Les juifs de France en ont assez.

Assez de ces métros où il devient périlleux de porter une kippa.

Assez de ces écoles de la République où être un enfant juif vaut brimades à la sortie des classes.

Assez de la France des amateurs de quenelle dont les meetings sont autant d’appels à la détestation des juifs.

Assez de la France des islamo-fascistes qui ont, comme au temps de l’affaire Dreyfus et des bandes du marquis de Morès, franchi un degré de plus dans l’abjection en commençant de s’attaquer à des synagogues et à des commerces juifs.

Assez de ces manifestations où la « solidarité avec Gaza » n’est souvent qu’un prétexte à hurler sa haine du nom juif.

Assez de lire des reportages décrivant des quartiers où les Mohamed Merah et autres Mehdi Nemmouche sont tenus pour des héros.

Ils en ont assez, oui.

Ils sont nombreux, du coup, à se poser la question : « sommes-nous toujours les bienvenus au pays des Lumières et de l’émancipation des juifs? sommes-nous toujours chez nous dans ce pays étrange où le nouage de l’antisionisme le plus vil, du négationnisme le plus épais et de la concurrence victimaire la plus trouble est en train de produire un antisémitisme de type nouveau et potentiellement dévastateur ? »

Et ils sont de plus en plus nombreux à répondre par la négative et à partir s’établir en Israël.

 

Je comprends – est-il besoin de le préciser ? – cette anxiété qui monte.

Je suis, à ma place, suffisamment exposé pour avoir à me poser, moi aussi, cette question terrible, hier encore inconcevable et dont je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse, de mon vivant, revenir avec cette violente banalité.

Et ce « sifflement inaudible à l’oreille commune » dont parlait Levinas dans un texte sur le climat des années 30 que je n’ai jamais pu lire sans un frémissement d’effroi rétrospectif, ce « vent glacial » qui parcourt les pièces « encore décentes » des demeures juives visées par la horde criminelle, ce souffle fétide qui « éteint les lumières, met en loques les vêtements et apporte les hurlements et ululements » de foules sûres d’elles-mêmes et impitoyables, c’est vrai que je les sens, c’est vrai que je les entends – et la colère que cela m’inspire n’est plus, soudain, derrière mais devant moi.

N’empêche.

Je ne crois pas qu’il faille partir.

Je comprends qu’on le décide, bien sûr, quand on le fait poussé par les nobles raisons de l’esprit, du cœur et de la volonté de contribuer à la consolidation de la société israélienne.

Mais je ne pense pas qu’il faille se laisser impressionner.

Je ne pense pas qu’il faille désespérer au point de plier bagage et de quitter l’arène.

Et cela pour au moins trois raisons.
Les juifs de France, d’abord, ne sont pas si seuls qu’ils le croient. Et, des meetings de Dieudonné interdits par Manuel Valls aux manifestations antisémites dont Gaza fut le prétexte et que les maires de grandes villes, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont tous eu le courage d’interdire, l’honnêteté oblige à dire que les pouvoirs publics n’ont pas failli et se sont montrés, jusqu’ici, d’une vigilance sans faille.

Les juifs de France, ensuite, sont moins faibles qu’ils ne le pensent. Bien sûr, ils ont, comme le reste de la population, leur contingent de chômeurs, de travailleurs précaires, de pauvres et de vieux qui sont, si j’ose dire, doublement faibles et exposés et qui, sans le soutien d’associations caritatives exemplaires, auraient sombré depuis longtemps. Mais, pour le reste, que de voix fortes ! Que de responsables qui, ayant tiré les leçons de la timidité de ces aînés qu’on appelait les « israélites français » et qui virent venir le pire sans réagir, ne laissent désormais rien passer ! Et puis cette part miraculeuse, et encore majoritaire, de la société française dont j’ose croire que les réflexes, plus encore que la réflexion, ont été affûtés par l’Histoire : elle ne se laissera plus prendre par surprise le jour où surgira, s’il surgit, le groupe en fusion pogromiste !

Et puis, il y a une troisième raison encore – peut-être la plus importante – de ne pas baisser les bras. Ce pays est le leur. Cette république est leur œuvre. De Bernard Lazare à Pierre Mendès France en passant par René Cassin, Romain Gary et tant d’autres, les juifs ont été parmi les bâtisseurs de cette République de France qui reste l’un des lieux du monde où les valeurs d’humanisme et d’universalisme qui sont les leurs restent le plus vivantes. Alors, laisser tomber ? Céder la place aux rouge-brun et à leurs jumeaux de la « vague bleu Marine » ? Abandonner cette France dont ils ont tant reçu, à laquelle ils ont tant donné et qui est, après eux, la prochaine cible des mêmes nervis ? Il n’en est juste pas question. Tant par tempérament que par principe je ne m’imagine pas déserter le champ d’une bataille politique, morale, spirituelle dont je suis, au fond de moi, convaincu que les Républicains finiront par la gagner.

