Le programme de sortie de Mario Monti, nouveau président du Conseil italien, devrait être décisif non seulement pour l’Italie mais au aussi pour l’ensemble de la zone euro. Troisième économie de l’Union européenne, l’Italie supporte une dette s’élevant à 120 % de son PIB. Contraint, dans une telle situation, de rassurer les marchés, Mario Monti a annoncé, ce jeudi, son programme économique défini en trois axes : rigueur budgétaire, croissance économique et équité sociale. Ce qui devrait se traduire concrètement par une fiscalité plus lourde et un marché du travail plus souple.
Soulignant les grandes lignes de son programme devant le Sénat, avant un vote de confiance programmé dans la soirée, l’ancien commissaire européen à la Concurrence s’est fixé pour objectifs d’améliorer les services publics et d’aider jeunes et femmes à entrer sur le marché du travail.
Il s’est également engagé à lutter contre l’évasion fiscale et le travail illégal, qui représente selon lui près de 20% du produit intérieur brut national, à réformer le marché du travail en coopération avec les syndicats et à alléger les charges patronales et sociales tout en relevant la TVA.
Estimant, comme la chancelière allemande Angela Merkel lundi, que l’Europe était confrontée à sa plus grave crise depuis la Seconde Guerre mondiale, Mario Monti a déclaré ne pas pouvoir imaginer l’Union européenne survivre à un échec de la zone euro.
Autrement dit, c’est un peu le destin de l’Union européenne qui se joue aujourd’hui en Italie.