Ce week-end, qui a vu la désignation de Valérie Pécresse comme candidate des Républicains, et le premier meeting du désormais prétendant à l’Elysée Zemmour aura été le premier jour véritable de la campagne électorale.
C’est aussi, peut-être, ce dimanche qu’Emmanuel Macron vient de perdre l’élection présidentielle. Car quelle que soit l’issue de l’élection de 2022, une grande part de sa trame s’est écrite, en quelques heures, avant-hier.
En effet, d’un côté, Valérie Pécresse est la pire adversaire possible auquel Macron pouvait être confronté. Bertrand était insincère, et paraissait déjà usé. Michel Barnier ne devait son existence qu’à un des étranges mouvements d’auto-persuasion dont la presse française est coutumière, aux calculs tarabiscotés des hiérarques de droite (le désigner lui, qui ne ferait, au mieux qu’un mandat, et qui s’il avait la bonne idée de perdre, dégagerait la route) et à cette mode récurrente de croire qu’un phénomène issu des Etats-Unis, qui n’a rien à voir, mais qui, avec beaucoup de mauvaise foi, présente une vague analogie avec la situation française, va advenir (en l’occurrence, l’élection d’un septuagénaire comme Président). Pécresse, elle, a eu suffisamment d’expérience comme ministre pour se sculpter une stature appréciable, sans avoir occupé des postes trop éminents, ou pendant trop longtemps, pour que les Français l’associent à des présidences passées et impopulaires. Quoi qu’on pense d’elle, elle apparaît comme une candidate raisonnablement authentique, compétente et de taille pour la fonction (ce qui n’est pas si courant). Elle a trouvé la seule punchline efficace de la campagne soporifique des Républicains (« Macron a cramé la caisse »). Elle a construit un programme qui est, avec plus de crédibilité, celui qu’Édouard Philippe professait pour son propre parti : « de l’ordre dans la rue et dans les comptes », diablement efficace, même si on est en droit de le juger parfaitement épouvantable comme projet de société. Bref, elle incarne la droite, et ce simple fait politique nouveau est une redoutable difficulté pour le Président de la République. De manière parlante, dimanche, après sa désignation comme candidate, la Macronie a été prise au dépourvu. Gabriel Attal, qu’on a connu plus inspiré, a bien essayé dans Le Parisien, sans trouver d’angle de critique satisfaisant (Pécresse serait à la fois l’immobilisme, et à la fois Zemmour édulcoré).
Car, simultanément ou presque, Zemmour tenait son premier meeting. Il faut voir les images de Villepinte. Elles sont dystopiques et étrangement familières. On les dirait issues de toutes les séries sur la montée de l’extrême droite. Zemmour invente, après Philip Roth, non pas le Complot contre l’Amérique, mais le complot contre la République. Dans un discours, il faut le reconnaître, assez brillant sur la forme, quoi que révoltant sur le fond, il s’en est pris au Président de la République en des termes d’une violence digne des années 1930, mais aussi aux journalistes, aux professeurs, aux juges. Il était, sur scène, machiavéliquement sarcastique (« Trouvez-moi une seule personne en France qui comprenne la pensée d’Emmanuel Macron. Il n’y en a pas. Pas même lui »). Il a déniché le seul bon angle d’attaque contre Pécresse : elle se revendique de Chirac, et donc, comme lui, elle promettra tout et ne fera rien. Il a déroulé son programme, à la fois vertigineusement vide et totalement abject. Sa vision pour la France tient en trois « i ». L’instruction, c’est-à-dire revenir à l’école d’autrefois, ce qui permet à Zemmour d’aligner les clichés sur l’éducation nationale, pour laquelle il semble à deux doigts de prescrire le retour aux encriers et aux buvards, car tout cela fonctionnait quand même mieux « avant ». L’industrie, et Zemmour multiplie là encore les poncifs économiques, pas très originaux ni déterminants, et fait applaudir de manière hallucinante dix mille nervis brutaux et gorgés de testostérone des choses aussi passionnantes que la suppression des impôts de production, ce qui donnait une scène légèrement décalée. Enfin, bien sûr, l’immigration. Sur ce terrain-là, Zemmour dit des horreurs, mais il dit surtout