Chicago est triste. David Axelrod, qui fut l’un des principaux conseillers d’Obama, est triste. Les Obama boys, dont Chicago est devenue, pour ainsi dire, la base arrière, sont tristes et comme assommés par la violence de cet ouragan Trump ou, plus exactement, et pour parler comme Baudelaire, de ce vent de l’aile de l’imbécillité trumpienne qui semble n’avoir pas fini, un an après, de balayer les esprits, de geler les intelligences et de défier, par sa persistance, les lois de la gravité politique. Avec cette conviction sur laquelle s’accordent, tristement donc, la plupart de ces interlocuteurs démocrates (jusque, me semble-t-il, les étudiants du séminaire de l’Institute of Politics devant lesquels je suis venu m’exprimer) : les spécialistes du vivant, les François Dagognet, les Georges Canguilhem et leurs émules et correspondants américains, ont l’habitude de dire qu’on ne guérit jamais de rien et que la mémoire cellulaire d’un corps conserve, jusqu’à la fin des temps, la trace de la plus infime atteinte portée à son intégrité ; eh bien il en ira de même de l’histoire des États-Unis qui tournera un jour, bien sûr, la page Trump mais ne se remettra jamais tout à fait de l’irrémédiable entame que ce déferlement de bassesse, ce lâcher-tout de la bêtise à front de taureau ainsi que, par parenthèse, cet énigmatique lâcher-prise face aux ambitions mondiales chinoises auront opérée dans sa grande et haute culture. Trump comme symptôme ? Ou Trump comme une maladie mortelle ?
Chez Nazee Moinian, dont le bel appartement, dans un quartier huppé de New York, fait penser à ces demeures patriciennes de la «bande de l’Algonquin» qui faisaient rêver Francis Scott Fitzgerald, tout le monde est à peu près d’accord. Trump, à Kirkouk, a commis plus qu’une faute morale, une irréparable erreur politique. Il a trahi son allié kurde. Il a renforcé son adversaire iranien. Il a, en termes de pure politique schmittienne, confondu l’ami et l’ennemi, traité le premier comme il convient de traiter le second, et vice versa. Il a, de manière, de nouveau, inexplicable, sacrifié les intérêts nationaux les plus sacrés des États-Unis en lâchant en rase campagne la seule force sur laquelle ils pouvaient sérieusement s’appuyer dans la région. Mais et après ? Que répondre à cette forfaiture ? Comment, et avec quelles forces, riposter ? Y avait-il vraiment moyen d’aller contre le quarteron de mauvais voisins qui ne voulaient, à aucun prix, entendre parler du peuple kurde ? Et le jeune président français Macron – que la couverture de Time Magazine vient de sacrer, cum grano salis, roi d’Europe – n’a-t-il pas, tout compte fait, et toute honte américaine bue, davantage d’autorité pour agir et arrêter le bras irano-irakien ? Je découvre que, même ici, même chez ces démocrates de haut et noble lignage, souffle un vent de démoralisation et de défaitisme. Ils sont fiers d’être américains. Ils n’ont, pour les plus anciens d’entre eux, pas eu le moindre état d’âme, jadis, pour opposer à la déferlante immobile de l’Armée rouge la puissance des États-Unis. Les voilà paralysés, presque démunis, lorsqu’il s’agit d’élever la voix, juste la voix, face à cette sinistre mais hétéroclite et, au fond, pas si redoutable bande des quatre (Iran, Irak, Turquie et Syrie) dont l’une des raisons d’être est la détestation de tout ce que leur pays peut et doit incarner. Bizarre.
