La mort du Sénateur de l’Arizona, John McCain, a suscité une émotion immense aux Etats-Unis et dans le monde.
Cette émotion tient au panache du personnage.
Elle est liée au courage avec lequel ses compatriotes et admirateurs l’ont vu affronter la maladie, puis la mort.
Elle s’explique par son passé de grand soldat blessé au Vietnam, capturé, torturé, puis refusant d’être libéré si ses codétenus ne l’étaient pas avec lui.
Mais il y a autre chose encore dans le vent de deuil qui s’est abattu sur le pays.
Et cet autre chose a à voir avec Trump et avec la grande ombre noire qu’il a jetée sur le monde.
Car John McCain n’était pas seulement le plus redoutable des adversaires du locataire de la Maison Blanche.
Il était un peu plus encore que celui qui, au fond, a fait obstacle à la volonté scélérate de démanteler entièrement l’Obamacare.
Il était aussi le vestige vivant du «grand vieux parti» qu’a été, jusqu’à Trump, le Parti Républicain.
Et il est devenu, mort, et réduit, si j’ose dire, à sa grandeur, la preuve, plus vivante encore, de ce que ce parti pourrait, s’il le voulait, redevenir.
J’ai rencontré plusieurs fois John McCain.
Nous nous sommes croisés à Benghazi dans les premières semaines de la révolution anti Kadhafi.
Puis sur le Maïdan, en 2014, lors de la grande révolte démocratique ukrainienne contre l’ordre poutinien en Eurasie.
Et encore, en novembre 2012, à Washington DC, où Robert Kagan nous avait rassemblés, sur la tribune du «Hero Summit» organisé par Tina Brown et l’hebdomadaire Newsweek, pour un long débat dont voici des extraits.
Me reste une image de sagesse, de courage et d’honneur qui fait de lui, comme disent les Espagnols des plus nobles de leurs caballeros, un «Grand d’Amérique».
En Syrie, ne pas spécifier la religion d’un citoyen est une question de tact et de coutume, sans doute parce que, dans le subconscient collectif, la citoyenneté syrienne est et doit rester l’identité fondamentale. Il suffit de remarquer que lorsque pour la nécessité de l’information, un journaliste ou un intervenant, quel qu’il soit, est amené à la préciser, à la radio ou à la Télévision, il présente systématiquement ses excuses.
C’est ainsi que nous entendons parler du massacre des gens de Sweida, non des druzes ; du calvaire des gens de Foua et de Kafraya, non des chiites ; de l’expropriation des gens de la région d’Al-Jazira au nord-est de la Syrie, non des chrétiens assyriens ; de l’exode des villages frontaliers avec la Turquie, non des chrétiens arméniens. De même, les longues listes des victimes des attaques terroristes ne précisent jamais qu’il s’agit souvent d’une grande majorité de musulmans sunnites ou alaouites.
Aujourd’hui, les Syriens ont bien compris que leur précieuse mosaïque religieuse, considérée depuis des siècles comme une source de richesse à nulle autre pareille, dérange les obscurantistes et les colonisateurs au point qu’à défaut de pouvoir l’exploiter, ils préfèrent la détruire.
Pour cela, l’Occident humaniste et civilisé a inventé les concepts de soutien dû aux « minorités », de gouvernements « inclusifs », de la nécessaire fédéralisation en raison de la « diversité ethnique ou religieuse », sans parler de sa sacro-sainte « responsabilité de protéger » partout où il compte diviser ou a déjà divisé, cassé et détruit. Autant de concepts que l’Occident ne songerait même pas à appliquer dans les pays qui le composent et certainement pas parce que la religion y est devenu chose négligeable, les néo-évangélistes américains étant l’exemple le plus frappant lorsqu’il s’agit de justifier les raisons de leur sionisme militant.
Hommage à Mccain à ma façon!
En Syrie, ne pas spécifier la religion d’un citoyen est une question de tact et de coutume, sans doute parce que, dans le subconscient collectif, la citoyenneté syrienne est et doit rester l’identité fondamentale. Il suffit de remarquer que lorsque pour la nécessité de l’information, un journaliste ou un intervenant, quel qu’il soit, est amené à la préciser, à la radio ou à la Télévision, il présente systématiquement ses excuses.
C’est ainsi que nous entendons parler du massacre des gens de Sweida, non des druzes ; du calvaire des gens de Foua et de Kafraya, non des chiites ; de l’expropriation des gens de la région d’Al-Jazira au nord-est de la Syrie, non des chrétiens assyriens ; de l’exode des villages frontaliers avec la Turquie, non des chrétiens arméniens. De même, les longues listes des victimes des attaques terroristes ne précisent jamais qu’il s’agit souvent d’une grande majorité de musulmans sunnites ou alaouites.
Aujourd’hui, les Syriens ont bien compris que leur précieuse mosaïque religieuse, considérée depuis des siècles comme une source de richesse à nulle autre pareille, dérange les obscurantistes et les colonisateurs au point qu’à défaut de pouvoir l’exploiter, ils préfèrent la détruire.
Pour cela, l’Occident humaniste et civilisé a inventé les concepts de soutien dû aux « minorités », de gouvernements « inclusifs », de la nécessaire fédéralisation en raison de la « diversité ethnique ou religieuse », sans parler de sa sacro-sainte « responsabilité de protéger » partout où il compte diviser ou a déjà divisé, cassé et détruit. Autant de concepts que l’Occident ne songerait même pas à appliquer dans les pays qui le composent et certainement pas parce que la religion y est devenu chose négligeable, les néo-évangélistes américains étant l’exemple le plus frappant lorsqu’il s’agit de justifier les raisons de leur sionisme militant.
Samedi prochain, John McCain sera accompagné jusqu’à sa dernière demeure par les deux premiers présidents américains du XXIe siècle. Ses dernières volontés seront respectées, et l’actuel dirigeant de notre exaspérante hyperpuissance recevra probablement la plus énorme dérouillée de sa carrière impolitique en se voyant interdire, par le défunt, de prononcer son oraison funèbre. Quelle que fût la nature des différends ayant rendus irréconciliables le Républicain dont Obama ne fit qu’une bouchée et celui qui s’acharne aujourd’hui à saccager son héritage, il ne me paraît pas tout à fait inutile de réfléchir au chemin parcouru depuis une ère que la plupart d’entre nous ont traversée, où l’un des deux anciens chefs du monde libre qui ne cachent plus la sympathie non feinte qu’ils se vouent l’un l’autre, faisait l’objet d’une haine reptilienne comparée à laquelle les sentiments que nous inspire Énergumène 2.0 me font l’effet d’un haussement de sourcils après la bombe d’un gros balourd au bord de la piscine.