Personne n’est dans la tête de Vladimir Poutine ?
Sans doute.
Et nul ne sait, à l’heure où j’écris, s’il envahira ou non l’Ukraine.
Mais ce que l’on sait, en revanche, c’est ce que sont ses objectifs stratégiques.
Et, si on le sait, c’est parce qu’il passe son temps, comme tous les dirigeants autoritaires au monde, à le dire assez clairement.
1. Poutine n’aime pas la démocratie. Il n’a, depuis son accession au pouvoir, en mars 2000, guère manqué d’occasions de le rappeler. Et, s’il ne l’aime pas à domicile, il ne l’aime pas davantage à ses portes. Alors, la révolution du Maïdan de Kiev ? Le goût des élections libres et transparentes ? La volonté de lutter contre la corruption, loi des sociétés post-soviétiques ? Bref, l’aspiration, sur ses marches, à une société ouverte et à l’État de droit ? Le cauchemar. L’interdit. La chose à empêcher coûte que coûte.
2. Poutine n’est pas un nationaliste. C’est un impérialiste. Mais attention ! Son impérialisme est d’un genre doctrinaire. Et sa doctrine, bien plus sophistiquée que le simple projet d’élargir l’espace vital de son pays, s’appelle l’eurasisme. J’ai lu les idéologues qui sont à l’origine de cette doctrine. J’ai débattu avec Alexandre Douguine qui, avec son mélange de slavophilie, d’antisémitisme et de culte de la force, est l’un des plus articulés d’entre eux. Et un point ne fait pas de doute. L’Ukraine n’est pas le « berceau » de l’Empire russe de jadis (cet argument, les faux savants du Kremlin ont fini par comprendre qu’il est trop anachronique, et absurde, pour convaincre). Mais elle est l’un des « piliers » de son impérialité à venir (celui qui, par opposition au « touranisme » qui l’ancre dans l’Orient turc, doit l’arrimer, s’il tient bon, à son versant « aryen »).
3. Et puis Poutine a une obsession. Il est hanté par l’idée que la disparition de l’Union soviétique fut « la catastrophe géopolitique majeure du XXe siècle ». Il a la conviction que, de cette catastrophe, la responsabilité incombe, non au soulèvement des peuples, mais aux manœuvres des Occidentaux. Et il fera tout, absolument tout, en particulier dans cette Ukraine qui incline si dangereusement vers l’Europe, pour leur rendre la monnaie de leur pièce, leur infliger la même sorte de blessure narcissique et, en tout cas, les humilier.
Alors, ces trois objectifs, il peut évidemment les atteindre par un Kriegspiel militaire à l’ancienne.
Mais on le devine assez clausewitzien pour savoir que ce n’est là qu’un des moyens de parvenir à ses fins politiques.
On le suppose assez stratège pour être conscient qu’il y a, avant la guerre proprement dite, la guerre électronique et ses cyberattaques ; la guerre économique, avec la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 dont le principal effet sera d’assécher les rentrées d’argent de l’Ukraine et de l’affamer ; la guerre psychologique avec ses scrutins truqués, ses putschs téléguidés ou, comme en 1918, lors de la première conquête de l’Ukraine, ses marionnettes séparatistes.
Nous ne parviendrions pas à coincer Poutine au détour d’un débat franc et rationnel sur le conflit russo-occidental. Poutine se sortirait des pièges argumentaires les plus solides par une porte dérobée qu’il aurait dessinée à la craie numérique dans la cellule capitonnée où nous nous serions enfermés avec lui.
Mais Poutine n’est pas seul à détenir les rênes de la fédération de Russie. Et nos arguments ne nous permettront pas de retourner ses frères de clan contre leur camp si nous jugeons judicieux de manier le déni historique avec autant d’outrecuidance que le roi des rois d’Eurasie, en les regardant droit dans les yeux.
Les Ukrainiens ont, comme les Russes, un long passé d’antisémitisme chrétien jalonné de crimes en tout genre ; ils ont collaboré avec l’envahisseur nazi dans les mêmes proportions que leurs cousins polonais et ce aussi loin que l’ennemi fût parvenu à repousser le front de l’Est, probablement en raison du même passif cotransfériel de leur condition roturière, envieuse de la réussite économique de marchands, d’usuriers, de médecins juifs auxquels on interdisait l’acquisition et le travail des terres. Occulter cela nous décrédibilise non pas auprès du dictateur Poutine — encore une fois, on ne cherche pas à remonter dans l’estime d’un bourreau — mais auprès de tous ceux sans l’appui desquels l’empire de son emprise disparaîtrait d’un coup dans le siphon des bas instincts grégaires d’un bloc de populaces marinant dans leurs droits putréfiés.
