Bruxelles est à 1h23’ de Paris… et pourtant tout ici est bien différent. Vous en voulez une preuve ? Prenez Fouad Ahidar, le président (socialiste) du Parlement flamand bruxellois (RVGC). Interrogé par un média flamand à propos du conflit israélo-Hamas, le député a tenu des propos particulièrement interpellant. Dans une interview, notre président d’assemblée, non content de minimiser la séquence génocidaire du 7 octobre, qualifiée de « petite réponse », a comparé l’action d’Israël à la Shoah. « Moi, qui suis parti à Auschwitz en Pologne, pour voir ce qu’est un génocide… je peux utiliser ce terme… on utilise pratiquement les mêmes méthodes ». De l’inutilité des visites d’un jour à Auschwitz ! Nul besoin de s’appesantir sur la grossièreté de ses propos, puis la sincérité de ses excuses si l’on songe que notre président est un multirécidiviste. En 2012, le voilà déjà vociférant à Anvers « Hamas, Hamas, tous les Juifs au gaz », aux côtés notamment d’Eddy Hermi un militant néonazi, lors d’une manifestation anti-israélienne. Le souci est que cet incident n’a rien d’un acte isolé. Il reflète ce climat si particulier d’hostilité obsidionale à l’égard d’Israël qui imprègne aujourd’hui la Belgique, des médias aux universités, du nord au sud, de la droite à la gauche. À gauche, nul besoin de se référer au PTB, le Parti des Travailleurs de Belgique, le puissant et dernier parti stalinien d’Europe (il pèserait désormais près de 20% en Wallonie) tout à la dénonciation haineuse d’Israël et à la défense amoureuse de la Chine et de la Russie poutinienne. Intéressons-nous plutôt aux déclarations de responsables de la gauche démocratique. Ainsi d’André Flahaut, cet ex-ministre de la Défense socialiste tout à la comparaison entre Gaza et Varsovie. Ainsi de Jean-Pascal Labille, autre ex-ministre socialiste, aujourd’hui patron des Mutualités socialistes qui relaye sur son compte X une image liant étoile de David et croix gammée. Ainsi de la présidente PS de la Chambre, Éliane Tillieux qui rechigne à faire la différence entre Israël et le Hamas « à partir du moment où les règles de droit international ne sont pas respectées de part et d’autre. » Ainsi de l’actuelle ministre de la Coopération au développement, la socialiste flamande Caroline Gennez qui au lendemain des massacres du 7 octobre se déclara « défavorable au déploiement du drapeau israélien sur nos édifices. » À gauche toujours, on pourrait encore évoquer, l’actuelle ministre (Écolo) du climat, Zakia Khattabi, qui avoua son embarras à utiliser le mot « terroriste » à l’égard du Hamas ; ce terme ayant une signification juridique qu’elle ne connaît pas. On devrait encore évoquer le cas de Pétra De Sutter, vice-première ministre (Verte/Groen) flamande qui appelle dans un même élan à la suppression du traité économique Europe-Israël, à l’interdiction d’entrée en Europe pour « les colons violents et les policiers et militaires responsables de crimes de guerre », à une enquête de la Cour pénale internationale sur les « bombardements d’hôpitaux et de camps de réfugiés. » Au silence des partis centristes francophones (Défi, les Engagés) répondent les invectives des partis centristes flamands. C’est une députée du mouvement social-chrétien (CD&V), membre de la coalition gouvernementale, qui a déposé au parlement fédéral une motion visant au boycott des produits israéliens. À droite aussi, l’hostilité à Israël est patente, à l’exception notable du Parti libéral francophone (MR) et du parti nationaliste flamand (NVA). C’est bien l’ancien président du parti libéral flamand (VLD), celui du Premier ministre, qui en est venu à comparer Gaza à Molenbeek. À ses yeux, en effet, « les frappes sur Gaza, c’est comme si on avait balancé des bombes sur Molenbeek car des terroristes y avaient grandi » (sic). Toutes ces positions seraient bien moins problématiques si ces hommes et femmes politiques belges témoignaient d’une égale passion pour les peuples arménien, kurde, ouïghour, et sahraoui. Hélas, non. La Belgique n’a manifestement d’yeux que pour la belle Chimène gazaouie.
