Les vilaines idées font rarement de belles lois. Si le doute était encore permis, l’adoption en commission, après moult tergiversations, de l’amendement permettant de déchoir de la nationalité française toute personne naturalisée depuis moins de 10 ans qui se rendra coupable d’une atteinte envers un dépositaire de l’autorité publique, mettra tout le monde d’accord.
A ce titre, il convient de savoir une fois pour toutes par quel glissement du sens et des idées on est passé de la recherche des responsables des incidents de Grenoble et Saint-Aignan, à la mise en accusation sans discernement d’une population dans son entier, les roms?
Le plus étonnant reste qu’après le funeste discours de Grenoble du 30 juillet et après une surenchère à l’encontre des immigrés qui a duré tout l’été de la part de ministres pressés de sauver leur position et de responsables empressés de devenir ministres, il s’est encore trouvé quelques voix pour prétendre que, réflexion faite, tout ceci ne serait pas si grave. Finalement, nous dit-on encore, seules dix personnes par an seraient concernées par les nouvelles dispositions de déchéance.
Hélas, tout dans cette affaire, est scandaleux.
Les mesures d’abord.
La loi a vocation à être générale et chacun doit être traité, au terme de l’article 1er de la Constitution, à égalité devant elle. En punissant différemment à raison des mêmes faits des citoyens d’origine étrangères et d’autres, qui seraient des « français de souche », l’amendement contesté a toutes les chances de se voir retoqué devant le conseil constitutionnel.
Illégale bien sûr mais surtout inapplicable dans la plupart des cas. Même dans l’improbable perspective où la loi serait contre l’entendement promulguée, il faudrait pour qu’elle s’applique, que le criminel déchu ait une autre nationalité à laquelle il n’aurait pas renoncé. En effet, nul état ne peut en vertu du droit international créer des apatrides. La France pas d’avantage qu’un autre.
Les mesures législatives annoncées en fanfare promettent donc d’être tout à la fois vexatoires, invalides et parfaitement inutiles. Cependant, ce piètre résultat correspond d’avantage à une méthode qu’à une erreur de la part du pouvoir.
En effet, la politique grossière d’expulsions des roms menée tambour battant depuis cet été semble inspirée par les mêmes idéaux et vouée à la même réussite que la désormais fameuse déchéance de la nationalité. Comment en effet attacher le moindre crédit à la reconduite dans des pays membres de l’union européenne – la Roumanie, la Bulgarie – de ressortissants qui sont, que nous le voulions ou non, des citoyens européens, alors que le premier des droit conféré par la citoyenneté européenne est précisément, la liberté de circulation ? En d’autres termes, on expulse des personnes qui sont parfaitement fondées à revenir . Que de bruit et de fureur en vain, sauf pour les personnes en cause bien sûr.
De ce point de vue, rien n’ aura été épargné.
Pour donner corps à l’idéologie douteuse du chef de l’état, le ministre de l’intérieur est allé, par le biais de son directeur de cabinet, jusqu’à prendre une immonde circulaire en date du 5 août 2010, intimant aux préfets, non de démanteler des campements illégaux, mais de cibler « par priorité » les installations de roms afin d’atteindre un « objectif chiffré » de 300 démantèlements. Une fois de plus pour satisfaire à des motivations hideuses, le pouvoir aura sciemment violé des principes essentiels.
Mais alors pourquoi tant de désordre ? Cette question est demeurée sans réponse mais pas sans effet. Si l’impact sur la sécurité des français, motif invoqué par le Président de la République, est nul, c’est que l’objectif recherché est ailleurs et exclusivement idéologique.
Contrairement aux principes les mieux établis, ce pouvoir s’échine à vouloir confondre tout le temps et à tout prix immigration et délinquance. Le choix des roms à cet égard ne doit rien au hasard, ceux-ci offrant le double avantage d’être une communauté associée dans l’imaginaire populaire à des préjugés éculés et de n’avoir quasiment aucune représentation identifiée dans l’opinion publique. En somme, Nicolas Sarkozy a créé de toutes pièces un danger « mythifié » qu’il fait mine de résorber sans d’ailleurs ne rien régler de la situation des roms en France.
Tout à son égarement idéologique Nicolas Sarkozy ne résout rien mais encore abîme gravement l’image de la France dans le Monde, qui a été décriée dans la presse internationale comme au dernier sommet européen. On peut donc parler d’un véritable déclassement de la France par rapport à son rang et à sa tradition.
