Plusieurs médias algériens et certains sites « antisionistes » d’extrême droite, ont attaqué le MAK et les Kabyles en mettant en avant le soutien apporté par le philosophe français Bernard-Henri Lévy. Cela traduit-il de la panique de la part de vos adversaires et détracteurs ?

Je constate encore une fois beaucoup de délires et de fantasmes autour de la personnalité et du rôle de BHL. Au-delà de la bêtise et de la haine des auteurs de ces attaques, il est bon d’expliquer clairement les choses.

Dans le cadre de la marche à laquelle a appelé le Gouvernement provisoire kabyle pour mobiliser les Kabyles à Paris, nous avons informé les médias français et leur avons demandé de relayer cet appel. Nous avons malheureusement, et nous nous y attendions, été l’objet d’un black out total de la part des médias hexagonaux. A notre grande surprise, le journal électronique La règle du jeu, fondé par Bernard-Henri Lévy, a lui choisi de relayer notre appel et nous l’en remercions vivement.

L’autre surprise est la panique qui a gagné d’abord les journaux algériens et la plupart des sites « antisionistes », d’extrême-droite, adossés à l’arabo-islamisme, à l’image du site Oumma.com, dirigé par Saïd Branine, pour qui aucune cause n’est légitime si elle n’est pas « arabo-islamiste ».

Que savez-vous de ce milieu « antisioniste », qui veut discréditer les Kabyles en tant que peuple aspirant à sa liberté ?

Cette « fachosphère » n’est pas forcément homogène, dans le sens ou elle ne se limite pas aux musulmans. Elle transcende les clivages politiques, ethniques et religieux. Mais on peut tous les classer à l’extrême-droite, même si leurs intérêts peuvent parfois diverger. Leur seul véritable ciment est leur haine des Juifs. Concernant les arabo-musulmans, cette haine englobe toutes les minorités qui aspirent à s’extirper du colonialisme arabo-musulman. Les Berbères, les Kurdes, les Chrétiens d’Orient, les coptes, les Yézidis… Autant de communautés dont les souffrances sont niées par ces défenseurs de l’arabo-islamisme.

Mais pourquoi veulent-ils maintenir ces peuples sous leur domination ?

Comme je vous l’ai dit, ces gens ont identifié un ennemi : le sionisme, qui est pour eux la cause de tous les maux de la Terre, par exemple le déclin des nations. Ils se sont mis en tête de combattre cet adversaire. Pour cela, il faut un front arabo-musulman puissant et uni. Dans cette optique, toute aspiration des minorités colonisées par l’arabo-islamisme est contraire à leurs intérêts. D’où cette haine farouche à l’endroit des indépendantistes kabyles.

Quels sont les principaux acteurs de l’antisionisme en France ?

Le site de référence de l’antisionisme est « Egalité et réconciliation », dirigé par Alain Soral. C’est un ancien libertaire, ancien communiste, ancien du Front national et compagnon de route de l’humoriste Dieudonné. Ces deux-là ont d’ailleurs contribué à donner un visage « branché » à l’islamofascisme. Soral s’en est d’ailleurs pris aux indépendantistes kabyles à plusieurs reprises, pour rassurer sa clientèle, notamment certains Algériens très attachés au fantasme du caractère arabe et musulman de leur pays d’origine. Les perdre nuirait à son business, qui consiste, entre autres, à vendre des anciens bouquins susceptibles de conforter ses groupies dans un antisémitisme destructeur pour eux.

J’aimerais aussi me pencher sur le cas de Salim Laibi, qui s’autoproclame « libre penseur » même si sa libre pensée ne doit pas dépasser une ligne rouge  : la critique de l’arabo-islamisme. Il me semble d’ailleurs qu’il est lui-même d’origine kabyle ce qui, déjà, est une épine dans son pied, car cela l’oblige à en faire des tonnes contre les Kabyles indépendantistes. Il lui faut sans cesse rassurer ses maîtres. Comme beaucoup de Kabyles antikabyles, il invoque son origine kabyle pour mieux nier sa singularité et mieux la mettre au service de l’arabo-islamisme. Ce type est un déraciné, donc « dégénéré » pour le paraphraser lui-même.