Au temple Emanu-El, qui est la plus belle synagogue de New York et l’une des plus vastes du monde, dans ce haut lieu de la culture juive new-yorkaise dont les derniers invités furent Michelle Obama et Hillary Clinton et où je suis interviewé, cette semaine, par la directrice du supplément littéraire du New York Times, Pamela Paul, la discussion porte à nouveau sur Macron. J’essaie d’expliquer, en particulier, que le fameux «en même temps» où l’on a tendance à entendre, ici, l’expression d’un pragmatisme bien dans la manière américaine est peut-être l’une des traces les plus visibles, au contraire, de l’amitié doctrinale du jeune président avec le philosophe protestant français Paul Ricœur (Blaise Pascal : «en même temps», loin d’être l’expression d’une vague et tiède hésitation entre les deux termes d’une molle alternative, est le credo de celui qui se tient, sans trancher, dans la crainte et le tremblement, devant l’indécidable, vertigineux et presque effrayant mystère de la double nature, physique et spirituelle, mortelle et ressuscitée, du corps souffrant du Christ…).
Mais, très vite, nous en venons à la question de l’antisémitisme américain. D’un côté, Charlottesville et la manifestation, il y a trois mois, de ces milliers de nativistes, suprémacistes blancs et autres nostalgiques du Ku Klux Klan venus casser du Noir et du juif. De l’autre, ceux des campus universitaires qu’a d’ores et déjà gagnés la fièvre BDS (Boycott, Desinvestment, Sanctions – cette chasse aux produits «made in Israël» qui a de plus en plus de mal à dissimuler la chasse, quasi ouverte, aux commerces et produits tout simplement «juifs»). L’époque Trump, là encore ? La part prise à cette libération de la parole par la résurrection, trumpienne, du mot d’ordre nazi des années 1940, «America First» ? Trump lui-même serait-il, malgré ses positions officiellement pro-israéliennes, un antisémite non déclaré ? La vérité – nous nous accordons aisément sur ce point – c’est qu’on parle trop de Trump. C’est que la question Trump, l’énigme Trump, le nom même de Trump occupent beaucoup trop de place dans le débat public. La vérité, c’est qu’en passant son temps à se demander, par exemple, si Trump est fou ou si, tel un Hamlet bouffi et obscène, il se contente de jouer la folie et de tétaniser ainsi ses adversaires, nous sommes tous en train de tomber dans le piège d’un narcissisme qui est le dernier visage, ici, du nihilisme.
Hollande et Obama avaient fixé à Damas ce que l’on appelle, dans le jargon diplomatique, une red line. Sitôt qu’elle fut franchie par le vassal de Vlad, Obama recula, et instantanément, Hollande perdit son baume de crédibilité auprès du gang barbare. On lui rappela que Sarkozy, deux ans plus tôt, s’apprêtait officieusement à se passer de l’aval des États-Unis pour empêcher que Kadhafi ne transformât les rues et ruelles de Benghazi en rivières et ruisseaux de sang. On espérait par là provoquer un ressaisissement baudelairien chez le géant narcoleptique. Mais Obama savait comme nous que Sarkozy ne se serait pas curé l’oreille face à la réaction mécanique d’un Roi des rois d’Afrique qu’il aurait su adoubé par la première puissance mondiale. Si l’on met de côté l’opération Odyssey Dawn limitée à la présence sous-marine, invisible, assurément angoissante sans compter les incessantes et lentes et énervantes patrouilles de garde-côtes de la première Armée au printemps 2011, le couple franco-britannique intervint seul comme bien souvent Israël fait le job de Supercop quand, déjà déployé sur plusieurs théâtres d’opération hypersensibles, ce dernier rechigne à régler des conflits qu’il ne juge pas prioritaires. Nos alliés kurdes ont disparu dans l’angle mort d’une guerre mondiale. Espérons qu’ils ne connaissent jamais le sort que la Grande Guerre, au bout d’un an à peine, réserva aux génocidés de l’empire ottoman.
