La cinémathèque idéale de Transfuge
Un écrivain, Un film
Tous les mois, au Saint Germain des Prés (Paris)
Autant le dire d’emblée : au magazine Transfuge, on pense tous ou presque que la critique cinématographique française est nulle. On en rit, bien sûr, c’est pas si grave. Mais quand même, parfois, on s’agace. Le lot des critiques en France aujourd’hui : du marketing, des pions tout au plus. Exécutants, sans même s’en rendre compte, grâce à eux des gens achètent des tickets pour voir des films nuls en pensant que c’est de la culture ! Non, en fait ils ne pensent même pas ça, ils s’en foutent, de la culture. Comme ces critiques se foutent de la culture aussi. Eux, on pourrait les appeler les vendus ! Les autres sont d’une autre race : ce sont les pointus. Les pointus ont le mérite d’être volontaires. Ils sont en général très en colère contre le système, et ne défendent que les films qui font moins de 10 entrées. On est évidemment prêt à les aimer, ces pointus. Las, il y a un problème : leurs articles sont écrits en chinois, les critiques s’adressent aux critiques. Et pire, derrière, rien, le néant, nada. Des mots compliqués qui ne cachent que le néant. N’est pas Deleuze le premier venu.
C’est de ce constat qu’on s’est posé la question à Transfuge : Comment écrire sur le cinéma ? Les écrivains bien sûr. Qui écrit mieux qu’un écrivain ? Personne. Il n’y pas de miracle : Seuls ceux qui lisent des livres, des romans, de la poésie, savent écrire. Que les professionnels du cinéma aient pu se couper à ce point de l’écrit : voilà le résultat, des critiques sans goût, sans langue, sans idée.
Voilà où le bat blesse en vérité dans la critique française : elle s’est coupée de l’écrit, donc de la pensée ! Goethe, Dante, Shakespeare, Voltaire, aux oubliettes ! Et la pensée critique contemporaine foutue !
Voilà pourquoi nous avons pensé aux littéraires. Ici, à Transfuge, tout le monde est avant tout littéraire, romanciers ou pas. C’est peut-être la seule façon aujourd’hui de revisiter le cinéma, de le garder vivant.
Dans la continuité de notre engagement, nous lançons ce ciné-club, lors duquel un écrivain, après la séance, parlera du film qu’il a choisi.
Mardi 16 novembre, à 20H, ce sera Yannick Haenel, l’auteur polémique de Jan Karski, qui analysera La Passagère d’Andrej Munk, meilleur film sur la Shoah pour Jean-Luc Godard.
Cinéma le Saint Germain des Prés, 22 Rue Guillaume Apollinaire, 75006 Paris