Ils doivent répondre de la mort de deux millions de Cambodgiens, plus de trente ans après les faits. Le procès tant attendu des quatre plus hauts responsables khmers rouges encore en vie, jugés notamment pour génocide, s’est officiellement ouvert, lundi 27 juin, à Phnom Penh devant le tribunal parrainé par l’ONU.

L’idéologue du régime de Pol Pot ou « Frère numéro deux » Nuon Chea, le ministre des affaires étrangères Ieng Sary, le président du « Kampuchea démocratique » Khieu Samphân et la ministre des affaires sociales Ieng Thirith comparaissent pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

Ils doivent s’expliquer sur la mise en œuvre méthodique et calculée, entre 1975 et 1979, d’une utopie marxiste délirante qui a causé par épuisement, famine, maladie ou à la suite de tortures et d’exécutions, la mort de deux millions de personnes, soit un quart de la population du Cambodge de l’époque.

Les quatre premiers jours, les audiences préliminaires seront consacrés à des questions de procédure, notamment concernant les listes de témoins. Avant une suspension, pour quelques semaines, d’un procès qui doit durer des années.

Les premiers témoignages des accusés, détenus dans un bâtiment attenant au tribunal depuis leur arrestation en 2007, sont attendus au plus tôt en août.

Ce procès historique fait suite au procès en appel de « Douch » en mars. L’ancien chef de la prison S-21, Kaing Guek Eav, avait reconnu avoir supervisé la torture et l’exécution de quinze mille personnes. Les procureurs du Tribunal international de Phnom Penh avaient requis la prison à perpétuité.