-Bronze-Age-Paris-FIAC-Galerie-1900-2000-1989
Yoko Ono, The Bronze Age, Paris, FIAC, Galerie 1900-2000, 1989
3-2-Mesens-Correspondance-du-05-02-702-page-2
Mesens, Correspondance du 05/02/70 (2)
3-2-Mesens-Correspondance-du-05-02-70
Mesens, Correspondance du 05/02/70
3-1-Mesens-Correspondance-du-22-01-702-page-2
Mesens, Correspondance du 22/01/70 (2)
3-1-Mesens-Correspondance-du-22-01-70
Mesens, Correspondance du 22/01/70
17-Roberto-Matta-lors-du-vernissage-de-l-exposition-de-Jean-Jacques-Lebel-en-1988-photo-N-Goldberg
Roberto Matta lors du vernissage de l'exposition de Jean-Jacques Lebel en 1988. Photo : N Goldberg
13-3-Jean-Jacques-Lebel-des-annees-cinquante-aux-années-quatre-vingt-dix-Paris-Galerie-1900-2000-1991
Jean-Jacques Lebel des annees cinquante aux années quatre-vingt-dix, Paris, Galerie 1900-2000, 1991
13-2-Jean-Jacques-Lebel-Retour-d-exil-peintures-dessins-collages-1954-1988-Paris-Galerie-1900-2000-1988
Jean-Jacques Lebel, Retour d'exil,peintures, dessins, collages, 1954-1988, Paris, Galerie 1900-2000, 1988
13-1-Jean-Jacques-Lebel-photo-David-Fleiss
Jean Jacques Lebel, photo David Fleiss
5-1-Ray-Johnson-Correspondance-du-16-12-93
Ray Johnson, Correspondance du 16/12/93
5-1-Ray-Johnson-Correspondance-du-04-01-942-page-2
Ray Johnson, Correspondance du 04/01/94 (2)
5-1-Ray-Johnson-Correspondance-du-04-01-941
Ray Johnson, Correspondance du 04/01/94 (1)
5-1-Ray-Johnson-Correspondance-du-03-03-942
Ray Johnson, Correspondance du 03/03/94 (2)
5-1-Ray-Johnson-Correspondance-du-03-03-941
Ray Johnson, Correspondance du 03/03/94 (1)
16-7-Marcel-Jean-Histoire-de-la-peinture-surrealiste-Paris-Editions-Seuil-1959
Marcel Jean, Histoire de la peinture surrealiste, Paris, Editions Seuil, 1959
16-6-Marcel-Jean-Costumes-de-Music-Hall-Cabaret-1928-Paris-Galerie-1900-2000-1989
Marcel Jean, Costumes de Music-Hall, Cabaret1928, Paris, Galerie 1900-2000,1989
16-5-Marcel-Jean-Paris-Galerie-1900-2000-1987
Marcel Jean, Paris, Galerie 1900-2000, 1987
16-4-Marcel-Jean-et-Marcel-Fleiss-Photo-Philippe-Bonan
Marcel Jean et Marcel Fleiss, Photo Philippe Bonan
16-3-Marcel-Fleiss-Clo-Fleiss-et-Marcel-Jean-photo-V-Raspolini
Marcel Fleiss, Clo Fleiss et Marcel Jean, photo V Raspolini
16-1-Anniversaire-de-Marcel-Jean-1987-photo-David-Fleiss
Anniversaire de Marcel Jean, 1987, photo David Fleiss
4-3-Salvador-Dali-Gravure-des-3-Graces-Copyright-Collection-R-DESCHARNES
Salvador Dali, Gravure des 3 Graces, Copyright Collection R DESCHARNES
15-2-Pol-Bury-Sculpture-1959-1985-Cinetisations-1962-1988-Dessins-Paris-Galerie-de-poche-Galerie-1900-2000-1988
Pol Bury, Sculpture 1959-1985, Cinetisations 1962-1988, Dessins, Paris, Galerie de poche,Galerie 1900-2000, 1988
12-2-Claudio-Tozzi-Rubem-Gerchman-Marcel-Fleiss-Antonio-Henrique-do-Amaral-Angelo-de-Aquio-lors-du-vernissage-de-l-exposition-Sao-Paulo-Rio-Paris-en-1988
Claudio Tozzi, Rubem Gerchman, Marcel Fleiss, Antonio Henrique do-Amaral, Angelo de Aquio, lors du vernissage de l'exposition Sao-Paulo-Rio-Paris en 1988
4-1-Grands-Maitres-Hyperrealistes-Americains-Paris-Galerie-des-4-Mouvements-1973
Grands Maîtres Hyperrealistes Americains, Paris, Galerie des 4 Mouvements, 1973
2-Serge Charchoune-Correspondance-du-28-4-70
Serge Charchoune, Correspondance du 28/04/70
15-1-Marcel-Fleiss-Pol-Bury-et-Balthazar-photo-André-Morin
Marcel Fleiss, Pol Bury et Balthazar, photo André Morin
10-2-Dessin-du-stand-de-la-Galerie-1900-2000-par-Ben-1994
Dessin du stand de la Galerie 1900-2000, par Ben, 1994
Pierre-Alechinsky
Pierre Alechinsky, photo : David Fleiss
George-Condo
Clo Fleiss, Marcel Fleiss et George Condo
Bernard-Rancillac
Bernard Rancillac