A l’issue du premier tour du scrutin présidentiel, les deux candidats placés en tête par les instituts de sondages – François Hollande et Nicolas Sarkozy – se sont effectivement qualifiés pour le second tour avec une nette avance pour le premier (28,6% contre 27,2%), ce qui est heureux. Mais quiconque se satisferait de la simple réalisation des prévisions électorales pour expliquer le vote se condamnerait à ne rien comprendre au bouleversement qui vient de se produire.
Jusqu’à présent la gauche se vivait comme étant sociologiquement, presque ontologiquement minoritaire dans le pays. Ce pessimisme historique est la raison d’être de l’union de la gauche, du programme commun et plus près de nous de la « gauche plurielle ». Sorti de ce contexte, nul ne saurait expliquer l’accord électoral entre le PS et EELV qui s’apparente à un hold-up réalisé avec l’assentiment de celui qui a été braqué.
Cet état de fait constituait encore un puissant argument pour la majorité sortante qui n’aimait rien tant que caricaturer François Hollande comme l’otage de ses alliés potentiels. Les bretteurs de l’UMP n’ont cessé de le rabâcher à longueur d’émission : à quoi bon voter pour un homme qui devra céder au diktat de ses partenaires sur tous les sujets majeurs du smic au nucléaire en passant par les institutions ?
L’échappée belle de François Hollande
Le verdict des urnes vient d’opposer un démenti cinglant à cette funeste théorie. Le parti socialiste jouit d’une prééminence sur la gauche qui est sans équivalent dans son histoire et sur la scène politique actuelle. A ce titre, François Hollande apparaît comme le grand bénéficiaire d’un processus de désignation démocratique inédit – les primaires citoyennes – qui lui a assuré une légitimité incontestable et un cadre politique incontournable.
Son premier (r)allié, Jean-Luc Mélenchon, réalise nettement moins de la moitié de son propre score (11,1% contre 28,6%). Néanmoins, la campagne tonitruante du Front de gauche menée avec brio et ferveur par son candidat a ramené l’expression contestataire de la gauche dans un giron scrupuleusement républicain ce qui est un acquis qui n’est pas mince. La révolution à laquelle il aspire est « citoyenne » et son arme pour l’instaurer reste pour l’heure l’urne. Le dialogue comme l’entente future avec le PS n’en seront que plus aisés.
Cette nouvelle donne a émancipé le candidat socialiste de tout risque de concession sur la ligne qu’il s’était fixé pour se présenter devant les français. Il apparaît comme vainqueur incontesté du premier tour, non pas tellement parce qu’il a obtenu le score le plus élevé, mais parce qu’à l’issue d‘une campagne menée sans infléchissement, il aborde la phase ultime de la compétition en homme libre.
On ne saurait en dire autant de son adversaire.
La compromission idéologique de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy dont la place dans l’Histoire est encore incertaine, aura eu cette gloire qui est le sommet de sa honte, d’avoir rendu imperceptibles les frontières jadis infranchissables entre les droites. Avec force et obstination, il a liquidé la part la plus noble de l’héritage de Jacques Chirac, à savoir la digue érigée pendant vingt cinq ans entre la droite de gouvernement et l’extrême droite. Plus encore que le résultat réellement inquiétant du Front National, l’involution de l’UMP qui a consenti aux plus hautes compromissions idéologiques pour le plus petit bénéfice politique, restera à ce stade comme le fait marquant du premier tour du scrutin.
Nicolas Sarkozy a d’abord débauché les hommes puis les idées de l’extrême droite. L’animation thématique de sa campagne a été assurée par Patrick Buisson venu de Minute alors que la stratégie électorale était confiée à Guillaume Pelletier, transfuge du Front National arrivé à l’UMP après avoir effectué un crochet par le souverainisme. Le chef de l’État ne s’est pas seulement contenté de ces recrutements, il s’est en outre servi des thèmes de Marine Le Pen comme l’atteste le débat insensé et nauséabond sur la viande « casher-hallal » qui a surgi en pleine campagne présidentielle.
Après cinq années d’outrance, cinq années à porter aux nues une identité nationale surannée, à mettre en cause « l’homme africain » à Dakar, les immigrés et les Roms à Grenoble, cinq années au cours desquelles le ministre de l’intérieur a pu impunément s’interroger sur « l’accroissement du nombre de musulmans dans notre pays », faut-il encore s’étonner que le FN ait réalisé son meilleur résultat électoral ? A l’évidence, non.
