Je sais si peu de choses de Sakineh.
Je sais qu’elle est née à Oskou, une bourgade de la province de Tabriz, nord-ouest de l’Iran, où les femmes portent le hijab, dans une famille pauvre et pieuse.
Je sais qu’elle a été institutrice à l’école maternelle de la ville qui est une toute petite école où les élèves ont de 2 à 7 ans et où l’institutrice fait tout : garde d’enfants, cantinière, nourrice pour les plus petits et, pour les grands, rudiments de lecture, de calcul, de dessin, de religion.
Ce métier d’institutrice ne va pas avec l’image d’illettrée qu’on lui a faite et que tout le monde – moi compris – a reprise ?
C’est vrai.
Mais, d’abord, on mélange deux choses. Sakineh est Azérie. Iranienne mais Azérie, née dans cet Azerbaïdjan iranien où l’attachement à la culture locale est fort et où l’on ne parle guère le persan. Illettrée, donc, en persan (ce qui explique qu’elle n’ait pas compris, lorsque le juge le lui a fait signer, au Tribunal de Tabriz, en 2008, son jugement de lapidation). Mais certainement pas en azéri (ce qui colle avec cette photo d’elle que je n’avais encore jamais vue mais que des amis iraniens m’ont fait passer et où on la reconnaît, au milieu de sa classe, entourée de ses petites élèves qui semblent l’adorer et qui tiennent à bout de bras ce qui doit être, j’imagine, leur plus beau dessin de l’année : elle est légèrement en retrait, drapée de la tête aux pieds dans un hijab intégral noir – juste le visage qui apparaît et d’où émane une belle et subtile gravité).
Et puis, ensuite, cette histoire de verdict de lapidation qu’elle signe sans le comprendre est, on le sait aussi, plus compliquée. Quand la sentence est tombée, quand le représentant des cinq mollahs qui l’ont, à trois contre deux, mais en conscience, jugée coupable d’adultère, a rugi le mot fatal de lapidation, ce n’est même pas en persan qu’il l’a fait mais en arabe. Oui, « Rajm »… Le mot arabe, Rajm, pour dire la monstruosité de cette mise à mort qui consiste à vous caillasser le visage pour le réduire, lentement, en prenant bien son temps, en une bouillie sanglante… En sorte que Sakineh avait cette autre raison, qui n’a rien à voir avec un supposé illettrisme, de signer sans comprendre et de remonter, toute gaie, persuadée qu’elle était acquittée, dans le fourgon pour la prison.
Elle n’a rien compris, donc, au tribunal.
Elle a, tout le chemin du retour, chantonné entre ses deux gardes car elle croyait que les juges, eux, avaient compris qu’elle était une femme ordinaire, sans histoire, accusée à tort d’adultère – et qu’ils allaient, sans délai, la libérer.
Et ce n’est qu’une fois rentrée à la prison, dans la cellule numéro 4 qui est la cellule des condamnées à mort, que, dans des circonstances qu’a rapportées l’une de ses codétenues, la seule détenue politique de la cellule, Shahnaz Ghomani, elle a réalisé ce qui l’attendait vraiment : non pas juste la mort, mais la pire des morts ; non pas une pendaison comme les trente et quelques autres femmes entassées, comme elle, parfois avec leurs enfants, dans cette cour des miracles qu’étaient les quarante mètres carrés de la cellule, mais la mort par bombardement de cailloux qui est la mort des femmes adultères.
Car cette scène, aussi, est établie.
Sakineh est de retour, donc, dans la cellule des condamnées qui jouxte, pour que les bourreaux gagnent du temps, la chaufferie où se font, le mercredi, les exécutions par pendaison.
Aucune de ses codétenues n’ose dissiper le malentendu, la tirer de son rêve éveillé et lui dire qu’elle sera, elle, enterrée vivante, le corps enveloppé dans un linceul et juste le visage qui dépassera pour que la horde des mâles puisse bien la cribler de cailloux.
Et il faut que ce soit une geôlière, sadique et triomphante, qui, à l’heure de la distribution de soupe, qui est le seul repas de la journée, vienne lui annoncer la vérité.
