…tandis qu’il polissait les verres et frottait les lentilles microscopiques ou colossales qui arrivaient de Ciudad Rodrigo dans des tonneaux et que la gendarmerie ‘koninklijk’ hollandaise le contemplait avec bienveillance, Spinoza pensait au ‘Deo’ de son ‘Ethica’ (‘Ordine geometrico demonstrata’).

SPINOZA

Comme en un élan vers la fable
il naquit trois cents ans avant moi :
à l’école des surdoués
il prenait déjà sa première leçon
tandis que Rembrandt
découvrait celle de l’anatomie.

 

Se souvenant
de la jambe brisée de Bellérophon,
il préférait rêver d’amitié
aux amours obliques
de fantaisies et de chimères.

 

Ouvrier et philosophe
polisseur de verres et d’univers
pour concilier la science et l’Omniscience
il surfait, tuberculeux,
sur la crête de la rigueur
au bord des mathématiques
ses exactitudes et ses archanges.

 

Comme il désirait,
à califourchon sur son Deo et la Nature,
réconcilier la précision et la grâce,
l’instant et l’éternité !

 

Muré dans le cachot de l’interdit,
de cinq coudées d’incompréhension,
il distillait sa connaissance
goutte à goutte
sans peur de faire naufrage.
Dans son cerveau flottait la joie.
Ses nuits se tissaient dans son réduit
en un déploiement de théorèmes et aphorismes.

 

Ses détracteurs répétaient :
« il fait tout ce qui est défendu
avec l’orgueil des blasphémateurs »
lui qui aimait Deo dans sa nature
et ses clones.

 

Mûrs pour la frustration
ils prièrent pour le voir rôtir
en enfer dans tous les siècles des siècles.

 

Cachito de cielo
sa charité flottait, disponible.
Il aurait aimé jeter aux flammes
toutes les crédulités :
la volonté n’est pas une cause libre
mais si nécessaire
même quand elle survit
prisonnière des muses.

 

Il erre dans son monde
laqué de neige
comme cause de lui-même :
son existence précède sa nature.

 

Convertido
vers l’intimité de son savoir
il ne prit pas de raccourcis vers l’éternité
pour ne pas tomber dans les impasses du temps.

 

Explorateur
jamais perdu dans des marécages,
funambule, entre la mesure et l’infini
il atteignit l’innocence de l’origine. 
Son désir s’adapta aux entraves,
avec quelle fougue !

 

Il sentait tant de venin
dans les miracles et ses charlatanismes
qu’il mordait la ripaille des superstitions
jusqu’à cracher du sang. 
Comme Newton et Kant
il ne déchargea jamais ni perle de sueur
ni goutte de sperme.

 

Dans tous les siècles des siècles
il connaît, aujourd’hui
la gloire et ses oscars
dans l’arrabal de son firmament.

 

Il vola
à cheval sur la pureté
fuyant l’alcôve, ses mensonges
et ses galaxies.

 

Lui il ne clabauda jamais
sous la cloche des médisances. 
quand les rancunes sont
fatalement inexactes.

 

I-I-XXI apparente


Une toile de Fernando Arrabal en hommage à Spinoza.
« Espinosa » huile sur toile de F. Arrabal ; 117 x 75 cm.

En español

…mientras pulía las lentes y frotaba los espejuelos microscópicos o colosales que llegaban en barricas de CiudadRodrigo y la gendarmería ‘koninklijk’ holandesa le contemplaba conbenevolencia Espinosa pensaba en el ‘Deo’ de su ‘Ethica’ (‘Ordine geometrico demonstrata’)

SPINOZA

Como en un impulso hacia la fábula
nació trescientos años antes que yo
en la escuela para superdotados
cuando tomó su primera lección
mientras Rembrandt descubría la anatomía.

 

Recordando
la pierna rota de Belerofonte
prefería soñar con la amistad
a amores oblicuos de fantasías y quimeras.

 

Trabajador y filósofo
pulidor de espejuelos y universos
reconcilió ciencia y omnisciencia
tuberculoso resbalaba
en la cresta de la austeridad
cerca del rigor de las matemáticas
sus exactitudes y sus arcángeles.

 

Como deseaba
a horcajadas su Deo y la Naturaleza
reconcilió precisión y gracia,
¡lo instantáneo y lo eterno!

 

Amurallado en el calabozo de lo prohibido
bajo cinco codos de incomprensión
destilaba sus conocimientos
gota a gota
sin miedo a naufragar.

 

En su cerebro flotaba la alegría.
sus noches se tejían en su cubículo
en un despliegue de teoremas y aforismos.

 

Sus detractores repetían :
« hace todo lo que está prohibido
con el orgullo de los blasfemos »
el que amaba a Deo
en su naturaleza y sus clones.

 

Maduro para la frustración
rezaron para verlo
en el infierno
abrasado
por los siglos de los siglos.

 

Cachito de cielo
su caridad flotó, disponible
le hubiera gustado quemar en las llamas
todas las credulidades.

 

La voluntad no es una causa libre
pero tan necesaria
incluso cuando pervive
encerrada por las musas.

 

Vaga por su mundo
como lacado por la nieve
como causa de sí mismo
cuando su existencia
precede a su naturaleza.

 

Convertido
hacia la intimidad de su saber
no tomó atajos hacia lo eterno
para no caer en callejones sin salida.

 

Explorador nunca perdido en pantanos,
equilibrista, entre la medida y el infinito,
logró la inocencia del origen ;
su deseo se adaptó a las dificultades
con ¡que ardor!

 

Olían tanto a veneno
los milagros y la charlatanería
que mordió la fiesta de las supersticiones
hasta escupir sangre.

 

Como Newton y Kant
nunca dejó escapar una perla de sudor
ni una gota de semen.

 

A lo largo de los siglos
el conoció la gloria y sus oscares
en el arrabal de su firmamento.

 

Voló
cabalgando sobre la pureza
huyendo de la alcoba sus mentiras
y sus galaxias.

 

El nunca bromeó
bajo la campana de los chismes. 
cuando los rencores son
fatalmente inexactos.

 

I-I-XXI aparente

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Un commentaire

  1. L’élite germanopratine recourrait à des arguments fallacieux pour justifier l’injustifiable comme, par exemple, lorsqu’elle considère que Roman Polanski a amplement mérité la peine d’emprisonnement dont elle s’obstine toutefois, de façon scandaleuse, à rappeler que le monstre sacré la purgea, ce qui l’amène à s’inquiéter qu’une fureur irrationaliste puisse aller jusqu’à fasciser Freud pour mieux se débarrasser des avancées considérables que les États de droit ayant survécu au totalitarisme doivent à la psychanalyse en termes de connaissance de soi, fureur crachant telle une lave retombant en pluie de cendres, postillonnant, bavant sur le principe de rédemption qu’elle foule au pied quand ce dernier pourrait odieusement profiter à un Gilles de Rais de petit calibre dont on a trop longtemps attendu la décapitation pour consentir à y renoncer à la faveur d’une perception des réalités qui nous hisserait à la hauteur des impensés d’hier et d’autrefois, si elle ne cédait pas à la volonté de pendre haut et court les premiers pour mieux couronner les seconds.