« Le mal triomphe lorsque les hommes bons ne font rien. » – Edmund Burke.

Il y a des guerres qui ne laissent pas place à l’ambiguïté. Des conflits où les faits, les intentions et les conséquences sont si clairs que, pour les gens normaux, la prise de position est évidente.
La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine appartient à cette catégorie.

Elle agit comme un révélateur brutal – non seulement de la nature du régime agresseur, mais aussi de ceux qui observent, qui commentent, qui choisissent quel côté soutenir. Aujourd’hui, nier que la Russie détruit volontairement l’Ukraine, c’est soit être ignorant, soit être sadique et se délecter des crimes russes.

L’objectivité ne réside pas dans l’équilibre artificiel des points de vue, mais dans la fidélité au réel. Et le réel, ici, est limpide : cette guerre d’agression est documentée dans les moindres détails.
Depuis le 24 février 2022, la Russie a lancé une invasion totale, illégale et non provoquée de son voisin souverain, l’Ukraine. Ce fait est reconnu par les Nations unies, condamné par la Cour internationale de justice, documenté par des centaines d’ONG, de journalistes, de juristes et de survivants.

Les arguments avancés par Moscou – « dénazification », « protection des russophones », « guerre défensive contre l’OTAN » – ont été systématiquement déconstruits. Il ne s’agit pas d’un conflit bilatéral, mais d’un acte de prédation, exécuté avec des méthodes héritées des guerres de XXe siècle.
L’intention de Kremlin est claire : détruire l’État ukrainien, désintégrer son identité, effacer sa souveraineté.
À Marioupol, à Boutcha, à Izioum, les charniers parlent. Les corps mutilés ne sont pas des dommages collatéraux : ils sont les instruments d’une stratégie de terreur.
La déportation de plus de 19.000 enfants ukrainiens – reconnue par la Cour pénale internationale comme crime de guerre – révèle un projet de russification forcée, au mépris des conventions internationales.

Les frappes quotidiennes contre les hôpitaux, les écoles, les centrales électriques ne répondent à aucune logique militaire : elles obéissent à un objectif de démoralisation, de punition collective, d’annihilation culturelle.

Et pendant ce temps, les sbires du Kremlin procèdent à la « désukrainisation » des territoires occupés, éradiquent une langue, une histoire, une mémoire.
Cela porte un nom : nettoyage ethnique, voire des actes génocidaires. La rhétorique officielle russe ne cache plus sa haine de l’Ukraine.

Face à un tel tableau, certaines consciences se dérobent. Elles invoquent la « complexité », la « nuance », voire le relativisme historique. Elles refusent de « choisir un camp ».

La neutralité face au crime n’est pas une position : c’est une lâcheté.

La mise à distance des émotions n’est pas une vertu intellectuelle quand elle devient une excuse pour regarder ailleurs.

Se prétendre « hors du jeu », c’est déjà prendre parti – contre les victimes.

Dans cette guerre, les faits précèdent les opinions. Et refuser de nommer l’agresseur, c’est contribuer à la dilution du réel. Or il n’y a pas de paix durable sans vérité.

Voici quelques citations de personnalités françaises au service de Moscou : Luc Ferry :« Je pense que c’est l’Ukraine qui a déclenché cette guerre. » – LCI, avril 2025. Ce raisonnement relève du révisionnisme historique.

Philippe de Villiers : « La Russie n’est pas une menace existentielle, c’est un mensonge » – C News, mars 2025.

Thierry Mariani, officiellement député européen du RN, ambassadeur officieux du Kremlin au Parlement européen, s’abstient lors du vote d’une résolution au Parlement le 8 mai 2025 pour le retour des enfants ukrainiens transférés de force et déportés par la Russie d’Ukraine (crime de génocide). Son rôle de coprésident de l’association Dialogue franco-russe, perçue comme un outil d’influence pro-Kremlin en France, confirme son alignement sur l’envahisseur.

