Invité d’honneur: Fernando Arrabal
…autre arrabalesque: « l’éléphant a dû se couper la trompe, sa petite queue en était jalouse »
…10 octobre 2012 : Université de Strasbourg
… les professeurs Carole Egger, Isabelle Reck et Domingo Pujante…
…journée Arrabal:
9H-10H
La teatralidad : estado de la cuestión CAROLE EGGER (C.H.E.R. UNISTRA)
LA THÉATRALITÉ DEPUIS LA MISE EN SCÈNE ET LA PRATIQUE ACTORALE
10H-11H
De la teatralidad y otras teatrerías
LUIS VERA (METTEUR EN SCÈNE)
11H-12H
Texto, dramaturgia y puesta en escena en la obra de Francisco Nieva JUAN JOSÉ GRANDA (METTEUR EN SCÈNE)
LA THÉÂTRALITÉ SELON FERNANDO ARRABAL
14H30-15H
Arrabal : Le théâtre comme cérémonie panique DOMINGO PUJANTE (UNIVERSITAT DE VALÈNCIA)
15H-16H
Fernando Arrabal (Auteur dramatique) par lui-même
16H-17H
Projection
EXTRAITS DE FILMS
“Viva la muerte”,
de “L’art d’être Arrabal” de Leo et Alexis de Potestad et
de “Vidarrabal” de Xavier Pasturel…
La notion de théâtralité est une notion relativement récente qui a connu durant les dernières décennies une fortune considérable. Son usage croissant a accompagné l’important développement des recherches théoriques dans le domaine de la littérature et des arts du spectacle. Tant et si bien qu’il devient difficile aujourd’hui de trouver une définition claire du concept. De fait, tous les dictionnaires et articles encyclopédiques en donnent systématiquement des définitions contrastées, lorsqu’elles ne sont pas franchement contradictoires : « Caractère de ce qui se prête adéquatement à la représentation théâtrale » (J. M. Piemme), fondement « d’une philosophie de cet art qu’est l’art théâtral » (Henri Gouhier), objet de recherche d’une modernité qui la conçoit comme « manque, désir et recherche de théâtre » (G. Jolly et M. Plana), la vogue du concept de théâtralité est d’autant plus frappante qu’elle semble aller de pair avec le défaut de consensus quant à sa définition. Ce concept par ailleurs a fini par déborder le cadre des simples études théâtrales pour s’appliquer à d’autres formes de pratiques artistiques : la danse, la peinture, le cinéma, la photographie, etc.
Toute approche de la théâtralité pourtant se doit d’envisager la question de la spécificité et d’une éventuelle « essence du théâtre » de même qu’elle exige de considérer l’épineux problème des rapports entre texte et scène. Car qu’est-ce que la théâtralité ? Un caractère, un aspect, une dimension qui caractériserait le « théâtral », c’est-à-dire le spectaculaire, dans cet art qu’est le théâtre ? Est-ce un concept esthétique étroitement lié au plaisir que procure le spectacle théâtral ? Doit-on chercher à débusquer la théâtralité dans les origines du théâtre, religieuses, liturgiques, ou bien alors dans son devenir ? Est-ce une valeur à atteindre, forcément liée à la spécificité du théâtre à partir duquel le mot s’est forgé ? Existe-t-il une théâtralité intrinsèque à toutes les formes de théâtre ? Ou au contraire la théâtralité est-elle dépendante de la dramaturgie, d’une époque et d’une certaine vision du monde portée par cette dramaturgie ?
Depuis le début du XXème siècle, les théoriciens ont fait valoir que le texte n’est premier –par rapport à la scène– que dans la tradition occidentale et encore, uniquement si on limite celle-ci aux dramaturgies aristotéliciennes au sens large, c’est-à-dire, comme dirait Florence Dupont, aux dramaturgies qui, depuis la Renaissance, sont dominées par le logos. Qu’induit la nature du spectacle quant à la théâtralité, selon que celui-ci invite à la participation et à la communion –comme dans le théâtre des fêtes du moyen âge, de la farce ou des traditions orientales– ou bien au contraire qu’il incite à la réflexion et à la distance critique ? La fonction sociale du théâtre –endoctrinement (théâtre religieux), divertissement ou évasion, critique sociale ou politique- infléchit-elle la théâtralité dans un sens ou un autre ?
Faut-il pour apprécier la théâtralité, se placer résolument du côté de la réception, à l’heure où cette dimension prend une part croissante dans l’achèvement de l’œuvre dramatique ? Toutes les poétiques théâtrales, depuis l’origine, ont constitué un travail de théorisation du texte systématiquement orienté vers le plaisir du spectacle créé par ce texte et il semble que depuis toujours, le dramaturge ait été travaillé par le devenir scénique de son texte.
Partant de ces questionnements, chaque intervenant est invité à envisager les perspectives suivantes :
–La nature et le caractère intrinsèque de la théâtralité : est-elle inhérente au texte ? Se trouve-t-elle dans le jeu inscrit dans ce texte ? Dans la récréation opérée par la mise en scène ?
–Peut-on observer un certain nombre d’invariants, quelle que soit l’époque ou le type de théâtre, qui permettrait d’appréhender un concept unitaire de la théâtralité ? Ou au contraire existe-t-il autant de théâtralités qu’il existe de dramaturgies ?
–Peut-on observer et définir des formes de théâtralités propres au (x) théâtre(s) oriental(aux) ? à certaines dramaturgies occidentales ?
Si l’évolution du théâtre est davantage liée à celle de l’esprit humain qu’aux formes de société qu’il crée, est-il possible que la théâtralité ne dépende que d’une certaine façon d’être au monde dont le théâtre n’est finalement que l’expression ? Autrement dit, peut-on instituer le théâtre comme premier par rapport à la théâtralité ?
Carole Egger & Isabelle Reck
(”…¿Qué es para Fernando Arrabal la teatralidad? ¿Evolucionó a lo largo de su carrera su concepción del tema? ¿ Cómo considera la teatralidad en su obra? ¿Qué ingredientes le parecen imprescindibles a la expresión de la teatralidad?… Carole Egger et Isabelle Reck)… trois collages de Jordi Soler