des horreurs parfaitement infaisables, soit que la Constitution et le droit international l’interdisent heureusement, soit que les faits, têtus, l’empêchent. Par exemple, ce régime d’expulsion instantanée des étrangers délinquants n’existe que dans ses rêves (sinon, tous les gouvernements l’auraient sans doute fait depuis longtemps). Villepinte était la quintessence du zemmourisme : un discours à la rhétorique plus sophistiquée et littéraire que celle des autres personnages politiques, mais, dans le fond, ne servant qu’à rhabiller d’une lumière un peu neuve un très vieux fascisme français. Les gros bras d’extrême droite ont tapé, dans une impunité ahurissante, des militants de SOS Racisme. Christine Boutin était sur scène. Un nouveau parti populiste allait détricoter l’Europe et renverser l’ordre bien-pensant. Tout cela sentait la naphtaline. Une naphtaline au carré, tant le discours, par un effet miroir, renvoyait à un passé sépia. À la limite, Zemmour est atteint du syndrome de Peter Pan, l’homme qui ne veut pas quitter son enfance. Tout son projet politique consiste à nous faire retourner dans son enfance à lui. Zemmour est ainsi un bizarre mélange du Dictateur de Chaplin (éructant, enivré par sa puissance, pyromane ébloui de ses propres gerbes de feu et de violence, singeant faussement le général de Gaulle) et de cet enfant nostalgique d’un monde perdu, avec la même paranoïa, la même crédule folie. Il est le produit délirant d’une vision étriquée, et au sens propre, manichéenne, hémiplégique et même borgne de la réalité – borgne comme Jean-Marie Le Pen et le Capitaine Crochet. Cet « adolescent qui se cherche éternellement », comme il le dit de Macron, c’est bien entendu, lui, Zemmour. On ne trouve toujours pertinemment les défauts des autres qu’en projetant les siens propres.
Mais, le fait politique est peut-être ailleurs. Après sa déclaration embarrassante, après les failles de sa campagne, après son interview en demi-teinte au 20 heures, Zemmour a, de son point de vue, mis les choses au clair ce dimanche. Il sera candidat, et un candidat extrêmement dangereux. Meilleur que Marine Le Pen, pour l’instant, dans cette campagne, il va phagocyter une part de l’électorat du FN. Les deux s’annulant et s’entre-dévorant, l’extrême droite est paradoxalement réduite à un étiage la privant de qualification pour le second tour. Par son talent des petites phrases exactement calibrées pour un jeu médiatique et politique qu’il connaît par cœur, Zemmour va par ailleurs déplacer la conversation présidentielle vers la droite. Tout cela arrangerait Emmanuel Macron, si, comme dans ses plans, la droite était divisée, portée par un candidat faible, contre lequel le Président de la République pourrait faire donner ses spadassins acquis à sa cause, comme Bruno Le Maire ou Édouard Philippe. Seulement, Pécresse, a priori, est la plus blindée contre ce petit jeu-là. Elle peut parer les attaques à sa droite, contre Zemmour, et porter le fer, à sa gauche, contre Macron. Surtout, la droite va rester unie. Les Républicains ne se tiennent ensemble ni par amitié ni par cohérence idéologique. Ils vont rester unis par peur – la peur de disparaître si la droite perd encore cette élection-ci, et l’envie, corrélative, de gagner. La droite, contrairement à 2017, est incarnée par une génération en sursis, qui n’a pas véritablement eu les premiers rôles jusqu’alors, et qui a soif de pouvoir. Et la droite, contrairement par exemple aux écologistes qui sortent fragmentés de leur primaire interne, ne préférera jamais la pureté doctrinale à la défaite électorale.
Peut-être qu’Emmanuel Macron sera réélu. Mais, en quelques heures, ce dimanche, cette estimation, jusque-là universellement acquise, vient d’être ébranlée. Le Président a déjà remporté une campagne bien plus difficile à mener, il y a cinq ans. Mais il ne pourra, sans doute, pas procéder selon la méthode qu’il avait déjà mise en place pour assurer sa réélection, subreptice et en surplomb. C’est le retour – par bien des aspects, brutal – de ce parfum entêtant qui semblait avoir déjà disparu, à peine la campagne commencée, celui, électrique, de la politique.