Sakineh n’a pas le temps de réaliser. Elle n’a pas le loisir, même là, de se figurer son visage pilonné jusqu’à ce qu’explosent les chairs, que les yeux jaillissent hors des orbites, que la cervelle soit bien écrabouillée. Car elle s’évanouit aussitôt. Et il faut que ses camarades la portent sur l’un des quatre lits que se réservent, en principe, les anciennes.
Je sais que Sakineh a une mère qui, jusque là, pendant les longues années de procédure et avant qu’elle ne soit isolée de ses compagnes d’infortune et mise au secret, venait la voir toutes les deux ou trois semaines et lui apportait des nouvelles de sa classe.
Je sais qu’elle a un fils, Sajjad, la prunelle de ses yeux, son bonheur, qui a pris le relais en organisant, de l’extérieur, sa défense – et ce jusqu’à ce qu’une escouade de miliciens ne déboule, un jour, le mois dernier, dans le cabinet d’Houtan Kian, son avocat, où deux journalistes allemands étaient venus l’interviewer et, en un geste d’une férocité inouïe, ne l’embarque à son tour, avec les journalistes et l’avocat, pour le mener dans un lieu à ce jour inconnu.
Je sais qu’elle a une fille, Saeideh : mais d’elle, à part son long visage un peu triste, près de sa mère, collée à elle, sur la photo de classe, je ne sais rien (sinon qu’elle a maintenant 17 ans ; que c’est Sajjad qui subvenait à ses besoins ; et qu’elle est, depuis l’arrestation de son frère, seule au monde, sans moyens).
Je sais que c’est une bonne mère, fière de ses deux enfants et de l’éducation qu’elle leur a donnée – ah ! sa joie le jour où, au parloir de la prison, Sajjad est venu lui dire que la compagnie d’autobus de Tabriz avait retenu sa candidature et qu’il allait devenir poinçonneur.
Je sais que c’est une mère aimante, soucieuse, comme toutes les mères, d’épargner le pire à ses enfants – et que lorsque, voici quatre ans, on la traîna jusqu’à la chaufferie pour, au nom de la Charia, lui administrer sa première séance (il y en aura une autre, l’été dernier) de 99 coups de fouet, elle souffrit moins du fouet lui-même, de la morsure du câble de fer dans ses chairs en lambeaux, des douleurs qui lui montaient du bas du dos jusqu’à la tête et la faisaient vomir (ce qui n’avait pour effet que de redoubler la rage, et la violence, de sa tortionnaire), je sais qu’elle a presque moins souffert des coups qui, d’ailleurs, à la fin, ne la faisaient plus vomir, ne faisaient même plus tellement mal tant son corps était pétrifié et comme privé de conscience, que du fait que le supplice avait lieu, comme c’est la règle, sous les yeux de son fils alors âgé de 16 ans (ne dit-on pas des enfants, qui assistent toujours aux flagellations, qu’ils en sont si traumatisés qu’ils jouent ensuite, pendant des années, au fouetter et au fouetté ?).
Pis, je sais qu’aujourd’hui, à bout de résistance et de volonté, bourrée des neuroleptiques que Sajjad, avant son arrestation, parvenait encore à lui faire passer, désespérée et presque résignée, même si cette perspective l’emplit d’effroi et lui arrache parfois, me dit-on, de grosses larmes qu’elle sèche, à la manière des enfants, en se frottant bien les yeux avec les poings, à sa lapidation annoncée, elle n’a plus qu’une requête à adresser à ses bourreaux et, si les bourreaux ne l’entendent pas, à Dieu : qu’on la lapide si l’on y tient ; qu’on choisisse, puisque c’est la loi, la grosseur des pierres de manière à ce qu’elle se sente bien souffrir et mourir ; mais que – de grâce ! – l’on épargne à Sajjad et Saeideh, sa cadette, ce nouveau spectacle d’humiliation et d’horreur.
Car Sakineh est pieuse.
On m’a raconté sa confusion et sa honte, le jour où la geôlière sadique lui a parlé et qu’elle s’est évanouie, quand elle s’est aperçue, au réveil, qu’elle avait, en tombant, laissé glisser son tchador.
Elle est enjouée, et superstitieuse.
Craignant la mort, mais craignant Dieu.
Elle est sidérée par l’insondable injustice dont elle est la victime mais – tous les témoignages concordent – pas vraiment révoltée car remettant son destin entre les mains du Tout puissant.