Il se dit spécialiste de la pensée traditionnelle, notamment de René Guénon ou encore de Julius Evola. Il oublie juste que la véritable tradition des Kabyles tend à être détruite par l’arabo-islamisme.

On peut aussi citer Panamza, un site adepte de la théorie du complot. Il met tous les attentats, passés ou à venir, sur les dos des Juifs. Cela lui évite de trop se torturer le cerveau sur le véritable rôle des arabo-musulmans eux-mêmes, qui ne sont que des victimes innocentes bien entendu.

Il y en a d’autres, plus ou moins insignifiants, comme Jean-Michel Vernochet, Youssef Hindi, qui a les indépendantistes kabyles dans le viseur, ou encore les Indigènes de la République, dont Houria Bouteldja, l’une des dirigeantes, d’extrême droite elle aussi, qui a dernièrement fait part de son appartenance à « l’islam » et à « l’Algérie »… Une indigène dans un pays dont les autochtones sont ceux qu’elle combat. Si elle appartient à l’Algérie, il serait bon pour elle d’aller y vivre. Cela lui permettra de se rendre compte que là-bas, les indigènes sont… les Kabyles.

18 Commentaires

  1. http://www.lematindz.net/news/20702-repositionner-lafrique-du-nord-au-nord-de-lafrique.html

    Repositionner l’Afrique du Nord au nord de… l’Afrique !

    Tamazgha a été baptisée dans l’histoire, successivement, par les historiens et géographes arabes : « Barbaria », « Chamal Ifriqia »» et « Maghreb El Aqsa » (Extrême Occident) ».
    Tamazgha a été baptisée dans l’histoire, successivement, par les historiens et géographes arabes : « Barbaria », « Chamal Ifriqia »» et « Maghreb El Aqsa » (Extrême Occident) ».

    Nous publions l’intervention de l’écrivain Aumer U Lamara à l’Institut Open Diplomacy de Sciences Po Paris, le 11 mai 2016, sur le thème : «La Question Amazigh et les enjeux de souveraineté en Afrique du Nord» (*).

    Je voudrais développer mon propos suivant trois axes : les causes de la dérive vers l’est du sous-continent nord-africain et le nécessaire repositionnement géostratégique, l’émergence du mouvement populaire de revendication amazigh et enfin le renouveau de la production culturelle d’expression amazigh en Afrique du Nord.

    Avant de présenter ces trois points, je vous rapporte fidèlement le dialogue entre deux élèves d’un lycée de la région parisienne, dont l’un est mon propre fils aîné. Son camarade lui pose la question en premier :

    – Tu fais quoi cet été ?
    – Je pars en vacances en Algérie,
    – Ah ! Tu vas en Orient ?
    – Non, l’Algérie est en Afrique du Nord, juste au sud de Marseille !

    Il est utile de rappeler que l’Afrique du Nord a été baptisée dans l’histoire, successivement, par les historiens et géographes arabes : « Barbaria », « Chamal Ifriqia » et « Maghreb El Aqsa » (Extrême Occident). Plus tard et jusqu’à aujourd’hui, les Européens et l’Occident en général ont inventé le terme « Maghreb » pour mieux envoyer le sous-continent nord africain en … Orient ! La réaction du lycéen évoqué est conforme à cette perception.

    1. Les causes de l’arrimage de l’Afrique du Nord avec le Moyen-Orient arabe et le nécessaire repositionnement pour mettre fin à cette  »fusion-confusion ».

    Les raisons historiques peuvent être classées, de notre point de vue, selon deux types :

    Les causes internes :

    1. L’Afrique du Nord a été islamisée depuis le 7e siècle. C’était la Berbérie, la Numidie ou la Maurétanie. Dans un processus historique normal, cette région aurait pu devenir un (ou plusieurs) pays musulman, de langue amazigh, à l’image de la Turquie d’aujourd’hui, de l’Iran ou de l’Indonésie.