Il faut tenir.

Il faut lutter.

Il faut, comme le crie Jacques Weber sur les planches d’un théâtre où il joue l’un de mes textes et où il est aussi question de cela, être assez forts pour être sûrs d’être toujours les plus forts. Et il faut, forts de cette force, tenir tête à la canaille, ne rien lui céder – et défendre, ce faisant, les règles du vivre-ensemble qui ont fondé la France et ne sont, loin s’en faut, pas étrangères au génie du judaïsme.

Le Sage ne dit-il pas que le premier attaqué est aussi le premier défenseur ? et que, dans la mesure même où ils sont en première ligne face à la barbarie qui gronde, les juifs de France sont aussi ses meilleures sentinelles ? Ils ne passeront pas.

31 Commentaires

  1. BHL met des mots sur ce que chacun d’entre nous peut ressentir au plus profond de soi.
    Il a raison, fuir par peur est une mauvaise raison de quitter un pays pour lequel tant sont morts. Ce n’est pas leur rendre hommage, eux qui ont combattu pour une démocratie, une république exemplaire (sic) que la terreur met à mal tous les jours !
    Merci BHL pour cette tribune.
    Nous ne lâcherons rien. Vous pouvez compter sur nous !

  2. Monsieur Levy,
    Vous possédez un style d’écriture fort attachant facile à lire, très accessible etc…
    Ce que je vous demande par ce message, c’est de produire une critique du livre de Maurice Rajsfus sur l’UGIF et les juifs dans la collaboration lors de la seconde guerre mondiale et d’établir, s’il vous plaît un constat objectif des relations entre l’UGIF et le CRIF.
    Cordialement

  3. Je suis sur que les juifs de France sont capables de supprimer ses critiques et ses opposants. Comme les aristocrats de France etait capables de supprimer la Jacquerie.
    Et puis?

  4. BHl parle comme les juifs allemands en 1933 specialement lorsqu’il evoque sa troisieme raison :
    « Ce pays est le leur. Cette république est leur œuvre »
    A la difference pres que les juifs allemands avaient mille fois plus de raisons de le dire .

