Une amie de la fontaine des Merveilles du Musée national de l’histoire de l’immigration et Felix H. Domínguez m’ont dit :

« Face au problème du logement, particulièrement aigu au cours du premier tiers du XXe siècle, on a construit sans plan précis dans les arrabeaux-banlieues de Paris ; ce qui a joué un rôle fondamental pour absorber la population croissante de la périphérie de Paris. L’expansion informelle de la ville vers la périphérie a été une réponse de facto au problème du logement.
L’apparition de bidonvilles dits-chaotiques à la périphérie et un réseau routier se superposant au précédent, soutenaient l’idée dominante, alors que ces noyaux périphériques auraient dû s’inclure dans une nouvelle expansion. La croissance des arrabeaux-banlieues de Paris a permis une urbanisation marginale dans l’hébergement de la population croissante de la capitale. »

Déconcerté par cette série d’informations sans lanternes ni carrioles je pense au cimetière des voitures soixante-huitard. Mes lèvres t’embrassent Ô pièce d’arrabeaux-banlieues indisciplinée, sur des fourmis de la capitale écrasées. Même les mimosas de tes cheveux ne languissent pas à la lumière des locomotives.

Rimbaud (Arthur, oui !), quand rentres-tu de tes vitraux, vases profonds et cornes d’abondance ? Sens-tu tes Lis d’arrabeaux-banlieues courant au soleil à fond de train ? Et tes Fando aux falbalas et marbres nus ? Je baise ton front sans diadème par la vertu tendu entre les épithalames et les lauriers. Par quelle détour arrives-tu à la perfection ?

Ô arrabeaux-banlieues de Paris affamées de des-figuration qui ne se satisfont de rien de moins que de tout.

Douze « pseudo-arrabalesques » pour les banlieues parisiennes

« …la pérennité est infinie sans une clope ? »

« …le visage du maire, on dirait le derrière d’un hippopotame ? »

« …si l’État crée un impôt pour la majorité silencieuse, nous le soutiendrons exceptionnellement comme minorité bavarde ? »

« …qui prétend être arrivé… ne va pas trop loin ? »

« …on fête mon année de plus le jour de mon année de moins ? »

« …on n’ignore pas de quoi il vit, mais on ne sait pas comment il survit ? »

« …avec ma perruque blonde le jour de mon mariage on dirait un drôle finnois ? »

« …il y a des voisins d’Emmaüs qui augmentent votre solitude en venant l’assiéger ! »

« …une personne très au courant de mon quartier m’a dit qu’un McDo vaut bien le meilleur de la Tour… de je ne sais quel argent ? »

« …j’adore la cuisine kurde, mon plat préféré : le no47 ? »

« …dans ma banlieue les fauchés n’ont plus les moyens d’être pauvres »

« …faut-il croire au même Dieu pour qu’il t’apparaisse ? »

Photos

Fernando Arrabal visite l’exposition «Banlieues chéries» au Musée national de l’histoire de l’immigration. Il pose en montrant ses mains devant une affiche où l'on voit une grande main verte avec un rond rouge et noir.
Fernando Arrabal visite l’exposition «Banlieues chéries» au Musée national de l’histoire de l’immigration.
Détail de l'affiche de l’exposition «Banlieues chéries» au Musée national de l’histoire de l’immigration. Au-dessus du nom de l'exposition Fernando Arrabal a signé et on peut ligne en blanc "Arrabales amados".
Fernando Arrabal visite l’exposition «Banlieues chéries» au Musée national de l’histoire de l’immigration.

Banlieues chéries
Exposition au Musée national de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte dorée)
Du 11 avril au 17 août 2025.