Ce Brexit, c’est la victoire, non du peuple, mais du populisme.
Non de la démocratie, mais de la démagogie.
C’est la victoire de la droite dure sur la droite modérée, et de la gauche radicale sur la gauche libérale.
C’est la victoire, dans les deux camps, de la xénophobie, de la haine longtemps recuite de l’immigré et de l’obsession de l’ennemi intérieur.
C’est, dans tout le Royaume Uni, la revanche de ceux qui n’ont pas supporté de voir les Obama, Hollande et autres Merkel donner leur avis sur ce qu’ils s’apprêtaient à décider.
C’est la victoire, autrement dit, du souverainisme le plus rance et du nationalisme le plus bête.
C’est la victoire de l’Angleterre moisie sur l’Angleterre ouverte sur le monde et à l’écoute de son glorieux passé.
C’est la défaite de l’autre devant la boursouflure du moi, et du complexe devant la dictature du simple.
C’est la victoire des partisans de Nigel Farage sur une « classe politico médiatique » et des « élites mondialisées » censées être « aux ordres de Bruxelles ».
C’est la victoire, à l’étranger, de Donald Trump (le premier, ou l’un des premiers, à avoir salué ce vote historique) et de Poutine (dont on ne redira jamais assez que la dislocation de l’Union Européenne est son rêve et, probablement, l’un de ses projets).
C’est la victoire, en France, des Le Pen et autres Mélenchon qui rêvent d’une variante française de ce Brexit alors qu’ils ignorent, l’un comme l’autre, jusqu’à la première lettre de l’intelligence française, de l’héroïsme français, de la radicalité et de la rationalité françaises.
C’est la victoire, en Espagne, de Podemos et de ses indignés de carton-pâte.
En Italie, du mouvement 5 étoiles et de ses clowns.
En Europe centrale, de ceux qui, ayant touché les dividendes de l’Europe, sont prêts à la liquider.
C’est la victoire, partout, de ceux qui n’attendaient que l’occasion de tirer leur épingle du jeu européen et c’est le commencement, par conséquent, d’un processus de délitement dont nul ne sait ce qui va, maintenant, pouvoir l’arrêter.
C’est la victoire de la foule de Métropolis sur le déjeuner des canotiers.
C’est la victoire des casseurs et des gauchistes débiles, des fachos et hooligans avinés et embiérés, des rebelles analphabètes et des néonationalistes à sueurs froides et front de bœuf.
C’est la victoire de ceux qui, à la façon, encore, de l’inénarrable Donald hurlant dans un claquement de moumoute jaune en guise de lasso : « we will make America great again ! », songent à mettre un mur, eux aussi, entre « les musulmans » et eux.
Cela pourra se dire en engliche, en rital, en franglais.
Cela va se dire en grognant, en cognant, en virant, en renvoyant à la mer, en interdisant de rentrer ou en proclamant bien fort le dérisoire et fiérot: « je suis Anglais, moi, Monsieur » – ou Ecossais, ou Français, ou Allemand, ou n’importe quoi d’autre.
Ce sera, toujours, la victoire de l’ignorance sur le savoir.
Ce sera, chaque fois, la victoire du petit sur le grand, et de la crétinerie sur l’esprit.
Car « les Grands », amis Britanniques, ce ne sont évidemment pas les « ploutocrates » et les « bureaucrates » !
Ce ne sont même pas ces « privilégiés » dont on rêve partout, ces temps-ci, comme chez vous, de voir la tête au bout d’une pique !
Et ceux que le Brexit a dégommés en dégommant l’appartenance à l’Europe, ce ne sont même pas, hélas, les « oligarques » dénoncés par les batteurs d’estrades !
Les grands, ce sont les amis et inspirateurs de la vraie grandeur des peuples.
Les grands, ce sont les inventeurs de cette chimère splendide, nourrie au lait des Dante, des Goethe, des Husserl ou des Jean Monnet, qui s’est appelée l’Europe.
Et ce sont ces grands-là que vous êtes en train de raccourcir.
Et c’est l’Europe comme telle qui est en train de se dissoudre dans le néant de votre ressentiment.
Que cette Europe ait pris sa propre part au procès de sa mise à mort, c’est vrai.