Poutine essentialise l’histoire de ses ennemis et la sienne propre car c’est le meilleur moyen de persuader la chair à canon slave qui éprouverait de la réticence à participer à sa guerre sale, qu’elle commettrait, en désertant, un acte de trahison envers sa propre race. Quand l’Allemagne dénazifiée rompt avec le pacifisme pour fournir des armes défensives à l’Ukraine agressée, Poutine y voit une forme de résurgence embryonnaire des forces de l’Axe. Réfuter sa lecture déviante de l’histoire immédiate en affirmant que le nazisme et l’Allemagne sont deux réalités qui ne se recoupent jamais dans l’Histoire éternelle, ne sera donc pas notre ligne stratégique dès lors qu’elle constituerait, à notre sens, un dévoiement des principes machiavéliens dont la finalité nous guide.
Le Conseil de sécurité est momentanément inopérant, en tout cas aussi longtemps que le Serpent des traumas slaves savoure son habileté à attirer le monde au bord du précipice, vers un climax caractériel à faire passer Joseph Staline pour un as de la realpolitik.
Au stade où nous en sommes, seule l’Assemblée générale de l’ONU serait intéressante à convoquer afin d’acter à la quasi-unanimité la nécessité d’envoyer une force d’interposition entre Moscou et Kiev. Toutes les nations sont concernées par la possibilité d’une remise en cause du principe de souveraineté qui inciterait le premier État voyou venu à en pratiquer la violation tous azimuts.
Et puis m…, permettez que je vous exprime mon intime conviction. Je ne peux pas m’empêcher de visualiser la pénétration d’une coalition dépêchée en Ukraine sous mandat international et, dans mon rêve éveillé, je ne vois jamais l’homme fort du Kremlin ni appuyer sur le bouton nucléaire, ni même ordonner à son armée conventionnelle de braver une levée de boucliers d’envergure planétaire.
Pardon si je fais fi du droit de veto russe. D’abord, si je ne m’abuse, on a encore le droit de rêver. Et l’on peut, qui plus est, revendiquer sa liberté d’interpréter les rêves.
Rien n’oblige Zelensky à servir à l’ennemi sa tête sur un plateau, pour lui, ou nous prouver, son étoffe de héros.
L’Ukraine a plus besoin d’une puissante, résistante et vibrante incarnation de sa démocratie, vivante à l’extérieur plutôt que morte à l’intérieur.
Exfiltré, Poutine le tiendra pour un lâche et un traître. Comment, à votre avis, s’emploiera-t-il à exploiter l’image de son cadavre de « nazi juif » pendu ? criblé de balles ? cramé ? éviscéré ? décapité ?
Si, comme cela semble être le cas, le chef de l’Ukraine libre est décidé à être « là et bien là », aux fins fonds d’un maquis enneigé, à tous les coins de rue de la capitale, et non à l’intérieur du box pare-balles des criminels contre l’humanité d’une Cour pénale internationale parallèle, c’est encore mieux. Mais alors, que l’on chasse de nos têtes le spectre d’une crucifixion qui ne ferait jouir que Caligula.
La Vierge Marie nous tourne le dos, se plie en deux, peine à soulever ses jupes et s’infiltre dans l’esprit du temps tel un cancan du Second Empire, au même moment où le petit frère ukrainien de Coluche dit un Tchao définitif à son Pantin.
Nous sommes au bout du rouleau compresseur de la nuit.
Il n’est pas une chancellerie occidentale où la rhétorique du Kremlin n’ait pas imprégné quelque petit marquis beuviste intersubjectivement, mais hélas indistinctement compatissant à l’endroit des victimes de la Peur rouge, quelque médiocre comtesse aux pieds drus toujours prête à dégainer l’argument visiblement indigeste de Talleyrand selon lequel « tout ce qui est excessif est insignifiant », et ce chaque fois que l’on mettait des mots sur cette démocrature amie des démocratures, sur cet empire en phase de restauration comparse et complice de ses doubles, fussent-ils ses vassaux.