Nous pouvons néanmoins poursuivre notre refonte, fonder nos propres États-Unis, ceux d’une Europe dont nous espérons qu’elle défendra mieux les valeurs du monde libre que ne l’a fait, depuis que la communauté internationale est supposée atteinte de la maladie de Parkinson, son leader historique. «Il faut donner du temps au temps», devait probablement ruminer le berger socialiste des Charentes alors qu’il s’était engagé, sans état d’âme, auprès d’un cow-boy républicain du Massachusetts dans cette première guerre du Golfe dont nous ne sortirions pas aussi victorieux qu’il n’y paraissait. Pour commencer, localisons l’endroit où titube réellement le pouvoir. Le monde entier peut voir ce que Trump ne lui cache pas, à savoir qu’il n’est pas au niveau. Essayons paradoxalement de tirer profit d’une situation infructueuse. Quand cet élu de la téléréalité ultime se retrouve seul face au chef d’état-major des armées de son pays, qui donc à votre avis donne une leçon à l’autre? Face à l’intolérable désengagement de son allié existentiel, la France est parfaitement consciente qu’elle n’a pas les moyens de prendre le leadership de l’opposition mondiale face à l’Union dessoviétique. Les États-Unis d’Europe le feraient s’ils commençaient de poindre à leur horizon propre. Ils le feront certainement, nous en rêvons et nous croyons aux forces préconscientes du réel. Concernant ce qui nous occupe, nous comptons avant tout sur la supériorité d’une hyperpuissance opposable à la brute qui menaçait Sarko de le briser en deux. Les forces supérieures dont il est question ne sont pas réductibles au candidat préféré des téléspectateurs de la dernière élection présidentielle américaine. L’évasion est encore possible.
Macron est incontestablement roi en Amérique; par son audace, sa créativité, et par l’espoir de dépétrification qu’il génère chez les derniers nostalgiques du continent des Lumières. En devient-il le président de la République fédérale d’Europe? Il propose un avion de chasse européen ayant vocation à remplacer le Rafale dans les coalitions futures au sein desquelles un uchrochef d’hyper-État souhaiterait pouvoir peser de tout son poids. Or qu’en est-il vraiment de la puissance militaire du pré-État dont nous ne sommes que les embryons? Pour ce qui est de l’arsenal conventionnel, la France demeure le seul pays d’Europe à disposer d’un porte-avions capable de déployer aux quatre coins de la planète une défense aérienne qui puisse être prise au sérieux par de potentiels transgresseurs du droit international, cette loi dont s’est dotée la supranation des survivants de l’après-guerre. Les États-Unis représentent 45,9 % du PNB de l’OTAN, or leur contribution s’élève à hauteur de 71,9 % du total de ses membres. En termes d’arsenal nucléaire, selon un classement réalisé en janvier 2011, la Russie posséderait 6 480 armes dites de dissuasion dont 2 427 actives, talonnés par les États-Unis qui n’auraient plus à en détruire que 6 400 dont 2 150 actives pour parvenir au but que le monde s’était fixé vers la fin de l’Histoire, avant qu’il ne fût brusquement arraché à son rêve. En compétition pour le tournoi international de bras de fer, l’Europe arrive juste après les deux anciens ex-adversaires de la première Guerre froide, avec 300 + 225 = 525 dont 290 + 160 = 450 actives pour la France + le Royaume-Uni. Les refondateurs ont un cap à tenir : l’hyperpuissance. Il en va de leurs libertés qui sont, comme chacun sait, fondatrices et fondamentales.
Il y a plusieurs arts et autant de manières de freiner un Goliath. Nous connaissons la plus efficace, et ce n’est pas la plus lourde. Elle n’en est pas moins violente. Aucune solution aux conflits internationaux ne sera jamais exclusivement militaire. Mais pour qu’un agresseur chronique daigne s’asseoir autour d’une table avec sa proie et reconnaisse en elle la nature heureusement dominée d’une authentique prédatrice, pour que celle-ci non seulement le convainque d’écouter, mais l’amène à entendre raison, il est indispensable que la solution forcément politique qu’elle a à lui soumettre se soit frayée un chemin vers son esprit de finesse, à travers le cerveau reptilien faisant chez lui office d’incubateur.