    2. Un événement important s’est déroulé au 11e siècle et qui a empêché cette évolution historique : la venue en Berbérie, dès l’an 1049, des tribus Bani Hilal et Bani Souleyman (et d’autres). Elles avaient été chassées par les souverains Fatimides du Caire, depuis la vallée du Nil qu’elles avaient ravagée, et missionnées pour investir le nouveau territoire, le « Chamal Ifriqia ». Ces tribus nombreuses mais minoritaires n’avaient pas modifié le fond amazigh de la Berbérie, mais elles avaient introduit les différents parlers arabes dans les plaines et les hauts-plateaux sahariens.

    3. L’édification des cités islamiques, principalement Kairouan au 7e Siècle et Fès au 8e siècle avait consolidé l’urbanité « islamique ». En 1830, ce sont ces cités « arabo-islamiques », îlots minoritaires de la bourgeoisie citadine arabophone, dans un monde rural amazigh majoritaire, qui représentaient l’Afrique du Nord.

    4. La confusion avec l’Orient avait été aussi renforcée par l’occupation turque pendant trois siècles (16e – 19e siècle, de 1514 à 1830), dans le cadre de l’Empire Ottoman.

    Les causes externes :

    1. La stratégie française du « royaume arabe » a été poursuivie durant des décennies. Le discours de Napoléon III lors de sa venue à Alger le 19 septembre 1860 est sans ambiguïté : « Notre possession en Afrique n’est pas une colonie ordinaire, mais le royaume arabe ». Le souverain français projetait ainsi de construire une nouvelle alternative à l’empire Ottoman, édifier un « empire arabe » sous domination française de la Syrie jusqu’à Tanger.

    2. L’émergence de la  »mode de l’orientalisme » en Europe avait poussé encore cette confusion ; le voyage à Alger ou Rabat était synonyme de celui de la Mecque (les voyages de Delacroix, Rimbaud, l’action du gouvernorat du Maréchal Lyautey au Maroc, etc).

    3. La nécessité tactique des nationalistes nord-africains d’intégrer la Ligue des États Arabes pour mener les luttes de libération nationale. Sur ce point, le discours de Mohammed V le 10 avril 1947 à Tanger (connu sous le nom de « discours d’El Mendoubia ») constitue la première déclaration politique « d’arrimage » de la Berbérie au Moyen-Orient arabe Il disait : « La Maroc est un État arabe, il intégrera la ligue des États arabes ».

    4. Les politiques pan-arabes des dirigeants post-indépendance (Ben Bella, Bourguiba, Hassan II, …) avaient renforcé cette forme d’annexion de l’Afrique du Nord au monde arabe et déclenché la répression de toute velléité d’expression amazigh. Le Premier Festival Culturel Panafricain de 1969 (PANAF) qui s’est tenu à Alger constitue le summum de la négation de l’amazighité : aucun poète ou chanteur d’expression amazigh n’a été convié à cette manifestation… pourtant celle des cultures africaines ! L’écrivaine et chanteuse lyrique Taos Amrouche, qui avait fait le voyage d’Alger, avait été interdite de chanter dans son pays.

    2. Émergence du mouvement Amazigh et repositionnement nécessaire du sous-continent nord-africain et méditerranéen.

    Les grands axes de revendications du mouvement populaire amazigh :

    1. L’émergence du mouvement populaire lors du printemps berbère de 1980 en Kabylie avait déjà posé les revendications fondamentales, qui sont toujours d’actualité : garantir par l’Etat les libertés démocratiques – reconnaissance et prise en charge des cultures et langues populaires (tamazight et arabe populaire) – réécriture de l’histoire nationale ». La reconnaissance actuelle de tamazight comme langue nationale et officielle au Maroc et en Algérie constitue une avancée mais elle reste en-deçà des revendications. Elle reste sans effet puisque les décrets d’applications ne sont pas signés. Ceci est perçu comme un nième subterfuge pour saborder la mobilisation populaire.

    2. Le combat du mouvement Amazigh s’inscrit dans le mouvement mondial des luttes des peuples autochtones (Afrique, Amérique du Sud et centrale, Europe, …). Cependant, pour le mouvement Amazigh, il ne s’agit pas d’une lutte d’une minorité mais d’une majorité ; plus de 90 % de la population sont amazigh (qu’elle soit amazighophone ou arabophone (plus exactement d’expression dardja))**.