Je sais aussi – je le vois sur l’autre photo, la plus connue, celle où elle a son visage de madone encadré par les deux pans noirs du tchador, et bien dégagé – qu’elle est belle, très belle, quoique dénuée, il me semble, de coquetterie.
Car la question, bien sûr, est celle de ce fameux adultère qu’elle est censée avoir commis et qui est le vrai crime pour lequel on veut la lapider.
Il y a l’autre accusation, bien sûr.
Il y a l’affaire du meurtre de son mari, l’employé de banque Ebrahim Ghaderzadeh, mort en 2005, et que la police locale a tenté de lui mettre sur le dos en racontant qu’elle lui aurait injecté un anesthésiant avant que le cousin d’Ebrahim, Issa Taheri, ne le traine à la salle de bains pour, avec un ami, l’électrocuter : mais d’abord, en droit iranien, le meurtre est puni du fouet pas de la lapidation ; et surtout, de cette deuxième accusation, la justice elle-même l’a lavée en 2006 – on a les aveux de Taheri ; il a reconnu la pleine responsabilité de son crime ; et il est, par parenthèse, en liberté.
Mais, alors, l’adultère ?
Est-il impensable, après tout, que Sakineh ait trouvé du charme, soit au cousin, soit – car l’acte d’accusation est si flou, et semble avoir été si méthodiquement trafiqué, que l’on finit par s’y perdre… – aux frères Ali et Nasser Nojoumi qui semblent n’avoir, eux, rien à voir avec le meurtre ?
Et pourquoi, dès lors que s’étaient détériorées ses relations avec son mari (car cela aussi, on le sait – à travers les témoignages, à la fois, de Shanhaz Ghomani à qui elle s’est confiée et de la présidente du comité international contre la lapidation, Mina Ahadi), dès lors qu’il l’avait contrainte, par exemple, à quitter ce poste d’institutrice auquel elle tenait tant (et qui semble avoir été, à ses yeux, l’humble garant de sa toute petite part de liberté), n’en aurait-elle pas nourri une sorte de ressentiment et n’aurait-elle pas eu la tentation, comme tant d’autres femmes dans une situation semblable, de laisser son cœur aller vers un autre ?
Là, de nouveau, je sais peu de chose.
Je sais juste que je dois faire très attention à ce que je vais écrire : car si l’adultère, pour un Européen, peut être un autre nom de l’amour et qu’il est donc un droit pour les femmes réduites au rang d’esclaves ou martyres, je sais que c’est, en Iran, le pire des crimes – je sais comme Sakineh l’a elle-même dit dans l’une des rares interviews qu’elle a pu donner avant de disparaître dans le cachot d’où elle n’est plus reparue qu’à deux reprises, le visage flouté, la voix pâteuse, pour de pénibles séances d’« aveux » télévisés visiblement extorqués sous la torture, je sais donc que l’adultère, en République islamique, est pire que le meurtre et qu’une femme adultère c’est, en Iran, « la fin du monde ».
Alors ?
Alors j’ai posé la question à Houtan Kian, son avocat, quelques semaines avant son arrestation, le 10 octobre, en même temps que Sajjad : l’idée même d’un adultère dans une petite ville comme Oskou où tout le monde épie tout le monde est, pour lui, difficilement concevable.
J’ai interrogé Mohammed Mostafaei, son avocat précédent, qui a dû, lui, fuir l’Iran, abandonner son cabinet et passer la frontière irano-turque clandestinement, à cheval puis à pied : oui, m’a-t-il laissé entendre le soir de son arrivée à Oslo, cela n’allait plus très bien dans le couple ; il semble que Sakineh, poussée à bout, ait même pensé à divorcer ; mais la loi iranienne n’autorisant le divorce aux femmes que dans des cas très spéciaux, si le mari est fou, ou drogué, ou ne peut plus subvenir aux besoins du ménage, elle n’y est pas arrivée et en a probablement nourri une amertume redoublée ; mais il ne voit pas, non, franchement, il ne voit pas, lui non plus, sa cliente manifester cette amertume autrement que par d’innocentes promenades dans Oskou, peut-être des échanges de regard surpris par un corbeau local, avec l’un des frères Nojoumi, ou les deux, ou Taheri.