En 2003, la position de Kouchner était la seule qui eût permis à la France de ne pas disparaître durablement de la scène diplomatique mondiale. Soit nous parvenions à convaincre nos alliés que le renversement de Saddam allait générer davantage de chaos que d’ordre au Moyen-Orient, soit ils restaient sourds à nos arguments. Dans tous les cas, on ne désertait pas. On honorait notre dette envers ceux sans lesquels beaucoup d’entre nous n’auraient pas été là pour conduire, infléchir ou contrer la politique de ce qui serait devenu la plus belle province du Troisième Reich, mais surtout. On cessait d’agir en hyperpuissance quand la réalité de notre aura ne brillait déjà plus qu’en une arène très éloignée de celle de laquelle notre grandiloquence allait s’avérer tout à fait impuissante, ce qui est proprement emmerdant, à empêcher l’intensification des équilibres infâmes.
La République gaullienne aura toujours raison de réévaluer la bonne distance à observer, que ce soit avec ses alliés historiques ou avec ses ennemis naturels. Ce faisant, elle n’oubliera pas les liens qui l’unissent à ses libérateurs. Car aussi improbable qu’ait été le vote Trump dans cette Amérique probablement déjà trop macronienne pour glisser en arrière dans le giron de l’établissement démocrate, le dernier pays de Kurt Weill conserve, bon gré, mal gré, son statut de Guide antisuprémaciste aux yeux de la Liberté. L’esprit des Lumières ne tarde jamais à y reprendre son souffle, n’étant jamais aussi ardent qu’au pied du mur à double fente de Richard Feynman. Le comportement ondulatoire des peuples des grandes démocraties ne procède-t-il pas de la désobstruction de l’une des deux possibilités de faire civilisation? Ainsi le choix s’impose, indolore ou cruel, entre le droit et le tordu. Et nous nous retenons alors qu’il nous incite à nous projeter simultanément à travers ces deux fentes, semblant bien décidé à nous perdre en définition, pressé de dissoudre nos restes de réalité dans une interprétation de Copenhague qui, du moins par humilité, sera toujours déclarée par notre amas de particules irrecevable.
Pas question d’abolir un principe aussi fondamental que l’ondulation, lequel, à l’évidence, moquerait le quichottisme bas de gamme de notre auto-entreprise de démolition. L’optimisation de nos chances d’avenir ne passera pas par une meurtrière isolée dont nous nous montrerions bien incapable de prédire les versions du possible qu’offrirait le postmonde où elle nous propulserait. Ne nous faisons pas d’illusion, la mécanique du bien, chez l’homme, sera forcément ondulatoire. La haute définition psychophysique prophétisée par l’assassin de Dieu restera donc, pour quelques ères encore, en deçà du surhomme. Conséquemment, il deviendra d’autant plus nécessaire et, disons-le, existentiel, que l’homme apprenne à distinguer entre la bonne ondulation et la mauvaise; l’équidistance entre le droit et le non-droit ne saurait à ce titre débroussailler la troisième voie que notre vieux pays souhaiterait tant se frayer entre les deux impasses du protectionnisme et de l’expansionnisme. Unir l’Orient et l’Occident est un projet qui n’a jamais été moins dénué de sens au moment même où les blocs se reforment. Or n’est pas Alexandre qui veut. L’objectif, par ailleurs, paraît hors de portée à ce stade de destruction créatrice avancée où le droit international s’oppose à la domination de l’État de droit.
L’empire du bien, autrement dit, l’empire des droits fondamentaux, c’est-à-dire l’universalisation des droits sociaux et de toute liberté dont les individus ont la possibilité de jouir dès l’instant que leurs champs d’expression et d’exploitation n’empiètent pas sur ceux des autres, pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres (sic), ce moins mauvais des mondes — meilleur pourrait laisser penser que l’on serait parvenu au but — se tiendra néanmoins éloigné du principe ô combien marécageux de l’équidistance entre Alter 1 et Alter 2 alors que l’une des deux parties du conflit à résoudre optera pour le pire des possibles, celui où l’individu est broyé comme un point aberrant dans l’espace civilisationnel. On ne peut pas ne pas choisir entre bien et mal sans fatalement se retrancher du bien. C’est cela que nous, la France, à l’interstice des blocs, nous engageons à restaurer avant que l’étau trop serré ne s’apprête à souder les deux faces du Janus bissecté, le souverainisme replié déterminant l’identité du souverainisme déployé, et non le trouble de la personnalité narcissique étant leur mal commun.