On s’étonne que Marine Le Pen, pourtant si sensible au chef d’accusation d’intelligence avec l’ennemi lorsqu’il cible la nébuleuse islamiste, n’ait pas sauté de manière mécanique sur l’une de ces occasions qui ne se représenteront pas de sitôt, pour se débarrasser d’une plâtrée d’opposants haut placés dont les accointances avec la tyrannie russe ne sont un secret pour personne.
Il est vrai que les meilleurs angles d’attaque peuvent servir de rampe de lancement à des réquisitoires-boomerangs.
L’assignation à obsolescence de la puissance militaire de Poutine est la clé. En nous modernisant à la vitesse de la lumière. En le mettant dans l’impossibilité de nous rattraper.
La puissance militaire de la Russie est indiscutable. Nous ne sommes pas obligés d’en assurer la promotion, mais nous ne pouvons en aucun cas la sous-estimer. La suprématie que son dirigeant paraît s’attribuer en la matière doit-elle pour autant être considérée comme un élément du faisceau d’indices tendant à démontrer son profil psychopathe ? Possible, auquel cas nous ne pouvons pas écarter l’éventualité d’une réaction totalitairement délirante de Vlad le Vitrificateur.
Cela étant, quelques indices contradictoires laissent à penser que l’Ourson russe ne désespère pas qu’un mage de conte de fées descendra de son nuage blanc et lui fera le cadeau d’une justification internationale de la furie sovietsariste dont il a écopé. J’en veux pour preuve cet interrogatoire à l’arrière-goût de plutonium de Sergueï Narychkine, chef d’un SVR (Service des renseignements extérieurs de la fédération de Russie) dont on imagine le rôle qu’il a pu tenir au sein d’un système poutinien régnant par la terreur depuis le crépuscule du dernier millénaire ; ce message, adressé à la conscience épileptique d’un dèmos slave qui n’a peut-être pas dit son dernier mot, avait lui aussi quelque chose de puéril, mais tous les criminels de masse ne disposent-ils pas du surmoi rudimentaire d’un enfant en bas âge ?
On pourrait dire aussi qu’un tyran immature détalerait à toutes jambes en découvrant que son grand numéro d’intimidation a fait flop auprès d’un roi déterminé à lui montrer non pas sa détermination, mais la réalité tangible d’une hyperpuissance exaspérée. C’est tentant et ça se tente.
ExpliCATA 1 : Les sanctions américaines et alliées ont pour objet de tarir une économie russe qui alimente l’effort de guerre et sont donc primordiales, au sens où leurs effets ne doivent pas se faire attendre.
ExpliCATA 2 : Une riposte militaire occidentale, aussi défensive qu’elle soit, conforterait l’idée martelée par le dictateur Poutine que l’OTAN est une puissance nucléaire agressive contre laquelle la Russie est en droit de protéger ses intérêts vitaux.
ExpliCATA 3 : Ni la perception qu’a de ceux qui le traquent un tueur psychopathe ni davantage les réactions que ces derniers engendrent dans son cerveau carbonisé, ne doivent dissuader les forces de l’ordre international de lancer contre lui un assaut, dès lors que ce dernier a été localisé, a fortiori grâce à la proie sur laquelle il s’acharne.
ExpliCATA 4 :
L’améthode : dépsychorigidifier l’éthique de la guerre.
La contre-méthode : défricher les champs de mine lexicaux.
L’antiméthode : localiser les métastases d’Empire.
L’anaméthode : céder à l’escalade des râpages contrôlés.
De même qu’Éric Zemmour et ses faiseurs d’aiglon condamneraient leur nation en la forçant à bomber le torse jusqu’à ce qu’explosion s’ensuive, de même aussi, Poutine a embaumé sa Grande Russie en se rivant sur un passé glorieux sans jamais préparer son pays aux vrais défis du siècle.
Le temps n’attend personne.
Il n’a a priori besoin de rien.
Une civilisation mortelle trépasse très vite après qu’elle s’est autorisée une micro-sieste sur ses acquis, aussi grandioses qu’ils soient.
Poutine n’a rien d’autre à offrir que ce que nous avons déjà hérité de ses lointains compatriotes. Merci à eux et désolé pour lui, mais la perspective d’une invasion panrusse ne nous fait pas rêver.
Hélas, le jaloux compulsif ne sait produire qu’un coup de trident qui, à la première vague, désagrégera sa sablonneuse réplique du temple de Poséidon. Sauf qu’il s’en fout comme l’autre fou du dernier an quarante. C’est là tout l’avantage des flambeurs en sursis. Lorsque l’on mise tout son avenir sur l’appropriation des richesses d’autrui, on n’a rien à perdre.
