Au lendemain du décret présidentiel interdisant l’accès du territoire américain aux ressortissants de sept pays, parmi lesquels nombre de personnes détenant un visa ou même une carte verte, ayant leur famille, leurs biens, toutes leurs ressources aux Etats-Unis, le président de l’Université de Columbia, Lee Bollinger, envoyait aux trente mille élèves et à la multitude d’enseignants dont il a la charge un long message où il exprimait et son désaveu, et son soutien aux personnes auxquelles la mesure pourrait nuire ou qu’elle plonge, comme on peut l’imaginer, dans la plus grande anxiété.

J’extrais de cette lettre une phrase qui m’a bouleversé parce qu’elle décrit sans pathos tout ce que Donald Trump est en train de mettre à bas : This order undermines the nation’s continuing commitment to remain open to the exchange of people and ideas. Ce décret sape l’engagement perpétuel de la nation à faire fonctionner les échanges de personnes et d’idées : voilà ce dont il s’agit, et les conséquences pratiques insupportables de l’ordre en question ne doivent pas nous dissimuler que c’est en même temps, précisément, une certaine idée qui est attaquée, celle d’une Amérique au destin manifeste, lumière des nations, non seulement creuset mais phare encore. Dans les larmes de ces gens, sœurs, frères séparés, maris et femmes, parents et enfants, c’est le rêve américain qui agonise. Le rêve d’un espace où au lieu de lutter les idées, les peuples dialogueraient, échangeant, comme dirait Victor Hugo dans son discours sur les Etats-Unis d’Europe, leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies.

Chacun doit comprendre que le slogan America first, répété par Trump au jour de son Inauguration sous les acclamations du public, dit précisément le contraire de ce qui a propulsé l’Amérique au premier rang des nations du siècle passé. Car elle n’est première qu’autant qu’elle parle au reste du monde : le village d’attardés mentaux qu’elle s’apprête à redevenir saura peut-être bien encore nous imposer quelques codes consuméristes mais même cela n’aura qu’un temps, que je suppose à la vérité fort court. Voilà ce peuple qui se blottit à nouveau contre la forêt d’où il partit jadis, disant non à cinq continents, ne cherchant plus rien que la tranquillité d’une vie brutale et sans histoire(s) : suspicion of all vain pursuits, écrit Arthur Miller des puritains de Salem. Nous y sommes à nouveau. Le temps de cette nation redevenue populace, qui a consacré l’idiotie et l’égoïsme comme valeurs politiques suprêmes, est désormais compté.

J’ai écrit naguère que Trump était le monstre de l’Amérique, que même au sein de la droite traditionnelle son rejet de l’étranger semblait relever d’un éthos en tout anti-américain. J’aurais dû mieux préciser que cette vision était celle de l’élite cultivée, fût-elle conservatrice en effet, mais pas nécessairement celle d’une population que la conscience d’être venue d’ailleurs est loin d’avoir toujours empêchée de haïr les nouveaux arrivants : Irlandais, Italiens et Juifs, Polonais, Chinois et Hispaniques en ont fait les frais deux siècles durant. Ce qui est en revanche nouveau, c’est précisément cette haine assumée par le pouvoir, ces masses flattées et même encouragées, et qu’on ne cherche plus à élever.

Ainsi par exemple, alors qu’un disciple fanatisé du président américain – et de Marine Le Pen soit dit en passant – massacrait six musulmans dimanche, Donald Trump si prompt d’habitude à commenter le moindre événement ne bronchait pas. S’il reste que le concept d’islamophobie est à bannir, celui de racisme est hélas plus que jamais d’actualité, et des gens coupables d’être nés ce qu’ils étaient ont bel et bien été immolés. Le fait est que la violence croisée se réveille, et qu’il faut maintenant, avec la même hargne que nous mettons à combattre l’islamisme, savoir le dire avant que des Daech d’Occident et se réclamant de nos valeurs et de notre histoire ne se mettent à dévaster eux aussi le monde.