Dernière bravade et ultime aveu le 22 avril au soir : plutôt que d’en appeler au sursaut républicain, les premiers mots de Nicolas Sarkozy iront stigmatiser une fois encore l’immigration. Sans nul doute, la stratégie mise en place en 2007 s’est révélée être un marché de dupes. Nicolas Sarkozy n’a pas récupéré les électeurs frontistes, il s’est simplement lepénisé à ses propres dépens.
Face à un François Hollande affranchi des combinaisons politiciennes de l’entre deux tours, nous assistons à la déchéance du sarkozysme, abaissé et asservi, suspendu au bon vouloir de madame Le Pen qui décidera seule si elle préfère voir ses idées triompher sans elle ou précipiter la chute de celui qui l’a pillée sans vergogne. La morale, s’il devait y en voir une, est qu’en allant chasser sur les terres du FN, le président sortant pensait avoir trouvé son salut sans s’apercevoir qu’il creusait son propre tombeau. Il mourra – électoralement s’entend – probablement écrasé par le fumier qu’il aura lui-même agité.
Choisir l’espoir plutôt que le désespoir
En attendant, une recomposition électorale dans la population s’esquisse avec le vote du 6 mai prochain et qui s’analyse autrement que par la division traditionnelle entre la gauche et la droite dans notre pays.
Il se trouve, d’un côté une France figée, repliée sur son passé et ses rancœurs, mue par le souci de conserver ce qui peut l’être, convaincue que demain sera pire qu’aujourd’hui et que la situation qui n’offre aucune perspective d’amélioration pourrait néanmoins basculer dans le chaos ; une France qui votera pour Nicolas Sarkozy sans l’apprécier forcément, la peur au ventre et au portefeuille, certaine que tout autre choix serait celui de la ruine.
A l’inverse, il existe aussi une large part de l’opinion qui, sans forcément appartenir à la gauche, sans nécessairement adhérer aux propositions de François Hollande souhaite une autre gouvernance pour la France qui soit juste et apaisée. Une frange de la population qui sait aussi que notre pays se détourne de son avenir lorsqu’il manque à ses devoirs et qu’il ne fait plus sens sans grand projet fédérateur. Assurément, il demeure des millions de français qui ne se sont pas résignés même lorsqu’ils n’ont plus rien ; qui aspirent à vivre mieux et ensemble, à vivre mieux parce qu’ils seront ensemble.
Par delà les clivages usuels et au-delà des noms inscrits sur les bulletins de vote le 6 mai prochain, nul doute que le scrutin du 2ème tour de l’élection présidentielle de 2012 plus qu’aucun autre avant lui, opposera ceux qui espèrent à ceux qui désespèrent. Sans mésestimer aucune des raisons qui peuvent faire que l’on cède au désespoir dans un moment critique pour la vie de la nation, je veux dire aux premiers comme aux seconds qu’en votant pour François Hollande, ils ont raison de choisir l’espoir.
Je ne comprends votre texte.Pour moi, il y a toujours une nette frontière entre le F.N et l’ U.M.P.L’ U.M.P est opposé à la préférence nationale , pro-européen, pro-euro; tout le contraire au F.N.
Envoyé ce jour à la Presse
Mes chers amis,
Nous sommes tous inquiets à l’idée qu’u parti fasciste puisse recueillir 18% des voix à l’issue du premier tour d’un scrutin présidentiel à forte participation. Mais je dois admettre que je suis encore plus inquiet de l’utilisation médiatique qui en est faite.
Le Front National a donc réalisé le score que nous connaissons. A ce stade, deux questions se posent :
Quelles sont les responsabilités des uns et des autres dans ce résultat ?
Comment agir pour ne pas voir ce résultat se conforter, voire augmenter encore ?
1/ Tout d’abord sur la responsabilité de Sarkozy dans les 18% de Marine Le Pen et sur sa supposée « stigmatisation », « division » des français.
Je m’inscris en faux sur toute la ligne !
Je crois bien au contraire que c’est le manque de fermeté, le manque d’exigence, les complaisances dangereuses notamment de la gauche, présente sur le terrain, rappelons-le haut et fort, dans la majeure partie des régions, qui finit par faire le lit du Front National et amener dans ses bras un grand nombre de désespérés.
Prenons l’exemple du Nord ou Marine le Pen fait un de ses meilleurs scores. N’est-ce pas aussi la région de Lille et de Martine Aubry qui autorise sur des deniers publics des ouvertures de piscine à horaires différents selon les sexes pour amadouer les demandes religieuses, pour ne pas dire fondamentalistes ?
