…COPI (Raúl Damonte Botana) est né le 20-XI-1939 à Buenos Aires
et s’est occulté des suites du Sida
le 14 Sable de l’an 114 de l’Ère ‘Pataphysique ; 
ce jour-là à l’improviste Albert Delpy et moi
avons dû être les seuls à suivre
le convoi funéraire depuis la morgue de Paris… ; 
il était dramaturge romancier…
[le Conseil de Paris
a mis une plaque commémorative en sa mémoire
rue Cauchois dans le 18e arrondissement] ; 
en 1963, il arrive à Paris et vivra du dessin
il collaborera à Bizarre, Linus, Hara-Kiri, Charlie Hebdo
& surtout à le Nouvel Observateur ; 
il sera le compagnon de Guy Hocquenghem  –1946/1988 – ; 
il atteint la notoriété avec la Dame assise
figée sur sa chaise elle monologue ou dialogue avec un volatile
plein d’évidences car tout ce qui peut choquer ses certitudes elle les rejette.

Un dessin de Copi, sa fameuse femme assise.
Le personnage de la dame assise, la BD de Copi.

Pour la Dame assisse 

Étrangement parée pour le bal de ta chaise
Tu désires voler sur les rochers du sort
Alors que les blâmeurs sont devenus censeurs
Nouveaux avertis des lettrés de la haine

Au centre des certitudes sans baisers, ni caresses
Des affectés mielleux feignant la différence
Se disputent fleuris pour asservir la Dame
Qu’elle imprègne son savoir versé par l’innocence ?

Toute Dame est-elle folle ?, la folie qu’une Dame ?
Quand sa tête repose sur le dessin du jour.
Les Décideurs entre eux, très fiers, se congratulent
Bercés par le roulis des certitudes molles.

Toute damassée d’acquis sans issues ni secours
Tu nous tiens par ta chaise et surtout par l’étrange.
Phantasmes et fantômes sont venus d’ici-bas.
Ta cervelle te regarde et ne te connaît plus.

Tu galopes, inconsciente, en chevauchant moderne
Ou tes disciples creux, sans école buissonnière.
Héritiers du carcan, purgés de tout amour
Leurs têtes vont sombrant dans la norme grégaire.

Murée dans la chaise de ton retranchement
Tu distilles l’ennui, goutte à goutte, du temps
Craignant de naufrager sur ton sommet flottant
Cernée par des rancœurs funestement exactes

Planant sur un déluge à peine universel,
Au cœur de ton chagrin tu triomphes, ignorant
Le déploiement d’étoiles dans ton sillage noir :
La dame, la maudite ? turpide apocalypse ?

F. Arrabal XXI

Affiche de la pièce « Le labyrinthe » de Fernando Arrabal dans une mise en scène de Jerôme Savary avec le Grand Théâtre Paniqu

Souvenir de la photo en Une

Copi et moi – 57 kg chacun –
nous avons occupé seuls le Théâtre de la Cité Universitaire ; 
auparavant en janvier 1967 au Théâtre Daniel Sorano
Copi avait commencé sa vie théâtrale, d’acteur, 
dans le fabuleux ‘Labyrinthe’ (ma pièce) 
mise en scène de Jérôme Savary – 1942/2013 – ; 
en 1978 Dalí – 1904/1989 – admiratif de l’affiche
qu’il avait faite pour la pièce de Roland Topor – 1938/1997 –
l’illustre par son mysticisme corpusculaire ;
sur la photo, Copi allongé près de moi
…en 1968 les pavés ne changèrent pas non plus d’idée.

Fernando Arrabal devant le Théâtre de la Cité internationale, à Paris.
Fernando Arrabal devant le Théâtre de la Cité internationale, à Paris.
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