  5. Barghouti est un barbare. Un barbare au sens moderne du terme. Au sens où l’ère moderne a porté la barbarie à des sommets frôlant l’océan magmatique. Et ce que je redoute aujourd’hui, bien plus que de croiser au détour d’un coupe-gorge une ombre de second couteau, de celles qui caricaturent la parodie du Jake LaMotta nirolien par Garcia et qui détalent, mains sur la tête, si elles ont eu le malheur de se croiser elles-mêmes dans l’axe d’un miroir ardent, ce qui m’effraie, m’effare et m’effacerait presque, me faisant l’impression d’avoir pénétré dans la zone de grand-peur dont je nourris l’espoir qu’elle serrait au collet l’électeur du siphon sarkozique au moment où lui était demandé de se lyophiliser dans l’urne, c’est la bouille du tyran, ce sourire sympathique du Goebbels palestinien (orchestrateur de la Reichskristallnacht de 2002) que la gauche de la gauche, PCF et FG confondus, affichent sur les murs de Paris, les poings levés et menottés en signe de victoire, victoire sur les esprits rebelles de la classe moyenne en manque de bonne fessée? en manque de bras déchiqueté? en manque de visage arraché? en manque de vie volatilisée au beau milieu d’un trajet en autobus vers leur lieu de travail?
    Comment la résolution du conflit israélo-palestinien pourrait-elle dépendre de la politique israélienne partant que les nationalistes arabes — on se souvient d’un vote gras de la Ligue contre la programmation d’une exposition condamnée à dépérir au siège de l’Unesco et dont le maintient allait coïncider — Bigre! — avec une pluie torrentielle de roquettes Qassam — je disais donc que le fantôme de Nasser ne reproche aux Israéliens rien moins que d’essayer de progresser dans la persistance à refuser de ne pas être? Dès lors, la seule politique ayant des chances de trouver grâce aux yeux injectés de sang pur, puis marxistement projetés dans la désintégration de l’État hébreu, ferait de l’autotrucide sa raison d’État, cette hypopolitique à même de combler d’aise les stratèges du Retour des réfugiés et issus de réfugiés palestiniens qui, bizarrement, éprouvent beaucoup plus de mal à prendre racine dans leur pays d’accueil que n’y parviennent, le temps d’un envol de colombe ourdi par l’assistante de Harry Houdini, les migrateurs du reste du monde. Décoincez-leur le «Pourquoi?» shakespearien si vous avez du temps à perdre, ils vous répondront par le «Parce que!» impératif et implacable des autocrates de la cour des petits. Pourquoi? Parce que le problème du problème israélo-arabe tient au seul fait que sa résolution, ou si vous préférez, sa non-résolution, ne dépend pas de la politique israélienne mais de l’idéologie panarabe. Ainsi que le rappelait judicieusement le président de la République lors de sa conférence de presse, le conflit israélo-palestinien n’est pas un conflit religieux. Et c’est peut-être là où le bât blesse, car enfin… Dès l’instant que les États panarabes admettraient qu’il existe au monde un peuple juif, que ce peuple est en droit de présider à ses destinées quelque part sur la Terre et que le lieu seyant le mieux à son établissement doit être — symbole oblige — cette minuscule Terre sainte contenant une Jérusalem en opposition avec laquelle se sont élaborées les deux identités divines issues de IHVH, la paix adviendrait instamment au cœur du terminal de l’aéroport Moses Mendelssohn entre ses éternels passagers en transit.
    Le néogroupe antisémite doit enregistrer une info essentielle dans sa banque de données : Israël n’a pas besoin d’un Mandela palestinien. Car Israël a déjà son propre Mandela. Et celui-ci a pour nom «Israël». Le Mandela des barghoutiens n’a de sens que dans le cadre d’une Palestine historique, et donc, postottomane, et néanmoins, néoromaine, laquelle province panislamique n’aurait d’autre dessein que l’effacement du tabou juif. Le régime d’apartheid auquel Barghouti vous fait croire n’est ni plus ni moins que la ligne de frontière séparant deux pays telle qu’elle devrait permettre à l’Ukraine et à la Russie ou à la France et à l’Allemagne de se protéger des assauts d’un tyran dont l’une d’elles aurait accouché. Cette démarcation entre leurs deux États ne devrait pas empêcher qu’une union économique, voire politique, soit décrétée entre Israël et ceux des Pelishtîm qui semblent s’être identifiés à leur antique entité régionale entêtée à se perpétuer. Cela dit. L’État du peuple juif souverain a ceci de commun avec l’État français ou les États-Unis d’Amérique que tous ses citoyens sont nés égaux en droit. Vous y rencontrerez donc des méchants, des pervers, des psychotiques, des racistes et des assassins. Vous en rencontrerez dans une proportion comparable à celle dont souffrent les nations hétérogènes du monde libre, à savoir, moins que partout ailleurs. Et ces bons détracteurs de l’idée de démocratie ne se verront pas conférer les pouvoirs de dévisser les boulons d’un système aussi inventif qu’il excite la curiosité de ceux qui se sont engagés à le parfaire. Ils n’auront pas raison d’un bloc d’universalisme où une femme, en avance sur son temps, est amenée à réformer — quelle mission éminente! — ce noyau dur de la République française que représente l’École publique.
    Voilà pourquoi une coalition internationale contre Daesh qui n’inviterait pas la seule démocratie au Proche-Orient jouissant des facultés identitaire et militaire de rallier ce nombre sans précédent d’États arabes marquant leur volonté de distanciement d’avec le Jihâd et sa guerre totale contre les infidèles, manquerait, non sans se ridiculiser, le TGV de l’Histoire. Car le conflit israélo-palestinien est condamné à redémarrer, avec ses cortèges de hamassistes rivalisant d’ingéniosité dans la théorisation du complot sioniste. Et donc. L’occasion me semble rêvée, à la veille de la visite de Mahmoud Abbas, chef d’un gouvernement comprenant les responsables des exécutions sommaires de Gaza dans la pire tradition fasciste, pour demander à François Hollande, une fois n’est pas coutume, qu’il n’aille pas dire une énième fois au président de l’Autorité palestinienne que la position de la France en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien c’est — tout le monde le sait-il? — la solution des deux États, mais de lui demander de dire lui-même, de vive voix, face à la presse internationale, que la position de la future Palestine sera celle de la France, et qu’il s’engage dès aujourd’hui à respecter le caractère juif de la souveraineté israélienne, appelant de ses vœux la coexistence pacifique des deux États israélien et palestinien.

  6. Vous citez Bernard Lazare en exemple républicain.
    Vous n’êtes pas sans savoir que sa thèse principale est que les juifs sont, au moins en partie, responsable de l’antisémitisme.
    Selon vous, donc, quelle part de responsabilité portent les juifs de France dans la situation actuelle ?

  7. Merci pour ce magnifique éditorial propre à galvaniser ceux qui doutent. Merci également de penser qu’il y a des goyim aux côtés des Juifs, soucieux de poursuivre le chemin avec ces frères qui nous donnent tant. Effectivement, encore une fois, ils sont nos sentinelles pour prévenir du malheur à venir, mais je confirme qu’ils ne sont pas seuls. Partout, autour de moi, je vois des gens de biens qui se mobilisent pour dénoncer l’imposture de propagandes nauséabondes. Ce qui se prépare est peut-être terrible, mais il est hors de question de se soumettre.