Toute histoire est histoire de fantômes. En Amérique, de même qu’en Israël où l’on a aussi tué des Arabes pour le seul crime de l’être, où les spectres de Josué, de Phinéas et de Saül qui extermina tout Amalec, se sont depuis longtemps réveillés ; de même qu’en Russie bien sûr ; de même peut-être un jour que chez nous… Que tous ces fantômes, guerriers bibliques, assassins d’Hypatie, Godefroy de Bouillon et sa tourbe hurlante, Confédération, Conquistadores et autres massacreurs d’Indiens, Ivan le Terrible et tous les tzars, nihilistes et autocrates, Ku Klux Klan, OAS, tuent moins, qu’ils arment moins de mains que ceux des envahisseurs des premiers temps de l’islam et du califat, n’est en aucun cas une excuse pour négliger le mal qu’ils peuvent faire et qu’ils font déjà. Les démons se combattent entre eux, et les innocents périssent.

Nous ne devons nous montrer complaisants ni envers les uns ni envers les autres. Et nous devons garder à l’esprit que les Etats ne sont pas les individus, que la religion peut être critiquée autant qu’on voudra, dans ses fondements comme dans ses applications, rien ne justifie que l’on s’en prenne à ceux qui n’ont demandé qu’à vivre, et libres. Le rôle du gouvernement est de protéger la nation des terroristes, non pas de renvoyer à la mort ou aux persécutions ceux qui le fuient et je ne peux que songer, à voir comme l’on traite les réfugiés de ces pays ravagés, au fait que non seulement on refusa d’aider nombre de Juifs européens fuyant à la fin des années 30 le génocide en préparation, mais qu’encore on crut parfois bon, la guerre commencée, d’en interner avec les Allemands suspectés de nazisme. Doit-on d’ailleurs rappeler qu’à beaucoup la peur du terrorisme bolchévique ou anarchiste auquel un certain nombre de Juifs avaient pu effectivement prendre part (certes pas en tant que Juifs puisqu’ils s’en prenaient également aux leurs, mais de façon néanmoins visible et conséquente) servait depuis longtemps à justifier qu’on reste insensible aux victimes des pogroms, qu’elles aient échappé aux réactionnaires ou aux rouges ?

Comme l’a d’ailleurs très bien dit au sujet d’une étudiante iranienne empêchée de retourner sur le sol américain où elle étudiait, le sénateur républicain Lindsey Graham, l’un de ceux qui, avec John McCain, ont pris la tête de la fronde conservatrice contre le nouveau président, une chose est de combattre la guerre que nous livrent peu ou prou certains pays, autre chose est d’humilier ceux qui, en venant, embrassent et nos valeurs et nos rêves.

Autant que les décrets abjects de Trump, la réponse de Stephen Bannon, son éminence grise et maître de la théorie du complot et des fake news, aux journalistes (« The media should be embarrassed and humiliated and keep its mouth shut and just listen for awhile… ») scelle la faillite d’une élite qui n’assume plus depuis longtemps de l’être. L’antiélitisme atavique de la société américaine a eu raison de l’élite elle-même. Pour moi, cela, avant de gagner la droite, a d’ailleurs commencé à gauche : haine de soi d’abord, puis révélation de ce que cette haine cachait en fait un grand dédain pour une population que l’on avait depuis longtemps renoncé à connaître, à éduquer, à aimer (le fameux « basket of deplorables ») ; en passant par cette espèce de rêve absurde dans lequel la classe des universitaires, des étudiants, de nombre de journalistes et même d’artistes ont décidé de s’enfermer, rêve où la langue, la vie, les relations humaines seraient protégées d’elles-mêmes et de la brutalité qui peuvent leur être inhérentes.