    3. Le mouvement Amazigh s’inscrit dans une perspective transnationale, au-dessus des frontières actuelles des pays d’Afrique du Nord. L’objectif est de parvenir à l’intégration et fédération de ces pays, dont les frontières ne sont que des conséquences des luttes de pouvoirs à travers les siècles en Orient musulman (Damas, Baghdad ou le Caire). Aujourd’hui, les composantes des associations amazigh, Congrès Mondial Amazigh, reflètent parfaitement cette stratégie nord-africaine. C’est un juste retour aux sources : en 1926, la naissance de l’Etoile Nord-Africaine (ENA) à Paris, première association qui revendiquait l’indépendance de l’Afrique du Nord, était composée de marocains, d’algériens et de tunisiens !
    L’apparition et l’adoption du qualificatif unioniste, Tamazgha, constitue une avancée majeure.

    4. L’autonomie du sous-continent nord africain par rapport au moyen orient arabe, qui signifie pour le mouvement Amazigh la fin d’une forme de vassalité, marque le repositionnement historique, culturel et politique de l’Afrique du Nord dans son espace africain et méditerranéen. Le mouvement islamiste (ie. arabo-islamiste) à Tamazgha (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, …) est actuellement le principal adversaire de l’émancipation par rapport au Moyen Orient arabe et islamique.

    Pour résumer, les caractéristiques du Mouvement Amazigh :

    • C’est un mouvement populaire de revendication pacifique depuis plus de trente ans, dans tous les pays de Tamazgha,
    • Il projette l’intégration des pays d’Afrique du Nord, conforme à l’histoire multimillénaire, dans son ensemble naturel africain et méditerranéen,
    • Il constitue un facteur de stabilité pour la zone méditerranéenne en face d’une Europe unie.

    3. Dynamique nouvelle de production culturelle amazigh :
    A côté des luttes politiques et pacifiques, le Mouvement Culturel Amazigh a impulsé depuis plusieurs années l’accélération du passage de l’oralité à l’écrit et aux nouveaux modes d’expressions culturelles (nouvelles, roman, cinéma, théâtre, …), la multiplication des maisons d’éditions, la production cinématographique. L’absence de l’écrit amazigh, alors que cette langue disposait déjà d’un alphabet parmi les plus anciens, a été le point faible et la raison de son recul devant les langues venues de l’extérieur. A l’inverse, l’Iran avait déclenché dès le moyen âge un mouvement, connue sous le nom de shu’ubiyya, de résistance à l’arabisation.
    La reconnaissance aujourd’hui de la légitimité du combat pour l’amazighité, quels que soient les calculs des uns et des autres dans ce qui reste des centres de pouvoirs «arabo-islamiques», implique l’existence de conditions favorables pour un renouveau culturel amazigh.

    Du point de vue pratique, le repositionnement du sous-continent nord-africain, dans ses fondements culturels, historiques et politiques, nécessite d’accomplir des étapes bien définies :

    1. Mettre les moyens nécessaires pour le développement des langues populaires de Tamazgha :

    • Pour tamazight, l’une des langues les plus anciennes du bassin méditerranéen, afin d’accélérer la convergence des parlers actuels (kabyle, chaoui, chleuh, rifain, mozabite, touarègue, etc).
    • Pour la dardja (arabe populaire, maghribi), qui est une synthèse de l’arabe et de l’amazigh, définir un statut au niveau de Tamazgha (rappelons que c’était l’une des revendications du Printemps berbère d’avril 1980 en Kabylie).

    2. Rendre co-officielles les langues du peuple, tamazight et dardja, et impulser une politique linguistique sérieuse pour intégrer ces langues dans le système scolaire des différents pays de Tamazgha. Afin d’aboutir à terme à un bilinguisme réel et décomplexé tamazight – dardja.

    C’est la seule voie pour restituer l’Afrique du Nord à l’Afrique et au monde méditerranéen, un euphémisme qui implique un changement de paradigme. La perception de l’étranger sera alors plus conforme à la réalité ».

    Aumer U Lamara

    Physicien, écrivain

    (*) Participants à la table ronde : Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, spécialiste des mondes arabo-berbères ; Stéphanie Pouessel, anthropologue, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC) Tunis ; Aumer U Lamara, physicien, écrivain de langue amazigh.

