PARIS, 19 mars (Reuters) – La communauté internationale ne peut se contenter d’un « assagissement » de Mouammar Kadhafi et doit obtenir son départ, a estimé samedi l’écrivain-philosophe Bernard-Henri Lévy, après le sommet de Paris sur la Libye.
Les dirigeants de 22 pays et organisations internationales réunis à l’Élysée par le président Nicolas Sarkozy ont donné le coup d’envoi d’opérations aériennes contre les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, qui assiègent l’opposition libyenne.
Bernard-Henri Lévy, qui a plaidé auprès du chef de l’État français pour la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) constitué par les insurgés libyens et pour une intervention militaire, a salué une décision « qui fera date ».
Toutefois, « la communauté internationale ne saurait se contenter d’un cessez-le feu tactique » qui permettrait au dirigeant libyen de reprendre son souffle « avant de prendre sa revanche », a-t-il déclaré à Reuters.
« Autant dire que la solution ne passe pas seulement par la défaite, la retraite ou l’assagissement du tyran », a-t-il ajouté. « Le but de guerre ne peut plus être que l’élimination politique, puis le jugement, dans les délais les plus brefs, du fauteur de massacres et terroriste d’État qui, cette semaine encore, menaçait de répondre aux frappes militaires par des frappes sur des cibles civiles. »
Il s’agit ainsi de permettre aux Lybiens et à leurs représentants légitimes de mener à bien eux-mêmes, jusqu’à Tripoli, la « libération complète de leur pays », a-t-il souligné.
Bernard Henri-Lévy avait participé à la rencontre, la semaine dernière, entre trois émissaires du CNT et Nicolas Sarkozy à l’Élysée.
(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)