La « justice » russe a rendu son verdict : les trois jeunes femmes du groupe punk Pussy Riot viennent d’être reconnues coupables pour « vandalisme motivé par la haine religieuse » et « hooliganisme ».
Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, sont condamnées à 2 ans d’emprisonnement dans un camp pénitentiaire.
Un verdict insupportable que La Règle du jeu et les signataires de l’appel lancé ce matin sur notre site ne peuvent accepter.
Il est inadmissible de priver ces femmes de liberté, ne serait-ce qu’un jour de plus, nous demandons, plus que jamais, leur libération immédiate et sans condition.
Ce matin, La Règle du jeu et l’association Russie-Libertés, lançaient un appel en soutien aux Pussy Riot
Une manifestation de soutien aux Pussy Riot avait lieu aujourd’hui, vendredi 17 août, à Paris, place Igor Stravinsky.
Près de 500 personnes, de 12h30 à 14h se sont rassemblées en suivant l’appel d’Amnesty, FIDH, Convoi syndical pour la Tchétchénie, Jeunesses socialistes, Osez le féminisme, Russie Libertés, Europe Écologie-Les Verts, SOS-Racisme…

Manifestation_Pussy-Riot_Militantes
Manifestation_Pussy-Riot_Jeune-Militant
Manifestation_Pussy-Riot_Feministes
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Alexis Prokopiev, porte-parole de l'association Russie-Libertés
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Alexis Prokopiev, porte-parole de l'association Russie-Libertés
Manifestation_Pussy-Riot
Pussy-Riot-au-tribunal-de-moscou-le-17-aout
Leur crime ? Avoir réalisé, le 21 février, une performance dans la Cathédrale du Christ Saint-Sauveur de Moscou.

4 Commentaires

  1. Il est vrai que la maison hantée du rock, – je jette le punk dedans, – autour d’un sexe libre de ses mouvements, est infestée de pulsions autodestructrices. Je n’y mettrai pas le feu pour autant. Sinon, autant brûler tout de suite les poèmes de Nerval, les tableaux de Van Gogh, les romans d’Hemingway… Keith Moon, Jimi Hendrix, Bon Scott, John Bonham, tous les rockeurs sont morts, étouffés dans leur vomi. Non, pas vraiment… Il y en a parmi eux qui avaient la peau dure. Faut-il regretter avec le père Merrin qu’ils n’aient pas confirmé l’équation Sex + Drogue x Rock ‘n’ Roll = Death?
    Certains s’indignent de l’apparition d’Iggy Pop dans un spot pour SFR, ce sont ceux qui ne le connaissent pas. Son univers écrase celui du fric. Il le squatte, il le pirate, il le doigte comme on ne l’a jamais doigté. Il vient prendre du pognon à des multinationales, est-ce que je vais pleurer? Il rapporte du fric aux multinationales, c’est donc qu’il n’est plus aussi vomitif qu’il l’était. A-t-il dû se laver les cheveux pour cela? Absolument. Et son apparence moins rebutante va le rendre sympathique aux yeux des ménagères de moins de cinquante ans sur lesquelles repose la culture populaire, autrement dit, la culture d’une nation démocratique. Iggy s’invite comme un iguane entre vos draps de soie, mais c’est vous qui vous faites bouffer par son système nerveux, qui vous cristallisez sur la luisance de votre agresseur, qui scrutez sa hideur irrésistiblement sexuelle.
    La dictature soviétique a eu les chœurs de l’Armée rouge. Même Vissotski lui donnait des pustules. Imaginez Rat Scabies à Moscou quand le corps de Lénine embaumait tout un peuple! Le Balance et Roule est né en pleine dérive fasciste dans un pays si amoureux de la liberté que McCarthy ne pouvait pas triompher de la jambe érectile de Berry ou du déhanché coïtal de Presley. Son existence est un baromètre pour tout monde libre qui se respecte.

