L’autisme a reçu du gouvernement le label « Grande cause nationale 2012 ». Depuis lors, des associations de parents d’enfants autistes mènent grand tapage sur le thème : « La guerre est déclarée à la psychanalyse ». Un député UMP a déposé une proposition de loi visant à interdire la psychanalyse dans le traitement de l’autisme, tandis qu’un film a été diffusé, qui prétend mettre en évidence l’infamie de ses praticiens.

La HAS – Haute Autorité de Santé — a été sommée de bannir la psychanalyse de la liste des « bonnes pratiques » relatives à l’autisme. Des médias moutonniers ont fait écho de cette tentative de proscription publique d’une discipline que l’on pouvait croire reconnue et honorable. Bref, une atmosphère de « croisade » et de « chasse aux sorcières ».

L’Université populaire Jacques-Lacan a voulu étudier posément ce phénomène d’opinion, et le contrarier en faisant entendre d’autres voix. Son Institut de l’Enfant a réuni dimanche dernier, 4 mars, une « conférence de presse » à l’hôtel Lutétia. Cette réunion, qui a duré 3 heures, a été intégralement filmée par l’équipe de La Règle du jeu ; elle donnera lieu à une publication  — Jacques-Alain Miller

La vidéo de la conférence de presse de ce dimanche 4 mars au Lutétia

Avec :
Agnès Aflalo, psychiatre et psychanalyste, médecin-chef du CMP de Bagnolet

Guy Briole, professeur, ancien chef du Service de Psychiatrie de l’Hôpital du Val-de-Grâce, Président de l’Association des Agrégés de l’École du Val-de-Grâce

Kristell Jeannot, secrétaire générale de Lacan quotidien

Éric Laurent, psychanalyste, ex-président de l’AMP, enseignant à la Section clinique de SaintDenis

Jean-Claude Maleval, professeur de psychopathologie à Rennes 2

Jacques-Alain Miller, psychanalyste, écrivain et l’un des fondateurs de l’École de la Cause Freudienne

Corinne Rezki, psychiatre, praticien hospitalier aux unités hospitalières pour enfants et adolescents du Clos Bénard

Alexandre Stevens, psychiatre, Directeur thérapeutique du Courtil, Tournai, enseignant à la Formation continue de l’Université Libre de Bruxelles

16 Commentaires

  1. Dans cet article: Autisme : une mise en garde contre la méthode ABA et la psychanalyse.
    Le Monde.fr | 15.03.12 | 11h15
    Le Français Laurent Mottron, psychiatre et chercheur en neurosciences cognitives résidant au Québec, est directeur scientifique du Centre d’excellence en troubles envahissants du développement de l’Université de Montréal (Cetedum). Il est considéré comme un des vrais plus grands spécialistes de l’autisme de la francophonie et cela est incontestable.
    Paroles textuelles non déformées:
    Alors que pour moi, la psychanalyse n’a rien à dire ni à faire avec l’autisme. La psychanalyse est une croyance, une pratique qui doit rester limitée à un rapport entre adultes consentants. On doit la sortir du soin, des enfants en particulier (et pas seulement de l’autisme). Je suis parti au Canada pour fuir cela il y a vingt ans.
    Il est par contre réservé et critique à l’égard d’une utilisation à outrance de la méthode ABA. Tout cela pour dire que le discours des psychanalystes français visant encore à imposer leur psychanalyse dans l’autisme est hors-jeu.

    • Votre ignorance est consternante. Je suis affligée. La psychanalyse une croyance!! Étudier un peu l objet de votre critique afin de rendre celle-ci constructive. C est franchement triste. Connaissez vous le Courtil ? Je peux vous assurer qu’il y fait bon vivre….

  2. « Une femme tombée entre les mains des psychanalystes devient définitivement impropre à tout usage, je l’ai maintes fois constaté. Ce phénomène ne doit pas être considéré comme un effet secondaire de la psychanalyse, mais bel et bien comme son but principal. Sous couvert de reconstruction du moi, les psychanalystes procèdent en réalité à une scandaleuse destruction de l’être humain. Innocence, générosité, pureté… tout cela est rapidement broyé entre leurs mains grossières. Les psychanalystes, grassement rémunérés, prétentieux et stupides, anéantissent définitivement chez leurs soi-disant patientes toute aptitude à l’amour, aussi bien mental que physique ; ils se comportent en fait en véritables ennemis de l’humanité. Impitoyable école d’égoïsme, la psychanalyse s’attaque avec le plus grand cynisme à de braves filles un peu paumées pour les transformer en d’ignobles pétasses, d’un égocentrisme délirant, qui ne peuvent plus susciter qu’un légitime dégoût. Il ne faut accorder aucune confiance, en aucun cas, à une femme passé entre les mains des psychanalystes. Mesquinerie, égoïsme, sottise arrogante, absence complète de sens moral, incapacité chronique d’aimer : voilà le portrait exhaustif d’une femme analysée. »

    Michel Houellebecq, Extension du Domaine de la Lutte

  3. La liberté de choisir son thérapeute est une liberté fondamentale en démocratie . Elle est actuellement menacée concernant la prise en charge de l’autisme.
    Défendons la liberté de choix des familles, la liberté de penser, de choisir, d’agir.
    Signons la pétition de l’Institut de l’enfant.

    • Réponse à Armelle Gaydon
      Cependant, parler de cette liberté ne veut rien dire si la liberté du psychanalyste n’est pas considérée. Un psychanalyste n’est pas tenu de s’engager avec un patient dans une cure psychanalytique. Il faut le désir de l’un et le désir de l’autre, c’est la première règle. Elle peut effrayer car ce n’est pas toujours comme ça qu’on a l’habitude de fonctionner dans la société. On fonctionne davantage avec la notion d’obligation, c’est que précisément, ça protège du désir.
      A bon entendeur salut.