Que cette étrange défaite soit aussi celle d’un corps exsangue et qui se moquait de son âme, de son histoire, de sa vocation, que cette Europe que l’on achève fût moribonde depuis des années car incarnée dans des dirigeants ternes et déjà fantomatiques dont l’erreur historique était de croire que la fin de l’Histoire était advenue et que l’on pouvait s’endormir du sommeil du dernier des hommes pourvu que l’on ait lancé l’arrosage automatique, c’est certain.
Bref, que la responsabilité de la catastrophe incombe aussi à des politiques qui ont préféré, en fidèles auditeurs de leurs spin doctors et de leurs maîtres sociologues, caresser les événements dans le sens du poil de la non-Histoire, flûter les grondements des orages redoutés et s’enfermer dans une novlangue dont les mots ont toujours servi à taire plutôt qu’à dire, c’est, encore, une évidence.
Mais que la majorité du referendum d’aujourd’hui, et ceux qui l’applaudissent, ne viennent pas nous raconter qu’ils plaidaient, en secret, pour l’on ne sait quelle « Europe des peuples ».
Car ce Brexit ce n’est pas la victoire d’une « autre » Europe, mais de « pas d’Europe du tout ! ».
Ce n’est pas l’aube d’une refondation, mais le possible crépuscule d’un projet de civilisation.
Ce sera, si l’on ne se reprend pas, le sacre de l’Internationale grise des éternels ennemis des Lumières et des adversaires de toujours de la démocratie et des droits de l’homme.
L’Europe était, certes, indigne d’elle-même.
Ses dirigeants étaient pusillanimes et paresseux.
Ses professeurs étaient routiniers, et leur art de gouverner était alangui.
Mais ce qui vient en lieu et place de ce jardin des Fizzi-Contini, c’est une zone pavillonnaire mondialisée où, parce qu’il n’y aura plus que des nains de jardin, l’on oubliera qu’il y eut Michel-Ange.
Mieux : entre ceux qui se résigneraient à laisser pourrir ce monde dans les poubelles trumpiennes de la « grande Amérique » à guns et santiags, ou dans la fascination d’un poutinisme qui réinvente les mots de la dictature ou, depuis ce matin, dans la désolation d’une Grande Bretagne tournant le dos à sa propre grandeur, entre ceux-là, donc, et les contemporains d’une fournaise d’où sortirent les plus effroyables démons de l’Europe, il n’y a que l’épaisseur d’une vie d’homme.
Le choix est donc clair.
Ou les Européens se ressaisissent – ou ce jour sera celui d’une Sainte-Alliance des hussards noirs de la nouvelle réaction trouvant son baptême du Jourdain sur les bords de la Tamise.
Ou ils sortent par le haut, c’est-à-dire par des mots forts doublés par un acte majeur, de cette crise sans précédent depuis 70 ans – ou, dans le large spectre que couvrent les langages pré totalitaires modernes et où la grimace le dispute à l’éructation, l’incompétence à la vulgarité et l’amour du vide à la haine de l’autre, c’est le pire qui surgira.
bravo monsieur Levy votre clairvoyance est prophétique, vous pensez donc appliquer contre tout nationalisme fauteur de guerre les mêmes règles au moyen orient: une dissolition totale des murs et des frontières pour faire de cette région une communauté laïque où musulmans chrétiens et juifs partageront la même terre.
vous méritez sans contexte le prix nobel de la paix pour cette merveilleuse initiative qui , malgré les esprits chagrins antisémites et xénophobes, vous place définitivement comme le philosophe de référence de ce siècle.
« C’est la victoire de l’Angleterre moisie sur l’Angleterre ouverte sur le monde et à l’écoute de son glorieux passé. »
Waw, le glorieux passé de l’Angleterre ouverte sur le monde. On peut demander aux Amérindiens et aux Aborigènes ce qu’ils en pensent. Ah mais non, on ne peut plus, ils ont tous été génocidés jusqu’au dernier. Oups, je viens de faire du révisionisme, il n’a y eu qu’un génocide dans l’histoire.
et c’est la défaite de qui ?