    (**) La situation de Tamazgha est similaire au cas du Paraguay : 95 % de la population est guarani, plus de 80 % parlent la langue guarani, mais cette langue n’a été reconnue langue nationale qu’en 1967 et comme langue officielle qu’en 1992 (co-officielle avec l’espagnol) !

  2. Bhl s’engage pour la cause kabyle . on ne peut que le soutenir. La cause
    Kabyle est une cause juste. Les kabyles sont un peuple opprime’ depuis si longtemps.
    Seulement Bhl et tous les démocrates militant pour la cause kabyle vont se
    Trouver face à face avec les états unis qui poussent leur agent chakib kalil au
    Pouvoir à Alger après l’eternel agonisant . les kabyles ainsi que le Sahara
    Occidental pourraient représenter la monnaie d’échange pour soudoyer la junte
    Au pouvoir à accepter chakib kalil comme président. Les états unis ont déjà
    Exhiber une partie de leurs cartes en laissant choir le Maroc aux conseil de
    Sécurité de l’ONU pour épouser la thèse d’Alger et de son acolyte polisario
    Lors de l’élaboration de la dernière résolution sur le retour de la Minurso
    Au Sahara occidental.

  3. Nous les kabyles nous aspirons à vivre libres pacifiquement sur notre terre non arabe en afrique du nord(tamazgha) méditerranéenne occidentale conformément à nos us et coutumes amazighokabyles en occident méditerranée(ouest de la méditerranée)

    Les panarabistes nous rétorquent

    Ah! donc vous voulez la geurre ..!

    Pourquoi à l’aspiration légitime d un peuple ,qui ne veut plus que l on lui impose une langue qui n’est pas la sienne,des us et coutumes arabes asiates qui ne sont pas ses traditions ,on lui oppose la guerre et la destruction?!!!!

    La réponse la plus évidente est que les tyrans sont de mauvais éleves, ils n apprennent jamais les leçons de liberation des jougs oppresseurs que donnent l histoire des peuples!

  4. Albert camus

    La kabylie 1939 « alger republicain  »

    Albert Camus: La Grèce en haillons
    A la suite de sa visite en Kabylie Albert Camus a écrit une série d’articles publiés, du 5 au 15 juin 1939, dans le quotidien Alger Républicain édité en Algérie.

    Quand on aborde les premières pentes de la Kabylie, à voir ces petits villages groupés autour de points naturels, ces hommes drapés de laine blanche, ces chemins bordés d’oliviers, de figuiers et de cactus, cette simplicité enfin de la vie et du paysage comme cet accord entre l’homme et sa terre, on ne peut s’empêcher de penser à la Grèce.
    Et si l’on songe à ce que l’on sait du peuple kabyle, sa fierté, la vie de ces villages farouchement indépendants, la constitution qu’ils se sont donnée (une des plus démocratiques qui soit), leur juridiction enfin qui n’a jamais prévu de peine de prison tant l’amour de ce peuple pour la liberté est grand, alors la ressemblance se fait plus forte et l’on comprend la sympathie instinctive qu’on peut vouer à ces hommes.

  5. La kabylie un peuple qui veut juste vivre libre et pacifiquement sur sa terre de tamazgha en méditerranée occidentale.

    Kabyle, vous dis-je, ni Arabe, ni Oriental ,mais amazigh méditerranéen occidental!
    « Si nous sommes Arabes, pourquoi nous arabiser ?!!!!
    Si nous ne sommes pas Arabes, au nom de quoi vouloir nous arabiser à tout prix ?! » Kateb Yacine

    Haut et fort, nous vous informons, messieurs mesdames les journalistes, messieurs mesdames de l’Académie, les professeurs d’histoire, décideurs politiques…

