Une petite femme vêtue de noir s’avance, un flambeau à la main. C’est Einav Tzangauker, mère de Matan, 24 ans, otage depuis 220 jours à Gaza. Sa minceur extrême et son visage extenué sont impressionnants, mais plus encore sa détermination en s’adressant au public tout en allumant la « torche de l’espoir ».
Une foule de spectateurs la regarde sur écran géant, debout sur la place Habima de Tel Aviv. La plupart d’entre eux réalisent avoir transgressé collectivement un tabou alors que se termine cette cérémonie alternative qui marque le début de la Fête de l’Indépendance.
Il vient en tête une phrase inspirée du Seder de Pessah : Qu’est-ce qui distingue cette soirée de toutes les autres soirées anniversaires de l’État d’Israël ? Alors que tous les ans a lieu une cérémonie et une seule, autant officielle que majestueuse, cette année deux évènements se déroulent en parallèle avec le même but. Alors que tous les ans les gouvernements successifs ont su maintenir un consensus autour de l’émotion et la solennité de cette fête, cette année une cassure s’est produite. Alors que tous les ans douze citoyens sélectionnés parmi tous les secteurs de la société pour leur trajectoire viennent allumer des torches au cours d’un rituel très solennel, cette année, douze autres citoyens seuls ou en groupe, meurtris par les événements de ces derniers mois, se succèdent pour éteindre des torches.
La célébration alternative qui se déroule à l’amphithéâtre de Shuni près de Césarée plein à craquer est retransmise au cœur de Tel Aviv comme dans d’autres endroits du pays. Elle a été organisée par un groupe de famille d’otages et de familles endeuillées après l’attaque du Hamas, incluant aussi des rescapés, des déplacés, certains cumulant toutes ces calamités à la fois. Elle reprend étape par étape le déroulement traditionnel : les présentateurs ou « maîtres de cérémonie » introduisent un à un les intervenants sur le podium où trônent les douze torches. Ici, elles sont déjà allumées, seule note colorée sur le noir dominant de la soirée. Elles seront éteintes une à une.
Le parallèle avec le protocole officiel rend plus dramatique encore l’inversion à laquelle nous sommes témoins : apparaissent l’un après l’autre des habitants du pourtour de Gaza, des déplacés du nord du pays, le père d’une soldate observatrice assassinée, des parents d’otages, comme des représentants de la société civile qui ont pris en main la situation du pays dès le 7 octobre. Ils ne sont pas là pour mettre en avant leurs qualités propres, mais pour dénoncer les failles et les manquements de leur gouvernement : incapacité, abandon, négligences sous toutes leurs formes ont contribué à leur désastre personnel et au triste destin des otages encore captifs. Habillés de noirs, ils apportent chacun leur histoire et leur message de revendication. Puis, empoignant un long bâton muni d’un couvercle ils éteignent chacun une torche avec l’injonction « Au réveil de l’État d’Israël » remplaçant la très formelle et traditionnelle formule « A la gloire de l’État d’Israël ». Par douze fois, on a du mal à croire que cela va réellement arriver tant la symbolique est puissante.
Mais le vent du changement ne souffle pas que dans une seule direction. En parallèle et contre toute attente, la cérémonie officielle a, elle aussi, subi des modifications de taille car cette année l’événement n’a pas été réalisé en public : il a été produit à l’avance. Pour la première fois en 76 ans, la place du Mont Herzl où il se déroule habituellement est restée vide le soir-même. Par décision gouvernementale, les citoyens israéliens ont eu accès non pas à la retransmission d’un évènement en direct, avec toute l’attente et l’émotion qu’elle suscite chaque année, mais au contraire au spectacle télévisé d’une commémoration pré-enregistrée. Les seules raisons sécuritaires invoquées permettent-elles d’expliquer ce changement ? Dans un contexte où les ministres du gouvernement se font de plus en plus invectiver lors de contacts avec le public et à l’heure où, improbable mais vrai, le discours du premier ministre Benyamin Netanyahu s’avère avoir été, lui aussi, filmé à l’avance, on est en droit de se poser la question.