Monsieur Levy écrit:
« C’est la victoire….du souverainisme le plus rance et du nationalisme le plus bête. »
Peut-être…De quoi s’agit-il alors lorsqu’il déclare publiquement que les révolutions colorés « sont bonnes pour Israël » ou qu’il est un « allié inconditionnel » du même pays? Devons-nous, public, catégoriser ces déclarations enflammées dans le rance ou le bête?
« C’est la victoire de l’Angleterre moisie sur l’Angleterre ouverte sur le monde et à l’écoute de son glorieux passé. »
L’Angleterre héroïque qui a résisté aux hordes hitlériennes ou cet empire colonialiste sur lequel le soleil ne se couchait jamais?
« C’est la défaite de l’autre devant la boursouflure du moi »
Venant de monsieur Levy, cela se déguste comme du chocolat fin.
Assez de ces relents nationalistes rances, assez de ces peuples qui dressent des murs avec leurs voisins, soyons modernes, irréprochables, inspirons nous du génie du judaïsme et prenons exemple sur Israël, cette Nation multi-millénaire qui doit pour nous tous être pour le moins un guide.
Lol excellent le 3eme degrés ahah !!
Oh oui ! Inspirons nous d’Israël pour ne surtout pas laisser se dresser un mur entre nous et nos voisins…
Sacha ce mur qui sépare les peuples, Israel l’a construit… Que tu sois fier de ton pays c’est honorable, mais ne sois pas aveugle. Bien cordialement.
Je ne sais pas trop quoi te dire Hachon…bonne chance 😉
Ah, Jean-Michel Premier-Degrés,
Tu nous avait manquer !
(@hachon)
Le mensonge n’est un vice que quand il fait mal. C’est une très grande vertu quand il fait du bien.
Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours.
Mentez, mes amis, mentez, je vous le rendrai un jour.
VOLTAIRE
Bonjour à toutes et à tous.
Premier point : il faut arrêter de dire que le Royaume-Uni quitte l’Europe, c’est physiquement impossible. Le Royaume-Uni quitte l’Union, ce qui est différent. Mais à marteler tous les jours « Europe » au lieu « d’Union Européenne », on fini par se dire qu’il est impossible de quitter l’Union. les Anglais/Gallois/Ecossais, restent donc en Europe, et garderont les mêmes relations qui existées avant 1992 et qui continueront pour longtemps encore, car ils sont et resteront dans l’Europe. De plus, traiter le Royaume-Uni de faire preuve de patriotisme rance, alors qu’avec le Commonwealth, il donne une preuve quotidienne de sa relation avec le Monde, un Monde très divers, qui mélange des cultures Indienne, Australienne, Néo-Zélandaise, des îles du Pacifique, d’Afrique, et se moquer du monde.
Deuxième point: le Royaume-Uni n’était ni dans Schengen, ni dans l’Euro, et pourtant il avait des relations étroites avec nos pays, donc un peu moins de points communs ne devrait pas faire énormément de différence. il faut garder en tête que la Suède à quitter l’Euro en 2011…C’est un des pays ou l’Indice de Développement Humain est le plus élevé du monde. Nous sommes loin des prévisions apocalyptiques annoncées. Autre secret: l’île de Saint Barthélémy, qui est française, ne fait pas partie de l’Union européenne, et ce depuis janvier 2012 ! mais garde l’Euro. Donc l’Europe Unie n’existe pas, il y a plusieurs cercles de pays, et plusieurs vitesse. Ceux qui y répondent par « Plus d’Europe » ne comprennent pas que des territoires évoluent à des rythme différent. Il faut plus de collaboration, mais que chacun garde ses coudées franges.
Troisième point : Le Royaume Uni est le second contributeur net à l’Union, c’est-à-dire qu’il donne plus d’argent qu’il n’en reçoit. Donc toutes les aides versées par l’Union (PAC, culture, jeunesse, rénovation…) peuvent sans problème être maintenues après le Brexit, et même être abondé du différentiel, plusieurs milliards, que le Royaume uni ne verra pas partir ailleurs. Si ce n’était pas le cas, c’est plus d’un point du gouvernement et de son orientation que du Brexit.
