Le rire et la rage aux lèvres, Deryl Dedmon et ses amis se sont récemment lancés à la poursuite du premier noir venu, au hasard. Leur idée fixe : « casser du nègre ». La scène se déroule il y a deux ou trois semaines, dans la ville de Jackson, Mississippi. Après une soirée arrosée, Deryl Dedmon, accompagné de sept jeunes amis, embarquent à bord de deux voitures et prennent la direction d’un quartier noir de la ville. Au petit matin, et après 26 kilomètres de route, les huit adolescents arrivent finalement à destination, le parking anonyme d’un motel comme il y en a tant le long des routes américaines. Ils y croisent James Anderson Craig, tranquille garagiste, un homme sans histoire, accoudé sur l’aile de son véhicule. Le seul crime de Craig ? Être noir…
Brusquement, l’équipe de Dedmon sort de ses deux voitures et se rue sur le pauvre homme. Aux cris de « White Power, White Power », ils rackettent, puis tabassent James Anderson Craig, lequel, étourdi par les coups à répétition, ne parvient pas à se défendre. L’homme déambule sur le parking. Dans une vidéo exclusive, diffusée par la chaîne d’info CNN, on le voit, le dos courbé, la démarche hésitante, tentant une fuite qu’il sait désormais impossible. On pense alors que Deryl Dedmon a provisoirement calmé sa haine du noir ; une partie du groupe des sept amis, comme repue, a d’ailleurs pris la fuite. Mais il n’en est rien, la haine de Dedmon est tenace. Le jeune homme remonte dans son pick-up, met le contact et décide de porter le coup de grâce. Il fonce, plein phares, sur un James Anderson Craig saisi d’effroi. L’enregistrement vidéo est traumatisant. L’homme meurt sur le coup.
Dedmon, lui, prend la fuite mais n’oublie pas de communiquer autour de son « exploit » : « I Run that nigger over » (j’ai écrasé ce nègre), écrit-il par sms, triomphant, à ses amis. Aujourd’hui, Deryl Dedmon est en détention pour agression, vols et assassinat. Des journalistes du Figaro rapportent que Dedmon « n’a exprimé aucun regret ». Selon le procureur, il a même ri…
Au-delà de son horreur quotidienne, ce crime rappelle que dans l’Amérique de Barack Obama, les crimes racistes existent encore. Comme ils pouvaient exister aux pires heures du Ku Klux Klan. Mais sont-ils juste la rémanence de phénomènes anciens, destinés à disparaître progressivement avec le temps ? Rien n’est moins sûr. Tout en étant le signe d’une évolution vers une Amérique moins raciste, l’élection de Barack Obama a en même temps remobilisé les courants les plus racistes et les plus violents de la société américaine. Ce meurtre en est le triste témoignage.
Un pareil fait divers, si tragique soit-il, ne pourrait arriver en Europe, et surtout pas en France. En tout cas, il serait plaisant de le croire. Ce serait une histoire américaine, typique des Etats-Unis. On aimerait s’en convaincre, se rassurer. Une histoire comme les histoires vues et revues ad nauseam, comme cette tuerie que Michael Moore tente d’analyser dans Bowling for Colombine. Mais il y a eu la tuerie norvégienne. Et depuis lors, nous ne sommes plus sûrs de rien. Ou plutôt si. Nous savons que même dans les sociétés les plus paisibles en apparence, la bête immonde est là, ne dormant que d’un oeil.
La crise exacerbe les tensions, les frustrations, les désespoirs. La France est touchée de plein fouet. Rappelons-nous bien de cela : s’il y a ceux qui appuient sur la gâchette, il y a aussi ceux qui orientent le canon…
Louis-Georges Tin (Vice-Président du CRAN)
et
Laurent-David Samama (Rédacteur en chef de l’Arche)
« Un pareil fait divers, si tragique soit-il, ne pourrait arriver en Europe, et surtout pas en France. En tout cas, il serait plaisant de le croire. Ce serait une histoire américaine, typique des Etats-Unis. On aimerait s’en convaincre, se rassurer. » – Illan Halimi et le gang des barbares c’etait bien un crime raciste qui a eu lieu en France y’a pas si longtemps encore….
j’espère que vous avez raison qu’aucun homme ne serait capable de tuer un autre juste parce qu’il est de couleur,
espérer qu’aucun homme blanc n’en tue un autre de couleur. Pour l’instant les actes de violences sont principalement dans le sens homme blanc victime homme de couleur coupable.
mais pour en être sûr encore faudrait il mettre fin dès les premiers actes de violence leurs auteurs avant qu’ils n’aillent plus loin
j’ai assisté il y a quelques mois à un tabassage à coups de poings et de pieds dans le visage d’un jeune blanc de 14/15 ans par un groupe de 5 à 6 jeunes d’origine maghrébine du même âge, j’y ai mis fin grace à l’aide du jeune colosse que je ne connaissais pas. Je suis allé au commissariat d’Antibes pour le signaler 2 minutes après les faits. Rien a été fait, alors que je pourrais très bien reconnaitre l’un des coupables. Si rien n’est fait dès les premières violences l’irréparable devient possible voire probable un jour.
Après plus de 20 ans passés à Paris et 6 ans en Côte d’Azur, j’ai vu de nombreux actes de violence, mais jamais les blancs étaient les agresseurs, toujours les noirs et les arabes,
Je précise que mon épouse et mes enfants sont de couleur et que votre dénonciation d’un soi disant racisme de la population française me fatigue car complètement infondé et motivé par au pire des vues économiques au mieux par complexe
à bon liseur salut