  8. Arwa:comme c’est bon se retrover en bonne position dans son pays originaire en effet lisant l’article que se soit de le publier,et moi ici je veux rentrer un jours en France pays de mes origines française et juives monsieur Bernard salut et chapeau et comme si bon trouver celui qui defend comme ceux qui sont.

  9. Cher monsieur Lévy
    Vous lire vous entendre vous voir nous permet à nous juifs d’être encore plus fiers de l’être
    Vous nous permettez de mettre des mots sur notre colère
    Notre incompréhension
    Notre révolte et notre peine
    Vous nous permettez de mieux comprendre ce que nous ressentons
    Vous avez raison je ferai partie de ceux qui vont lutter en restant tout en étant vigilante pour moi et les miens
    Ceux qui sont morts pour que nous relevions la tête le mettent
    Nous devons êtres dignes pour eux
    Merci d’exister
    Que D vous protège et nous protège à tous
    Dany berdaa

  10. Bonne analyse.
    Mais peut-être un peu trop bienveillante à l’égard d’une certaine inteligentsia pseudo-progressiste qui n’a rien à voir avec les glorieux ancêtres qui se sont battus pour Dreyfus. Aujourd’hui, le « Nouvel Obs » ou « Libé » feraient un sondage; si celui-ci est contre Dreyfus, eux aussi l’accableraient.
    La complaisance des médias de gauche envers les apprentis progromistes, les excuses qu’ils leur trouvent, montre que le jour où la situation sera aussi périlleuse que dans les années trente et quarante, il ne faudra pas compter sur la faune de la gauche conscientisée.
    Sans parler d’authentiques antisémites comme Mélenchon, le nouveau Marcel Déat.

  11. Merci pour ce beau message.

    Je ne suis pas juif, quoique. Je me sens très proche et je partage avec eux ce pari pour l’individu sujet, cette résistance à toute forme de communautarisme, cette résistance à la sociologie du même.

    A l’instar de Bernard Henri LEVY, je pense pas qu’il faille quitter et je m’associe à vos combats.

    Serge LEONARD

  12. Je souhaite pour tous les juifs d’Europe que tu aies raison.
    Remplace Romain Gary par Mendelsohn, ça ne te rappelle rien?
    C’est vrai, le gouvernement est différent, mais, et tu le sais, la France a toujours été pro-arabe. La phrase de De Gaulle, les Juifs « un peuple d’élites et dominateur », c’était la raison d’un embargo, qui malheureusement a été renouvelé cette année par l’Amérique. Plus une interdiction de se poser à Ben Gourion, afin que le peuple juif en sa terre se rappelle bien sa situation de dhimmi – et ne crois pas que j’oublie, la France m’a donnée asile quand j’ai fui Tunis, elle m’a donnée ma culture, elle a reconnu de jure mon pays elle m’a donné des moyens pour me défendre – à condition que je ne m’en serve pas. Non, les juifs de France que je connais n’ont pas peur, ou au moins ont aussi peur que leurs voisins, mais moi, de loin, je sens un changement terrible, le second stage d’après colonialisme, la haine pour ceux qui furent les plus forts, la volonté de détruire peut être plus forte que la volonté de régner.
    Tout était clair dès le départ, tu savais très bien ce que cette décision de ne pas s’ intégrer signifiait, comme tu savais aussi bien que celui qui veut s’intégrer s’intègre….jusqu’au moment où il doit porter une tache jaune- mais comme tu l’as écris, le juif est en première ligne, tout simplement ils testent sur lui la résistance de l’ancien colonialiste, Bernard, navrée de te le dire, tu es en première ligne, tout ce que tu as fait jusqu’à présent s’efface parce que nous sommes tous passés au stade existentiel et nous devons lutter et je ne vois pas aujourd’hui où pourrions-nous fuir. Je me défends donc je suis (Herbert Pagani 1975 – rappelle-toi…)

