Le tribunal de Paris vient de condamner l’historienne Élisabeth Roudinesco et la maison d’édition Le Seuil pour diffamation.

« Bien qu’il eût émis le vœu de finir ses jours en Italie (…) et qu’il eût souhaité des funérailles catholiques, il fut enterré sans cérémonie et dans l’intimité du cimetière de Guitrancourt ». Voici la phrase, tirée du dernier ouvrage d’Élisabeth Roudinesco, Lacan envers et contre tout, qui est à l’origine du procès. Judith Miller, fille du célèbre psychanalyste s’est en effet estimée diffamée par cette allégation selon laquelle les derniers vœux de son père n’auraient pas été respectés.

Le tribunal a admis le caractère diffamatoire de ces propos, jugeant que la syntaxe de la phrase ne saurait en faire l’expression « d’un point de vue », ou une « hypothèse », et qu’elle présentait au contraire l’information comme « un fait objectif et certain ». Il n’a également pas accordé le bénéfice de la bonne foi à Élisabeth Roudinesco, en raison d’une autre phrase qu’elle avait consacré au sujet en 1993 : « Lacan était athée, même si, par bravade, il avait un jour rêvé de grandes funérailles catholiques ». Le jugement a ainsi considéré que ces propos « ne sauraient en aucune manière se confondre avec l’affirmation, aussi concise que péremptoire, faisant l’objet des présentes poursuites ».

Condamnée avec Le Seuil à reverser un euro symbolique à Judith Miller, et à régler les 6000 euros de frais de justice, Élisabeth Roudinesco a décidé de faire appel.

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