La fermeté, l’exigence quant à la reconnaissance des valeurs de la République à commencer par la laïcité ne devrait jamais être considérée comme une stigmatisation, mais bien au contraire comme une volonté de réunir toutes celles et tous ceux qui au-delà de la couleur de leur peau, de leur origine étrangère, ethnique ou de leurs croyances, se retrouvent pour partager un corpus commun de valeurs qui fondent un pacte républicain.
C’est précisément cette question qui était évoquée lors du débat sur l’identité nationale, une question universelle et bienveillante parce qu’ayant à coeur, non pas de « diviser » (comme les partis de gauche se sont évertués à le répéter avec la sacro-sainte bénédiction des media), mais de fonder, re-fonder ce creuset républicain qui subissait une érosion grave, qui n’arrivait plus à séduire, se trouvant confronté à une montée inquiétante des communautarismes et des fondamentalismes.
Ne croyez-vous pas qu’en caricaturant cette volonté qui est, j’insiste, une volonté de rassemblement, d’unité autour de valeurs républicaines laïques et non pas une volonté de division, qu’en empêchant ce débat d’avoir lieu en criant au loup alors qu’il n’y avait pas lieu de le faire, la gauche et les media ont eu leur part de responsabilité dans le score du Front National ?
S’il y a une division qui s’est faite, ce n’est pas ici celle des franchouillards contre les beurs, celle des blancs contre les noirs ou celle des juifs contre les musulmans, c’est celle des républicains laïcs par rapport à ceux qui n’en acceptent pas les valeurs. Pour dire franchement les choses, on a tout intérêt à faire la différence et je n’appelle pas ça une « stigmatisation » !
Autre point et non des moindres :
N’est-ce pas la gauche qui envisage le vote des étrangers aux élections locales ?
Hollande nous déclare qu’il ne s’agit ici que des élections municipales comme pour minimiser l’impact de cette décision. Regardons de plus près les tenants et aboutissants d’une telle décision :
Quand on sait (qui le sait d’ailleurs ?) que le Sénat n’est pas élu directement, mais par des élus locaux, cela reviendrait à ce que les étrangers aient un impact non simplement sur la politique locale pour laquelle ils payent des impôts locaux, mais aussi sur la politique nationale et plus encore avec une influence possible sur les modifications constitutionnelles du pays puisque pour changer, modifier la constitution, il faut réunir l’Assemblée Nationale et le Sénat en Congrès. Avec toute l’ouverture du monde, caractéristique de la majeure partie de mes amis, je pose simplement la question : En toute honnêteté, cela vous semble-t-il normal ? Ne croyez-vous pas que nous gagnerions plus à proposer selon des conditions d’exigence forte la nationalité française à ceux qui y vivent depuis assez longtemps et en acceptent les règles républicaines d’où qu’ils viennent plutôt que de créer des citoyens de première classe (ceux qui votent pour toutes les élections) et d’autres de deuxième catégorie (ceux qui votent aux élections locales dont on sait donc par ailleurs qu’elles ont une influence sur certains scrutins nationaux) ? Je crains bien que dans cette affaire qui se profile sous un possible mandat socialiste, ce soit bien la gauche qui amènerait une fois de plus de profondes divisions, au nom d’une supposée ouverture, d’une tolérance coupable ou pire d’une démagogie électoraliste, les nouveaux votants était naturellement plus enclins à voter pour le camp de ceux qui auront oeuvré pour l’extension de leurs droits. Pourtant, j’estime que l’on n’a pas à brader la citoyenneté pour la raison simple qu’elle doit rester noble et entière.
Qui donc, par le contenu de son programme, ses annonces démagogiques aux conséquences mal évaluées, volontairement niées, fait le jeu du Front National en amenant d’authentiques républicains à se retrouver sur certains points en phase avec ceux qui aboient aux meetings de Marine Le Pen, permettant à cette dernière de revendiquer un soutien populaire encore plus large ?
Cette gauche si bien pensante, si politiquement correcte, ne peut-elle pas voir le mal qu’elle crée par ses complaisances et son absence de fermeté ?
Ne peut-elle pas se rendre compte qu’elle se rend ici coupable de trahir le peuple en lui retirant la souveraineté de ses décisions et en créant les conditions vraies d’un sentiment de stigmatisation le jour où nous déciderions de revenir sur cette décision ? Ou alors pire, compte-t-elle sur l’impossibilité de revenir en arrière, ce qui confèrera un avantage électoral certain, mais à quel prix ?