Je me suis même risqué, non sans gêne et scrupule, à mots couverts mais il m’a parfaitement compris, à interroger Sajjad, le fils, qui aimait d’un amour sans mélange son père assassiné et, peut-être, bafoué ; je l’ai fait sur la ligne de portable à carte, en principe anonyme, d’où nous pouvions lui parler, avec Armin Arefi, Maria de França et tous ses amis de La Règle du Jeu, à peu près librement ; et là non plus, je n’ai rien senti – ni le parfum, caractéristique, du drame tu et du secret de famille enfoui ; ni, comme souvent dans ces cas-là, l’obscure solidarité du mâle avec le mâle humilié ; ni même, pour tout dire, le spectre de la mère volage à qui l’on finirait par pardonner à cause de l’indéfendable disproportion entre le crime et son châtiment,
Mon sentiment, en un mot, c’est que Sakineh est peut-être tombée amoureuse mais qu’elle n’est probablement pas passée à l’acte.
J’ai la conviction qu’elle est victime de cette injustice absolue qu’est toujours la condamnation d’un humain quand on s’en prend, non à ce qu’il a fait (une infidélité supposée) mais à ce qu’il est (une femme dans un pays où les femmes sont moins bien traitées que les animaux).
Et je crois donc qu’il faut défendre cette femme à la fois pour elle-même (parce qu’elle est, de quelque manière qu’on tourne le problème, éminemment innocente) et pour ce que, désormais, sans l’avoir voulu, elle représente (le symbole de toutes ces autres femmes, ces ombres, ces fantômes, qui se tiennent derrière elle et n’ont, comme elle, d’autre droit qu’aller les yeux baissés, encagées, étouffant dans leur prison de tissu, muettes, et, au moindre faux pas, martyrisées).
C’est toujours une drôle d’histoire quand le destin s’empare ainsi d’un être fait, pour paraphraser un grand philosophe, défenseur des droits de l’homme et de la femme, de tous les êtres et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui.
C’est toujours très étrange de voir une vie minuscule, ni moins coupable que beaucoup d’autres, ni beaucoup plus innocente, empoignée par le sort, et comme élue à rebours.
C’est ce qui se passe avec Sakineh.
C’est ce qui est arrivée à cette femme simple, probablement incapable, elle-même, de déchiffrer les signes qui émanent d’elle non plus, d’ailleurs, que ceux qui lui sont adressés par cette Histoire capricieuse, absurde, dont elle est devenue, bien malgré elle, une héroïne.
D’où vient que je me batte pour cette femme comme si elle était mon amie ?
D’où vient que l’opinion mondiale se soit emparée de son visage pour en faire cette icône planétaire ?
Et pourquoi nos responsables politiques, Nicolas Sarkozy en tête, en ont-ils fait cet exemple – le Président français m’a dit, lors de notre dernière conversation, la semaine dernière, au téléphone, alors que le nom de Sakineh venait d’apparaître sur une liste laissant entendre qu’elle serait exécutée le 4 novembre à l’aube (et permettant au journal local, qui boucle la veille au soir, de bien donner, dans son édition du matin, la bonne information, avec la bonne orthographe et tout le bon détail des circonstances) ce test sur lequel il ne lâcherait plus ?
C’est la question que se posent, naturellement, les Iraniens.
C’est l’énigme qui les met en rage, provoque leurs diatribes insensées contre ces « insolents » qui transforment un « crime de droit commun » en une affaire de « droits de l’homme ».
Et ils ne comprennent apparemment pas – à moins qu’ils ne le comprennent, au contraire, que trop bien – que si l’affaire Sakineh est un test, pour eux, de notre détermination à leur résister (si nous tenons sur Sakineh, nous tiendrons peut-être sur le reste) elle est un test, pour nous, de leur capacité à entendre et reculer (s’ils cèdent sur le cas de cette innocente, c’est qu’ils sont accessibles à la voix de la raison et que, donc, le dialogue est possible).
En tout cas, c’est ainsi.
Mahmoud Ahmadinejad n’y peut rien.
Sakineh, non plus, n’y peut rien – avalée, tel un Jonas moderne, par le gouffre de la nuit iranienne.
C’est un autre mystère d’iniquité.
Et il en ira ainsi jusqu’à ce qu’elle soit libérée.
