L’expo « Le Peuple, le Livre, la Terre : 3500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte » s’est enfin ouverte sous l’égide de l’agence onusienne. Une avancée pour la science, l’éducation et la culture.
Mercredi 11 juin, au siège de l’UNESCO, a eu lieu la cérémonie d’inauguration de l’exposition « Le Peuple, le Livre, la Terre : 3500 ans de relations entre le peuple juif et la Terre sainte », parrainée par le Centre Simon Wiesenthal. Enfin.
Oui « enfin », parce que la date d’inauguration initiale, en janvier dernier, avait subitement été repoussée sous la pression de vingt-deux Etats arabes. Il avait même été question de carrément annuler la manifestation ! La Règle du Jeu, sous la plume de Bernard-Henri Lévy, constatait tristement que l’UNESCO pouvait encore courber l’échine devant des arguments grotesques comme celui selon lequel l’exposition aurait nui au processus de paix israélo-palestinien – faisant écho à ceux qui avaient conduit à assimiler le sionisme à une forme de racisme.
Heureusement, il fut finalement décidé de seulement reporter l’événement. Madame Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, s’était engagée à ce qu’elle se tienne. Promesse tenue. Il aura néanmoins fallu un nouveau round d’examen à la loupe de chaque phrase, chaque mot, chaque virgule sur les textes accompagnant les photos. Saluons le travail acharné de Shimon Samuels, directeur international du Centre Simon Wiesenthal, et de Richard Odier, son représentant en France. Il faut aussi relever le soutien constant au projet des ambassadeurs israélien, américain, canadien et monténégrin auprès de l’UNESCO.
Lorsque les portes de l’institution internationale se sont ouvertes sur la série de panneaux dédiés à l’histoire du peuple juif, à son attachement au Livre et aux livres, à son rapport au monde et à la terre d’Israël, c’est un grand soulagement que nous avons ressenti. C’est aussi le sentiment que la justice avait été rétablie : l’UNESCO n’était pas, peut-être plus, en tout cas pas cette fois-ci, cette machine pouvant capituler devant l’hostilité mécanique à Israël.
Plus qu’une inauguration, l’événement constitue donc une authentique première : c’est la première fois en effet que cette agence des Nations unies, celle qui incarne l’universalité de la culture et de l’éducation, célèbre la complexité de l’identité juive, sa double dimension nationale et religieuse si souvent mal comprise, ses facettes culturelles, sociales et géographiques multiples.
Mieux encore, à travers cette première nous assistons à une véritable avancée pour la transmission universelle de l’histoire du peuple juif. Trop souvent défigurée pour nourrir l’antisémitisme et le négationnisme des uns ou l’«anti-sionisme» des autres (qui sont souvent les mêmes), l’histoire du peuple juif prend ici toute sa place dans le socle de connaissances universelles qu’entend promouvoir l’organisation dédiée à l’éducation, la science et la culture. L’exposition « Le Peuple, le Livre, la Terre » offre un outil pédagogique incontournable, ne serait-ce qu’à titre symbolique, à l’usage pratique de toutes les nations.
Enfin, lorsqu’on met l’évolution des relations entre les Juifs, Israël et les Nations unies en perspective, il est à espérer que cette exposition permettra d’en améliorer la trajectoire. En effet, après la reconnaissance de l’Etat juif par les Nations unies, moment exceptionnel de convergence, l’intégration de dictatures et/ou régimes férocement hostiles au sionisme a progressivement éloigné les Nations unies de l’Etat hébreu, jusqu’à provoquer un traitement de défaveur quasi systématique de l’organisation à son égard. Le Conseil des droits de l’Homme à Genève, où la moitié des résolutions « pays » adoptées chaque année condamne Israël alors que d’autres Etats – Cuba, Mauritanie, Chine, Soudan… – ne figurent pas à son agenda, en est sûrement l’exemple le plus flagrant.
Grâce à la détermination du Centre Simon Wiesenthal et au choix d’Irina Bokova de lever tout quipoquo, l’UNESCO a renoué avec un universalisme trop souvent perdu de vue, retrouvant l’honneur qu’elle avait failli perdre. Et puisqu’on parle d’honneur, celui de Shimon Samuels a été reconnu puisque, à la fin de l’inauguration, il a été fait membre de sa Légion. Décoration pleinement méritée.
Histoire des Juifs : une nouvelle page s’est écrite à l’UNESCO
Il aurait peut etre fallu dire que depuis la premiere annulation, l’affiche a été modifiée…
Il ne ne s’agit plus d’Israel, mais de »terre sainte ».
Or Israel a été un royaume 30 siecles avant sa renaissance en 1948.
D’autre part, à l’interieur de l’expo, un panneau au moins a été supprimé, toujours sur la pression des memes pays arabes : concernant les 1 million de Juifs qui ont été forcés de quitte le monde arabe, avant ou apres 1948.
Toutes mes félicitations aux entrepreneurs de cet immense projet.
Toutefois, l’exposition ignore totalement l’exode des juifs des pays arabes, après une présence de 2.000 ans, et le fait qu’Israël ait accueilli et intégré une grande partie d’entre eux.
Alors que les pays arabes ont fait le serment de n’accueillir aucun « palestinien », et bien sûr aucune intégration et le sort connu par ces malheureux depuis 70 ans, Israël a fraternellement répondu aux exigences d’une situation d’urgence, en 1948, en 1956, et en 1967.
Dommage que les pays arabes aient réussi à bâillonner une partie de la vérité.
Voir l’article de Shirli SITBON sur le jewish Chronicle
Un article vraiment très complaisant vis-à-vis de l’Unesco, on dirait presque un communiqué de presse… Aucune mention du changement de titre de l’expo, qui a vu la mention « terre d’Israël » habilement remplacée par « Terre sainte ». Tout un symbole.
Mme Bokova a cédé devant la médiatisation et les diverses pressions, sinon…On connait bien les idées de la Directrice générale qui est à la merci des fonds donnés par les Etats arabes…