2/ Sur le rôle de la presse :
Quelle ne fût pas ma stupéfaction de voir aujourd’hui une première page de Libération arborant un portrait de Nicolas Sarkozy en noir et blanc en pleine page selon une iconographie douteuse au regard de l’Histoire, reprenant de façon orientée, décontextualisée et donc déformée des propos d’un Président en exercice qui ne faisait que revendiquer on ne peut plus légitimement le devoir de parler à tous les électeurs, y compris ceux qui avaient voté au premier tour pour le Front National tout en affirmant nettement (comme il l’a toujours fait d’ailleurs) qu’il n’y aurait aucune alliance avec le Front National en tant que parti et qu’il n’y aurait aucun ministre de ce parti dans son futur gouvernement s’il devait être élu le 6 mai !
Pire, comment l’Humanité, journal qui, rappelons-le parce qu’on ne le rappellera jamais assez, passa sous silence pendant des années les millions de morts du Goulag soviétique de l’ère stalinienne, a-t-il pu sortir ce matin une première page mettant face à face une photo de Pétain et une photo de Sarkozy ?
A quoi ces journalistes jouent-ils ? Ne sont-ils pas rassasiés par la promotion décomplexée qu’ils s’aventurent à faire d’un Stéphane Hessel dont l’indignation est restée muette sur bien des sujets internationaux (Géorgie, Lybie, Afghanistan, Syrie…) traités par Nicolas Sarkozy ?
Pourquoi n’avoir de cesse de salir personnellement un homme dont le crime ultime serait de porter une Rollex ?
Eux, qui devraient normalement redoubler de rigueur, de par l’immense responsabilité qui est la leur, celle d’informer, d’éclairer pour donner à chacun tous les moyens de se faire son opinion, eux dont le métier si essentiel à l’exercice démocratique, trahissent quotidiennement la confiance qui leur est faite, n’ont-ils pas leur part de responsabilité dans le vote mal éclairé de ceux qui ont glissé un bulletin un peu trop bleu marine dans l’urne républicaine ?
N’est-ce pas la presse qui a ainsi banalisé l’extrême en distillant insidueusement l’idée qu’entre le vote Sarko et le vote FN, il n’y avait pas de grande différence ?
Le moins que l’on puisse dire ici, c’est qu’une grande partie de la presse n’a malheureusement pas été à la hauteur de la noblesse de la mission qui lui est confiée, ni des responsabilités qui sont les siennes !
3/ Et l’économique dans tout ça ?
En fin de compte, nous le savons tous, c’est la misère qui crée historiquement le ferment nauséabond des votes extrêmes.
Dès lors, la question du choix de notre modèle économique est fondamental pour juguler à temps la montée des extrêmes.
Une économie forte, exportatrice, saine, compétitive est la clé du plein emploi ou tout au moins du moindre chômage.
Que propose la Gauche à cet égard ?
Plus de fonctionnaires, d’emplois aidés dont on sait qu’ils ne sont que des pansements de court terme pour endormir le peuple,
Plus de taxes sur le travail pour financer la fuite en avant des déficits publics,
Plus de rigidité du droit du travail (comme si ça ne suffisait pas !) dont on sait qu’il ne fait que dissuader les employeurs d’employer,
Plus d’assistanat plutôt que de concentrer la solidarité sur ceux qui en ont vraiment besoin et valoriser le travail ou la prise de risque
et au final, plus de misère, donc encore plus de vote désespéré pour les extrêmes en fin de compte !
Quand une entreprise ferme, parce que le droit du travail est trop rigide pour trouver des solutions, parce que la position de syndicats idéologues qui n’ont de représentatif que le nom (puisqu’issus d’élections auxquelles ne peuvent pas se présenter les simples salariés) y est dominante au mépris de l’intérêt même des salariés que l’on tente de bercer inlassablement dans un crédo quasi-religieux de la lutte des classes et des avantages acquis, ce sont au final des centaines, des milliers et à force des millions de personnes et de familles qui tombent dans l’assistanat, la déprime, la révolte.
La gauche ne peut-elle pas un peu se regarder en face et admettre que les modèles rigides qu’elle défend depuis des décennies au nom de la justice sociale finissent par jeter, à force de désespoir, des millions de personnes dans les bras du Front National ?
Alors, c’est toujours Sarko le responsable ?
Bonne soirée à tous !