  13. Je souhaite pour tous les juifs d’Europe que tu aies raison.
    Remplace Romain Gary par Mendelsohn, ça ne te rappelle rien?
    C’est vrai, le gouvernement est différent, mais, et tu le sais, la France a toujours été pro-arabe. La phrase de De Gaulle, les Juifs « un peuple d’élites et dominateur », c’était la raison d’un embargo, qui malheureusement a été renouvelé cette année par l’Amérique. Plus une interdiction de se poser à Ben Gourion, afin que le peuple juif en sa terre se rappelle bien sa situation de dhimmi – et ne crois pas que j’oublie, la France m’a donnée asile quand j’ai fui Tunis, elle m’a donnée ma culture, elle a reconnu de jure mon pays elle m’a donné des moyens pour me défendre – à condition que je ne m’en serve pas. Non, les juifs de France que je connais n’ont pas peur, ou au moins ont aussi peur que leurs voisins, mais moi, de loin, je sens un changement terrible, le second stage d’après colonialisme, la haine pour ceux qui furent les plus forts, une volonté de détruire peut être plus forte que la volonté de régner.
    Tout était clair dès le départ, tu savais très bien ce que cette décision de ne pas s’ intégrer signifiait, comme tu savais aussi bien que celui qui veut s’intégrer s’intègre….jusqu’au moment où il doit porter une tache jaune- mais comme tu l’as écris, le juif est en première ligne, tout simplement ils testent sur lui la résistance de l’ancien colonialiste, Bernard, navrée de te le dire, tu es en première ligne, tout ce que tu as fait jusqu’à présent s’efface parce que nous sommes tous passés au stade existentiel et nous devons lutter et je ne vois pas aujourd’hui où pourrions-nous fuir. Je me défends donc je suis (Herbert Pagani 1975 – rappelle-toi…)

  14. Un texte plein d’espoir qui réconforte et montre (malgré les relents nauséabonde) que si le monde à changer les juifs aussi.
    Beaux liens entre les juifs et leur République la France.
    Merci
    Michel.C

  15. Merci BHL : vous nous donner du courage et de l’espoir. Vous me faites penser à René PAYOT qui de radio SOTTENS (Suisse) nous remontait le moral chaque semaine pendant la période 39/45 : oui : la barbarie ne passera pas.

  16. Merci BHL,vous nous donnez du courage et de l’espoir
    Vous me faites penser à René PAYOT qui de Radio Sottens (SUISSE) pendant la guerre 40/45 nous remontait le moral : oui : la barbarie ne passera pas

  17. Les juifs ont autant donné à la France qu’ils avaient donné a l’Espagne, l’Allemagne, l’Autriche et d’autres………..et pourtant ils ont dû partir aussi………ceux qui sont restés n’ont pas eu de descendants…

  18. Merci à BHL pour ce texte fort et bienvenu dans la situation sérieuse ou se trouvent actuellement les juifs de France et en Europe aussi. Cependant malgré tout ses appels et ceux d’autres de nos personnalités de tous milieux il n’y a pas de réponse de la population française en général . Il y a plutôt un silence assourdissant , voire même une indifférence envers cet antisémitisme qui s’installe et qui risque de devenir un fait avec lequel il faut composer et vivre. C’est cela qui est terriblement inquiétant et qui nous amène à penser qu’il ne faut pas attendre que cela devienne intolérable et dangereux . Le vivre ensemble doit être zéro tolérance pour le racisme , l’antisémitisme, la violence et l’intolérance. Les autorités françaises , les médias, la population française non juive ne crient pas assez clairement et fortement leur désapprobation . La liberté d’expression telle qu’elle est pratiquée par les médias prives et publics ne se fait plus à l’intérieur des balises que sont la vérité des faits historiques et l’éthique professionnelle. En ce moment il faut casser du juif — on peut y aller , c’est licite—-et on a l’impression que cela fait l’affaire de beaucoup des gens. Le gouvernement ne doit pas rester silencieux et la population française doit dire STOP.