    Nous en avons assez, à chaque fois qu’il s’agit de l’Afrique du Nord dans vos articles écrits et lorsque vous en parlez à la radio ou à la télévision, que vous utilisiez le mot « arabe » pour nous désigner !
    Non que nous ressentons ce terme comme stigmatisant, là n’est pas la question, mais nous en avons assez que vous ignoriez notre identité kabyle, amazighe, ou « berbère », (si vous préférez), lorsque vous évoquez l’Algérie.
    Est-ce franchement par ignorance, par mépris à notre égard, ou par complicité passive avec les régimes et courants politiques panarabistes, tenants de la colonisation arabe, que depuis des décennies, vous effacez, en utilisant le vocable commode « arabe », la réalité de millions de Kabyles, indigènes et autochtones de Tamazgha, ou Afrique du Nord si cela vous convient, qui n’ont rien d’arabe dans leur gênes ni dans leur esprit. Des millions de Kabyles colonisés par les Arabes, comme, ils furent hier colonisés par les Romains, les Ottomans, les Français… Au nom de quels principes la colonisation arabo-musulmane est-elle plus légitime que la française ?
    Est-ce par paresse ou absence de rectitude intellectuelle que vous persistez à accoler le terme générique « arabe » à notre peuple, dans l’enseignement de votre Histoire (voir les manuels d’Histoire de Cinquième, concernant l’Histoire de l’Afrique du Nord et des conquêtes arabes), dans vos discours politiques et votre verbiage journalistique ? L’Afrique du Nord, Tamazgha, n’est pas une terre arabe et ses habitants ne sont pas des Arabes non plus, mais c’est le pays des Imazighen (Kabyles…), depuis l’aube des temps.

    Pourtant nous sommes un peuple très ancien, plus ancien que vous, Européens et Méditerranéens comme nous, vous nous fréquentez depuis l’Antiquité, si ce n’est depuis le Néolithique ! Comme vous nous avons connu les Grecs anciens et leurs légendes, les Romains et leur joug, les prémices et la propagation du christianisme, les invasions vandales, byzantines, sarrasines, turques et finalement les vôtres, le joli temps des colonies de vos grands parents…
    Nous avons partagé avec vous les mêmes événements de l’Histoire ancienne, moderne et contemporaine et nous n’avons jamais disparu de votre environnement proche.

    Pourtant, nous sommes un peuple très proche de vous, géographiquement, nous ne sommes ni des Antipodes, ni des Amériques, ni de l’Extrême et encore moins du Moyen ou Proche Orient ou de la péninsule arabe, pour que vous feigniez nous ignorer complètement ! Est-ce parce que nous n’avons jamais fait de tapage sur la scène mondiale ?
    Est- ce parce que nous n’avons jamais été un peuple conquérant et belliqueux ? Pourtant votre Église catholique nous connaît fort bien, puisque nos compatriotes kabyles Tertullien, Augustin, Cyprien, Arnobe et bien d’autres illustres noms, tant de martyrs de la foi chrétienne de vos aïeux, furent des Imazigho-kabyles, ou Berbères et font partie de votre héritage culturel et votre Histoire ecclésiastique. Si vous en doutez, de grâce, demandez à vos prestigieux théologiens, les gardiens de votre mémoire, et demandez-leur si les Saints Pères de l’Église africaine furent des Arabes ! non mille fois non !

    Parlez à vos hommes d’Église, à vos militaires, vos historiens, vos explorateurs, depuis Hérodote jusqu’au Père De Foucauld et Théodore Monod, demandez-leur quels peuples, quelles traditions, quelles langues ils avaient rencontré sur nos rivages !
    Les Canariens, les Rifains, les Imazighen de l’Atlas, les Chleuhs qui vous avaient donné bien du mal lors de la « pacification » du Maroc aux débuts du XXe siècle, les Kabyles, les Chawis et Touareg et bien d’autres composantes d’un seul et même grand peuple Amazigh, étaient-ils des Bédouins de la Péninsule arabique ? Non !