Ce délire de pureté est à rapprocher de l’aspiration acosmique évoquée dans les différentes versions de The Invasion of the Body Snatchers, l’une des fables les plus effrayantes que le cinéma hollywoodien nous ait offertes : dans ces films, des extraterrestres invisibles déploient une existence parasite au détriment d’êtres humains dont ils captent les vies, les corps, les esprits, mais en se débarrassant de leurs sentiments. « There is no need for love or emotion. » La suppression de la haine et de l’amour vont de pair, ce que souligne d’ailleurs le personnage incarné par Leonard Nimoy dans le remake de 1978… Eh bien ! Ce que le communisme n’a pas réussi à accomplir – car c’est bien l’asepsie communiste et totalitaire que visait le premier scénario, celui de Don Siegel –, la combinaison du puritanisme et du capitalisme, rehaussée parfois d’un féminisme et d’un antiracisme de mauvais aloi, a su, elle, le faire exister. L’élite américaine ni n’aime ni ne hait plus, elle ne veut désormais qu’être protégée dans des safe spaces où elle n’entretiendrait plus aucun rapport avec les sauvages de l’ancien monde, ceux qui, justement, aiment et haïssent.

Il y a dans ce que je dis quelque chose de paradoxal si l’on considère que ce rêve s’exprime en grande partie par l’excuse permanente, et que, comme l’a brillamment exposé l’humoriste Bill Maher – l’une des rares personnalités de ce pays qui me donnent quelque espoir –, le camp libéral, la gauche a substitué les sentiments, feelings, au peuple, devenant The Apology Party… Contradiction ? Non pas : ces sentiments dont on nous parle sans cesse, ils sont précisément faux, ce sont des caricatures de sentiments, et ça n’est pas parce que vous passez votre vie à vous excuser auprès de gens qui ne vous ont rien demandé (des Amérindiens que votre grande magnanimité estime par principe vexés dès qu’une starlette quelconque revêt une coiffe à plumes, des Chinois qui devraient se croire offensés si un Européen mange du canard laqué, des Noirs qui devraient détester que des Blancs, tel Ryan Gosling dans le si charmant La La Land, jouent du jazz…), pour d’autres qui n’ont rien fait de mal, ça n’est pas pour cela, non, que vous témoignez d’une sensibilité authentique !

Seulement voilà, un jour ces sauvages dont l’ombre même fait peur, se rebiffent. Et l’élite qui en fait à la fois s’aime et se hait trop, ils ne cherchent plus dès lors qu’à la renverser. Certains votent pour Trump, d’autres massacrent au nom d’une théologie exotique ou au contraire bien de chez nous et qui n’a de toutes les manières que faire de cette bienveillance qui n’en est pas puisqu’elle est trop absolument universelle ; d’autres encore le font sans raison, parce qu’ils ont une arme en main et ni argent ni volonté pour soigner leur mal-être et le ressentiment qui leur ronge l’âme : Columbine, Virgina Tech.

Pour moi, je crois en l’élite et parce que j’y crois, en régime démocratique à plus forte raison, je la tiens en un mot aussi pour plus responsable que ceux qu’elle dirige. Alors oui, c’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui : nous devons reprendre possession de cette belle idée qui ne fait que traduire, politiquement et culturellement, le principe levinassien de responsabilité.

Si d’appartenir à l’élite n’est qu’une question de privilèges, c’est en effet et comme le pensent les populistes, une chose abominable ; ce qui ne serait du coup qu’oligarchie, c’est le cas par exemple dans les Etats du Golfe aujourd’hui, ne mériterait ni pitié ni considération. Mais non, il s’agit en démocratie, me semble-t-il, de bien autre chose, il s’agit justement d’être responsable pour autrui, il s’agit d’élever ceux qui n’ont pas toutes les lumières pour s’élever eux-mêmes (et si nous méprisons leur vote, c’est bien que nous pensons cela, cessons de nous mentir), il s’agit de rendre le peuple autre qu’il n’est ou, pour citer à nouveau le toujours visionnaire Hugo, de changer la foule en peuple.