  19. Un bon article de Bernard-Henri Lévy, ou il explique l’atroce sentiment de peur que subie la communauté Juive en France, face à la renaissance réelle de l’antisémitisme, ou il explique sa rage envers les anciens nazis et autres collabos qui prenaient le pouvoir, ambiance abjecte et monstrueuse, qui était derrière lui mais qui à présent et a nouveau est devant lui, ou il explique qu’il est une des plus grandes cibles de l’antisémitisme, mais que malgré tout, les Juifs doivent rester en France, ce pays qui est aussi plein de valeurs immenses, longues à mettre en place mais si salvatrices et saines, pays auquel les Juifs ont cru et ont misé toutes les forces de leurs vies. Et je suis à la fois d’accords et en opposition. Les juifs n’ont pas à sauver la France d’un drame pourtant mille fois expliqué, ils n’ont qu’une chose à faire, être terriblement déçus et abasourdis de cette France. Les Juifs n’ont pas à lutter contre l’incendie d’une Europe dans un déclin idéologique outrageant, ils l’ont déjà fait, avant la guerre, pendant la guerre et pendant les 70 ans de l’après guerre, ils l’ont déjà fait, partout, tout le temps, non par monopolisation, mais parce que cette évidence était cruciale. Quel résultat ? Ce n’est pas un mauvais élève qui ne comprend pas et décourage et pour qui on redouble d’effort, c’est celui qui quitte l’école pour l’attaquer et qui nous menace ! Les juifs n’ont pas à sauver une France qui fait tout pour plonger dans son déclin, comme le mendiant nourrit sa vermine, car à présent il existe un pays, Israël, ce pays aime les Juifs et ce pays a besoin d’aide, ce n’est pas la France qui trahie qui a besoin d’aide, c’est Israël ! Pour Israël la question d’aimer les juifs ne se pose pas, pour la France oui ! D’un coté, la France par un mécanisme de cercle vicieux replonge dans le dramatique en créant à nouveau un grand retard, là ou Israël accélère et multiplie le progrès. En quittant la France, les Juifs, bien avant de punir la France, bénissent Israël en rejoignant ce pays renouvelé comme jamais ! La capitale Juive, disons Jérusalem, n’a jamais été aussi grande et haute, les frontières n’ont jamais étaient plus fortes, l’armé plus puissante, la population Juive aussi nombreuse, c’est un miracle compte tenu du trajet et des forces opposées ! C’est l’accomplissement des prières des ancêtres, pour aimer la descendance, c’est eux qu’il faut entendre. Il ne faut pas soigner le cauchemar, il faut irriguer le rêve. Perdre du temps avec les méchants c’est causer du tord aux gentils ! Par contre, je suis d’accord avec lui, même dans le déclin et la honte, la France garde un immense potentiel au point d’être une force charnière salvatrice, selon moi, même si elle n’est plus méritante elle reste prometteuse, pour donner un exemple, l’ouragan qui va s’abattre sur la France ne la rend pas aride et puis surtout il y a tant de gens en France que l’on aime et qui valent la peine que l’on se batte pour eux. Mais ce n’est pas aux Juifs de le faire, les Juifs ont trop souffert, cela suffit, on ne demande pas aux convalescents de reprendre le combat mais on active les vaillants qui avaient oublié de se battre ! C’est à la France de sauver la France, sans les Juifs, cela sera plus long, beaucoup, beaucoup plus difficile, mais voilà, la France veut ré-expérimenter son drame, là ou Israël parachève et peaufine son rêve ancestral dans la victoire. Et puis surtout, tout le monde dans la communauté Juive n’est pas un titan de combat comme BHL, il y a la des gens simples qui ne demandent qu’une chose, vivre tranquillement dans un pays qui les aime, prospérer et créer calmement et dans la joie des bambins, vivre joyeusement en famille entourés d’amis, eux, sont aux premières lignes, eux subissent quotidiennement l’antisémitisme, dans la rue, le métro, partout ! Eux souffrent ! Eux sont isolés ! Eux n’ont pas d’excellents avocats et une protection policière permanente. Eux n’ont pas leurs entrées à Matignon. Eux sont fragiles et lassés, eux voient le drame en le vivant. Et eux, ne changeront rien au sauvetage de la France qui les accable, mais assureront évidement le renforcement d’Israël qui les adore. Reste alors le point stratégique lié au projet Sioniste qui, hélas, est un projet et qui s’il échoue, ne parlons pas de malheur, doit avoir un plan B. C’est à considérer. Si les Juifs abandonnent la France, que deviendra celle ci ? Et surtout, quels seront les choix géopolitiques de cette grande puissance ? Et si une coalition Chinoise, Russe, Ouest Européenne, Américaine, se liait avec les politiques des dictatures du moyen orient, parce que c’est plus facile de contrôler les peuples en accablant la judéité des droits de l’homme et de la démocratie, et qu’Israël se retrouvait seule face à un monde entièrement Judéophobe ? En effet, il faut encore miser sur la France, parce que détestable elle reste utile ? Non ! Parce que même dans le déclin elle garde des forces vives émouvantes qui peuvent sauver le monde. Plus que dans de nombreux pays. Ceux qui ont investi et spéculé sur la seconde guerre mondiale avaient choisi l’Allemagne pour détruire l’Europe de L’Ouest, à présent, les USA, la Chine, la Russie, misent plein pot sur la France et le FN qui créera une catastrophe économique monumentale qui affectera le royaume uni et l’Allemagne, c’est clair, la France sera l’idiot qui a créé sa perte, le talon d’Achille de l’Europe dans une mécanique mondiale vorace et implacable. Les Juifs doivent fuir le piège mondial tendu à la France pour enrichir le salut mondial que propose le Judaïsme et dont Israël est une partie intégrante majeure. Les pots cassés, les fissures ne valent pas le pot d’or. Faire basculer la balance c’est miser sur le bon plateau.

