Machiavel en eut rêvé. Nos gouvernants modernes l’ont inventé.

Appliqué dans l’heure sans coup férir, le modèle parfait d’enfermement à demeure des peuples est là. A disposition, clés en main, des Princes et tyrans de demain. 

Mieux encore, les futurs Commode auront à leur disposition non pas un modèle mais quatre. Les maîtres du Souverain pourront choisir et – retour sur expérience aidant – affiner  1) le modèle chinois de confinement total d’une population-cible, prisonnière en ses murs, 2) le modèle coréen où les contaminés, restés «libres» de leurs mouvements, sont traçables électroniquement sur smartphone par vous et moi, tels les lépreux de jadis et leur crécelle d’infamie, 3) le modèle français de confinement avec dérogation alimentaire et pharmaceutique, et enfin, 4) clin d’œil de l’Histoire malin et, bien entendu, tragique au pays de Machiavel, modèle italien avec applaudissements quotidiens aux balcons en guise de réconfort collectif face aux trous d’un État en plein rattrapage.

Ne le saurait-on pas, les écarterait-on d’un revers de la main, d’autres voies étaient possibles face au fléau. A commencer par la voie hollandaise, où l’auto-immunisation de tous par la libre diffusion du virus finirait par le stopper, certes au prix fort, mais pas forcément supérieur in fine à l’hécatombe italienne en cours, et où les libertés individuelles et collectives ne sont en rien mises sous le boisseau. Mais non, aucun débat nulle part, aucun choix décidé démocratiquement. Le Parlement ? Fi donc ! «L’urgence» vous dis-je, l’urgence ! Et, argument-massue s’il en était besoin : l’incivisme, complaisamment réputé de certains peuples, rétifs, paraît-il, à toute discipline collective, suivez mon regard. Tout le monde, vous dira-t-on, ne peut pas être batave ni Descartes au pays de Hollande. En attendant que vous deveniez un peuple responsable, désolé, chers compatriotes, pas de masques ni de tests pour déterminer si vous êtes contaminé(e). Et donc, vous voici consignés à domicile ! CQFD.

Cela s’appelle le Grand Renfermement.

Les conquérants et apprentis tyrans avaient jusque hier quelques bons vieux instruments polis par le temps pour se débarrasser des peuples ou des minorités en trop. La guerre de masse classique, de Troie à Hiroshima, la guerre aux civils façon Timor ou bengalaise, la guerre aux «anciens peuples», façon Khmers rouges, l’éradication ethnique mano à mano façon Rwanda ou serbe à Srebrenica, les camps de concentration et d’extermination nazis pour les résistants, les Juifs et les Tziganes, le Goulag russe pour les opposants réels ou inventés, l’Holodomor ukrainien pour venir à bout de la paysannerie ukrainienne par la faim, le Laodang chinois pour rééduquer les élites urbaines aux mains trop blanches par la corvée de chiotte dans les rizières à la campagne, etc., etc.

Alors il ne s’agit pas, naturellement, de comparer l’incomparable. Mais tout cela, demain, pourrait être dépassé, mis peu ou prou au rancart, au profit de cette forme soft, indolore, à bas coût répressif, de l’enfermement de tous chez tous. Fini le camp ou alors au bout de la chaîne, une fois le gibier bouclé at home, et le tri fait. Une rafle gigantesque, demain, serait possible, qui ferait pâlir de jalousie tous les généraux argentins, chiliens, brésiliens et autres qui en étaient encore à la pure enfance de l’Art. 

Une «utopie» par trop retorse ou diabolique, dira-t-on ? Peut-être. Voilà, toujours est-il, un outil pratique, un dispositif, aujourd’hui clinique et en voie de rodage, demain potentiellement politique, voire potentiellement militaire, aux mains possibles des ennemis de la liberté des individus comme des peuples. 

Dans leur empressement désespéré à endiguer un Mal inédit et faute de moyens adéquats, nos gouvernants ont peut-être joué aux apprentis-sorciers.

Un commentaire

  1. Vous devriez surtout vous en prendre à l’impéritie coupable du gouvernement Macron Buzyn.

    Par son impréparation, son manque de matériel de tests, son manque de masques, sa légèreté, ce gouvernement s’est trouvé acculé au confinement général faute d’avoir pu faire – comme a su le faire la Corée du Sud – les diagnostics des personnes infectées, et d’avoir pu les traiter efficacement avec les moyens existants (chloroquine).

    Non seulement cette incompétence a donné créance au sentiment que ce gouvernement travaille pour big Pharma en refusant de soigner les gens dans l’attente de lucratifs traitements avec de nouvelles molécules et/ou vaccins, qu’attend l’industrie dans quelques temps. (Une opinion tres répandue et probablement majoritaire aujourd’hui). Mais surtout, si c’était commode d’instaurer un couvre-feu permettant de mâter la fronde des gilets jaunes, qui gronde encore, çe faisant le gouvernement Macron a pris le risque de précipiter l’économie dans une récession profonde comparable à celle qui a permis au NSDAP de passer de 2.6% et 12 députés en 1928, à 18.3% et 107 députés le 14 septembre 1930, puis 37.4% et 230 députés le 31 juillet 1932, et enfin 43.9% et 288 députés le 5 mars 1933.

    Je suis rarement d’accord avec Bernard-Henri Lévy, mais là pour une fois il a eu raison, quand il a dit qu’il aurait fallu appliquer le traitement connu qui a fait ses preuves: celui à la chloroquine préconisé par le prof Raoult.

    Malheureusement, aujourd’hui il est déjà probablement trop tard.

    Je vis en Suisse. Le ministre de l’économie et des finances suisse Mr Parmelin (qui appartient au parti UDC dit « populiste », mais d’un populisme modéré) a annoncé des aides financières jamais vues dans l’histoire Suisse pour permettre saux entreprises suisses de survivre à cette crise. La Suisse, pays aux finances très saines, peut se permettre ce train de mesures et ensuite rétablir l’équilibre de ses comptes en quelques années. La France ne le peut pas. Mr Parmelin a indiqué que l’ampleur et la gravité de la crise économique due au corona virus est au moins cinq fois plus importante que celle de 2008. Cela nous permet de pronostiquer le raz de marée populiste en France, qui ne passera peut-être pas par Marine Le Pen, mais balayera tout et hissera au pouvoir des leaders probablement pas modérés comme Mr Parmelin.

    Le plus grave n’est pas tant le recours à un style autoritaire de la part du péte-sec Macron. Le plus grave c’est son impéritie et la gestion de crise calamiteuse de Mme Buzyn, qui ont acculé le gouvernement à ces mesures désespérées de confinement qui vont plonger le pays dans la dépression économique, avec les conséquences politiques que cela comporte.

    Il est beau le résultat de l’impéritie Macron Buzyn ! et de leur manière de se cramponner aux arguments des laboratoires pharmaceutiques pour refuser la méthode du prof Raoult, c’est à dire la méthode coréenne, qui aurait permis de maîtriser l’épidémie. Pour donner un ordre de grandeur: la Corée du Sud est un pays d’un peu plus de 50 millions d’habitants, c’est à dire une population comparable à celle de la France. Il eût été possible de réussir en France comme en Corée.