Epluribus unum… 102 origines diverses…
La première nation multiethnique qui, autrement dit, fonctionne vraiment.
La première république «rousseauiste» où l’on ait dit, un beau matin : «faisons un Contrat» – et le Contrat fut !
Pays refuge.
Pays promesse.
Pays en trop pour peuple en trop.
Le monde redeviendrait-il inhabitable pour d’autres Mme Knoll qu’il resterait lui, ce petit pays si précieux.
La démocratie est difficile ? Lente ? Elle prend du temps ?
En Israël, une nuit, le 14 mai 1948, suffit.
Il faut, pour faire une démocratie, une culture démocratique ? Les pionniers russes, ou centre-européens, ou allemands, ou arabes, d’Israël n’en avaient pas. Et pourtant…
Miracle israélien.
Prodige d’un lien social noué de rien.
Merveille d’une langue morte, réinventée et ravivée.
Aucune démocratie, dit-on encore, ne résiste à l’état d’exception de la guerre. Sauf Israël.
Le terrorisme, en Israël, n’est pas là depuis 7 jours (comme dans les Etats-Unis du Patriot Act), ou 7 ans (comme dans la France de 1961), mais 70 ans – et ses institutions tiennent.
70 ans, oui, qu’Israël vit, comme dit le verset, «sur son épée» – et l’esprit de liberté n’a pas cessé d’y souffler.
70 années de vie sans avoir connu une journée de paix – et nul, ni juif ni arabe, n’y changerait de pays.
Athènes, pas Sparte.
Irrévérence de la presse, implacable avec les dirigeants.
Intransigeance de la justice qui, quand un Premier ministre faute, met le Premier ministre en prison.
Un écrivain rebelle, David Grossman, fierté du pays.
Un autre : Amos Oz.
Un autre : Avraham B. Yehoshua.
Y a-t-il un endroit au monde où le fameux «droit de critiquer Israël» soit mieux exercé qu’en Israël ?
Existe-t-il une ONG plus acharnée à dénoncer l’«usage disproportionné de la force» que Breaking the Silence ?
Une démocratie où une minorité hostile au principe du pays – «le sionisme» – jouisse de tous ses droits citoyens ?
Un pays tolérant, en temps de guerre, de voir des villes comme Kufr Manda se solidariser avec l’ennemi ?
L’arabe, deuxième langue officielle du pays.
Un nombre de députés arabes inimaginable en France.
Un juge, arabe encore, qui siège à la Cour suprême.
Et, à la Cour suprême, une femme, Esther Hayut, élue, pour la troisième fois, présidente.
Le «mur», en Cisjordanie, empiète sur le village palestinien
de Beit Jala ? La Cour ordonne de déplacer le mur.
Il abîme, à Bil’in, des oliviers ? On replante les oliviers.
Une bavure militaire ? Jugée.
Un ordre inapproprié ? Refusé.
Une opération non conforme à la «pureté des armes» ?
Possible – cela s’est vu – de saisir un tribunal.
Et les centres de soins où, en temps de guerre, on traite les blessés du camp adverse.
Et les dispensaires du Golan qui sont les seuls où, dans le secteur, trouvent asile les victimes syriennes de Bachar.
Et, pour les Syriens toujours, les hôpitaux fraternels de Safed, Kiryat Shmona et Nahariya.
Et ce village de Jubata al-Khashab, dans la province de Quneitra, reconstruit sur fonds privés et publics israéliens.
Et les opérations humanitaires de Tsahal.
Y a-t-il une armée qui, relativement à la population, mène des opérations humanitaires si nombreuses ?
Au Mexique, après le tremblement de terre de 2017…
Au Népal, ou en Haïti, ou en Turquie, après les tremblements
de terre de 2015, 2010, 1999…
En Méditerranée, en 2003, quand l’Unité 669 vole à la rescousse de dix marins turcs pris dans un typhon…
En Sierra Leone, où il est le premier à venir au secours de milliers de paysans emportés dans un torrent de boue…
Et toutes ces ONG qui creusent des puits en Afrique ou envoient des pompiers à Porto Rico.
La science israélienne.
Les bons robots de l’hôpital Hadassah.
Les recherches les plus avancées sur alzheimer, parkinson, la thérapie cellulaire ou la chirurgie du cerveau.
Sagesse et étude.
Savoirs profanes et talmudiques.
La beauté de Tel-Aviv et la pierre blanche de Jérusalem.
Et Haïfa, la cosmopolite.
Et Jaffa, avec ses fortins de pierre ocre blasonnée.
Et les paysages de cailloux du Néguev où l’on sent l’empreinte laissée par d’autres yeux, des siècles avant vous.
Et ces mégalithes, comme ravinés par le doigt de Dieu.
Et ces déserts en altitude.
Et ces mers plus basses que la mer.
Et le kibboutz, près de Tibériade, où Sartre comprit le sens du verset : «ta descendance sera comme le sable de la mer».
Car, de fait, terre ou sable ?
Autre Babel ou royaume de type nouveau ?
Granit des murs ou délicate ombrelle des commentaires ?
Etat banal, vraiment – ou retour à Jacob, que l’on a surnommé Israël parce qu’il a lutté avec l’ange ?