  20. Il est évident qu’il n’y a aucun avenir serein pour les Juifs de France. il est évident que la situation ne va pas s’arranger. Il va être de plus en plus difficile de s’affirmer en tant que Juif en France en publique. NON l’avenir des Juifs n’est pas la France !
    C’est bien de vouloir lutter contre ce phénomène de la Haine du Juif mais c’est utopique et ça ne mène a rien. Il faut arrêter d’être naïf… On a vu ou ça nous amené …
    L’Histoire nous l’a prouver mainte fois.Le Juif est toléré un certain temps et puis des que la situation se détériore évidement c’est la faute aux Juifs. Ça fait 2000 ans que ça dure il n’y a aucune raison pour que ça change.
    Par contre l’énorme différence est qu’aujourd’hui les Juifs ont un pays a eux.
    Et paradoxalement, entre autre, plus on entendra dans les manifs palestiniennes LIBÉREZ LA PALESTINE ou BOYCOTT ISRAËL ou pire MORT A ISRAEL etc…. plus les juifs ne pourront plus supporter ça. Ils comprennent que l’Islamisme s’installe et que leur place n’est plus en France.
    Pour ceux qui veulent rester Juifs avant tout et participer a la recréation de l’état hébreu ils décident de venir en Israël.
    (Je parle en connaissance de cause puisque j’habite en Israël et demande aux nouveaux immigrants Pourquoi venez vous?)

    Ainsi il y a une Quinzaine d’années il y avait 300 Juifs de France qui immigraient en Israël il y a en a eu 3000 en 2013 il y en aura 4000 en 2014 et au moins 5000 en 2015.
    Ainsi en tant que sionistes bien évidemment nous condamnons tous ces actes antisémites et nous voudrions que les Juifs viennent uniquement par prise de conscience, mais il faut bien admettre que les mouvements « antisionistes » son efficaces pour nous aider a faire venir les juifs de France en Israël.
    Un habitant d’Israel.

  21. Monsieur Lévy,
    J’aime beaucoup ce que vous faites, j’aime beaucoup ce que vous dîtes sur la noblesse, la richesse inépuisable du peuple juif et la façon dont vous le défendez si ardemment sur tous les plateaux de télévision hormis chez Ruquier la semaine dernière où je me permets de vous dire que je vous ai trouvé très timoré face à la débutante Léa Salamé et au pervers Aymeric Caron. Vous encensez le grandissime acteur de théâtre Jacques Weber mais peut-être auriez-vous pu avant de le réengager pour votre nouvelle pièce « Hotel Europe » vous remémorer ces propos indécents pour ne pas dire répugnants et dénués de toute connaissance géopolitique du conflit : « Ce renvoi au conflit entre Israël et les Palestiniens, qui glisse de manière subliminale qu’une horreur symétrique est commise à Gaza par Israël, fait partie des petites crapuleries de la pensée la plus communément admise » disait votre acteur bien aimé en septembre 2013 … Un propos qui a été souvent repris avec beaucoup moins de grandiloquence dans le Paris de juillet 2014, là où certains manifestants que vous dénoncez férocement dans cet article n’ont pas hésité à scander « Mort aux juifs” montrant de ce pays si cher à votre coeur et au nôtre une nouvelle « barbarie à visage humain”. Désolé Monsieur Lévy mais pour moi, Weber et ces gens-là, c’est même combat…

  22. merci d’exprimer avec un tel talent ce que nous,juifs de France, ressentons; nous qui avons toute notre vie lutté pour etre des Français exemplaires.

  23. Merci d’avoir si bien exprimé ce que nous ,qui n’avons pas votre notoriété ,ne pouvons dire qu’à notre entourage.
    Mais ,question: que faire?
    Il faut réfléchir à une stratégie intelligente et qui rassemble tous nos concitoyens non juifs ,mais également menacés dans leur santé citoyenne par cette menace dénoncée.
    Or , trop d’intellectuels juifs invoquent leur indispensable indépendance pour refuser de contribuer, par leur force intellectuelle, aux réflexions menées dans des groupes concernés, comme vous ,par le contexte, et qui cherchent ,avant d’agir ,à structurer une stratégie solide.
    daniel Haber

  24. Je trouve ce texte bouleversant de sincérité et d’émotion, et je ressens le même mélange de tristesse, d’écœurement et d’espoir. L’Alyah, selon moi, est avant tout une démarche personnelle, profonde, et qui procède d’un idéal sioniste et/ou religieux auquel on ne saurait renoncer sans se renier. L’Alyah procède d’un élan incompressible, et de la conviction selon laquelle la construction de sa vie ne saurait se faire sans construire activement Israël. Chaque année depuis des centaines d’années, des Juifs partent rejoindre leur idéal, et ont fait d’Israël ce qu’il est aujourd’hui: une nation d’immigrants fondée sur leur terre ancestrale et légitimée pour ce faire par le concert des nations. Mais l’Alyah ne doit pas être une fuite, ni une réponse à la douleur de voir les valeurs de la France si malmenées aujourd’hui.