Et dernier point: Dire que le projet de la Russie est de démantelé l’Union, en omettant de dire que le projet Américain est justement de créer cette Union, de lui imposer le libre-échange, notamment avec le TAFTA (dont personne ne parle ouvertement) est aussi une prise de vue partiale qui prouve que les débats ne peuvent plus se faire dans l’apaisement.
Comment unir des peuples qui ont des langues différentes, L’Europe s’est faites à l’envers il fallait commencer par unifier les pays autour de la France, de la Belgique, du Luxembourg, de la Suisse et l’agrandir au fur et à mesure que la volonté des peuples soit de nous rejoindre, ou alors, faire un référendum pour faire le choix parmi toutes les langues parlées, actuellement l’Anglais est en train de nous violer, je ne le supporte pas.
J’invite les français à regarder la version sous-titrée du film officiel des pro-Brexit. Sans approuver la totalité de ce docu, trop libéral à mon goût, ça permet de relativiser et de se cultiver sur le sujet, genre VRAIMENT, en dehors des postures de façade, c’est du concret :
https://www.youtube.com/watch?v=aVcJyKR_lHg
On est bien loin des caricatures… et la critique devient bien plus difficile.
Bhl est hélas devenu un homme qui refuse de voir
Et de comprendre. Classer les gens en 2 catégories
C’est bien simpliste et fort dommageable.
Philippe Séguin n était ni xénophobe ni raciste, et
Pourtant très opposé à Maastricht et encore plus au
Traité de Lisbonne s’il avait vécu.
On peut très démocrate, ce qui n’est pas l’ADN des
Européistes aveugles, et être contre l’union européenne
Être unis tout le temps à 28 est une ineptie.
La France, comme les USA et l’immense majorité des pays
Du monde, doit pouvoir choisir ses alliés en fonction des
Sujets. C’est ça être libre. Vive la liberté vive la France
Ouverte vers l Afrique, l’Asie et le moyen orient, tous
Ces continents où beaucoup de peuples nous ont pris en
Exemple pendant des siècles.
Je constate que Le Monde censure des articles postés, pour préserver les membres de son conseil de surveillance ?
Je vous rappelle que vous substistez grâce à nos impôts.
Monsieur LEVY, la haine et le mépris que vous avez envers ceux qui ont voté « out » démontre par A+B que vous ne croyez à la démocratie que quand elle vous arrange. Monsieur – vous n’êtes pas un démocrate si vous ne croyez pas que le peuple a le droit de décider. Une fois qu’il a décidé – vous n’avez qu’à fermer votre joli claxon. C’est ce que les électeurs anglais viennent de faire à cette institution qu’est l’Union Européenne.
Mais arrêtez de déverser votre antisémitisme contre le phare de notre pensée !
Attention Simon, oser critiquer un judéocentré c’est antisémite. C’est clément qui le dit, donc c’est sérieux : ))))))))
Monsieur LEVY dit tout, de façon fort jolie, avec la puissance habituelle de ses adjectifs.
S’il m’est permis d’abonder dans son sens, de façon moins lyrique, moins talentueuse,
j’ajouterais, que oui, bien sûr, il faut sortir de ce nationalisme rance, pour ne pas dire ce « nationisme » dépassé.
Reprenant l’analyse de Marx (Le capital, livre 1er, section VII, chapitre 25, §3),
l’arrivée en masse de migrants dans une Europe ouverte est évidemment nécessaire aux progrès du capitalisme et de la finance.
Je suis, à cet égard, avec Monsieur LEVY, du côté de la droite modérée et de la gauche libérale ;
la droite dure et la gauche radicale étant, en effet, d’un anachronisme rance, à contre-courant du mouvement de l’histoire.
Monsieur LEVY a raison : il s’agit bien d’une défaite « étrange », à rebours de tout, un accident de l’histoire,
de cette histoire, sinon en accélération, de la disparition naturelle des nations au profit de la marchandise.
Ce très étrange referundum, qui n’ait jamais qu’une obligation que David CAMERON s’est imposé,
en forme de manoeuvre politicienne,
pour contrecarrer l’UKIP de Farrage,
dans le cadre des dernières élections générales,
nous aura fait bien rire.
Déjà, les Boris Johnson et consorts promettent que rien ne changera.