Ce n’est pas le cas de la Chine.
Si Poutine accepte l’idée que son aventurisme meurtrier pourrait se conclure par un aller simple vers l’abri antiatomique du Kremlin, je ne suis pas sûr que son nouvel ami voie d’un bon œil le fait qu’il pourrait s’être donné un mal de Xu dans l’espoir de décrocher la place la plus convoitée du podium des hyperpuissances, pour encourir, à quelques mètres de la ligne d’arrivée, une peine de mort absurde par holocauste nucléaire.
L’argument portant sur la menace d’agression de la fédération de Russie par l’OTAN est débile au sens où il exploite les idiots utiles d’une Internationale fasciste qui, de la frontière ukraino-panrusse à la frontière israélo-panarabe, saura toujours pouvoir compter sur les caciques rebelles d’États de droit encore durs à assimiler pour une partie des individus qui majoritairement ont décidé d’en observer les règles, de systèmes démonocratiques avec lesquels il arrive que les peuples hésitent à consommer intégralement leur lune de miel, de creusets transculturels caverneux où les chaînes du nationalisme n’ont jamais cessé d’entraver la marche vers la responsabilité indivise des nations envers la paix universelle, de cathédrales égotiques tentées par le rencognement d’une souveraineté élargie, partagée, limitée contre les rebuts du pouvoir et les abus de la société, une souveraineté de l’interdépendance des justes et des nations que des sujets réfractaires à la sujétion n’ont jamais réellement assumée.
il est certain qu’en déroulant le tapis… rouge au château de Versailles sous les pieds du dictateur le nommé Macron ne l’aura pas incité à la modération
Un État de droit serait bien avisé d’intégrer une Organisation internationale visant à la démilitarisation la plus effective et efficiente possible des États de non-droit. Le paradigme inverse aurait pour aboutissant pacifiste un état de collaboration de tout territoire ayant été dépossédé de ses capacités de résistance à l’envahisseur, avec le consentement d’une partie des élites politiques, intellectuelles, scientifiques, cultuelles et culturelles, acteurs économiques et sociaux d’une nation phagocytée par l’empire d’un barbare avéré.
Désirons-nous hâter la Contre-Fin de l’Histoire ou perpétuer un concert de Nations unies sous le sceau des droits de l’homme ? Évidemment, si le modèle de paix civilisationnelle que nous léguons aux amnésiés du XXIe siècle se calque sur la poignée de main à la gare de Montoire entre Hitler et Pétain, alors d’accord, abstenons-nous ne nous interposer entre Moscou et Kiev. Mais sommes-nous honnêtement tiraillés entre, d’un côté, l’envie de rejoindre au pas de l’oie un défilé de Nations unies dans la barbarie, une barbarie globalement subie mais, déjà, participative, et, de l’autre côté, la nécessité de protéger nos libertés, au premier rang desquelles celle d’interpréter l’Intertexte duquel fut et reste plausible l’union proactive, dans un état d’équilibre certes instable mais au reste durable, de tous les pays ?
La voie diplomatique est un chemin de sagesse, or nous sommes arrivés à la croisée des chemins. Au point limite où la catastrophe n’est évitable qu’à l’expresse condition que le processus qui la génère ait été désenclenché. Or ici, la démilitarisation du démocrate dénucléarisé ne calme pas les ardeurs du tyran nucléaire. Elle l’incite au contraire à persévérer dans son être, à progresser vers son propre Big Crunch, à engrosser l’esprit des masses par le biais d’un effacement des personnes réciproquement individuantes en tant qu’elles naissent au monde et y demeurent libres et égales en droits, pour peu qu’elles demeurent bien conscientes du caractère universel de ces droits et, ce faisant, donnent conscience de leur inviolabilité aux pourfendeurs qui les ébranlent, en défendant par la force des causes et, s’il le faut, sous l’effet d’un effort inédit du discernement collectif, chacun de leurs piliers.
Cessons de nous reprocher notre assistance aux pauvres nations que des ennemis mortels de la démocratie menacent d’écrasement. Celle-ci participe de l’ADN d’une alliance antitotalitaire qui, entre 1941 et 1991, a su venir à bout des pires projets de civilisation que l’être inhumain eût jamais conçu et mis à exécution au cours de son Histoire.
Soyons-en fiers.
Faisons-lui honneur.