Est-ce que ce j’écrivais le 24 novembre dernier s’avère réel aujourd’hui? est-ce que – ainsi que le disent les médias – Sakineh, son fils, son avocat, les journalistes auraient été libérés? Est-ce une vraie information ou une manipulation ? A l’heure où j’écris ces lignes, rien n’est encore absolument confirmé; alors Messieurs Levy, Arefi, dans la mesure du possible, mettez un terme à cette angoisse qui habite chacun de ceux qui soutiennent la cause de Sakineh; nous avons tant souhaité ce moment. Je suis sûre que vous le ferez une fois la certitude acquise de cette libération, car l’attente devient insupportable.
Depuis son nefaste existence en 1979 le regime criminel des mollahs en Iran a lapide des cenatines de femmes comme Mme Sakineh et aussi a tue, a viole et a excute des dizaines de miliers d’iraniens ,Baloutch, Kurdes ,Arabes …
Le regime de la lapidation et des coupures des mains a le soif de tuer de torturer ou de violer les prisoniers et il recherche la bombe atomique pour realiser son reve qui est de tuer cette fois en masse des populations entieres .
Par son ideologie totalitaire , ce regime menace l’existence d’Israel mais menace aussi bien meme d’avantage l’existence de l’lran .Tant que ce monstre existe toute l’humanite est menacee
Depuis son nefaste existence en 1979 le regime criminel des mollahs en Iran a lapide des cenatines de femmes comme Mme Sakineh et aussi a tue, a viole et a excute des dizaines de miliers d’iraniens ,Baloutch, Kurdes ,Arabes …
Le regime de la lapidation et des coupures des mains a le soif de tuer , de torturer ou de violer les prisoniers et depuis 1980 recherche la bombe atomique pour realiser son reve qui est de tuer cette fois en masse des populations entieres .
Par son ideologie totalitaire , ce regime menace l’existence d’Israel mais menace d’avantage l’existence de l’lran .Tant que ce monstre existe toute l’humanite est menacee
Aussi longtemps que durera cette pétition, je prendrai fait et cause pour cette femme, car elle symbolise à mes yeux tout ce que la barbarie humaine peut inventer pour humilier, offenser, massacrer des êtres dont la vie a croisé un jour le chemin de la malchance; et aussi longtemps que je n’apprendrai pas sa libération totale (ainsi que celle de son fils, de son avocat, des journalistes impliqués), je ne croirai pas davantage aux dernières allégations de ce personnage qui affirme qu’elle ne sera pas exécutée; avez-vous vu les affirmations précédentes des uns et des autres; tout ce qui se dit là-bas se contredit dans l’instant, car en Orient on n’est pas à un paradoxe près. Donc, je le répète, la mobilisation doit perdurer jusqu’au sauvetage définitif de Sakineh et de ses proches. Et que l’on ne vienne pas arguer de toutes les vies menacées en Iran et ailleurs, on le sait déjà; rien n’empêche ceux qui trouvent à redire dans cette focalisation sur Sakineh de s’impliquer eux-mêmes dans d’autres causes aussi odieuses; pour le moment, Sakineh est un symbole, et la sortir VIVANTE et LIBRE de son cachot serait un premier pas vers d’autres actions.
Je suis avec vous dans ce combat. J’ai bien entendu signé la pétition et je crains pour les iraniens que leur pays finissent sous les bombes nucléaires s’il ne se débarrasse pas de ce morveux mégalomane qui fait trembler jusqu’aux mollahs eux-même. Il vaudrait mieux que le peuple Iraniens fasse le ménage lui même et rentre dans le concert des nations propres.
Whether or in how far Sakineh is guilty of attraction to another man is a private matter for her alone to decide. A person is not responsible for thoughts. Responsibility sets in when action is taken. The degree of universal moral responsibility is not dependent on a measure of responsibility used by primitive societies who use this measure to cast out black sheep in order to keep the rest of the flock under control. At stake is why oppressed women are paying for perceived wrongs if these wrongs are in the eye of the beholder, those of a sadistic and perverted Islamic regime. Major motivation behind the drives of the criminals, sociopaths at the helm of a terrorist government, that leadership consisting of the theocratic Iranian Islamic Regime, is the dangerous, deadly envy and demonic hatred it carries for any woman’s inherent capacity to procreate! This envy and hatred extends towards all healthy, same, good, progressive, and creative societies. Whatever the woman must endure under their domination is intended for any progressive society as well.