Nous entendîmes le président de la République islamique d’Iran annoncer la fin de l’État islamique et, le temps d’une absence, nous vîmes le robot Khamenei se rétamer la gueule sous le ciel orageux de toutes les PERSes ÉlectroCUTÉES. Bien tenté, cher Tsarouge, mais il va falloir faire mieux que ça si vous espérez nous envoûter. On ne rejoue pas Yalta entre Hitler et Mussolini. Le trio improbable qui eut raison de ce toujours non-invincible mal ultime ne comprenait pas en son sein trois puissances totalitaires, mais deux phares universalistes postdiluviens condamnés à s’allier à une dictature du prolétariat dont l’idéologie égalitariste n’était pas radicalement opposée à quelques-unes des valeurs cardinales du monde libre. Posé sur son étagère, le santon kagébiste n’est pas sans m’évoquer un autre Staline, celui d’avant la trahison hitlérienne, quand le Soviet suprême se montrait incapable d’anticiper l’inévitable violation du pacte de non-agression censé lui épargner une participation à un second conflit mondial, oubliant au passage les millions de citoyens communistes des nations absorbées par le Reich, mais ne valait-il pas mieux, dans son esprit malade, les voir marcher au pas de l’oie germanique plutôt qu’en la pénombre aux lueurs indiscernables du be-bop libéral?
Nous ne pourrons pas peser dans le bras de fer auquel nous soumet le néobloc de l’Est. Si l’empire du Milieu a le pouvoir et les moyens de conserver une position de fausse neutralité à la surface du globe, l’Europe des nations, autant elle pourrait se hisser au niveau d’une hyperpuissance si elle dépassait ses clivages culturels, autant elle devra se tenir au côté du plus puissant de ses alliés pour faire face aux multiples risques de déstabilisation auxquelles seront exposées ses frontières maritimes et terrestres. La hantise des Russes, nous en avons eu un aperçu avec la Crimée, réside dans la privation d’accès à la mer. Voilà pourquoi ils s’associent aux Iraniens dont l’antique empire reposait sur le fait qu’ils s’étaient rendus maîtres d’une Méditerranée qui, d’un océan à l’autre, est une bénédiction pour ceux qu’elle nourrit ou transporte. Afin de contrer la menace d’holocauste nucléaire que brandissait un plantigrade polaire fascinant les grandes proies qui le tenaient en joug, l’improbable Reagan put coucher sur la table un atout maître : la Dame de fer. Aussi fou que cela paraisse, les maladresses incommutables de celui qui, rétrospectivement, confère à W. les apparences d’un président équilibré sont devenues une gigafaille dans laquelle l’esprit rationnel d’un Président en état de marche ne manquera pas de s’engouffrer. Donald Trump est dangereusement imprévisible, apparemment incontrôlable, certainement dépassé par les responsabilités immenses qui reposent sur ses épaules de géant miniature, mais il possède une qualité dont le tyran de Moscou sera toujours dépourvu. Lorsqu’il éteint sa lampe de chevet, il est parfaitement conscient de ses propres limites et replonge instamment dans ce rêve récurrent. Celui de les surmonter.
Poste restante : L’absurdité d’une époque la condamne aux démonstrations par l’absurde. L’occasion ne se présentera pas à Emmanuel Macron de reprendre au pied levé le rôle de Jiminy Cricket auprès de la marionnette de l’oncle Sam. Il faudrait pour cela que le personnage ait jeté l’éponge, qu’il ait laissé en plan l’encombrant partenaire avec lequel on le forçait à surjouer, or ce que l’acteur peut faire, un personnage ne le peut pas. Ce dernier est bien là, et la conscience de monsieur Trump, aussi altérée qu’elle soit, n’en est pas moins hyperactive.