Notre propos n’est pas de présenter la Belgique comme un pays antisémite (des politiques de gauche, et non des moindres ont su garder la tête froide), il n’est reste pas moins vrai qu’il règne en Belgique un antisionisme radical d’atmosphère. Près de 180.000 Français ont manifesté contre l’antisémitisme. L’idée d’une pareille marche unitaire à Bruxelles tient de l’hypothèse la plus farfelue. Tout est ici inversé. Tandis que les députés français, LFI compris, ont accepté de visionner le film des atrocités commises et filmées par les terroristes du Hamas, nos représentants l’ont refusé mardi dernier. On les comprend : pourquoi accepter de voir ce que l’on ne veut pas voir. Les crimes du Hamas, mais aussi l’épuration ethnique en cours au Haut-Karabagh, les bombardements turcs au Kurdistan, les civils tutsis tués au Kivu, les deux millions d’Afghans expulsés du Pakistan et, enfin, comment l’oublier « nos » bombardements (hier) contre les civils à Rakkah et à Mossoul, etc. Mieux vaut s’en tenir aux idées reçues, aux certitudes controuvées, aux infox passionnelles.
Comment l’expliquer ? En cause, la réalité d’une rue arabo-islamogauchiste mobilisée, obnubilée, obsédée par la seule cause palestinienne et ce, à l’exclusion de toutes les autres causes, y compris musulmanes (kosovare, kurde, ouïghour, rohingya, etc.) et ce, dans un contexte démographique bien particulier. À Bruxelles, la capitale européenne assurément la plus inclusive au monde, la pratique de l’islam dépasse désormais celle du catholicisme ; de-là, évidemment ces stratégies partisanes qui appellent à tort ou à raison à la surenchère anti-israélienne. Le réflexe est simpliste, mais payant : « combien de voix ma prise de parole anti-israélienne, ou mon silence sur l’Arménie, va-t-elle rapporter à mon parti ou à ma personne ? ». S’ajoute évidemment la prégnance d’un habitus antisémite à droite (catholicisme) comme à gauche (anticapitalisme et/ou antiaméricanisme primaires), doublé d’un rapport troublé à la Shoah qui autorise toutes les audaces jouissives (« Et si les vrais nazis c’étaient les Israéliens ! »). C’est dans ce contexte qu’il faut évidemment comprendre les remarques assassines, « médiévales », pré-Vatican II de l’Évêque d’Anvers, Msg Bonny à « ses amis juifs ». Retour du refoulé assurément : on se souviendra du silence de l’Église belge et de la complicité des autorités communales anversoises dans la mise à mort de 65% des Juifs de la métropole. Ces déclarations, ces calculs politiques qui posent Israël en modèle d’exécration sont d’autant plus pernicieux qu’ils sont porteurs de menaces délétères pour l’ensemble de la société belge. La haine d’Israël n’est qu’un aspect de la lutte que les Frères musulmans et leurs alliés portent aux valeurs portées par l’Occident. En témoignent ces minutes de silence qu’ont exigées certains de nos élèves bruxellois pour honorer la mémoire de ce terroriste tunisien qui assassina le mois dernier de sang-froid et au nom d’Allah deux supporters de football suédois. Sans rapport avec Gaza, donc.
La Belgique est un laboratoire qui pose peut-être les termes d’un possible futur pour les Juifs en diaspora : choisir entre émigrer en Israël, un pays sans antisémitisme, mais en guerre, ou rester dans des pays en paix, mais de plus en plus hostiles aux Juifs. Reste donc à espérer la création à terme, une fois le Hamas écrasé, d’un État palestinien aux côtés, mais pas à la place du seul État juif de la planète. C’est notre espoir, notre vœu le plus cher.
Benjamin Beeckmans, président du Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ)
Joël Kotek, Professeur émérite des Universités
Yves Oschinsky, Président du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB)
Alain Destexhe est sénateur belge. Ex-secrétaire général de Médecins Sans Frontières et ex-président de l’International Crisis Group
L’ancien premier ministre socialiste Elio Di Rupo ne mentionnait jamais le terme d’antisémitisme sans lui accoler celui de racisme. Le même vient de faire très fort dans un communiqué lié aux attentats de Paris en affirmant: «Je suis Charlie. Je suis juif. Je suis palestinien». Que vient faire la cause palestinienne dans les attentats de Paris? Si prompt à dénoncer en permanence les amalgames, Elio Di Rupo en commet ici un fameux! Ce sont les Juifs qui sont écartés des écoles et des quartiers «sensibles», menacés de mort et parfois tués en Belgique, pas les musulmans. Mais pour le PS, il convient toujours de garder un œil sur ces derniers qui constituent désormais son socle électoral à Bruxelles. Cette sortie malheureuse ne suscite que des réactions de Juifs outrés dans une Belgique droguée au politiquement correct.
Ailleurs : Le jeudi 22 janvier 2009 Elio Di Rupo affirme: « Il y a eu des milliers d’enfants, des milliers de femmes, des milliers d’innocents, des milliers de civils qui ont été tués. »
Le président du Parti socialiste belge, M. Elio Di Rupo, était l’invité de l’émission « Questions Publiques » de la RTBF….
