Fernando Arrabal, 89 ans, dont l’œuvre est reconnue partout dans le monde, a réalisé sept longs-métrages, publié une centaine de pièces de théâtre, quatorze romans, deux mille livres de poésie (bibliophilie), plusieurs essais. Sans oublier la célèbre Lettre au général Franco du vivant du dictateur.
La Cinémathèque, ce lieu magique de protection du 7ème art et sa bibliothèque avec ses ouvrages sur la modernité l’enthousiasment comme surtout le travail de restauration de son mythique film : Viva la muerte.
Francesca Bozzano, directrice des collections de la Cinémathèque précise :
« II faut se souvenir que Viva la muerte fut son premier film, dont l’histoire en partie autobiographique relate, est un film essentiel par sa fraîcheur, sa spontanéité. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas. Des décennies après, il reste l’un de ses préférés ».
Il est un artiste inattendu : « Ici, le Grenier Théâtre a monté certaines de mes pièces avec succès et talent. Je pense à l’inoubliable Lise Grandbelle » se souvient-il.
Il a côtoyé les grands noms de la Modernité de Marcel Duchamp à André Breton de Dali à Picasso, dont Roland Topor et Jodorowsky… il fonda le mouvement Panique.
Fernando Arrabal, est un artiste humble qui s’interroge sur le pourquoi de sa reconnaissance.
Un poète qui signera la mise en scène (à New York et Paris) de sa nouvelle pièce « Juliette », en hommage à son amie Juliette Gréco : Ils ont reçu tous les deux le dernier prix de la Brasserie Lipp de Paris.
Sa nouvelle pièce sera joue par une comédienne bilingue, chanteuse et joueuse de viola de 15 ans.
En soirée, Fernando Arrabal fut l’hôte de la Cave-Poésie pour une rencontre avec le public :
« C’est aussi une première pour nous, souligne Clémentine Pons, chargée de la communication ».
Avec le message de Serge Pey (Satrape, poète et prix 2020 Apollinaire) :
« Cher poète et Grand Satrape Cosmique ! Tu es vraiment ‘prodigioso’ !
Tous avec le cri de ma poésie se sont réunis pour entendre ta formidable conférence…
Merci pour ton intelligence qui fracture le cosmos avec ton sourire !
Je te fais un grand ‘abrazo’, cher Satrape » : Serge Pey.
Qu’un réseau social visant à exploiter une combinatoire babélisée soit enclin à surfer sur la vague désuniversaliste n’a pas de quoi surprendre l’éclusier du ruissellement. Il est beaucoup plus difficile de museler des talibans qui ont le vent en poupe qu’un candidat de ral TV ayant appuyé sur le siège éjectable qu’il s’était réservé au dernier étage de l’UNrealpolitik Building. L’ONU est un bidon en métal rempli d’eau dont la paroi hypnotique permet aux quatre cavaliers de l’Acommunauté de s’y tenir en respect en guise d’alliance indestructible, et son projet pharaonique, il faut l’avouer, est un tour d’évasion que Harry « Dante » Houdini n’aurait pas hésité une seule seconde à revendiquer.
Les universaux du langage de la paix n’ont jamais été qu’un cheval de Troie désaffecté, une offrande au néant. Aucun impératif supérieur ne les pousserait à dépêcher en territoire ennemi un faisceau d’énergie onirique au rayonnement diffus qui serait à même de détourner le javelot de Laokóôn alors même que « celui qui comprend le peuple » aurait raison de redouter les Grecs, « même lorsqu’ils apportent des présents », — quand le « Je vous ai compris » traduit un « J’ai bien compris que vous n’étiez pas en état de comprendre quoi que ce soit », il appartient aux sages de chaque camp de remédier aux failles dans le système Homo.
Il est trop tard pour autoréaliser la prophétie giralducienne. Toutefois, il est encore temps, j’allais dire qu’il sera toujours possible, et ce jusqu’à la dernière strangulation des serpents virgiliens, de siffler le hors-jeu aux rejetons du serpent génésique et à son rayonnement fossile assourdissant. Là où le discours sonne creux, il se transforme en GPA ou en cocon pour le premier aliénateur venu. Le fait que nous ayons toujours refusé de nous draper dans le mythe d’une décroissance funeste ne nous forcera jamais à nous faire les apôtres de l’excroissance ou d’une intelligence artificière qui n’aurait de spécial que l’effet qu’elle se ferait à elle-même.
Un futur où une caste seigneuriale préempterait le monde réel et achèterait la paix sociale par un accès gratuit au métavers pour les néo-intouchables de tous les pays via une transsubstantiation avataresque, n’est ni envisageable ni vraiment souhaitable ni aux uns ni aux autres.
Afin que Meta ne se transforme pas en arme de dissuasion ultime pour les établisseurs d’un système d’asservissement des masses qui nous rendrait presque nostalgiques des barbaries aux prétentions archétypales, son fondateur devra veiller à ce que son univers parallèle demeure une rampe de lancement à partir de laquelle tous et chacun auront la possibilité d’expérimenter virtuellement des projets apparemment irréalisables, avant qu’il ne soit démontré que la réalisation de ces derniers peut aboutir ou doit être abandonnée, et ce, moins dans un souci de préservation de l’espèce humaine que dans celui de garantir à celle-ci le caractère opérant des attributs qui lui permirent de se distinguer entre tous les représentants du règne animal.
La valeur ajoutée nette de l’intelligence artificielle, de la réalité virtuelle et de leurs débouchés sur le transhumanisme, se mesure aux avancées que ces dernières offrent à Homo sapiens en matière d’humanité et, par là-même, au recul relatif qu’elles font subir à la déshumanisation qu’il s’inflige nécessairement à lui-même, par haine de l’autre ou de soi-même, quand ce n’est pas sous l’empire de pulsions naturellement déviantes et incontrôlées, voire par pure négligence.
À ce compte-là, Meta est une prémutation révolutionnaire potentiellement bénéfique, et donc un champ d’exploration à tombeau ouvert pour la poubelle des civilisations à laquelle se condamnerait cette portion de l’humanité dont la conduite addictive procéderait d’une fuite en avant face à un réel qui lui apparaîtrait de moins en moins hospitalier.