Jean-Paul Caulin-Recoing
Déchirure n°1
Mis à part un ministre de l’Intérieur post-21, brillantissime sur le plateau de 100 minutes pour convaincre, la seule personnalité politique d’envergure que j’aie jamais vue conserver ses moyens et même les accroître en scène; en public; décochant sa réplique au grand-Frère Tariq; a pour nom Manuel Valls. Alors que l’agent double de l’intégration de l(a masse) multipliée par la vitesse au carré djihadique se trouvait une fois de plus au centre d’une Téléfrance torturée de complaisance, que les sourires de connivence mouillaient les divans, la moquette, les costumes, les chaussures d’une poignée d’in(v/c)ités embarqués sur le lit stygien de la Cause occultée, la figure émergente du PS reçoit la parole à son tour, incité comme les autres avant lui à dire tout aussi aimablement qu’eux ce qu’il pense de l’invité d’honneur. Valls, visage fermé, ton agressif, regard brûlant, crame l’atmosphère hippie collet monté de ce repas d’aspics.
Placer dans la Corbeille
Déchirure n°2
François Hollande et Tariq Ramadan ont le même adversaire. Mais le socialiste n’avait pas le pouvoir d’empêcher le fasciste de participer à la Rencontre annuelle de l’Union des organisations islamiques de France, le 7 avril dernier. Il ne pouvait pas interdire à l’UOIF de tenir meeting au Bourget sous le seul prétexte que cela eût pu évoquer son propre départ en campagne. Il peut être d’accord avec l’idée qu’il vaudrait mieux unir la France «au lieu de parler de viande halal» sous l’impulsion de Le Pen, «de burqâ» sous la répulsion de Le Pen, «d’identité nationale» sous la compulsion de Le Pen, « et de la diviser » mais en même temps, il peut la préserver de ce qui chercherait à «l’unir» à une voie contraire à celle que se sont choisie les Hommes des Lumières pour atteindre à la paix universelle, une voie qui provoquerait sa fange dans le dessein réactionnaire d’en extraire un axe de violence légitime envers et contre tout ressac.
Placer dans la Corbeille
Déchirure n°3
Comparer Nicolas Sarkozy à Philippe Pétain, qu’on le fît à l’entrée ou le fasse à la sortie de la «N» (22), cela s’appelle un crime intellectuel, et c’est tout aussi dégueulasse qu’une exécution sommaire contre un mur de Paris. Le perdant de 2012 adopte à l’heure où je lui parle depuis un angle vif de ma cellule capitonnée une stratégie rigoureusement identique à celle qui l’avait conduit là où il est cinq ans plus tôt. Il escompte en tirer un doublet non liant. Le paramètre dont il omet de tenir compte, c’est qu’un typhon s’est faufilé dans la membrane du siphon.
Placer dans la Corbeille
Vider la Corbeille…
Bernard Debré se trompe. Le fascisme de gauche n’est pas à la Une de Libération. Le fils du corédacteur de la Constitution de la Ve République se trompe, – c’est un comble, venant de lui. Le fascisme par la gauche de la succession pétainiste, ce fut l’infiltration des antigaullistes de 1940 au sein des milieux anarchistes des années Soixante. Une sorte de (Siné)cure d’intoxication. Une contestation de tout pouvoir qui n’était rien d’autre qu’une volonté de retirer tous les pouvoirs à De Gaulle, ennemi juré des conjurés. Le fascisme de gauche, c’est l’antigaullisme. Or ce qui est reproché depuis le soir même du premier tour au candidat de l’UMP, c’est de conforter l’idéologie des électeurs nationalistes à une heure grave où il faudrait, quitte à mentir, leur faire dire ce qu’ils n’ont pas dit. Nicolas Sarkozy restera dans l’Histoire pour quelques hauts faits. Il aura réussi là où tous les autres avaient échoué à démasquer un Frère musulman altermondialiste et faiseur de liste (antijuive) que les médias de l’époque prenaient pour celui qui, ce n’était pas trop tôt, allait donner une voix et un visage capable de reconstruire son image narcissique à la communauté des musulmans de France. Il sut en quelques heures dégeler ses homologues et convaincre Juppé d’obtenir du Conseil de sécurité une résolution qui allait sauver quelques centaines de milliers de vies humaines. Il se retrouve aujourd’hui pris au piège d’une remontée des nationalismes touchant l’Europe entière. En la circonstance, il ne peut y avoir qu’une seule voie de résistance à la Bête. La prendre de Front. Lui opposer des thèmes en béton armé, laissant de côté toute notion ambiguë dont on n’a plus le temps de dissiper les malentendus qu’elle ferait naître chez ses proies désignées. Puis, disperser la meute qui s’était rassemblée autour de sa mâchoire claquante au risque d’en perdre la plus grande partie, – tant pis! puisque, par chance, elle est allée se réfugier derrière son adversaire, dont les temps qu’on traverse ne donnent plus le luxe à aucun homme digne de ce nom de le traiter comme tel.
