Le départ de Laurent Gbagbo semble désormais inéluctable, au lendemain d’une journée d’intenses mais infructueuses tractations, au cours desquelles le président sortant a une nouvelle fois refusé de jeter l’éponge. Son départ, selon le chef d’état-major des armées françaises l’amiral Edouard Guillaud, « ne serait qu’une question d’heures ». Pour le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, les « conditions » de ce départ seraient « la seule chose qui resterait à négocier ». Il a par ailleurs confirmé l’échec des discussions avec l’ex-président ivoirien qui refuserait toujours de capituler et de reconnaître la victoire électorale de son rival, Alassane Ouattara.
Hier, aux alentours de 11 heures, les forces d’Alassane Ouattara ont lancé l’assaut contre la résidence de Laurent Gbagbo, arguant de l’échec des discussions sur sa reddition. La force française Licorne, dont la principale mission est de soutenir l’ONUCI (l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire), insiste par ailleurs sur le fait qu’elle « ne participe pas à [cet] assaut ».
« Nous n’obéissons à aucune force politique en Côte d’Ivoire », a affirmé le ministre de la Défense Gérard Longuet, mais « nous pouvons répondre à une réquisition des Nations unies ».
Durant la nuit, face à la résistance de Laurent Gbagbo, toujours replié dans sa résidence, l’offensive des forces d’Alassane Ouattara a marqué une pause. Mais après plusieurs jours de combats, la peur et l’insécurité règnent dans beaucoup de quartiers d’Abidjan, que certains diplomates étrangers ainsi qu’une vingtaine de journalistes veulent fuir, sollicitant pour ce faire l’aide des États-Unis.