Flavius Josèphe et Shimon bar Kokhba se renvoient la responsabilité de l’effondrement d’un royaume de mémoire et d’histoire millénaires. Mais où en serait le peuple juif si, comme le célèbre historiographe de Vespasien le préconisait, ses membres avaient opté unanimement pour la reddition salutaire qu’on leur promettait, puis, voguant dans le même sens jusqu’à la promulgation du christianisme en tant que religion exclusive de l’Empire, en étaient arrivés à envisager une conversion de masse comme le feraient bientôt la quasi-totalité de leurs voisins polythéistes, bien qu’évidemment, il eût été difficile de demander aux adorateurs de IHVH de brûler des idoles qu’ils n’adoraient plus depuis déjà vingt siècles ? D’un autre côté, que resterait-il des Juifs, j’allais dire dans quel état les aurions-nous retrouvés en 135 de l’ère commune si, plutôt que de suivre le commandement prémarranique de Iossef ben Matityah haKohen, alias Flavius Iosephus, fils d’un prêtre du temple de Ieroushalaîm, — certains diront : doublement traître ; d’autres mettront en exergue l’esprit averti d’un commandant militaire de Galilée issu du premier ordre d’Israël, — si, en refusant de se rendre avec lui, disais-je, la totalité des Judéens de l’époque s’était ralliée à la cause perdue des Zélotes et avait préféré le suicide collectif à l’hérésie que pouvait représenter l’intrusion de la statue de Caligula dans l’enceinte du Beit ha-Mikdach ?
Les Juifs savent ce qu’ils veulent en termes d’être. Le problème est que leur conception déborde par essence l’ontologie individuelle et qu’elle peut les conduire à distribuer, consciemment ou non, des brevets de judéité à chacun de leurs compatriotes transcendantaux, coreligionnaires ou pas, ce dernier point étant difficile à faire entendre aux plus religieux d’entre eux, je n’ai pas dit aux plus sages ni a fortiori aux plus saints. Qu’Éric Z. considère qu’un Juif doit changer de peau pour opérer sa mue citoyenne sous les cieux cryptochrétiens d’une France qu’il identifie à son Ancien Régime et dont il veille à ce que la République ne l’empêche pas de persévérer dans son être, est une attitude que l’on pourrait rattacher à celle d’un Flavius Iosephus ou d’un Sulayman ibn Yahyà ibn Yabirul, mieux connu sous le nom de Salomon ibn Gabirol (Shelomo pour ceux qui auraient une préférence pour la version défrancisée du prénom du troisième roi des Benéi Israël). En réponse à un descendant d’indigènes ayant obtenu la nationalité française en 1870, fils de rapatriés d’une Algérie judéo-berbère colonisée successivement par les Phéniciens, les Romains, les Arabes, les Ottomans et enfin les Français, la France de Macron menace-t-elle toujours de suicide Solal et Ariane Deume, amants persécutés d’une société machiste et antisémite poussant ses victimes aux babouineries lubriques de leur sanctification intersectionnelle et contrariée ? Pas à notre connaissance. L’impératif laïque devrait donc s’empêcher de nettoyer jusqu’au visage artistement grimé sous lequel il eût été bon que l’âme ancestrale de Solal pût séduire cette Belle Hélène hexagonale avec laquelle l’Être qu’il n’avait jamais cessé de contenir entretenait une liaison trimillénaire.
Le Président persiste et signe. Toutes les paroles ne se valent pas. L’opinion d’un citoyen lambda sur la pandémie ne saurait bénéficier du même crédit que celle d’un médecin qui, lorsqu’il soumet des solutions de sortie de crise, peut s’appuyer sur quinze années d’études et parfois plusieurs décennies de recherche et de pratique de sa science. Et puis, quelques minutes plus loin… les caissières et caissiers, les auxiliaires de vie. Nous ne pourrons plus faire sans cette France-là. Sans ces femmes et ces hommes, ce qui nous est le plus cher peut, en quelques semaines, basculer dans une société de la négligence où se saborde jusqu’à la faculté de discerner entre des relations civilisationnelles fondées sur la justice ou sur le crime.
