Il y a du panache dans cette démission surprise et Bruno n’en a jamais manqué. Je salue le courage lucide de tirer les conséquences de ses divergences avec Anne Hidalgo.
Ce qui se passe n’est pas neutre pour moi. Avec Bruno, nous avons fait nos premières armes dans le militantisme étudiant et avons été élus au Conseil de Paris en même temps en 2008. Nous avons été collègues davantage que camarades ou amis. Mais il a été un premier adjoint efficace et pour moi, souvent, un interlocuteur précieux, incontournable et courageux pour faire avancer des sujets nombreux.
J’aurais pu écrire beaucoup de ce qu’il exprime et probablement avec plus de férocité.
Néanmoins, je trouve qu’à l’heure de la fin des idéologies, de la décomposition des partis, il ne reste que deux socles en politique : les valeurs et l’éthique. Je ne peux rien dire des premières concernant Bruno car elles nous sont entièrement communes. Mon éthique m’oblige. Elle m’interdit de me détourner publiquement de celles et ceux qui nous ont gratifié de leur confiance et permis d’occuper des responsabilités éminentes et cela commence par la Maire de Paris. Bruno a raison sur bien des points mais il m’est difficilement acceptable de les voir étaler comme cela au grand jour.
Pour le reste, Anne Hidalgo reste l’un des personnages publics les plus férocement décriés et vilement attaqués.
Je ne crois pas qu’elle méritait ne serait-ce que pour ces raisons, un tel lâchage public.
Sur l’attractivité, l’écologie et la solidarité, elle écrit jour après jour le code ADN d’une gauche, intelligente, responsable et novatrice. Anne Hidalgo est une personnalité publique courageuse, inspirée, mue par des convictions profondes et des fidélités dont elle ne se détourne jamais. De qui d’autre pourrions-nous dire la même chose ? Elle a bouleversé Paris, certes, peut-être trop ? Mais n’est-ce-pas sa première responsabilité ?
Mon mandat à Paris, d’adjoint en charge des relations internationales et de la francophonie m’aura appris une seule chose : que l’on voit mieux la politique de loin que de près. Et Anne Hidalgo demeure, sans contestation possible, le maire le plus écouté, réclamé et imité dans le monde.
Au milieu des tourments de ma vie personnelle et professionnelle, il se passe rarement plus d’une journée sans que je ne rêve de tout plaquer et de démissionner par confort. Et je me ravise. Car on nous a fait confiance et il reste tant à faire pour Paris et les Parisiens… Je suis heureux de continuer ma mission auprès de la Maire de Paris.