Le 27 mars 2016 à 10h30 sera organisée à Paris une rencontre internationale consacrée au Burundi.
Depuis le 26 avril 2015, ce pays est plongé dans une crise profonde marquée par des violations massives des droits de l’homme : meurtres ciblés, viols, arrestations arbitraires, tortures… Des voix autorisées parlent de commission de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de crimes de génocide. Les questions suivantes seront abordées : quelle est l’ampleur et la nature exacte des crimes commis ? Quelles responsabilités ? Quels risques pour la région ? Quelle évaluation des réactions internationales face à la crise burundaise ? Quel est l’état de la situation humanitaire à l’intérieur du pays et dans les camps de réfugiés ? Que faire concrètement aujourd’hui pour le Burundi ?

Cette rencontre sera une occasion unique pour écouter la parole de nombreux témoins. Sont attendus deux cents participants – issus des mondes académique, politique, économique, associatif et artistique. La rencontre sera clôturée par une cérémonie culturelle d’hommage aux victimes.

Avec la participation de nombreuses personnalités et témoins dont : Pierre-Claver Mbonimpa, militant des droits de l’Homme et Président de l’Aprodh ; Sylvestre Ntibantungaya, ancien Président du Burundi ; Khadja Nin, artiste ; Bernard Maingain, avocat ; Jean-François Dupaquier, écrivain, journaliste ; Innocent Muhozi, journaliste ; Pacifique Nininahazwe, militant des droits de l’homme ; Bernard Schalscha, éditorialiste ; David Gakunzi, écrivain.

 

Dimanche 27 mars à 10h30
Cinéma Etoile Saint-Germain-des-Prés
22 rue Guillaume Apollinaire, 75006 Paris

Inscription obligatoire

Informations et réservations :
info@parisglobalforum.org
redaction@laregledujeu.org

7 Commentaires

  1. Merci pour votre mobilisation. Peu de médias relaient ce qui se passe actuellement au Burundi…

  2. Des questions décisives qu’il est grand temps de se poser. Les réponses seront-elles entendues ?

  3. Il est urgent de tirer la sonnette d’alarme. Je serai présent.

  4. Nul n’ignore que les éclairs d’inconscient qui secouent actuellement le Burundi ont été provoqués par le dernier battement d’ailes d’un papillon rwandais. L’identification des nouveaux criminels a donc peu de chance d’avoir lieu sans que la grande scène de crime se soit d’abord soumise à une analyse comparative sérieuse. Or nous le savons, nous le taisons mais nous n’oublions pas cet énorme silence… moteur… inaction! par lequel se distingua, dès les premiers jours du génocide de 1994, un quai d’Orsay accusé de manquement capital, voire de complicité dans l’extermination des Tutsis. Nous pourrions tranquillement attendre qu’Alain Juppé soit désigné candidat des Républicains pour les prochaines présidentielles avant de larguer la petite bombe sur son crâne aussi brillant qu’une cervelière viking, espérant obtenir, en retour (de bâton), un 21 avril diaboliquement socialiste. Ce n’est pas ce que nous voulons. Ce n’est pas la victoire que nous nous souhaitons. Et puis, il devient de plus en plus aventureux de tabler sur le sursaut républicain en un pays où le négationnisme diversifie son offre jusqu’à faire soit de Marine Le Pen la fille naturelle du général de Gaulle, soit des réformateurs qui s’escriment à chevaucher la loi du marché les nouvelles forces de l’Axe du mal. Enfin, il y a ce risque supplémentaire que représente aujourd’hui, malgré quelques mois d’amnésie, la jurisprudence Bartolone : élan protecteur à l’endroit d’un alter ego qui aurait fait l’objet d’une accusation que l’opinion estimerait disproportionnée. Avec, en prime, l’impunité pour les coupables authentiques, lesquels, faisons-leur confiance, profiteront toujours du bouclier d’indignation que le peuple a tendance à dresser entre les chasseurs de métanazis et leur proie sauvagement démasquée. Les crimes contre l’humanité sont, par définition, l’affaire de toute l’humanité. Leur linge sale se lave en famille, au sens large du terme. Si Alain Juppé n’a pas jugé nécessaire de demander pardon pour la manière dont il géra les affaires du pays en ces heures horrifiantes, il se peut que de justes raisons expliquent son attitude. Ce qui est juste pour lui doit l’être dorénavant pour tous. La justice pour Juppé et la justice pour le Rwanda se recoupent forcément. L’une passera par l’autre, et réciproquement. Le plus tôt sera le mieux.

    • Le désengagement spectaculaire de la France à l’égard d’un crime contre l’humanité qui viserait de nouveau les Tutsis ne peut pas ne pas être mis en parallèle avec l’accusation faite par le président Kagame dans un discours de 2014, non plus de non-intervention, mais bel et bien de participation de la France au génocide que celle-ci aurait perpétré à l’encontre de son peuple, vingt ans plus tôt. La France de 1994, ce n’est pas n’importe quelle France. La Ve République traverse alors sa deuxième période de cohabitation. C’est donc tout le spectre démocratique, exception faite des partis extrémistes, qui se trouverait tout à coup impliquée dans ce qui, si les accusations s’avéraient être fondées, pourrait devenir une affaire d’État dépassant en ignominie le dossier classifié qui coûta la vie à Politkovskaïa. Jusqu’à nouvel ordre, le témoignage de Kagame fut sèchement contesté, aussi bien par le clan Balladur que par le clan Mitterrand. Sans aller jusqu’à invoquer la façon dont le Sanhédrin traitait les faux témoins, à savoir qu’il les condamnait à une peine équivalente à celle prévue pour l’innocent qu’ils avaient accusé, je pense que la France ne peut se contenter de balayer d’un revers de la main une deuxième accusation de participation à un génocide pour le seul XXe siècle. La chose est beaucoup trop insoutenable pour laisser les rescapés mariner dans l’expectative d’un verdict insatisfaisant.

    • P.-S. : On peut croire, lorsque j’évoque le faux témoignage, que je vise spécialement le président rwandais. On peut croire ce qu’on veut.