Faut-il considérer qu’en réaffirmant sa croyance dans une société hiérarchisée sur la base du mérite individuel, le président Macron a dévalorisé sa prise de conscience relative à la dimension fondamentale et hautement estimable du bas de l’échelle sociale ? Dans la mesure où ces présupposés ne se traduisent dans la geste sociale qu’en tant qu’ils s’imposent l’un à l’autre pour avoir su s’éclairer l’un l’autre, je me garderais bien de bâcler une sentence contre celui qui les énonce. D’autant que ce dernier a fort à faire maintenant qu’il s’est lui-même investi de la mission de reconditionner la France d’en haut en sorte qu’elle intègre l’idée de l’incommensurable dette qu’elle continue de contracter à l’égard de la cheville ouvrière d’un peuple dont nulle composante n’a jamais réussi à préempter le titre ; aussi notre commun État aura-t-il fait une bonne partie du chemin qu’une société doit accomplir pour que les ouvriers et employés de ses entreprises consentent à optimiser un contrat social qui supposerait que les talents de chacun fussent exploités à bon escient.
Pardon si je ne résiste pas à souligner cette petite contradiction entre la demande légitime des sachants à faire l’objet d’une plus grande considération de la part de leurs concitoyens ignares que, ce faisant, l’on pousse à s’insurger contre le fait qu’une parole scientifique — nous n’avons jamais prétendu être en capacité d’en estimer de manière exhaustive ni la valeur ni la validité — soit démonétisée non seulement par la vulgarisation d’une controverse ayant repris les codes de la téléréalité, mais aussi sous l’égide d’un flasque consensus dont nous ne comptons plus les révolutionnaires de l’histoire des sciences qui en ont fait les frais. Comme vous y allez ! Quoi ? On nous accuse de patauger dans la vase conspirationniste ? À votre avis… Très bien, si vous souhaitez nous entendre dire que l’éventualité d’un chavirage folamoureux n’est jamais à écarter, nous nous accordons volontiers cet instant de lucidité, mais de votre côté, pouvez-vous nous affirmer que vous n’auriez pas été de ceux qui opposèrent à Einstein un mépris unanime dont l’histoire leur démontrerait qu’ils auraient mieux fait d’avaler leur langue plutôt que de la lui tirer ?
Pour aller dans notre sens, le côté gauche de l’échiquier politique est celui que l’intellectualisation outrée du débat aura le plus sévèrement meurtri, et pour cause. Un entrisme qui oublierait son propre principe sectionnerait par là même le nerf de sa guerre intestine. C’est cela exactement qui arrive à la gauche depuis l’après-Jospin. Tandis qu’un lambertisme ayant du mal à assumer son inéluctable conversion à l’économie de marché en viendrait à désigner à la vindicte populiste les tenants dudit totalitarisme libéral, inculpant l’Invincible Armure, — à qui la faute ? — au cours d’un procès symbolique incitant toutes les meutes à l’émeute.
Le trotskisme et ses dérivés pourraient encore avoir un rôle à jouer, mais il faudrait pour cela qu’ils subliment leur Œdipe sous des cieux postrévolutionnaires. Le trône de la gauche réformiste, quant à lui, ne doit pas vaciller sous peine d’entraîner dans sa chute la horde de brigands qui en convoite l’absolutisme savamment fragmenté. La gauche a envoyé valser sa compatibilité avec la compromission, cet art du compromis consubstantiel à la social-démocratie. Confrontée au visage cajoleur d’un mutant dépourvu de sentiment de culpabilité envers sa propre pensée antitotalitaire, chose que le marxisme-léninisme, a fortiori refoulé, ne digérera jamais, elle parvenait de moins en moins à justifier son adhésion à un axe programmatique imposé par les fossoyeurs de sa mythique révolution trahie. La gauche nous inflige en effet un pathétique spectacle. Elle dit vouloir se ressaisir, qu’elle apprenne donc à contrôler son bolide suicidaire et n’attende pas d’avoir atteint le point de non-retour avant d’exécuter le tête-à-queue dont dépend son salut.