Ce qui est l’évidence, face à la puissance irrésistible de l’histoire.
Eh oui, Cher BHL, ce n’est certes pas votre victoire. Mais on peut y voir aussi la victoire des peuples sur un néo-libéralisme borné qui ne tient pas compte des opinions des peuples, et je vous renvoie l’exemple de Nicolas Sarkozy remettant au congrès le vote du Traité Européen refusé par les Français. Tant que l’Europe persistera dans ce comportement politique autiste, les peuples se rebelleront, et souvent de la plus mauvaise manière. Rien n’interdit à l’UE désormais de requalifier sociale cette Europe néo-libérale dont la majorité européenne ne veut plus. Et de réécouter la voix du peuple.
Je n’ai pas votre science, monsieur Levy, ni vos diplômes. Mais il s’avère que je suis éduquée, quadrilingue et nationaliste québécoise (oui le mot est lâché) et donc par le fait même internationaliste. Je suis social-démocrate. Ceci étant dit, je trouve votre manichéisme et votre mépris tout à fait à la hauteur de ce que l’on attend des Euro-globishs. Le multiculturalisme dans ce qu’il a de globalisant, ethnocentrique (oui ethnocentrisme fragmentaire) et déracinant et surtout la technocratie bruxelloise et ses avatars financiers n’ont rien à voir avec l’Europe, la vraie, celle des nations et de la paix et surtout celle de Stefan Sweig. Beaucoup de gens sombrent certes dans le populisme, mais comment expliquez-vous la montée de l’extrême-droite depuis 30 ans? L’avilissement culturel bien entendu. La crise. Mais aussi vous le noterez, les attaques répétés contre cette réalité et cette idée de l’état-nation, porteur d’histoire et sanctuaire des droits et liberté et du progrès social (pensons-ici à la loi Weil). Les petites gens réagissent comme ils peuvent. En fait, monsieur Lévy, c’est justement l’Europe qu’ils défendent. C’est comme moi; comment puis-je être canadienne quand on ne me permet pas d’être québécoise; le Québec étant le pilier fondateur du Canada.
Très bien vu Madame. Merci d’ avoir le courage de venir l’ écrire ! MERCI
L’extremisation globale de nos sociétés. Les replis identitaires. La peur de l’autre. Le manque de confiance en l’avenir. L’étranger en tant que bouc-émissaire. Tout cela nous rappelle tristement des pages sombres de l’histoire européenne.
Et, malheureusement, nous retournons tout droit vers le passé. Avec l’obscurantisme religieux en plus.
Il n’y a réellement pas de quoi être optimiste.
Puisse monsieur Bernard-Henri Lévy avoir seulement raison en ce qui concerne ces quelques espoirs tout de même formulés sur ce papier.
Je vous comprends.
Là ou je viens, ou ma famille se trouve, c’est l’obscurité.
Votre ombre est trop importante.
le soleil que vous avez confisquez, vous chauffe et moi me manque.
Des esclaves comme moi donnent leurs avis, cela ne vous convient pas, je le comprends aussi.
L’heure de donner sa voix est arrivée.
L’heure de choisir son camps est arrivée.
J’aime les arts et les hommes, je suis solidaire de ma condition et de mes proches.
Nous seront ennemis.
Stéphane
« C’est la victoire de ceux qui, à la façon, encore, de l’inénarrable Donald hurlant dans un claquement de moumoute jaune en guise de lasso : « we will make America great again ! », songent à mettre un mur, eux aussi, entre « les musulmans » et eux. »
Cela me rappelle curieusement un pays du moyen-orient…
Israël peut-être ?
La victoire d’une société »simplette » contre l’intelligence et l’érudition. La victoire des classes pauvre et moyenne contre la classe dirigeante, snobinarde et ronflante éloignée du peuple et de ses besoins puisqu’elle bénéficie totalement de toute ouverture de marché creusant ainsi de plus en plus l’écart économique entre elle et les autres. C’est la même victoire que celle de 1789 … en France. Avaient-ils raison ou tort ? Peu importe, c’est de l’Histoire! Impossible de savoir quelle en sera la suite. Bonne ou mauvaise ? En 1789, ils ne savaient pas non plus ce qui allait se passer 227 ans plus tard après une 1ère République, un Empire, 4 autres républiques, 2 guerres mondiales, le terrorisme, etc… On a beau dire que plus de la moitié de la société est conne, mais peut-être aussi qu’il faudrait arrêter de la prendre comme telle.
