Fernando Arrabal était l’invité d’honneur de la cinquantième édition du off du Festival d’Avignon lors d’une soirée spéciale. Au programme : une partie d’échecs durant laquelle Fernando Arrabal a joué aux échecs face à douze personnes en simultané, et la projection d’un court-métrage de Kenny Ozier-Lafontaine sur Arrabal, intitulé Tar. Le public est venu nombreux pour rencontrer le dramaturge à l’oeuvre capitale et à la renommée internationale.
Tout juste sorti de l’hôpital pour être au rendez-vous avignonnais, Fernando Arrabal trônait l’autre soir sous le chapiteau du Village du off, où il divaguait joyeusement sur le théâtre, la vie, la modestie et l’art… Mais aussi sur le « off » qu’il ne cessait d’évoquer en répétant ce refrain aux accents surréalistes : « j’adore le off ». Profession de foi militante ; bénédiction lancée comme un voeu de réussite, au terme d’une semaine de démarrage un peu laborieuse pour les mille trois cents spectacles du off.
Joyeux moment loufoque, en tout cas, où le poète espagnol franchement fan de ses fans se tenait dangereusement tout au bord de la scène pour être le plus près possible des spectateurs auxquels il s’adressait. Les organisateurs craignaient que l’octogénaire ne tombe. Mais dans sa joie sincère de se sentir si proche du public, l’homme de théâtre ne pouvait pas tomber. Il planait.
Texte de Judith Sibony