    Chaque fois que vous persistez à accoler aux Kabyles Imazighen ou Berbères, l’étiquette « arabe », vous gommez l’identité ethnique, linguistique, culturelle de millions de Méditerranéens du Sud. Vous devenez tout simplement les complices consentants d’un génocide silencieux, fomenté et programmé depuis des siècles par l’impérialisme linguistique, culturel et religieux oriental.
    Vous arrive-t-il de confondre les Bretons et autres Celtes avec les Latins ? Non.
    Pensez-vous que les Kurdes soient aussi des Arabes ou des Turcs ? Non plus.
    Confondez-vous les Arméniens, les Géorgiens, les Tchétchènes et autres caucasiens avec les peuples slaves ou Turc ? Jamais.
    Les peuples indigènes ou adoptifs des Amériques sont-ils pour vous les descendants des colons et autres conquistadors anglais et espagnols ? non
    Vous arrive-t-il de confondre Chinois, Japonais, Khmers, Thaïs et autres Asiatiques ? Non.
    Confondez-vous encore les Israéliens et les vrais Arabes, bien qu’ils soient tous deux issus d’un même peuple sémite ? Que nenni.
    Vous êtes cultivés, sensibles à outrance au « politiquement correct », vous reconnaissez les spécificités et caractéristiques ethniques et culturelles de tous les peuples de la terre et vous vous faites un point d’honneur de les appeler par leurs vrais ethnonymes, même les plus lointains et étrangers à la sphère de la civilisation européenne occidentale.

    Pourtant vous persistez à ignorer le nom de notre peuple KABYLE, que vous daignez désigner par le terme péjoratif de « ARABE », même lorsque vous faites un effort d’exactitude géographique, vous persistez à ignorer notre identité africaine et méditerranéenne, notre Histoire et notre présence pourtant si évidente à votre voisinage immédiat. Sommes-nous, Kabyles, un peuple si invisible, muet, inconsistant, sans identité propre, pour que vous nous ignoriez encore et toujours ?
    Pourtant nos compatriotes kabyles issus de l’immigration sont si nombreux en Europe, particulièrement en France, si discrets et si francophiles, francophones de la première heure, illustres anciens combattants de la Première et Deuxième guerres mondiales, mineurs de fond, OS de Peugeot et Renault, leur progéniture s’est bien distinguée, à l’instar des Zidane, Isabelle Adjani, Danny Boon, Michael Schumacher, Jacques Villeret, Claude Zidi, Alain Bashung, Achoui, Daniel Prévost… et autres Kabyles de deuxième et troisième générations, pour que vous ne vous souciez pas de ménager leur susceptibilité et d’avoir quelques égards pour leur modeste personne, au moins pour leurs mérites (quand on parle d’intégration, de discrimination positive, s’agit-il de confusion et de désintégration de soi ?).

    Quand il s’agit de parler de Kabyles, de grâce, évitez de nous englober dans l’arabité sans nous demander notre avis sur la question. Appelez-nous par notre vrai nom d’origine, Imazighen, Kabyles ou Nord Africains, ce qui est correct, ou Berbères, ce qui est un moindre mal. On vous en sera gré pour un peu de reconnaissance, entre voisins de longue date, n’est-ce pas ? C’est la moindre des choses de s’appeler par nos vrais noms ; vous contribuerez aussi, croyez-moi, les spécialistes de la sociologie ne me contrediront pas, à aider notre jeunesse en mal de repères identitaires en lui rappelant ses racines méditerranéennes et non hedjaziennes arabes (péninsule arabique) et n’employez l’appellation « Arabe » que lorsqu’il s’agit des Arabes du Proche Orient, en Arabie terre des Arabes.

    Non que nous ayons une dent contre les arabes, nous avons de l’estime pour tous les peuples de la Terre, mais on en a vraiment assez de ne compter que pour du « beur »…
    « Rebeu, moi ? Non ! « BYLKA », monsieur le journaliste branché. BYLKA, du kabyle, en verlan… Vous ne saviez-pas ? Tenez-le vous pour dit.

    Quant à ceux ignares et négationnistes de la francarabie qui veulent nous entendre leur chantonner le « nos ancêtres les Arabes » si chère à la colonisation arabo-musulmane, vieille rengaine reprise que la colonisation française nous faisait ânonner, enfants, à nous Kabyles, nos « ancêtres les Gaulois », nous disons ne vous en déplaise, monsieur le négationniste de l’histoire de notre peuple kabyle amazigh qui vient de fêter son 2958 Yennayer (jour de l’an amazigh kabyle (berbère). Pour nous, nous sommes et restons Kabyles comme le sont nos mères, nos pères et nos ancêtres. Nous ne vous laisserons plus falsifier notre histoire plusieurs fois millénaires au profit de celle de la colonisation arabo-musulmane.