  2. Tous les punks ne sont pas des chanteurs de punk. L’attitude effaréeffarante d’Iggy le Sauvage accouche dès la seconde moitié des Sixties d’un courant musical dont la branche anglaise qui lui donnera son nom de baptême en apprenant dix ans plus tard à marcher dans les cendres supposées du rock reconnaîtra ce qu’elle lui doit, y étant forcée vers la fin des Eighties par quelques c(h)ri(s)tiques soucieux du fait que soit rendu à César ce qui est à César. À ce courant se greffent des fans, jeunes gens et jeunes filles auxquels parle ce wild child en guerre contre sa condition, des pseudo-losers (à qui l’on) soufflait à l’oreille qu’ils ne valaient rien et qui allaient enfin connaître la fierté de valoir ce que vaut ce génie d’Österberg Jr., translucide animal nocturne capable d’arracher un premier contrat en grimpant sur le bureau du producteur d’Elektra Records, torse nu fourrant son moulant léopard, avant que d’envoûter un costard-cigare au regard virant hagard posé en urgence sur héligare d’un Stranger in the Night digne de cousin Frankie. Le mouvement punk est aussi vaste et étiré que l’est un grand mouvement. Il va d’Iggy Pop à Johnny Rotten. Le premier se targue d’être aussi conservateur que l’étaient son père et sa mère, parents extraordinaires qui n’avaient pas hésité à déménager dans la cabine du fond de leur caravane pour lui laisser la place d’installer sa batterie et du soir au matin leur casser les oreilles aussi longtemps que nécessaire au modelage de sa statue vivante. Le dernier refuse d’annuler ses concerts en Israël au motif que son anarchisme ne fait pas de distinction entre les différents régimes politiques dans le drapeau desquels il se torche, et met un point d’honneur à distinguer entre les peuples et leurs gouvernants. Leur nihilisme possède l’incandescence d’une théologie négative. Leur slogan «No future» a valeur d’autoconfrontation pour les aspects morbides d’une société dont ils soulignent la structure organique, laquelle entité corruptible si elle ne se libère pas de son corset se voue elle-même à l’asphyxie imminente. Iggy se met à nu. Il montre son sexe blême aux jeunes gens et aux jeunes filles dont il est devenu le sex-symbol. Il leur montre que le sexe n’est pas un symbole. Les Pussy Riot ne sont pas un symbole. Elles sont des artistes punks. C’est en leur qualité d’artistes qu’elles sont habilitées à créer l’événement. Si à la grande époque, le tout jeune pétrophile Manœuvre sortant du bus des Who s’était jeté sur scène au milieu des quatre points cardinaux de ce concentré de Big Bang, je doute qu’après la branlée qu’il se serait prise de la part du feu follet en habits d’astronaute de l’île de Wight, il se fût rappelé Qui il avait été l’espace d’une tournée européenne. Le happening punk de la cathédrale du Christ Saint-Sauveur de Moscou fut un événement artistique dont la Russie pourrait se glorifier. Un événement dont la volonté artistique émanait d’une puissance artistique, d’une possibilité de susciter une action dont l’essence et la quintessence ne sont pas discutables. Je me souviens avoir interprété le Kol Nidrei de Max Bruch dans une église où l’on avait prononcé cent et mille malédictions envers lesdits assassins de Rabbi Iéshoua‘. La colère de Dieu est aussi imparable que ses voies sont impénétrables. On ne fout pas un archange en taule au motif qu’il serait en pétard quand il vous tombe dessus. Aussi, l’acquittement de Maria Alekhina, de Nadezhada Tolokonnikova et d’Ekaterina Samoussevitch n’allumerait pas un feu vert aux profanateurs de tombeaux juifs et autres incendiaires de mosquées. Leur message est lisible du fait qu’il fut écrit. Intelligible pour son intelligence. Il a pour vocation de secouer, j’allais dire secourir les esprits, non de les enfumer.

    • Les artistes ont ceci en commun avec les prophètes qu’il font l’objet d’une inspiration. Les prophètes émettent le plus souvent leurs messages sous forme de vociférations.

    • tous les pères du mouvement punk sont morts d’overdose ou ont finis à l’asile psy. les autres ne sont que des produits commerciaux manipulés sans fondements réels, juste bon à canaliser une violence en la détournant de sa cible. Je serais curieux de voir le résultat si un même spectacle que celui de ces femmes avait lieu dans une synagogue en Israël.