Ségolène Royal s’est faite la négationniste des crimes de guerre russes en Ukraine : « Il n’y a pas de solutions militaires [en Ukraine]. Tous les militaires nous le disent. » – Déclaration sur X (anciennement Twitter), mars 2024  

Elle avait déjà mis en doute la véracité des crimes de guerre commis par l’armée russe en Ukraine, notamment en remettant en cause le bombardement d’une maternité à Marioupol, pourtant documenté par des organisations internationales.

Soutenir l’Ukraine n’est pas une posture militante ou affective. C’est un choix rationnel, lucide, réfléchi.

C’est reconnaître que la défense de Kyiv aujourd’hui, c’est la défense de l’ordre international demain. C’est comprendre que si l’Ukraine tombe, l’agression sera récompensée, et que l’impunité deviendra le fléau du nouvel ordre mondial.

Être du côté de l’Ukraine, c’est être du côté de l’État de droit, de la résistance à la tyrannie, du refus du nihilisme armé. C’est, tout simplement, être capable de discernement.

À l’inverse, ceux qui défendent – explicitement ou en creux – la Russie de Poutine, révèlent autre chose : fascination pour la force brute, haine de l’Occident, goût pour l’autoritarisme, ou simple absence de boussole morale.

Le 9 mai 2025, à Moscou, plusieurs chefs d’État ont choisi d’assister à la parade militaire de Poutine. Ce geste n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une logique de soutien actif, assumé, à un régime qui commet des crimes de guerre quasi-quotidiennement.
En se rendant à cette mascarade, ces dirigeants se sont entachés de sang ukrainien. Ils n’ont pas seulement tourné le dos à l’humanité, ils ont embrassé l’agresseur, validé les massacres des Ukrainiens, piétiné le droit international.

Une question se pose : sont-ils naïfs ? Sont-ils cyniques ? Ou bien sont-ils eux aussi fascinés par la violence, complices par intérêt ?
Dans tous les cas, ils ne pourront prétendre à l’ignorance. Ils ont vu les images. Ils ont lu les rapports. Ils ont choisi.
Ce choix restera. Il hantera leur nom, comme Munich hante encore certains chefs d’État du siècle passé.
La Russie ne teste pas seulement l’Ukraine. Elle teste l’Europe. Elle teste notre capacité à distinguer le juste de l’injuste, à défendre la liberté quand elle est menacée, à refuser l’indifférence quand elle devient complicité.

À ceux qui demandent pourquoi soutenir l’Ukraine, la réponse est simple : parce que c’est le seul choix intelligent.

Parce que le cynisme n’est pas du réalisme. Parce que détourner les yeux, c’est déjà renoncer.

2 Commentaires

  1. Merci Madame pour cet article
    je partage complètement l’idée que la neutralité dans certain cas est une lâcheté dont les gouvernants, les élites intellectuelles et les simples citoyens comme moi devraient avoir honte.
    Aujourd’hui encore on s’interroge sur le fait que les Allemands n’aient pas réagi face à la montée du nazisme mais ce qui se passe en Europe aujourd’hui est du même acabit. On tourne la tête on ne veut pas savoir et parfois même on nie l’agression, le génocide organisé,
    Vous rappelez très justement Munich qui fut honte et déshonneur.
    Et demain : les pays Baltes ?

  2. Je ne suis qu’un retraité de la métallurgie.
    Mais il y’a longtemps, que j’ai choisi le camp
    Du réalisme et de la liberté, celle du droit d’exister
    Et celui résister. Avec le peu d’instruction que j’ai acquis
    Au cours de ma vie. J’ai néanmoins acquis celui du bien et du mal,
    Je ne me suis jamais demandé, quels risques pour la France ou pour l’Europe.
    Je suis personnellement indigné face à ceux qui ont peur de porter leurs « c…..es »
    Vive l’Ukraine.