Je ne peux qu’être d’accord avec vous.
Je suis plus pessimiste que vous, l’Europe est finie.
Je suis arrière petit fils d’une paire d’esclaves.
Petit fils d’un couple d’esclaves.
Fils d’esclaves et esclave moi même.
Mes enfants reprendront le merveilleux flambeau de ma famille et courberont l’échine.
Vous pouvez comprendre que je dois défendre le monde hideux que vous décrivez, puisque c’est le mien. Ce monde ou je ne sortirais jamais tant le poids de la dalle que vous avez posé sur ma tête est insoulevable.
Je suis dans le noir car vous avez fermé la dernière brèche qui lassait passer le dernier rai d’espoir.
J’aurais tant aimé écouter avec vous les préludes de Bach, la dernière sonate pour piano de Beethoven, admirer ensemble les merveilles d’un Giacometti ou d’un Picasso.
Mais vous n’avez jamais voulu.
Je construirais alors les bottes qui marcherons sur vos cadavres.
C’est ainsi, j’ai choisi mon camps, celui des ploucs, des hurleurs et des suiveurs, parce qu’encore une fois, vous ne m’avez pas laissé le choix.
Stéphane
Bravo.
Petite note d’optimisme : A force de hurler on vous entendra, nous sommes nombreux à hurler aussi, et vous ne serez ainsi plus suiveur.
Je suis un tout simple citoyen (chauffeur routier).
Dsl, mais je n’ai pas pris l’opportunité de m’asseoir sur un beau fauteuil, comme le vôtre, et de m’y reposer pour pouvoir lire dans la pensée comme vous le décrivez sur votre beau commentaire. Et ce, sur des centaines de millions d’âmes. Vous êtes vraiment parfait. Disons que la vie a été un vrai lance pierre pour moi, il m’a fallut très vite me lancer dans la vie, à 2 francs, 6 sous. Rogner le peu de temps libre dans le dédale pour finir des mauvaises fin de mois. Parmi des millions de français vivant cela tous les jours. 54 ans, et tjrs le même train-train.
Donc dsl pour mes mots simple, et mes phrases sans recherche. Dsl aussi pour vous, si vous ne comprenez pas le langage d’un « sous-fifres ». Dsl pour mon « analphabétisme », de ma « rébellion », de mon « frontisme ».
Bref, tout ce petit chapitre, pour vous dire qu’il était donc inutile d’écrire autant de belles phrases, si les analphabètes ne vous comprennent pas.
Et peut être tout simplement d’écrire que nos chères technocrates européens venus de nulle part, parlent au peuple euro-nalphabétes.
Comme par exemple, ferait tout bêtement un dirigeant de société avec ses collaborateurs. Je ne vous parlerais même pas d’autres sujets qui seraient trop nombreux à publier. Mais genre, droit de l’homme bafoué, les médias qui ont l’ordre de suivre à la lettre le dictât de l’UE. Et de ce beau pays des EU, qui nous font découvrir à grande échelle leurs volontés d’asseoir la planète à leurs pieds.
Donc, vous comprendrez peut être qu’il y a besoin d’un équilibre aux vus des peuples. Alors, dsl si nous recherchons cette équilibre.
Assez manichéenne comme »analyse ». Un peu plus de profondeur aurait été de mise. Se questionner sur ce qui pousse des britanniques à voter favorablement au Brexit: on peut caricaturalement limiter au populisme (il est existant, c’est un fait… mais aussi une conséquence) mais la non-réponse de l’élite européenne aux difficultés qu’ils vivent (désindustrialisation, mobilité de la main-d’oeuvre…) semble »paradoxalement » en avoir posé les jalons.
Autant l’unité européenne pourrait (ou aurait pu, c’est selon) devenir un formidable projet de société, autant faut-il qu’il soit basé sur les besoins des citoyens. En aparté, imaginer le commissaire Juncker avoir des préoccupations sociales est aussi »rassurant » que d’imaginer un shylock s’apitoyant sur le sort des pauvres!
