Maikel Nabil a vingt-six ans. Il est le premier blogueur égyptien à avoir accusé l’Armée égyptienne de violences meurtrières à l’encontre des manifestants pacifiques de la place Tahrir et ailleurs.
Maikel Nabil a été arrêté le 28 mars 2011 après avoir publié sur son blog un billet intitulé : « Le Peuple et l’Armée n’ont jamais formé une seule main ». Images, vidéos, texte à l’appui, il exposait au grand jour la violence utilisée contre les manifestants. Arrêté chez lui, il fut, tout civil qu’il est, déféré devant un tribunal militaire. Le 20 décembre dernier, après neuf mois d’emprisonnement et cent vingt-cinq jours de grève de la faim (excepté du lait et des médicaments), Maikel Nabil a été condamné à deux ans de prison par un tribunal militaire, puis transféré de l’infirmerie de la prison d’El Marq à une cellule d’isolement.
Maikel Nabil a entrepris une grève de la faim totale. Contestant la légitimité du tribunal militaire, dénonçant le verdict et ses conditions de détention, Maikel Nabil se bat pour les douze mille Égyptiens qui croupissent en prison depuis la Révolution de janvier 2011, en attente de procès de la part des tribunaux militaires égyptiens.
Maikel Nabil est détenu dans une prison-dépotoir, dans une cellule sans lit. Il n’a pas droit de visite, nul n’a accès à lui. Sa condition physique est dans une phase critique.

Dans son blog, Maikel Nabil montrait ce que quantité d’Égyptiens ont vu, dont ils ont été les témoins impuissants, à commencer par cette scène qui a fait le tour du monde, où une manifestante était dénudée, battue et humiliée par des soldats, tandis que d’autres manifestants étaient abattus à balles réelles.

Maikel Nabil est né à Assiout. Il est vétérinaire de profession. Objecteur de conscience, il fut le fondateur du mouvement Non au service obligatoire. Sur son blog, il se présente comme libéral, séculier (laïc), capitaliste, féministe, pro-occidental, pro-israélien, athée, matérialiste, mondialiste, activiste, anti-militariste et pacifiste.
D’origine copte, Maikel Nabil clame haut et fort son athéisme, dans un pays où le conservatisme islamique est en pointe et où le sectarisme contre les Coptes est devenu violent. Son engagement public en faveur de la paix avec Israël lui a coûté le soutien de nombre d’Égyptiens dans sa campagne pour la liberté d’expression en Égypte. Pour l’homme de la rue, Maikel Nabil correspond rait pour trait au portrait que les militaires égyptiens dressent des révolutionnaires « sponsorisés par l’étranger ». Dans les medias à la solde du gouvernement, il est ressente comme « anti-national, chrétien-athée, pro-sioniste. »
Maikel Nabil est condamné à la fois par le pouvoir militaire égyptien et par l’opinion conservatrice pour son athéisme, ses vues sur Israël, son action en faveur des droits des homosexuels, son combat pour la liberté d’expression et, plus encore, pour avoir publiquement dénoncé les crimes de la clique militaire au pouvoir.

Cet homme est le symbole du Printemps égyptien. Tous ceux, en France, qui ont soutenu les révolutions arabes de 2011 doivent se montrer solidaires de Maikel Nabil. Nous pouvons le sauver des griffes des militaires égyptiens.
Ecrivez en faveur de la libération de Maikel Nabil à l’ambassade d’Égypte à Paris.