L’OTAN possède son propre périmètre d’intervention, que déborderont les grandes démocraties occidentales, capables de se coaliser au-delà du traité transatlantique, chaque fois que nécessaire.
Il va sans dire qu’une adhésion accélérée de l’Ukraine dans l’OTAN demeure l’option privilégiée, fût-elle inorthodoxe pour un pays en guerre.
À obstructions sensationnelles, instructions innovantes.
Bonjour.
Votre allusion à une Organisation internationale m’a rappelé ce que disait Maurice Edmond Sailland dit Curnonsky, qui fut élu Prince des gastronomes, à propos de la défunte SDN : je croirai à la SDN le jour où elle disposera d’une force armée ; et même ce jour-là, je me méfierai, car les armées ont une certaine tendance à voler au secours des puissants !
Omission flagrante : l’OTAN a le projet d’englober l’Ukraine et cela vous le taisez .
Que des troupes et des missiles américains se rapprochent de 2,000 km de plus pour arriver sur les confins de la Russie
ne vous cause aucun souçi . Poutine a choisi de mettre le holà face a ce bouleversement militaire.
Bonjour. Votre commentaire n’est pas sans rappeler le livre ‘Les Facéties du sapeur Camember’ où l’intéressé, après avoir creusé un trou dans la cour de la caserne, creusait ensuite un deuxième trou pour y mettre la terre qu’il avait enlevée du premier. Car enfin, quel que soit l’endroit où se trouve la frontière il y aura toujours et sauf votre respect : un confin.
Pour rappel nord stream 2 , ce nouveau hub énergétique qui arrive en Allemagne n’a pu se faire sans l’aval du gouvernement Allemand . Je passe sur le reste qui est tout aussi approximatif . Quand on touche de l’argent du Qatar qui est une grande démocratie on se tait , Mr BHL.La russie ou la chine devaient instller des missiles à Cuba ou à la frontière Mexicaine , cela saurait pris par comme une agression imcroyable envers les USA dont vous étes qu’un agent dès plus trouble . On attend de vous un bon article sur le Yemen .
À tigre de papier mâché, tigre de papier remâché. En plaçant les intérêts de son Ranch au-dessus de la souveraineté d’un grand pays d’Europe, Uncle Sam ne ferait qu’achever la démonstration de l’impuissance croissante des États de droit face aux États voyous.
Le PIB de la Russie équivaut à celui de l’Espagne, et pour cause. Qui se ressemble s’assemble (cette assertion ne vient pas compléter, mais nuancer l’analogie qui la précède) : Poutine soutient des régimes assassins qui n’eurent de cesse que de détourner les fonds onusiens au profit d’un totalitarisme national-islamiste qui s’assiéra toujours sur la juste aspiration de l’homme à s’émanciper via une juste appréciation de la bonne mesure entre ses dimensions spirituelles et temporelles, universelles et individuelles. En amorçant une fausse autocritique des stratégies adoptées par ses prédécesseurs de l’époque soviétique, le petit père des enclaves slaves se borne à fustiger un personnel dirigeant sans pour autant s’attaquer au régime ni a fortiori au système que ces derniers n’ont pas su défendre comme ils l’auraient dû face aux attaques sournoises du Corrupteur n° 1. Avec Vlad l’Horrifiant, les Russies soviétiques n’auraient jamais sombré dans une dépression chronique dont l’Occident fut le sadique orchestrateur.
À partir de quel seuil d’efficacité les menaces de sanctions économiques nous donneraient-elles une chance d’engourdir les pulsions agressives d’un radicalisé du KGB, doté d’un cerveau dont la reconnexion synaptique a fait de sa paranoïa le garde-fou d’un mode opératoire ? L’éventualité d’un Holodomor programmé par le camp des droits de l’homme serait-il de nature à provoquer un mouvement de recul chez un tyran victimaire ? Indubitablement si celui-ci était assez illustratif pour convaincre un bourreau chevronné qu’il s’exposerait, en les traitant par le mépris, à une palette de répercussions aussi créatives que récréatives aux yeux d’un adversaire dont il avait peut-être sous-estimé le palmarès en matière de production de tueurs en série. Mais il faudrait d’abord convaincre l’empire du Milieu qu’en amortissant le choc d’un blocus antirusse, des effets secondaires aux tendances très primaires se propageraient en lui, pouvant causer des dommages irréversibles à l’industrie de l’armement que son allié de circonstance s’efforce de perfectionner tout comme aux androïdes qui en maîtrisent le maniement.