Vous ne sauriez être plus clair. Votre légitime antipathie pour les apprentis-sorciers des deux extrêmes n’aurait pu être mieux exprimée que par cette prose ne surmontant la colère que grâce à une lucidité sans faille. Certes, vous avez des mots durs et ne dissimulez pas une seconde ce que vous pensez des Trump, Poutine et autres étoilé(e)s du populisme. Difficile de vous en faire grief : il est des moments où la langue diplomatique doit s’effacer pour ne pas brider la saine hargne.
L’inquiétant (et le risible !) est que l’on cherche vainement où pourrait se nicher, dans l’Union européenne en passe de se désunir (et ce, dès avant le scrutin britannique), l’embryon de la fameuse « Europe des peuples » ou « des nations » (pas des nationalismes !) dont on nous rebat les oreilles depuis plusieurs années. L’inquiétant est surtout que rien, aujourd’hui ni dans les proches années, ne permet de discerner sinon l’avènement, du moins la survenue, de politiques renonçant à la « novlangue ». « Ne noircissez pas le tableau ! », sera-t-il sans doute objecté. Comme d’habitude. Mais ce coup-là, ne nous l’a-t-on pas maintes fois fait ?! Dès lors, tout – devant l’alternative sans ambiguïté que vous dessinez – résidera dans le choix courageux des seules options à même de conduire vers une sortie « par le haut » du flou, du cotonneux et du dilatoire qui, à cause de maints discours et textes qui ne furent jamais que textes et discours, ne purent pas donner à l’Union européenne une structure et des outils propres à en faire autre chose qu’une… entité politique mal identifiable.
Quel boulot !
Attention Monsieur Asermourt : attaquer globalement le repli identitaire communautarise… vous allez être qualifié de raciste…
A chaque fois que le peuple donne son avis, la démocratie est en danger. M. Lévy de plus en plus voltairien.
À M. Asermourt, suite & fin.
Le repli identitaire n’est pas un repli sur soi, c’est un repli sur l’autre, en l’écrasant au besoin. L’obsucurité entourant la vérité de ce concept provient, bien sûr, de ce que moi et toi, c’est toujours interchangé mais jamais interchangeableable. De même hier et aujourd’hui, c’est tous les jours, mais impossible à localiser.
Tibi&tecum.
SQ
Non, Monsiur Asermourt, vous vous leurrez.
Vous confondez deux choses radicalement distinctes : la région-communauté et la nation ne sont pas homologues comme le seraient deux contenants plus ou moins grands, car la région-communauté, contenu, représente l’ensemble des individus se revendicant de quelque valeur commune, qu’elle soit culturelle voire politique, qu’ils perçoivent comme un droit, tandis que la nation représente, pas même le contenant, mais le nom du contenant, où siège un nombre sans importance —à la limite, personne— d’individus se réclamant plutôt d’un devoir.
C’est la revendication moïque —égotique ou égocentrée, voire nous-centrée— dans le premier cas, la reconnaissance et l’acceptation d’une dette symbolique, dans le second.
La nation est du côté du père, la communauté-région, de la mère. Et, donc, aussi, de ce même côté, se trouve l’Europe, création artificielle, si séduisante qu’elle puisse paraître au premier abord, fondée sur une vision hédoniste de l’existence.
Amitiés.
S. Quesada
« Eurocrate sers toi de ta cravate » (pour te pendre) qu’on lit sur des affichettes un peu partout à Bruxelles dans le quartier européen jouxtant le populaire St Josse-ten-Hode.
Le repli identitaire national est un rejeton du repli identitaire communautaire, à commencer par le régionalisme. Séparatisme de part et d’autre. Or c’est en vue de préserver le premier qu’on mène généralement un combat sans merci contre le second, et réciproquement.
Vous faites allusion au peuple hébraïque je suppose.