    Aksel enfant de l alkapeca

  6. Tanemirt (merci en kabyle) chers amis de la rédaction de la regle du jeu et notamment à notre aîné frere par LA TERRE ET LE SANG DE TAMAZGHA(terre amazighokabyle afrique du nord) BERNARD HENRY LEVY!

  7. Il faut éviter à tout prix que n’éclate une véritable guerre civile en Algérie…

  8. Point n’est besoin de dire merci à BHL. Le courage de BHL n’ a d’égal que celui des Kabyles!
    Peut-être repondra-t-il à cette question éternelle: Pourquoi les démocraties occidentales soutiennent-elles pour toujours les dictatures dans le monde arabomusulman? Les braconniers chez elles sont jugées et parfois même mis en prison!
    Pour certains cette question est triviale, mais pour les nations opprimées, telle la la Kabylie, elle est vitale.
    Masin Ammour

  9. Bernard-Henri Lévy oeuvre dans la lutte contre l’islamisme radical, partout dans le monde. C’est donc tout à fait normal qu’il se range aux côtés des Kabyles.

  10. Tout simplement un grand merci à toute personne à travers le monde qui soutient la cause juste de la Kabylie.

  11. Moi je vis en Algérie et je puis vous assurer que la majorité des Kabyles est contre cette idée d’indépendance. Le combat d’arrière garde mené hors d’Algérie pour cette cause est surtout le fait de la minorité qui entoure Mehenni et sa bande.
    Quant à l’attitude d’hostilité quasi-générale des Algériens vis à vis des initiatives de BHL dans cette affaire, il ne faut pas la chercher dans un quelconque antisémitisme. Elle s’explique simplement par le chaos qui prévaut actuellement en Libye et dont BHL porte la responsabilité.C’est aussi simple que ça…

    • Moi je vais en Kabylie et croyez-moi, ayant participé à la manifestation du 20 avril 2016 en Kabylie (à Tizi-ouzou), c’était tout simplement grandiose ! Et même immu de voir ces centaines de milliers de personnes venir soutenir et clamer haut et fort cette idée de liberté de la Kabylie.

  12. La foudre qui est tombée sur Bernard-Henri Lévy est totalement absurde et inattendue ! Jamais, il me semble, il ne s’est exprimé pour la partition de l’Algérie, il n’a pas non plus signé d’article sur le sujet dernièrement, alors pourquoi tant de haine envers lui ? Il représente décidément la cible préférée d’individus crapuleux…

  13. La cause kabyle vient de faire un pas de geant. Rendez-vous aux nations unies. Independance pur la Kabylie et eternité pour Israel.

    • OUI TILLELI (liberté) POUR LA KABYLIE ET ETERNITE POUR LE GRAND PEUPLE D ISRAEL.

  14. Soutenir les indépendantistes des pays ennemis est le B, A, BA de la géostratégie.

    • C’est gagnant/gagnant… les Kabyles recouvriront la souveraineté de leur patrie, perdue en 1857, et le monde libre comptera un membre de plus : la Kabylie, pays laïque et démocratique, le 2ème dans la rive sud de la Méditerranée avec Israël, ce qui ne fera que renforcer le rempart de résistance à la conquête du Monde par les arabo-islamistes !

      Ernest Renan, historien, philosophe et écrivain français (1823-1892) disait après avoir lu Hanoteau et De Letourneux dans « La Kabylie et les coutumes kabyles », que « L’organisation politique kabyle représente l’idéal de la démocratie, telle que l’ont rêvé nos utopistes. »

      Albert Camus, prix Nobel de Littérature, avait écrit sur la Kabylie : ‎ »Et si l’on songe à ce que l’on sait du peuple kabyle, sa fierté, la vie de ces villages farouchement indépendants, la constitution qu’ils se sont donnés (une des plus démocratiques qu’il soit), leur juridiction enfin n’a jamais prévu de peine de prison, tant l’amour de ce peuple pour la liberté est grand …Ces hommes …qui ont vécu…dans les lois d’une démocratie plus totale que la notre. »