Sakineh sera plutôt pendue que lapidée. Voici en substance ce qu’a annoncé hier le porte-parole de la justice iranienne, Gholam Hossein Ejei, lors d’une conférence de presse hebdomadaire retranscrite par l’agence de presse iranienne ILNA.
Mais le porte-parole, ancien ministre des Renseignements démis de ses fonctions l’année dernière par un certain Mahmoud Ahmadinejad, ne s’est pas arrêté là. Symbole des luttes intestines au sein même du clan conservateur iranien, il a mis un point d’orgue à contredire les récentes déclarations du président iranien affirmant que Sakineh Mohammadi Ashtiani n’avait jamais été condamnée à la lapidation…
« En ce qui concerne Sakineh Mohammadi Ashtiani, un tel verdict (la lapidation) a été émis, mais le dossier doit achever son cours légal ».
Mais après un mois de mobilisation sans précédent en France pour sauver Sakineh, les autorités iraniennes semblent pour la première fois reculer, quitte à se contredire.
« Dans la religion sacrée de l’Islam, les méthodes pour prouver des relations extra-maritales sont très dures à mettre en place », a ainsi affirmé pour la première fois hier Gholam Hossein Ejei.
Pour justifier ce volte-face et tenter de faire taire la vague de protestation internationale, le porte-parole de la justice iranienne a affirmé qu’en République islamique, une accusation pour meurtre, passible de la pendaison, pesait beaucoup plus qu’une accusation pour adultère, qui elle peut-être punie de lapidation.
Joint ce matin par téléphone, Sajjad Ghaderzadeh, fils de Sakineh, tient à préciser une chose : « Ma mère a été innocentée du meurtre de son mari par décision du tribunal islamique en septembre 2006. Le problème, c’est que ce dossier qui était donc clos, a été subtilisé par les autorités iraniennes au mois d’août, à la suite des confessions télévisées qu’ils ont forcé ma mère à effectuer. Je crains qu’ils y aient eux-mêmes ajouté des éléments pour pouvoir la condamner ».