Pour que les sujets britanniques puissent revenir sur leur décision, faut-il encore qu’ils en reviennent. Or cela s’apparenterait à de la science-fiction. Et contrairement à nous autres Français, l’impossible est bloody compatible au royaume de John Locke. Du point de vue des maîtres du nonsense, il est probable que notre quichottéisme ait pour effet de nous emmurer vivants dans la catégorie des créatures issues de l’esprit adroitement incontrôlé de l’American-born Terrence Vance Gilliam. Au point de nous refiler ce qu’il nous extorque, un fâcheux penchant pour la science des solutions irréalistes. Désopilant, n’est-il pas? Surtout venant d’une Anglo-Saxe qui peine tant à identifier le héraut et son autoprophète avec une Cause pour laquelle l’un et le non-autre sont prêts à donner leurs vies + celles de ceux qu’ils n’hésitent pas à convertir de force via le subterfuge du sacrifice forcé.
Orlando… la pire tuerie jamais perpétrée sur le sol américain. Volatilisés (bis), les lancinants du 11 septembre! What?! What did you say? Vous confondez attentat islamiste et crime homophobe, mon ami. Je ne confonds rien du tout avec tout ou rien. Mateen est homophobe parce qu’islamiste et non l’inverse. Il devient homophobe quand et seulement quand Celui dont il possède le numéro perso le somme de casser du pédé au nom du phallus de Cryptosiris. Dès lors que Charialand prônerait un renversement de cuti universel, c’est dans la plaie hétérosexuelle qu’instantanément, l’automate du califat retournerait son canon.
À leur décharge, les partisans du modèle communautariste ont de bonnes raisons de ne pas poser le nom adéquat sur la guerre sainte que mène contre le monde une partie du même monde. Ils redoutent la dislocation d’une communauté nationale qu’ils savent déjà tiraillée jusqu’au déchirement par le degré zéro de la fratrie, cette perversion de l’hominisation que fut, dès le premier totem, la déshumanisation de l’homme. Raison de plus pour asseoir l’infrangibilité du principe de laïcité consubstantiel de la démocratie authentique, faute de quoi, la tolérance dans son acception conceptualiste se condamne à intégrer le désintégrateur au nombre de ses attributs. La civilisation universaliste sera pluraliste ou ne sera pas. Laïque pour cet effet. La civilisation multiculturelle fera de tout citoyen de toute communauté nationale ennemie de tout communautarisme un citoyen multiculturel. De fait, le multiculturalisme ne consiste pas dans la somme des nationalismes. C’est une culture en soi. Une culture dont la civilisation mortelle doit savoir que nous allons défendre ses intérêts vitaux, trop conscients de ce que représente pour l’avenir de l’homme son maintien à la surface des eaux. Le Pen se pose en championne du monde de la laïcité. Elle comprendra que le beau titre qu’elle s’arroge l’oblige dès à présent à démontrer son aptitude à réussir là où la tolérance à l’anglaise a montré ses limites, j’entends par là dans le domaine de la transmission universelle des principes universalistes aux membres des États congénérés que l’absence de hasard a poussés à naître en de vertes vallées d’autant plus domptables que nous en apprécions l’irréductible sauvagerie. La laïcité seule terrassera la terreur qui saisit l’homme de n’être qu’un parmi d’autres. Une séparation nette entre les deux versants de l’Être. Une séparation répercutée à tous les étages. Humilité de mise chez l’humus aux prétentions humaines. Déroulement des mécaniques en conscience de l’angle mort de l’esprit. Tenir. Tenir. Tenir ferme. Encore une petite année-lumière et, si tout passe bien, nous devrions pouvoir reprendre notre souffle.
Poutine, « dislocateur de l’Europe » : c’est indigne de votre intelligence, Monsieur Lévy.
Par contre le terme même de « Brexit », forgé par les media, et que les Francs et autre Celtes —je pense à l’Espagne, que je connais bien pour être la terre qui m’a vu naître— ou Teutons ne manqueront pas de faire sien, au préfixe près, pose problème. Qui est, d’ailleurs, le seul problème, un problème de grammatique, comme ont souligné en leur temps tant Freud que Lacan, voir les écrits hébraïques.
Permettez-moi aussi de remarquer que la proximité de vos deux dernières contributions est également soulignée, avant même d’avoir vu ce présent dernier texte, dans le commentaire que j’ai cru bon apporter à votre pénultième.
Bien à vous,
S. Quesada