Ce n’est pas la nature qui, en Israël, est généreuse avec les hommes mais les hommes qui le sont avec la nature.
Israël est l’une des épreuves les plus risquées, mais aussi les plus belles, que le peuple juif aura eu à traverser.
Subira-t-il, pour s’y être engagé, le blâme de Samuel au peuple qui s’asservissait à Saül ou restera-t-il élève de Moïse ?
Virera-t-il de pays passionnant à pays admirable ou sublime ?
Et que nous dit-il de l’Humain et de son secret ?
Bon anniversaire, Israël
70 raisons de célébrer, et aimer, Israël
par Bernard-Henri Lévy
30 avril 2018
À l'occasion de l'anniversaire d'Israël, Bernard-Henri Lévy revient sur le miracle de l'Etat hébreu.
Le 1er état religieux juif qui a instauré une politique d’Apartheid et fait disparaitre de la carte un peuple et une terre: La Palestine.
Il n’y a pas de démocratie quand un peuple en fait disparaitre un autre pour une terre, une religion ou un pouvoir quelconque.
Avez-vous mesuré le degré d’inclination vertigineux que suivent certains de nos géopolitologues les plus médiatisés quand ils parlent de nos alliés comme s’ils représentaient pour nous une menace existentielle et des ennemis les plus ostentatoires de l’OTAN comme de puissances consanguines dont une sorte de dette archaïque informulable commanderait à l’Europe de leur fournir des renforts adéquats face à elle-même?
On ne peut bien sûr que se réjouir qu’il existe un havre de démocratie au proche orient, mais une démocratie peut aussi commettre des actes « contestables » et l’admiration pour Israël de monsieur BHL confine à l’aveuglement.
Parmi les 70 raisons de se réjouir faut aussi compter les jeunes de Gaza rendus infirmes à vie par les tirs dans les genoux des tireurs d’élite israéliens (voir site de MSF)?
L’accaparement des ressources en eau au détriment des Palestiniens?
La destruction par l’armée d’installations financées dans les territoires par l’aide internationale?
L’assimilation de tout Palestinien à un terroriste?
La présence de l’extrême droite au gouvernement?
La liste pourrait être allongée…
Les soutiens d’Israël ne gagneraient-ils pas à être un peu plus lucides et modérés?
L’accord de Vienne ne doit être cassé sous aucun prétexte. Non qu’il n’eût révélé nonchalamment sa parfaite impuissance à nous assurer que l’Iran ne se dotera jamais de l’arme nucléaire — je ne sache pas que le compte à rebours ultime de la fin des temps en soit déjà à la cent douze million huit cent quatre-vingt-un mille six centième seconde — mais en raison du fait qu’il repoussa de dix ans ce que la communauté internationale feint de ne pas appréhender comme un inéluctable ultimatum. De fait, la guerre préventive que déclenchera l’État hébreu au moment même où son exterminateur proclamé aura les mains libres pour enrichir son uranium à des fins militaires a de quoi nous terrifier si l’on endure l’idée qu’elle représente l’option de loin la moins déraisonnable. La proposition du président Macron nous apparaît alors comme étant la seule qui ait une chance de nous protéger à long terme contre une poussée de croissance du Quatrième Reich, j’entends par là celle d’un nouvel accord, autrement dit, d’un accord supplémentaire, ou plus précisément d’un accord complémentaire, portant sur des zones de danger à l’état larvaire mais très efficacement implantées dans l’intertexte de la Déclaration universelle des droits de l’inhumanité.
Pardon pour l’erreur de calcul. Nous en étions alors, dans l’absolu, à la deux cent vingt-sept millions cent quarante-cinq mille six-centième seconde, mais nous en sommes déjà à la deux cent vingt-six millions six cent vingt-sept mille deux-centième seconde. Déjà, eh oui, comme dirait l’homme du XXe siècle.
ce texte témoigne l’importance littéraire et intellectuelle de Bernard Henri Lévy.
Ne croyez pas m’avoir localisé dans la soute du débat quand je rebats depuis longtemps l’écart. Je fais confiance à Tsahal bien plus qu’à tous les orsayistes. L’honneur du PM de la Porte orientale est d’avoir saisi, bien davantage que ceux qui se sentaient moins sales après avoir serré la main au terroriste Abbas plutôt qu’à lui, le vrai niveau de la menace que représenterait l’expulsion des pieds-noirs arabes vers un territoire valeureusement démocratisé par l’État juif indépendant. La détestation que son nom provoquera toujours chez les torsionneurs des droits de l’homme, si elle conforte ma consternation devant l’impuissance de la gauche, sinon à le surpasser, du moins à se tailler un costard à sa taille, m’aura permis une nouvelle fois de tester l’efficacité de Netanyahou à voler la vedette aux pires ennemis du genre humain, et ce faisant, à ensevelir la propagande génocidaire de nos experts les plus pervers sous le Bad Buzz n° 1 qu’ils lui avaient décerné par avance.
Comment peut-on aimer un pays qui avec les USA sont la honte de l’humanité?
Merci pour Israël Monsieur Bernard-Henri Lévy