Particulièrement perturbante et hautement symboliques d’une époque troublée, cette double célébration restera au mieux comme une anomalie passagère, au pire comme une tache noire dans l’histoire d’Israël.
La Grande Armée islamo-reptative s’est bombardée aux postes clés des juridictions planétaires et ses idiots utiles lui ouvrent une voie royale jusqu’aux fonctions suprêmes d’un Parlotement occis dans tous ses États.
L’otage de l’Élysée redoute un nouvel Atlanta aveugle. On compatit. Tant qu’il ne se laisse pas envahir par le syndrome de Stockholm, on peut encore escompter une issue heureuse au naufrage de notre petite princesse frappée d’une sorte d’immaturité chronique et perpétuelle, continent vagissant que son ambivalence méduse.
Le parti de Jabotinsky ne revêt pas une tunique d’Agneau de Dieu pour mieux vous enfiler, mes chers compatriotes. C’est bizarre ? étrange, peut-être… on espère que le monde libre recouvrera in extremis la conscience de la chance qui lui avait été offerte de pouvoir s’allier à un pays et à un peuple unique en leurs genres dès lors que l’un comme l’autre démontreraient la capacité qu’a l’humanité de préserver sa nature dans les remous tentaculaires d’une hypersurface génocidaire.
Et l’on voudrait surtout être certain qu’un chef de guerre de la trempe de Benyamin Netanyahou se voie dégager le passage vers une Internationale universaliste, assurant l’émergence d’une gouvernance mondiale démocratique au sens éthique et non mécanique du terme, lequel cénacle humaniste, du fait qu’il ne transigerait pas avec ses principes les plus sacrés en invoquant les dogmes vaseux d’une pédagogie de bazar, assurerait la victoire sans appel des esprits épris de liberté pour avoir fait barrage aux tentatives réitérées d’instauration d’un totalitarisme islamique via la restauration d’un empire nettoyeur en Terre sainte.
Gageons que ce ne soit pas la F. rance qui disputaille les territoires israéliens avec cette Ligue de pan-nationalistes pangermanistophiles dont les SS-Mentors grossièrement exfiltrés n’auraient de cesse qu’ils ne parachèvent leur monstrueux programme civilisationnel en qualité de formateurs des nobles combattants dits « palestiniens », ces derniers jouissant dorénavant d’une expertise incontestable dans le domaine sélect du crime contre l’humanité.
On ne voudrait pas qu’un chavirage d’alliance contraigne un jour la seule puissance nucléaire de l’UE à ordonner le déploiement au sol de troupes occidentales du côté sombre de l’Histoire universelle.
Ni Berlin ni Jérusalem ne laisseront plus jamais un quelconque accord scélérat couper vivantes en deux leurs intégrités méritoriales respectives.
Israël ne permettra pas qu’un violateur/violeur engrosse l’esprit ou l’âme de sa nation, du moins pas davantage que le peuple ukrainien ne tolère l’idée sale d’une souveraineté naturelle de la Ligue russe partout où les tsars de Russie s’étaient employés à russophoniser leurs colonies de dé/repeuplement de telle manière qu’il ne serait plus possible aux fondateurs de ces pays de revendiquer ni leur foyer historique ni même leur héritage culturel, l’un et l’autre rayés de la carte maîtresse d’un petit groupe de joueurs dont la sueur perlait au front, tous rivés sur leur siège éjectable autour de cette vétuste table de poker menteur.
Et si, à quelques nanomètres de ce vortex irrésistible aspirant tout sur son passage au point de réveiller au tréfonds de nous-même des pulsions de vie revenues tout droit de la résistance antérieure, il s’avérait que donner satisfaction aux arafatalistes du vieux parti de François Mitterrand est le plus sûr moyen de nous obliger à défaire le nœud gordien du conflit des conflits en reprenant et nos rôles et nos places dans nos camps respectifs ?
D’accord pour le maquis, mais dans l’état actuel des causes surnationales, vers quelle force mécanique supérieure s’envoler dans le secret espoir de convoler en noces de sang ?