Choses mal vues. Éric le Reconquérant, ce serait Charles Martel bis, et partant un raciste doté de l’arme nucléaire. Découpons l’assertion et arrêtons-nous quelques instants sur une référence historique dont la myxomatose en dit long sur le rapport de l’Occident à son propre passé. Ainsi donc, il n’y aurait d’héroïsme au fait de se dresser contre un envahisseur qu’à partir du moment où l’ennemi se serait perché au-dessus de soi sur l’échelle gobinienne des races. Intéressant. Bouter les Anglais hors de France : bien. Repousser les Arabes à Poitiers : pas bien. Le parti Reconquête cherche à établir un parallèle entre la situation des chrétiens qui, sept siècles durant, alternèrent sous l’égide oppressive ou tolérante de plusieurs prétendants à la succession mahométique et celle d’une Europe qu’il voit vaciller sur son socle chrétien au XXIe siècle. Présenterait-elle une macropsie particulièrement délétère à l’échelle d’une nation, sa perception de la géopolitique européenne n’en révélerait pas moins le surmoi collectif des meilleurs disciples de nos pires maîtres. D’après eux, la Reconquista aurait entaché l’Histoire universelle en tant qu’elle s’y serait soldée par l’expulsion des juifs et musulmans d’Espagne. Fascinant. Les chrétiens, juifs et musulmans éclairés avaient été contraints, pour échapper à un destin personnel aussi funeste qu’exemplaire, de fuir al-Andalus défiguré, ou plutôt reconfiguré par des Almohades — les salafistes de l’époque, et non moins djihadistes, cela va sans dire — qui prônaient une sorte d’épuration, sinon ethnique, forcément cultuelle, requérant par là même une purge des élites. Ployant sous ce joug féroce, les Juifs d’Espagne se rallièrent aux chrétiens d’ascendance wisigothe, ibère et celtibère, nostalgiques tout comme eux d’une ère bénie dont leurs parents leur contaient les exploits en termes de rayonnement planétaire… savoir d’émulation et de prospérité religieuse et politique, scientifique et philosophique. Évitons de confondre cette légitime séquence de reconquête avec un naufrage inquisitorial qui, deux siècles plus tard, conduirait d’autres catholiques à percevoir la descendance des mêmes Juifs sans lesquels ils ne seraient probablement jamais parvenus à restaurer leur souveraineté, telle l’entité perfide ainsi décrite par les Pères de l’Église, ce peuple désélu — comble de la déchéance ! — dissimulant la vraie nature des liens plus que suspects qu’il conservait avec l’ancien Orient dominateur. À leur décharge, il est incontestable que les Juifs, grands navigateurs devant l’Éternel, n’avaient jamais coupé les ponts avec leurs coreligionnaires en exil sur d’autres terres d’islam, de chrétienté, voire de confucianité, ce dont nul ne semblait s’être plaint en période de paix. Hélas, la paix n’a qu’un temps. Si sous couvert de reconquête de quelque territoire indéniablement perdu, l’embarcation Z est agitée par des vents autodestructeurs assez habiles pour s’ingénier à nous remettre une couche d’Inquisition, il est toutefois de notre responsabilité de ne pas nous égarer dans la forêt des notions et des actes qui les ont engendrées ou qu’elles réactiveront. La présence de sujets ou citoyens de confession musulmane au sein de la communauté européenne ne témoigne pas nécessairement d’un phénomène de remplacement d’une civilisation aux racines chrétiennes par une autre civilisation qui, si on la laissait atteindre ses objectifs, incriminerait l’Europe pour ses plongeons répétés aux sources saintes et païennes de ses fleuves entremêlés. Ce faisant, la conquête par le ventre des femmes n’en est pas moins partie intégrante du corpus géostratégique de la piraterie islamiste d’État. En considération de cela, et uniquement de cela, il n’y a rien d’optionnel à ce que nous affrontions un envahisseur islamiste ou contrions le détournement du droit international que ce dernier parvient sans mal à opérer dans notre dos. Nous nous y attacherons avec autant d’énergie et de lucidité qu’en avaient su puiser au tréfonds d’eux-mêmes, face aux menaces de disparition qui ne cesseront jamais de planer sur les peuples antiques et modernes, un Winston Churchill, ou un roi David qui, entre nous soit dit, n’attendrait pas de croiser Jupiter ni son double terrestre lorsqu’il s’agirait pour lui de se faire pousser un bras droit en vue de compenser la divine inclination à la miséricorde qui s’était répandue dans son corps éternel via le sérum séfirotique.