La chute de l’empire américain déclencherait non pas l’effondrement de l’univers, mais l’extinction pure et simple d’un corpus de valeurs salvatrices qui ont dominé le monde à la faveur de l’éclaircie soudaine, ardente et incendiaire, parfois intermittente, consécutive à la défaite toute relative du Troisième Reich et de l’Axe fasciste. La Bête immonde ne dort jamais que d’un œil. Il ne tient qu’à nous de la convaincre de continuer le plus longtemps possible à faire le mort.
En ressortant du dressing avec leur vieux costume de gendarme du monde, les Américains prennent l’immense responsabilité d’en rendosser le rôle et, après Lee Strasberg, on a pu voir ce qu’une forge à destins supposait d’investissement personnel, pour ne pas dire sacrificiel.
L’armement d’un allié névralgique offre l’avantage certain de bénéficier avec lui du bouclier qu’on lui fournit. Cela se vérifie avec Israël depuis la fondation de ce seul État juif de la planète dont le retour dans son foyer originel aurait, entre autres incidences heureuses, d’empêcher que la logique du jihâd récurrent ne réenclenchât en chrétienté un processus de guerre de Religion. Cela fonctionne, dans une moindre mesure, avec l’État kurde virtuel.
Il serait fort improbable qu’après avoir trouvé son chemin de Damas, un possédé dostoïevskien enfourche son missile hypersonique, fasse volte-face et fonce tout droit dans la Grande Porte de Kiev sans s’y crasher lamentablement. L’Ukraine a désormais avec elle un monde libre qui vient de se rappeler comment il s’appelait. Les casques bleus ne sont plus loin de s’extirper du Purgatoire de l’inversion des valeurs, — ils y procrastinaient, redoutant la glissade vers le feu éternel. Et l’on ne canarde pas des soldats de la paix quand on a pour unique obsession d’insérer sa légende plaquée or dans l’Histoire avec un grand H, laquelle ne coupera pas aux longues coupes de l’ennemi.
Avant de nous donner un coup de main stalinien face à l’ennemi commun Daech, le kagébiste aux dents serrées avait sapé toute tentative de bourgeonnement d’un printemps démocratique chez son vassal de tragicomédie, ce méchant marvélien entré dans la légende par la porte du tréfonds : le renommé Boucher de Damas et bien nommé Bachar le Chimique.
S’il s’était abstenu, l’insatiable Panrusse, de dépêcher en République islamique des Aryens, une délégation d’experts ès énergie atomique, en serions-nous réduits à nous féliciter de repousser de deux ans la normalisation des relations diplomatiques avec une théocratie millénariste dont nos géopoliticiens les plus courtisés nous soutenaient hier encore qu’elle était à mille lieues de vouloir disposer d’une force de dissuasion nucléaire ? et ce dans le dessein stridemment névrotique de compenser la chute d’intensité de l’impériale terreur qu’avait su dérober, puis reconditionner, l’irrésistible révolution d’Octobre quand, quelques années avant qu’on ne l’eût trahie et qu’elle ne s’embourbât dans une atroce parodie d’elle-même, celle-ci avait décapité sa propre souveraineté céleste ?
La dérussophonisation du Donbass serait une première étape en vue d’une résolution de ce conflit, qui n’aurait jamais dû cesser d’être appréhendé comme interne à l’Ukraine, par la cimentation d’une communauté nationale capable de s’entendre elle-même ainsi qu’avec elle-même. Si les Basques français, les Alsaciens français et les Bretons français n’avaient pas été contraints par un État centralisé de s’arracher à l’univers préféodal qu’on leur avait légué pour se lancer corps et âme dans un projet de civilisation supérieur, la France en serait encore à poireauter dans le narthex des idées en jachère. La guerre du Donbass est une guerre civile et, selon le droit international, les États-nations sont fondés à laver leur linge sale en famille.
« Le Docteur Folamour permanent du Conseil de sécurité s’apprêterait à ratifier l’indépendance des républiques populistes postnéosoviétiques de Donetsk et de Lougansk…
— Ça va faire une belle jambe à l’ONU.
— Comme tu dis ! mais à quoi bon posséder les jambes de Cyd Charisse ou d’Angie Dickinson pour se voir déclaré du même coup en état de mort cérébrale ? »
Et maintenant… des accords d’amitié et d’entraide entre les USA, l’Union européenne et les loyalistes ukrainiens du Donbass ? Comment ça non ?