    La plupart des Juifs de France expriment cet attachement viscéral envers l’Etat et la terre d’Israël, attachement qui ne les empêche cependant pas d’être parties intégrantes de la France, et citoyens de ce pays qu’ils aiment et dont ils respectent les valeurs. Ne récitent-ils pas tous les Chabbat à la synagogue la prière pour la République Française, pour la protéger de même que ses habitants et ses dirigeants? Aucun tenant de l’islamo-fascisme, aucun gauchiste égaré trouvant toujours des circonstances atténuantes à cette idéologie assassine plutôt que de regarder Israël pour ce qu’il est vraiment – la seule démocratie du Moyen-Orient avec une armée soucieuse de la vie humaine – ne saurait en dire autant… L’antisémitisme leur ôte en effet la vue et la raison, la haine les conduit à justifier l’injustifiable et à nouer les alliances les plus improbables.

    Ni Mélenchon, ni Plénel, ni Le Pen,ni Hamas, ni ISIS mais juste les valeurs humanistes de la France, celles qui s’accompagnent du courage de combattre pour elles et la lucidité de reconnaître leurs vrais ennemis.

  25. je vous écris d’Israël où je me suis installé, non par peur, mais par amour de cette terre juive dans laquelle je veux vivre.
    J’aime la France et si celle-ci était en danger, je reviendrais sans hésiter pour défendre les valeurs qu’elle représente pour moi. Je suis juif et c’est pour cela que j’ai fait mon alya, mais c’est avec le coeur gros que j’ai laissé la France à laquelle je dois tout, y compris le bonheur d’être en Israël.
    et c’est parce que j’aime la France que je ne suis pas d’accord quand vous assimilez La vague bleue Marine avec la gauche nazifiante et islamo fasciste, je suis convaincu que Marine Le Pen est le dernier rempart pour préserver la France que j’aime. Même si je n’adhère pas à 100% avec ses idées (par exemple l’abandon de l’euro…), je suis à 100% avec elle dans sa façon de concevoir la défense de la France. Et je trouve grossier le raccourci que vous faites en l’assimilant aux voyous vert brun rouge.

    Oui la France doit beaucoup aux juifs comme les juifs lui doivent beaucoup et je suis fière d’être un israélien d’origine française, un sarfate, comme l’on dit en hébreux. C’est pourquoi j’ai voté Marine le Pen lors de mes derniers votes en France et que je continuerai à voter pour elle d’ici, aussi longtemps que Marine le Pen me permettra de conserver la double nationalité, tout en comprenant qu’un jour il faille faire le ménage de cette réalité. Mais j’aime trop la France pour limiter mon amour à mes seuls intérêts.

  26. Il y a longtemps que je souhaitais remercier B.H.L pour son courage et sa lutte incessante contre l’antisémitisme et tous les racismes. Oui nous sommes français mais de moins en moins fiers de l’être même si les pouvoirs publiques défendent encore la démocratie et les juifs, c’est grâce à nos intellectuels juifs, B.H.L. en tête, Alain Finkielkraut, Jacques Tarnéro, et beaucoup d’autres qui n’hésitent pas à s’exposer pour défendre les juifs et Israël. Merci encore à B.H.L qui nous permet de ne pas cacher notre judaïsme et notre sionisme, comme ce fut le cas dans le passé.

  27. bravo Bernard Henri Levy.vos paroles me reconfortent.comme vous parlez bien.je vous felicite.courage.Amities Paulette

  28. C est exactement le mème discours qui a été tenu par ces memes élites juives durant toute l histoire et nottamment durant les années 30.On a vu ou cela nous a conduit.
    Le gouvernement est un gouvernement faible qui risque d etre rapidement débordé.
    La droite extremement divisée risque d imploser.
    Facile d’appeler à la lutte quand l antisémitisme est un antisémitisme de maternelle.
    Quand ça devient un raz de marée,il n y a plus personne .
    La licra était la 1ère à appeler à la lutte contre l antisémitisme dans les années 30. Bizarrement elle a disparue des écrans durant les années noires pour réapparaitre après.
    BHL,mais il n est pas le seul est à coté de la plaque.

  29. Nous allons devoir encore sauver les juifs….vos paroles et certains de vos actes sont directement lier a la monter de la judeophobie que vous appelez antisemitisme…Et puis ont vous attend un pour une lecture juive du Coran….

  30. N’ayez pas peur ! Nous, les amis des Juifs et des Autres, nous sommes là et nous tiendrons !

  31. N’ayez pas peur ! Nous, les amis des Juifs et des Autres, nous sommes là et nous tiendrons !