On se demande de qui le président du PS tient ces chiffres absolument fantaisistes qu’il avance avec aplomb sur une radio publique à une heure de grande écoute et comment les opinions sont telles que ce genre de propos passe !.
Dans un article d’opinion, Robrecht Vanderbeeken, professeur à la VUB (Université belge) et secrétaire national de l’ACOD Culture (le pendant flamand de la CGSP), a affirmé que des enfants palestiniens de Gaza étaient tués par l’armée israélienne pour leurs organes. Des propos jugés antisémites…
Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (Unia) a déposé une plainte contre ces propos nettement antisémites autant que calmonieux. Suite à cela, la rédaction du site a publié un “correctif”, retirant quelques expressions “trop fortes” mais en maintenant le caractère calomnieux des accusations: “Israël commet des crimes de guerre, y compris les enlèvements d’enfants et leur assassinat. Toutefois, on ne peut en déduire qu’il y a un lien de cause à effet entre ces assassinats et le vol d’organes à des fins de greffes”!
Dans Slate du 18 juin 2015 l’antisémitisme est une composante des politiques occidentales actuelles, c’est la thèse défendue dans le National Post par Julien Bauer, politologue à l’Université du Québec à Montréal et chercheur à l’Institut canadien des recherches judaïques. Le professeur de sciences politiques détaille l’évolution du sentiment antijuif…
Le 23 janvier 2018 Julien Bahloul, journaliste à i24NEWS_FR est introduit au parlement belge pour la cérémonie en mémoire des victimes de la Shoah (la première organisée par le Parlement belge) en présence du président du parlement israélien Yuli Edelstein. Quelle ne fut la stupéfaction de Julien Bahloul de constater que presque tous les députés belges étaient absents et que les deux tiers des personnes présentes étaient des juifs extérieurs. Les députés belges absents dans leur grande majorité à la cérémonie du souvenir de la Shoah au parlement belge.
Bravo aux trois auteurs pour cette analyse de la confusion politique belge – hélas – à la hauteur de cette veulerie béante ! Certains des commentaires, ici, sont peut-être désobligeants pour le pays. Il y a une balance à faire. Comme la France, la Belgique a été un pays de résistants, au nord comme au sud, où beaucoup de Juifs ont été sauvés des griffes nazies par des Justes. Sauf à Anvers… Le mouvement nationaliste flamand s’est compromis avec l’occupant allemand (en 14-18 et en 40-45) et n’a jamais fait son autocritique (« malgré nous »). L’obsession anti-israélienne est ancienne – plusieurs décennies – et monte crescendo, par vagues. Les auteurs en décrivent bien les racines, tout comme la lâcheté vis-à-vis d’autres causes humanitaires citées. Deux petites remarques complémentaires. 1° Le silence presque complet, y compris de la « rue arabe », envers les incessants massacres interarabes, ou l’épuration ethnique massive dans l’Ouest de la Chine, procèdent d’une forme de racisme (« c’est comme ça, chez eux) tandis qu’Israël est vu comme un représentant de l’Occident ! 2° La présence des islamistes, et singulièrement des Frères musulmans (soutenus par le Qatar et la Turquie), dépasse le seul enjeu des populations de religion ou de culture musulmane du pays (qui en sont aussi les victimes potentielles) ; Bruxelles est la capitale de l’Europe, au centre du « ventre mou de l’Europe » et ils investissent beaucoup dans ce hub pour rayonner sur le continent.
Les Allemands, nous en avons la preuve émouvante aujourd’hui, n’étaient pas destinés à demeurer nazis jusqu’à disparition complète de notre espèce en voie d’humanisation. Cela n’empêche pas qu’ils l’aient été, dès janvier 1933, à hauteur de quatre-vingt-dix pour cent d’âmes.
Entre le 17 juin 1940 et le 8 mai 1945, le nombre de Français qui allaient sauver l’honneur en résistant à l’occupant ou à cette grotesque province du Reich qu’était vouée à devenir la Putain du Fürher dont les gouvernements bombaient le torse à Vichy, ne parviendrait jamais à atteindre le premier pourcentage de population autochtone. Eh oui, cela reste dur à entendre et, par là même, à intégrer dans la conscience historique de chacun d’entre nous.
Cette petite musique nauséabonde que vous vous refusez à entonner avec ceux qui « prétendent soutenir nos compatriotes de confession juive en confondant le rejet des musulmans et le soutien des juifs », soyez rassuré, Monsieur le Président, nous ne la signons pas.
Ce qu’en revanche, nous attendrions d’un chef d’État, orné de surcroît d’un plumage de guerrier émérite, c’est une perception claire de ce que représente aujourd’hui, en France, l’infusion d’une idéologie complotiste capable de mobiliser contre l’islamophobie des masses poreuses à la Propagandastaffel qui tourne en boucle sur Al Jazeera et son armée de clones.