Inefficace et hors la loi, l’action du chef de l’Etat en matière d’immigration n’a peut-être d’autre but que sa propre proclamation. Mais nul ne peut nier qu’en politique, les mots sont déjà des actes et que ceux de Nicolas Sarkozy et de ses ministres en la matière sont odieux. En 1988, François Mitterrand avait été largement réélu avec le beau slogan de « la France unie ». Vingt-deux ans plus tard, la désunion des français, la mise en accusation des plus faibles d’entre eux sonnera-t-elle le glas d’une aventure placée naguère sous le signe
Porter atteinte à la vie des membres d’un groupe humain pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils font, cela renvoie à la définition de Lemkin et à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide ratifiée le 9 décembre 1948 par les Nations unies. Or évoquer le génocide en vue de qualifier la politique de Nicolas Sarkozy à l’endroit des Roms est une obscénité qui ne se réprime plus. Je suis moi-même indigné par la manière et les propos tenus à la tribune de Grenoble, mais il faut juger un homme par ses actes et non par sa langue qu’il va parfois plonger en des méandres stratégiques, certes marécageux. Et nous savons que toute personne reconduite à la frontière l’est après une procédure légale ayant statué de l’irrégularité de sa situation. Là encore, nous avons le devoir de discuter entre élargissement et rétrécissement des trous du tamis régulateur des flux migratoires, mais migration il y a, et régularisation il y eut et il y aura encore. Il n’y a que notre ami Fidel pour voir un holocauste racial dans le traitement français des nomades européens dont je précise que leur reconduction vers les pays dont ils proviennent sans établissement préalable d’une politique internationale du nomadisme dont il nous est interdit d’oublier qu’il fut perçut des siècles durant comme parasite et soumis au cœur du dernier siècle aux mesures que requiert une invasion d’insectes, me soulève le cœur. Vous avez identifié le double avantage qu’offre au gouvernement les Roms d’être «une communauté associée dans l’imaginaire populaire à des préjugés éculés et de n’avoir quasiment aucune représentation identifiée dans l’opinion publique». J’en vois un troisième dans la religion qu’ils ont adoptée de la Roumanie ou de la Bulgarie, visant à court-circuiter l’instrumentalisation de l’antiracisme faite par les avocats de l’Aqpa ou de l’Aqmi avec leur savoir-faire pour ce qui est de mobiliser l’opinion publique autour d’une cause dont ils lui cachent la vraie nature. Ainsi, polarisés que nous étions sur la défense des droits de l’Homo migrator, la loi relative à l’interdiction du port du voile intégral est passée comme une lettre à la poste. Suis-je en train de dire que nous ferions mieux de nous taire? Je dis précisément le contraire. Et j’ose espérer pour lui que nous faisons exactement ce qu’il attend que nous fassions à sa place au moment où les idolâtres du Feu le forcent à jouer avec eux. Et nous continuerons de grogner aux portes du syndrome des Templiers lorsque Strauss-Kahn ou un autre aura pris le relais aux commandes des armées invisibles de notre guerre contre la guerre fantôme. Sans son gant de velours, l’emprise de la main de fer se priverait de sa glande adhésive. Car que pourrait bien vouloir dire le rejet en terre islamiste où il serait immédiatement recruté pour un entraînement intensif en prévision d’une réinfiltration en terre infidèle, d’un Français aussi criminel soit-il, dont nous aurions tout intérêt à le garder sur notre sol où nous sommes en mesure au pire de l’espionner, au mieux d’en faire notre espion. Retournons-les au lieu de leur donner l’occasion de revenir nous sauter à la face, au flanc ou dans le dos. Ne les lâchons pas… Donnons à Fofana l’envie et la raison d’être des nôtres!
[…] La política del rechazo Septiembre 21, 2010 // 0 Patrick Klugman, Déconstruire la politique du rejet – La Règle du Jeu. […]
Vous rappelez vous de nos amis Simone Signoret et Yves Montand ? Toujours prêts à faire grincer des dents les gouvernements,surtout de droite. Ils nous tenaient en éveil,disaient-ils. C’était rafraichissant, tonifiant, et tellement tendance. Au sujet de l’URSS, ils ont fini par reconnaitre qu’ils avaient été grugés. Au cours d’une soirée à la Colombe d’Or je les ai poussé à répondre à la question: “Cet engagement a-t-il pu provoquer des dégats du fait de votre influence morale? Ils l’ont accepté, à contre coeur, mais ils l’ont accepté. Honnêtes? Oui! mais le mal était fait. Alors je vous dis et vous demande: Ne recommencez pas: “Touche pas à ma Nation”. Cesse de démolir, image aprés image, ce qui reste de respect pour un gouvernement qui en vaut bien un autre. Sinon, tu vas te prendre un retour de flamme dans la figure d’une amplitude que tu n’imagines même pas et qui pourrait s’appeler la Nation Chaos. Ceux-là qui traitent notre Président de Nazi sont ceux qui traitaient la Droite d “Anticommunistes Primaires”. Ils se trompent possiblement. Non? Si! Ils sont réellement dangereux, eux!