Un article lucide qui ne tombe pas dans les divisions politiques traditionnelles! Ce texte n’est pas une ode à Hollande mais à la démocratie. Klugman démasque parfaitement la faiblesse d’une droite intéressée, prête à se vendre aux idéaux de l’extrême-droite. Oui, c’est d’une tristesse presque absurde, mais le désespoir de Sarkozy est tel qu’il se « lépénise » lui-même…
Laissez-moi rire: Hollande affranchi? avec des alliés trotskistes d’un côté , eelv/verts Duflot Mamère et la « gauche » du PS: Emmanuelli, Glavani (l’homme de l’apartheid israélien, oui oui Klugman), Aubry et Hamon de l’autre, quel gouvernement formera-t-il? Lui qui ne sait pas trancher, lui l’homme de compromis (compromissions). Avec lui et ses alliés, ne vous en faites pas, le FN est aux commandes dans cinq ans.
Il a gagné grâce au FN (comme Mitterrand le vichyste « repenti ») et le PS compte gagner les législatives grâce aux triangulaires.Donc, qui c’est qui profite des vois FN?
Ne vous en déplaise Klugman l’histoire nous a appris que seule une droite forte peut résister à l’extrême droite (voir le fiasco de Weimar ou le vote socialiste des pleins pouvoirs au Maréchal). Sarkozy est, malgré ses défauts, le meilleur rempart devant le FN ou le Bleumarine. La « gauche » actuelle est comme celle de Mitterrand l’allié objectif du FN. C’est d’ailleurs aussi ce que pense MLP qui appelle de se voeux la victoire de Hollande.
Sarkozy a les idées et c’est Marine Le Pen qui monte des les sondages, ah! ah! ah!
Enfin la gauche reprend le dessus…
Il était temps…
D’accord sur l’ensemble de l’analyse ; mais je crois important de ne pas faire porter toute la responsabilité du vote Le Pen à la thématique de Sarkozy : une partie est imputable à la dé-diabolisation (réussie, hélàs) de M. Le Pen , dont le discours a pu apparâitre comme très social et protecteur… Je suis choquée d’entendre reprendre , y compris à gauche , le vieux slogan Le pèniste : “les Français ont préféré l’original à la copie”… C’est une façon de vulgariser le Front National.
Je crois et j’espère que F. Hollande va être élu. Pour qu’il réussisse , et qu’aux présidentielles suivantes il n’y ait pas une croissance plus dramatique encore du F.N. (au nom transformé…) , il me semble essentiel que la gauche ne soit pas dans le déni des problèmes de sécurité, d’immigration, de laïcité, de défence de la république… Je fais confiance à F. Hollande pour cela.
Et il me semble important aussi que ne reviennent pas aux commandes ceux qui y étaient du temps de la gauche plurielle : les jeunes attendent un renouvellement des générations , c’est un des sens aussi du vote Marine Le Pen…
Pour que perdure l’espoir…
l’auteur de cette article est engagé derriere françois hollande , pour plus d’equite du site , qui fera la partie de soutien a nicolas sarkozy ?
D’accord sur l’ensemble de l’analyse ; mais je crois important de ne pas faire porter toute la responsabilité du vote Le Pen à la thématique de Sarkozy : une partie est imputable à la dé-diabolisation (réussie, hélàs) de M. Le Pen , dont le discours a pu apparâitre comme très social et protecteur… Je suis choquée d’entendre reprendre , y compris à gauche , le vieux slogan Le pèniste : « les Français ont préféré l’original à la copie »… C’est une façon de vulgariser le Front National.
Je crois et j’espère que F. Hollande va être élu. Pour qu’il réussisse , et qu’aux présidentielles suivantes il n’y ait pas une croissance plus dramatique encore du F.N. (au nom transformé…) , il me semble essentiel que la gauche ne soit pas dans le déni des problèmes de sécurité, d’immigration, de laïcité, de défence de la république… Je fais confiance à F. Hollande pour cela.
Et il me semble important aussi que ne reviennent pas aux commandes ceux qui y étaient du temps de la gauche plurielle : les jeunes attendent un renouvellement des générations , c’est un des sens aussi du vote Marine Le Pen…
Pour que perdure l’espoir…