Especially any beautiful and or accomplished woman/society who sets a « shining » example becomes the butt of their sadistic impulses in order to bring home their point publicly, which is: women should not shine/ should not exist. In contrast, their intent is to make women ‘s lives hell, to make them live in a state of unabated horror as a constant public reminder of the power that the Islamic regime has to exert over them. Like slaves, women are intended to toe the line at every instant.
These sociopath minds reason as follows. Since women are still needed to bring forth children, let them be banned from sight at the least. If a chador, that living black death or sarcophagus, cannot ban them forever, they should be punished for being around, for existing, in direct degree of ferocity to women ‘s procreative capacity. That means: at full throttle. An example should constantly be set by stoning and brutality to remind them of their meaninglessness and arrogance of daring to exist.
Meanwhile, these monsters of the Islamic regime know that women reject them, even if their domination tries to veil their helplessness of desiring the unattainable woman.
No martyrdom will eradicate a woman ‘s freedom of sentiments. « Die Gedanken sind Frei ». Freedom of thought cannot be extirpated by the vilest torture, even when Sakineh or her son temporarily, superficially, succumbed.
A woman cannot be forced to love. A son cannot renounce his mother. It is this uncontrollable autonomy of the heart that cannot be possessed by demons. This is why the symbols of sentiment, equality, beauty, creativity, individualism and gentility are tormented by all demonic dictatorships that gives carte blanche to a bloodthirsty policy of gang rape, sadistic abuse, and delirious torture.
This is the reason why the world moans in horror for the Islamic Iranian regime: the world does not want to be infected with the disease of sadism.
It is of the utmost urgency to annihilate this sickening pathology that is the Iranian Islamic regime, and to defuse its poisonous power as dangerous as a mustard gas bomb if the world is to remain sane. With the innocence of Sakineh and her son as a guide, the constant focus on the mental health of nations will win the battle of wills, that challenge the great Bernard Henri Lévy has so well described above. That is why we are all breathless to know what develops next. After all, as Jean Pierre Texier writes: « nous sommes ses frères humains »
Merci pour ces précisions M. Lévy.
J’apprends aujourd’hui que Sakineh pratique le même métier que moi.
Cette femme incontestablement aime les enfants. Pour pratiquer ce métier, il est évident qu’il faille avoir de l’empathie pour les autres, mais aussi une capacité d’écoute et de respect de l’être humain.
Rien que pour cela, j’ai l’intime conviction que Sakineh est innocente de toutes les accusations qu’ont lui attribuent, mais encore davantage lorsque je lis les techniques plus que douteuses que ses bourreaux pratiquent pour obtenir des aveux ou les faire croire !
Ce qui me peine pour Sakineh, c’est que malheureusement pour elle, elle n’a pas eu la chance de naître « femme » au bon endroit.
C’est-à-dire dans un pays démocratique où la justice applique la Loi qui respecte les droits de l’Homme.
Mais surtout dans un pays où les droits des femmes sont semblables à ceux des hommes.
Dans son pays, les hommes ont le droit d’avoir plusieurs femmes, par contre les femmes pratiquant pourtant la même religion n’ont le droit à rien à part de servir et d’être soumise toute leur vie à leur mari (mari qu’elle ne choissise même pas forcément ) !
Elles sont surtout non-autorisées de ne plus aimer leur mari ou d’avoir des sentiments pour un autre homme…sinon : lapidation !
Dans quel monde vivent-elles, si ce n’est dans un enfer terrien où des exécutions datant du Moyen âge se pratiquent encore !
Je souhaite de tout coeur que ce combat louable que mène M.Lévy et tous ces partisants puisse sauver la vie de Sakineh et qu’il finisse même peut-être un jour par porter ces fruits…
C’est à dire que la Femme puisse être considérée en Iran à juste titre, de façon équitable vis à vis de l’homme et traitée comme une personne digne…digne d’offrir la Vie !
C’est vrai qu’elle est belle! Et a certainement beaucoup d’amour à donner à ses enfants, à tous les enfants! Il ne peut être autrement pour une institutrice d’école enfantine. Elle a un visage pur celui de l’innocence ce qu’elle est! Sinon des dossiers ne disparaîtraient pas, des avocats ne seraient pas jetés en prison et le fils torturé pour des aveux qui laveraient l’honneur des mollahs! Car il y a de quoi avoir honte à s’acharner sur cette femme et sur toutes les autres… Bien sûr que des hommes sont victimes aussi des intégristes barbares! Mais le bonheur qu’éprouvent ces intégristes à défigurer, pendre, lapider, égorger, humilier, nier le statut d’être humain, réduire à l’esclavage des femmes, n’a pas son pareil d’extase! Sans une once d’humanité, ni pour des gamines ni pour des mères de famille! De tout coeur avec toi Sakineh!
