Sera-t-il encore temps, quand ce Bloc-notes paraîtra, de convaincre ce qui reste de la gauche qu’on n’a pas le droit de confondre un candidat du centre et une candidate d’extrême droite ?
Les Insoumis qu’il ne suffit pas de dire et répéter, comme un disque rayé, « pas une voix pour Marine Le Pen » si c’est pour, en s’abstenant, la lui donner, cette voix, en douce ?
Les jeunes qui occupent la Sorbonne, en un mauvais remake des luttes étudiantes d’antan, que le slogan « ni Le Pen ni Macron » est irresponsable, absurde ?
Les apprentis sorciers qu’il est tout simplement suicidaire de compter sur la guerre civile, sur le repoussoir du racisme et de la xénophobie, sur le triomphe du nationalisme le plus rance, pour provoquer je ne sais quel électrochoc, ou prise de conscience, ou renaissance ?
Une grande démocratie doit savoir soigner son pluralisme. Or il n’y a pas de choix politique réel face à une offre parsemée de mines antilogique.
Pas davantage de choix authentiquement républicain entre un État de droit chevillé aux Lumières et une République mal à droite victime de maux de tête.
Afin que les grandes démocraties occidentales puissent demeurer des puissances respectées, capables de tenir en respect leurs ennemis existentiels, il est impératif qu’elles soient dotées d’un système d’alternance faisant honneur aux valeurs qui sont consubstantielles au rayon d’action infini de leurs zones d’influence communes.
L’ère du dépassement ne résisterait pas longtemps à un grand écart voué à l’écartèlement.
La candidate des Républicains en a fait les frais. Celle du Parti socialiste n’a pas réussi à occulter la fronde qui, depuis la soute du vaisseau amiral, s’acharne sur la coque de sa gauche de gouvernement.
Il est à craindre que cette dernière ne retrouve jamais son assise sur l’échiquier national et international, avant qu’elle n’ait clarifié sa ligne sur les principes quintessentiels d’une République laïque, et sociale et libérale, dont elle ambitionne d’être la locomotive, alors même qu’elle ne parvient plus à se raccrocher à son wagon de queue.
La responsabilité d’Emmanuel Macron, en ce soir de victoire, est immense.
Immense envers la République.
Ses adversaires ne se trompent pas, lorsqu’ils lui demandent d’acter la mort des partis historiques de la Cinquième de première génération, et l’avènement des leurs comme principales forces d’opposition — entendre par là forces d’alternance — pour les années qui viennent.
Macron fera tout ce qui est en son pouvoir pour inverser la grosse tendance qui tâche, à savoir qu’il est dès à présent mis en demeure par la Nation de résorber une excroissance extrême-gaucho-droitière qui, si elle continue de croître de quelques points tous les cinq ans, pourrait finir un jour par transformer l’essai.
Le camp national c’est le peuple français qui, n’en déplaise aux détourneurs de nos principes fondateurs, n’a jamais appartenu aux saboteurs de la nation ni davantage à ses confiscateurs.
Vive Nous !
hello, sans argent sur mon compte, impossible de lire la suite de votre article sur le site du Point
tant pis