Chaque semaine, les nazis pro-pogrom défilent en nos artères telles des rivières de lave scandant leur haine vorace pour la juiverie mondiale. Nous vous avons élu afin que la République fût un rempart contre ses fossoyeurs, a fortiori quand ces derniers se couvrent des lauriers vénéneux du pacifisme. Ne nous décevez pas.
Afficher sa volonté de combattre l’antisémitisme eût donc été vécu par les sujets du califat parallèle de Paris comme une véritable déclaration d’hostilités légitimant la riposte émeutière. Chaque mandature présidentielle a son Frère au nez rouge, le dernier en date étant le meilleur représentant de la piraterie d’Empire que Soliman le Maléfique pouvait rêver d’implanter dans les territoires de notre République perdue. En même temps, les alliés inconditionnels de la Palestine pogromiste n’avaient pas attendu l’incursion de Tsahal à Gaza pour (se) manifester ; la convergence des buts inavouables n’est un secret pour personne : Kavgam demeure le best-seller n° 2 chez les analphabètes qui n’ont que le Coran à la bouche.
Hey Joe ! nous craignons fort que vous échouiez lamentablement à enclencher la décroissance du même chaos organique des Nations sur lequel prospèrent tant la Poutinie panrusse que la Hamasserie panarabe, après que nous nous sommes pris le pied de guerre dans le tapis vert de l’OMC en refusant catégoriquement de négocier avec le Sovietsar pour nous jeter, l’année suivante, sous les chenilles du Panzer qatari. Car : il nous faut déradicaliser chaque centimètre carré de Terre sainte que l’idéologie islamonazie a profanée d’une malédiction qui se retournera contre elle jusqu’à la fin du règne de Satân en son propre jardin. Or : on ne dénazifie pas le Troisième Reich, c’est l’Allemagne, ou l’Europe, ou encore l’Axe d’un mal indéniable, que l’on libère du pire d’eux-mêmes.
Le Hamas n’est pas la Chine, ni la Russie, ni même l’Iran. Aussi ne serons-nous pas sommés par la raison de rétablir la paix avec une entité terroriste dont la couleur politique est un mélange de djihadisme médiévo-futuriste rehaussé d’hitlérisme. Ce que vous appelez les Palestiniens est une population qui, à en juger par le néant civilisationnel que ne parviendront jamais à combler ses identifications projectives, se définit par le seul objectif de vider la planète de ses Juifs. Cela nous attriste à juste titre, d’abord pour Israël, mais aussi pour les otages arabo-musulmans du Grand Inquisiteur islamiste. Nous n’optimiserons jamais nos chances de paix en revitalisant les deux faces du Janus islamiste sous la houlette d’un boucher négationniste, alors même que bâtir un avenir viable entre citoyens d’un monde en voie d’être libéré nous apparaîtrait toujours comme une éventualité plausible. Que dis-je, un cap ?… Un point de bascule !
C´est évidement une abomination que de lire ces déclarations contre l´état d´Israël
et les calculs électoraux qui en découlent ….
Les imbeciles et les médiocres foisonnent dans le monde politique belge
Effrayant lá Belgique qui a le fantôme d’avoir été la terreur des congolais. Les pires crimes contre l’Humanite, à l’audace de critiquer Israël.
La Belgique petit pays objet de ridicule de l’Europe qui n’a jamais rapporté au monde plus que Tintin et Marisse se donne le droit d’être anti Israël et anti Sioniste et antisemite?
La honte
Réveillez vous les belges
Soyez honnêtes au moins une fois dans l’histoire du monde
La métamorphose
On se couche le soir comme un citoyen conscientisé, qui veut sauver la planète, pour l’écriture inclusive, contre le racisme, contre le sexisme, contre tout ce qui est genrisé et on se réveille le lendemain matin comme un petit boutiquier de l’antisémitisme tout disposé à apporter sa petite contribution à la dénonciation du péril juif (ou sioniste si on préfère cet euphémisme). Comment cela s’est-il produit ? On ne sait pas.
Pourtant c’est déja arrivé. Il faut lire ou relire « Le chagrin des Belges » de Hugo Claus. On peut aussi se référer, sur un ton plus léger, à la pièce de Ionesco, « Rhinocéros ». Tous les habitants d’une ville se transforment en rhinocéros. C’est d’abord le premier rhinocéros qui parait anormal, à la fin de la pièce, c’est le seul citoyen qui n’a pas subi la métamorphose qui parait anormal.
Excellente analyse malheureusement très révélatrice de la veulerie, de l’ignorance et du clientélisme de nombreux politiciens belges, toutes tendances confondues !
Un excellent texte ! Mais est-ce suffisant ? La communauté juive est trop silencieuse.