Les yeux du monde étaient rivés la nuit dernière, 28 novembre, sur la projection aux Nations Unies du film de Bernard-Henri Lévy : Peshmerga. L’événement s’est déroulé devant une assemblée de plus de 700 personnes composée par des ambassadeurs et des fonctionnaires de 193 pays ainsi que par des représentants des plus influents cercles politiques de New York et Washington et, enfin, par le grand public.
Le film, qui retrace le voyage de Bernard-Henri Lévy sur les 1000 kilomètres de la ligne de front qui séparait, en 2015, le Kurdistan irakien des troupes de l’Etat islamique, illustre la détermination héroïque des troupes peshmergas ; sa projection ne pouvait être plus urgente qu’en ce moment où les Kurdes irakiens ont vu leurs espoirs de liberté et démocratie écrasés par un blocus dévastateur.
François Delattre, l’ambassadeur de France auprès des Nations Unies et hôte de la soirée, a ouvert l’événement avec des mots de soutien avant que Bernard-Henri Lévy ne prenne la parole pour plaider avec passion la cause kurde. C’est avec une voix emplie d’émotion et plus déterminée que jamais que le philosophe a préparé le terrain pour les images que le public allait visionner. Face à ces auditeurs éminents, il a rappelé que les Kurdes «avaient troqué les armes de la guerre pour celles de la démocratie». Et il a conclu : «La flamme du Kurdistan, que vous allez voir brûler dans ces images, ne s’éteindra pas et, un jour, renversera les montagnes du Kurdistan jusqu’au Tigre».
Avec ce film puissant, le Kurdistan est entré symboliquement aux Nations Unies. Un message extrêmement important pour le Kurdistan et ses amis, surtout après des semaines d’inaction et de trahison de la communauté internationale. L’attaque de Kirkouk suite au référendum du 25 septembre, l’invasion des milices chiites et le blocus ont suscité tristesse et désespoir. Mais, la nuit dernière, l’émotion dans la grande chambre des Nations Unies a laissé entrevoir un peu d’espoir. De la tristesse, oui, mais aussi la conviction que la vérité et la justice prévaudront un jour. Les Kurdes ont cela de leur côté.