Car où étaient-ils donc, pour parler d’un autre cas que celui du bullshit universitaire, où étaient ces magnats comme ces petites mains de la révolution numérique, élite s’il en est, qui depuis leur Silicon Valley dénoncent aujourd’hui, et à raison, l’injustice où est tombée leur pays, où étaient-ils lorsqu’au lieu de régénérer les savoirs, l’internet se changeait en une monstrueuse Babylone d’inculture, de relativisme et d’anarchie ? Lorsqu’au lieu de nous donner les faits et de quoi les comprendre il finissait par leur substituer le monde parallèle de la post-vérité ? Les faits, il est aujourd’hui possible de les façonner, il suffit pour cela d’un peu d’argent et d’un « expert » à portée de main : l’autorité des maîtres s’est effondrée et avec elle l’humilité des ignorants ; les impressions subjectives, l’opinion, par nature fluctuantes et sujettes à discussion, l’emportent sur eux et la réalité stable qu’ils fondaient ; l’explosion des sources d’information coïncide aussi avec la dissolution de toute information crédible ; la culture se veut libre mais elle est de plus en plus ou calibrée ou volée, « piratée », et donc affaiblie en tant que culture.

Ils pleurent aujourd’hui, à raison toujours, parce que l’ancien chef du réseau de propagande de l’Alt-Right Breitbart, l’horrible Bannon, dirige l’Amérique dans l’ombre de l’histrion qu’elle s’est choisi : ont-ils un seul moment compris, les Zuckerberg, les Gates et tous les autres, que Breitbart était leur enfant ? Qu’à force de licence et de populisme culturel, non seulement on tuerait l’art et les livres, mais qu’à terme ceux qui sauraient user de cet affaissement pour gagner honneurs et pouvoir, le feraient, et plutôt deux fois qu’une ? Le New York Times rapportait en 2011 que les cadres de Google, Apple, Yahoo, Hewlett-Packard, eBay, envoyaient leur progéniture dans une petite école privée où il n’y a ni ordinateur ni internet : à la Waldorf School, les enfants développent leur imagination, leur créativité et leur savoir comme ils l’ont eux-même fait, apprenant la méthode par l’expérience humaine et sans l’aide d’une technologie qui, si l’on ne dispose pas des bases qui devraient toujours la précéder, ne peut qu’être un obstacle au développement intellectuel et à l’esprit critique. Utilisez bien sûr internet et ses ressources infinies, mais sachez d’abord hiérarchiser, ranger les savoirs : l’infini est abîme autant que ciel. Sachez qu’il est d’autres gens, d’autres consciences sur terre, et pour tout cela, contre l’anarchie et contre le solipsisme aussi bien, rien de tel qu’un bon maître, une feuille, un crayon, quelques camarades et une bibliothèque où vous poserez vos fesses entre de poussiéreux rayons, à l’ombre des siècles. Ceux qui ont précisément vendu aux masses le chacun-ses-goûts et le il-paraît-que, le savent bien : qu’ils protestent aujourd’hui me semble juste ; qu’ils ne l’aient pas compris auparavant ou qu’ils n’aient pas jugé que ce qui était bon pour leurs enfants l’était aussi pour ceux du peuple qu’ils méprisent, laissant un demi-siècle d’abêtissement par la télévision s’achever dans les mensonges et les frivolités des demi-savoirs virtuels, qu’ils aient renoncé ce faisant au rôle qui leur incombait, voilà qui a de quoi interroger.

L’Amérique ne se connaît plus : honteuse d’elle-même et de son histoire quand elle en a encore vaguement conscience, comment pourrait-elle encore dialoguer avec l’extérieur ? Les enfants auxquels elle dénie aujourd’hui l’asile lui renvoient peut-être trop à la face la mémoire, l’identité qu’elle a préféré perdre en de vains divertissements, ou de non moins vaines et factices déconstructions : rappelons que le dernier délire à la mode, chez ces intellectuels qui disent détester Trump, c’est la dénonciation, comme j’y ai fait allusion plus haut, de l’« appropriation culturelle », dénonciation qui viserait en dernier recours, tout en piétinant la culture « blanche », à empêcher qu’elle ait quelque rapport que ce soit à l’altérité. Au lieu de renforcer l’échange, mission qui, à partir de cette vertu qu’est la connaissance de soi, leur revenait en propre, ces gens ont semé scepticisme et confusion, et voilà aussi pourquoi je les tiens pour responsables de ce qui nous arrive.