Un seul mot: merci!!!
Merci pour ce portrait.
Cette femme paie sa beauté.
Tandis que la beauté est une bénédiction pour certaines, pour d’autres c’est la pire malédiction.
Sakineh est malheureusement née au mauvais endroit.
Cette femme a un visage tellement candide, tellement beau.
D’une beauté franche, sans fards. Sans coquetterie, comme l’a dit BHL.
Une beauté brute que même ce tchador ne parvient pas à cacher, pour son malheur à elle.
Suivre la croissance de ses enfants dans les parloirs!!! Quelle tristesse et tout ceci pourquoi?
Parce qu’elle a osé aimer?
Aimer d’un amour platonique, uniquement. Dans quel monde vivons-nous!!!!!
Enfin nous connaissons le véritable visage de Sakineh et toute l’horreur de sa situation, victime d’une machination par des personnes proches qui avaient des comptes à regler avec son mari. C’est digne d’une série télévision si ce n’était pas si grave, c’est meme monstrueux car ces manipulateurs sont libres. Alors que Sakineh, dans sa prison, ignorante au début de ce qui lui arrivait, subissait des tortures, le sadisme de cette geolière, et l’enferment de ses proches. Une mére aimante, une épouses respectueuse et une insistutrice de petite école, Sakineh, on voudrait nous faire croire que tu as tout manigancé pour pouvoir etre avec un autre homme, mais tout fini toujours par se savoir et maintenant que gronde la voix du monde libre. Les yeux courroucés sont tournés vers toi Iran, il est temps de faire marche arrière, tu encore le faire dans la dignité car plus tu attend, plus dure sera la sanction. C’est une journée terrible pour moi, je pensais me battre contre l’injustice et pour le respect des femmes opprimées, mais jamais j’aurais imaginé une telle ignominie, je pleure pour toi Sakineh, mais pas peur nous sommes légions à nous battre pour toi, tu es notre Graal et nous sommes tous les chevaliers armés partis à la conquète de la justice. Aie confiance Sakineh, nous vaincrons.
Autrui n’est nulle part ailleurs qu’en son visage (E. Lévinas). Oui, il est incontestablement important de formuler ces précisions sur la « vie antérieure » de Sakineh, en montrant que son existence qui la rend justiciable d’une justice qui fait infiniment défaut.
Ce portrait peut donc apparaître comme un préalable. Cependant, on observera – paradoxalement – que cela n’a pas manqué pour que son emprisonnement soit perçu comme une épreuve insupportable, pour que sa captivité soit considérée comme la preuve d’un système judiciaire s’arrogeant lre droit à la persécution.
En vérité, nous suffoquons de l »invisibilité » de Sakineh non pas par manque d’informations à son sujet, mais parce qu’elle incarne un sujet que la « justice » de son pays a détourné de son chemin et de son cheminement. Il est donc un bouleversement que ce commentaire souhaiterais pointer : Sakineh n’est pas un phénomène médiatique mais la médiation d’un phénomène radical et universel : la peur face à une épreuve (potentiellement) infligée à chacun de nous. La peur obsédante de voir troquer nos actes, nos « traces », par des actes falsifiés, par des mensonges émanant d’une autorité sans droiture. En un mot, la rupture avec « le désir que le monde tienne parole ».
On ne peut parler de Sakineh sans gravité. Elle se fait donc « voix intérieure » en même temps qu’elle devient le fil conducteur d’une mobilisation sans précédent.
Il est essentiel d’obtenir les preuves que Sakineh est bien portante. Car au-delà de sa propre existence, cela veut dire que nous sommes encore revêtus d’une peau humaine, capable de frissons.
Oui, Sakineh nous incombe. Comme il nous incombe d’être ses frères humains.
Jean-Pierre Texier, co-fondateur de la BibliotheK Sauvage.
Entièrement d’accord avec vous; oui Sakineh nous incombe, et comment!