Depuis ce 7 mai 2017, on est bien obligés d’y croire, il faut le considérer plus attentivement : Emmanuel Macron est devenu président de la République française, à seulement 39 ans et sans jamais avoir été élu auparavant.

Il n’est pas vraiment de gauche, ni de droite, il n’attendait officiellement rien de personne, on est venu à lui.

Contre toute attente, malgré tous les appareils, survolant les parcours initiatiques et sans demander la permission, la jeunesse a osé, et en trois ans, ou peut-être même en un an, on ne sait plus, tout est allé si vite, la jeunesse a gagné.

Dans une pluie de symboles et de références sans complexes – Mitterrand, de Gaulle, Kennedy, Napoléon… – Emmanuel Macron a traversé la cour du Louvre en marche vers un destin qui n’est jamais ordinaire. Au pied de la pyramide de Pei, il a contemplé l’étendue de sa gloire nouvelle, il a parlé de la France et du monde, et aussi il a parlé d’amour : c’est encore moins ordinaire.

Il faut donc accorder à ce nouveau président le crédit de la jeunesse, de l’audace et de la fin des a priori.

Les mauvais coucheurs, les ronchons, les néo-fascistes et les désabusés de la politique ont pourtant commencé leur œuvre de sape en menaçant d’une opposition sans relâche ni discernement, en prédisant l’échec. Comme toujours.

Bien sûr, une part des Français, celle qui a voté pour lui, veut croire au succès. Elle a raison et il faut y croire plus que jamais.

Emmanuel Macron est jeune, on le sait, on l’a dit, son cercle d’influence, lui, est expérimenté. C’est un littéraire accompli, il est parfaitement anglophone. C’est un produit de l’élite institutionnelle, il connaît mieux qu’aucun chef d’entreprise l’économie et la culture du numérique. C’est un banquier, il se revendique social – un peu socialiste, un peu social-libéral, un peu social-démocrate… mais enfin, concédons, au moins provisoirement, le social. Le monde ne se conçoit que dans une alternative polarisée – gauche-droite, Amérique-Russie, riches-pauvres, Nord-Sud… – il récuse les clivages, il parle des Lumières, de la France dans l’Europe et de l’Europe dans le Monde.

Le président élu a des atouts. On aurait tort de ne pas croire avec lui à cette Révolution à laquelle il invite les Français et, osons, les Européens.

La dernière révolution en date, une grande et vraie révolution, est venue des Etats-Unis. C’est celle du numérique. C’est le plus grand bouleversement de civilisation depuis la révolution industrielle. On la doit essentiellement à quelques jeunes hommes visionnaires et entreprenants : Bill Gates, Steve Jobs, Mark Zuckerberg, Larry Page, Jeff Bezos… Ce que dit la trajectoire d’Emmanuel Macron n’est pas différent. Si l’on est réaliste, il faut, bien sûr, «exiger l’impossible». Il faut surtout, avec lui, faire le pari d’une révolution politique française.

Plus qu’aucun de ses prédécesseurs, il a, non pas l’opportunité, mais l’élan et l’énergie nécessaires pour réconcilier les Français, les rendre optimistes, vertueux et confiants. Il a le don du bonheur, ça se voit, il a le talent de la réussite, il le cultive.

Il se peut, oui, qu’une France jeune et nouvelle émerge de ce 7 mai, inspirée par un homme jeune et neuf qui n’a peur, ni d’essayer, ni de gagner. Entreprendre, c’est la condition du succès. C’est le projet d’Emmanuel Macron. Il serait inconséquent de ne pas essayer avec lui. C’est un projet pour la France et c’est un projet qui exige beaucoup des Français. Réussir avec ce nouveau président, désormais, exige en effet de nous tous le plus grand effort : céder lentement ou très vite, céder chacun à son rythme mais céder pour de bon, pour de vrai, à l’enthousiasme et la générosité des vainqueurs.

2 Commentaires

  1. Merci pour cet article auquel je souscris entièrement. J’ai 83 ans et cela faisait longtemps qu’un homme politique ne m’avait pas monter les larmes aux yeux en l’écoutant parler de la France. Il faut le soutenir coûte que coûte. Il y aura des embûches n, oh combien, il y aura des ratés, sûrement, mais il aura osé et il aura rendu du courage et de l’audace à notre jeunesse qui en a bien besoin.
    J’ ai toujours voté à droite mais le spectacle de cette droite aigrie et revancharde depuis dimanche ne me plait pas du tout.
    Pour l’instant, je suis lucide mais j’espère

  2. La révolution numérique est certes américaine mais aussi, de plus en plus, chinoise. Ne l’oubliez pas.

    Par ailleurs, j’ai été surprise, en regardant le reportage diffusé par TF1 le Lundi 8 Mai, à quel point Emmanuel Macron parlait comme nous, cadres du secteur de la technologie. C’est bien la première fois qu’un Président parle ainsi.

    Enfin, je salue la dignité et, osons, la pompe qu’il semble vouloir mettre dans la fonction présidentielle. Très loin du jogging en t-shirt NYPD de Sarkozy et de la normalité petite-bourgeoise de Hollande. Macron a probabement lu Kantarowicz et ses deux corps du roi.