People and ideas : sachons qui nous sommes, connaissons-nous, et envisageons tous ces autres si nombreux avec sérénité. Un lourd programme nous attend car cette Amérique, c’est aussi nous, Français, cette élite qui a échoué, oui, c’est aussi bien la nôtre. Soyons à nouveau nous-mêmes, fuyons l’hospice de plastique que nous nous sommes bâti, retrouvons et le goût du savoir, et celui du débat, le goût de l’hospitalité et de l’arrachement, et aussi ce quant-à-soi sans lequel on ne saurait s’arracher qu’à en mourir. Face aux décrets scélérats qu’il a mis et continuera de mettre en place, je rêve de camarades d’idées et de combats qui sachent montrer à Trump et à ceux qu’il lèse que l’Occident, des plus grandes aspirations duquel le président américain n’est que le déni incarné, vaut mieux, ô combien, que tout cela.

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Un commentaire

  1. A quand l’infâme qualification d’« Enemy Alien » estampillée sur la green card pour l’entrée aux USA?
    Ce même symbole qui a marqué le passeport anglais du rescapé Stefen Zweig, délivré par l’Angleterre de Churchill.
    Zweig, Vienne et New York, Le Monde d’hier …
    « L’Amérique, pour moi, c’était Walt Whitman, le pays du rythme nouveau, de la fraternité mondiale à venir ».
    Manhattan, les lumières de Time Square, le ciel étoilé de la ville et ce sentiment d’extrême solitude en déambulant par ses rues qui me rappelle une autre, celle d’Albert Londres à Buenos-Aires. Une différence tout de même par rapport à ce dernier, personne à demandé à Zweig sa nationalité, sa religion, son origine et même pas son passeport anglais.
    Jamais aurait-il pu imaginer l’Amérique d’aujourd’hui, Philadelphie, Boston, Baltimore, Chicago, balayées par le vent du populisme, par l’instinct racial, et voir leurs vitrines des librairies vides. In vain il aurait pu y chercher son nom, ce lien qui réunissait par-dessus de l’horizon deux cultures, deux peuples, deux villes.
    Qui aurait pu croire que l’idéal à abattre aurait été un jour cette République de la culture et de l’intelligence, cet espace de liberté et de démocratie dont l’Europe en est le symbole ? L’internationale populiste y a déclaré la guerre et serré l’étau avec son nouvel impérialisme.
    Certes, la désobéissance civile s’élève, le monde universitaire réagit, les scientifiques se mobilisent, mais le pouvoir a bon jeu et déploie son chantage :
    « U.C. Berkeley does not allow free speech and practices violence on innocent people with a different point of view – NO FEDERAL FUNDS ? ».
    Sans oublier la cohue et le soutien du monde industriel et financier face à l’eldorado du dumping fiscal qui se prépare.
    América First … America Second … América Third … une succession qui annonce des temps très sombres pour l’humanité.
    Ecce Homo de l’instinct, de la terreur et de la soumission non des plus faibles, des minorités, elles le sont déjà, mais des élites, de l’intelligence et de la culture, des sociètés qui pensent de s’opposer dans un isolement dédegneux et souverain et finissent par leur réfut, par leur renoncement, se faire les complices les plus fiables.
    La populace hitlerienne n’a-t-elle pas brisé le rêve de Zweig d’une Europe de la culture par-dessus de ses frontières et de ses peuples ?
    Munich et Danzig témoignent cette défaite de l’intellect.
    Donald Trump, venez, je vous montrerai les cimitières qui nous unissent.