Le clitoris, poème de Fernando Arrabal
Fenêtre de la mer pour la tempête et ses vagues.
Soleil de l’amande pour le dard et ses trompettes.
Lune du crépuscule pour l’obscénité et ses envies.
Chair de l’impudeur pour le désir et ses tumultes.
Concubine du pubis pour le mâle et ses maux.
Poivrière de la fusion pour l’alcôve et ses tigresses.
Harmonie de la verticalité pour le carnivore et ses succions.
Estampille de foutre pour le créateur et ses hallucinations.
Joyau de l’orgasme pour la flûte et ses doigts.
Plein de l’existence pour l’intimité et ses rites.
Atelier de l’amour pour le martyre et ses braises.
Cœur du spasme pour l’éjaculation et ses babines.
Fleur de la fureur pour le sadique et ses morsures.
Moulin de délices pour le pistolet et ses tirs.
Marguerite d’Eros pour le lascif et ses ferveurs.
Niche d’énigme pour le coup et ses foudres.
Cyprine d’adoration pour la tige et ses kermesses.
Bouton d’attachement pour le Priape et ses engouements.
Rose de baisers pour l’adorateur et ses cigares.
Calibistri de folie pour le frétillant et ses dilections.
Coquillage de séduction pour le précieux et ses hymens.
Ecu de délire pour le rossignol et ses caprices.
Houppe d’ardeur pour la fantaisie et ses nœuds.
Mandoline de chaleur pour la flèche et ses intrigues.
Fraise du déluge pour le delirium et ses tremens.
Nid de culte pour le marquis et ses liaisons.
Tiroir de l’érection pour l’épinette et ses passions.
Touffe d’envoûtement pour la dague et ses touches.
Trésor de fièvre pour le phallus et ses brûlures.
Sceptre de la flamme pour la cérémonie et ses frénésies.
Le blog de Fernando Arrabal: https://laregledujeu.org/arrabal/
Tension soutenue et magnifique
Comme une érection
Virtuelle à la lecture de ces propositions
Epiaison de tous les registres
De la forme et du sensuel
Etablissant, faisant et défaisant, les liens
Entre le profane qui nous espère
Et le sacré qui, l’embrassant, advient
Sous le boisseau d’éros ordinaire
Dénichant la tendre touffe obscène
Des caprices du sexe et de ses entêtements
Pour en sentir, de main ‘plaine’,
Et par prodige de caresse
La magie et l’influence
Des mythes les plus anciens
Qui trouvent racine
Au nœud gordien
Du désir nôtre
C’est un poème, disons… Excitant!
Sacré Fernando, faut pas trop te titiller.
Marhoum
volim te