Julio Florencio Cortázar Descotte est né le 26 août 1914 à Ixelles et s’est occulté le 18 Geules de l’an 111 de l’Ère ‘Pataphysique  [12-II- 1984 ,v] à Paris.

Il est un écrivain argentin naturalisé français auteur de romans et de nouvelles.

 

C O R T Á Z A R

…ceci n’est pas un poème

c’est ma façon d’écrire des lettres

et même des messages avec mon  Mac;

les langues sont si archaïques

que l’on pense que   seul un esquimau

peut parler avec justesse

d’Alaska;

***

….on me demande

de prononcer une conférence

sur  Cortázar

à vrai dire je ne connais pas suffisamment son oeuvre

et encore moins sa vie;

pour moi Julio Cortázar

en tenant compte du peu de choses

que je sais de lui

a une oeuvre admirable

aux références  fécondes

et aux militances bizarres?

parle-t-il de ‘nous’ dans   son « Marelle »?

comme certains qui l’ont étudié l’ont prétendu

bien que la plupart le nient;

sommes-nous (avec Topor et Jodo) trois de ses références de cette époque?

il me reste à lire ce roman

et peut- être à voir s’évanouir mes doutes

ou le contraire;

avec Breton j’ai éprouvé aussi des difficultés pour

franchir les premiers chapitres de Nadja

et le livre  a fini par être l’un de mes favoris;

***

…la poésie est-elle d’une insolite actualité?

à dire vrai Cortázar et moi

nous ne nous sommes  pas connus officiellement

et personne ne nous a présentés

je l’ai croisé – sans un mot – un soir dans

la rue de l’ Echaudée

en plein Quartier Latin;

avait-il l’air d’avoir plus de soixante dix ans ?

sa chevelure

étonnamment sans cheveux blancs

m’ a ébloui

comme s’il avait voulu courir plus vite

comme si l’existence allait commencer plus tard;

***

… mais j’ai été encore plus surpris

que quelques mois après soudain il m’écrive

de l’Hôpital Saint-Lazare

pour disputer une partie d’échecs!

lettre que j’ai perdue dans mon capharnaüm

et qui peut apparaître tout à coup

sans que j’aie à recourir à Sainte Rita;

pendant des années en règle générale

-je ne m’en tiens jamais  à la règle générale-

j’ai rédigé toutes les semaines

la chronique d’échecs dans le ‘franc’ Express

je n’en avais jamais parlé avec lui

et nous ne nous étions pas écrit;

l’Hôpital Saint-Lazare

est situé à quelque mètres

de l’endroit où j’habitais à Paris

à cette époque;

un jeune docteur

qui  ‘faisait son internat’  à l’hôpital Saint-Lazare

m’a parlé

d’un service de gastroentérologie?

le seul?

déjà disparu comme tout l’hôpital ?

je n’ai pas été du tout  enthousiasmé à l’idée d’aller …;

***

…bizarrement

soudain

des années après sa mort

une femme  accusée

par ses ennemis acharnés d’être un agent politique

Ugné Karvelis

aux yeux de paradigme?

de couleur Parabellum?

est venue me voir

[à l’époque d’Elsa Triolet  le printemps tombait en automne]

pourquoi?

je ne la connaissais pas non plus;

sans   que malheureusement  j’attende grand chose de sa visite

elle m’a appris

spectaculairement

que contrairement

à sa très mauvaise réputation

(interdite aux albinos!?)

c’était une Lituanienne qui avait

‘horriblement’ souffert

de ‘l’invasion soviétique’

qu’elle était une fervente  catholique

et qu’elle représentait

la Lituanie à l’UNESCO;

***

… comme si cela  ne suffisait pas

des années plus tard

un excellent éditeur cordouan

m’a dit qu’il avait vécu avec Ugné

comme si dans toutes les vies

il y avait des rebondissements

comme si on ne pouvait écrire

des sms qu’en bégayant

et comme si toutes les existences

communiquaient

entre elles

en un superbe tohu-bohu;

 

Fernando Arrabal, 5 as de l’an 145 de l’Ère ‘Pataphysique St Omnibus Satyre (7-XI-18, v)

 

 

 

 

 

 

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C O R T Á Z A R

…   esto no es un poema

es mi forma de escribir cartas

e incluso mensajes con mi mac;

las lenguas son tan arcaicas

que pensemos

que solo un esquimal puede hablar

con tino

de Alaska;

***

…se me pide pronunciar  una  conferencias  sobre

Cortázar

la verdad es que no conozco suficientemente  su obra

y menos aún su vida;

para mí    Cortázar

por lo poco que sé de él

tiene una obra  admirable

de referencias jugosas

y ¿de militancias raras?

¿habla de ‘nosotros’  en su ‘Rayuela’?

como algunos estudiosos han pretendido

aunque los más lo nieguen;

somos (con Topor y Jodo)

¿tres  referencias suyas de esa época?

tengo pendiente leer esta novela

y quizás salir de dudas

o al revés;

con Breton también tuve dificultades

para atravesar los primeros capítulos de  Nadja

y terminó por ser uno de mis libros predilectos;

la poesía ¿es de une insólita actualidad?;

***

…la verdad es que Cortázar y yo

no nos conocimos oficialmente

ni nadie nos presentó

me crucé -sin hablarnos-

una noche

en la  la calle Échaudée

en pleno Barrio Latino;

¿parecía tener  más de setenta años?

me deslumbró  su pelo

sorprendentemente sin canas

como si quisiera correr más de prisa

como  si la existencia comenzara luego;

***

…más aún me sorprendió

que meses  después me escribiera

de sopetón

desde el Hospital de San Lázaro

¡para jugar una partida de ajedrez!

carta que he perdido en mi cafarnaúm

y que de pronto un día puede aparecer

sin necesidad de pedir el auxilio de Santa Rita;

durante años

–  en regla general sin atenerme nunca a la regla general –

redactaba todas las semanas

la crónica de ajedrez en el ‘franco’ l’Express

nunca había hablado de ello con él

ni nos habíamos escrito;

el hospital está situado

a unos metros de mi casa parisiense

de entonces;

un joven doctor

que hacía  su ‘internado’  en el hospital San Lázaro

me habló

¿de un servicio de gastroentomología?

¿el único?

¿que ya desapareció cono todo el hospital?

nada me entusiasmó la idea de ir…;

***

…insólitamente

de pronto

años después de su muerte

una mujer que fue acusada

por sus encarnizados enemigos

de agente político

Ugné Karvelis

¿con ojos de paradigma?

¿de color parabellum?

vino a verme;

[en tiempos de Alberti la primavera caía en otoño]

¿porqué?

(tampoco la conocía);

sin esperar

desgraciadamente

gran cosa de la visita

me informó

espectacularmente

que contrariamente

a su pésima reputación

[¿prohibida para las albinas?]

era una lituana

que había ‘sufrido’ lo indecible

con la ‘invasión-soviética’

que era una ferviente católica

y que representaba a

Lituania en la Unesco…;

***

…por si fuera poco años después

un excelente editor cordobés

me dijo que había vivido con Ugné

como si todas las vidas

encerraran  trampolines

como si solo se pudieran

ecribir sms

tartamudeando

y se comunicaran

en un soberbio tohu-bohu;

 

 

Fernando Arrabal, 5 del mes as del año 145 de la Era ‘Patafísica San Omnibus Sátiro  (7-XI-18, v)