Bernard Henri Lévy, interrogé par Jean Birnbaum, a livré une belle réflexion sur les relations de la littérature et de la philosophie. Il a raconté la façon dont l’une et l’autre se nouent dans son œuvre depuis 40 ans. J’ai aimé que l’auteur du Siècle de Sartre, assumant son oscillation entre les deux disciplines, ouvre les portes de son atelier d’écrivain : « au cœur de ma névrose littéraire », a-t-il expliqué, « il y a « ce que j’ai appelé « le côté barrage contre le Pacifique » du philosophe, c’est-à-dire une certaine façon d’utiliser les mots « comme des instruments pour empêcher le monde de se décréer ». Et BHL d’ajouter : « Pour les écrivains dont je suis, il y a cette certitude que c’est en s’installant à l’ombre des mots qu’on a une chance dechanger les choses. » Un moment d’engagement, de philosophie vécue et de partage des savoirs.
Alexis Lacroix, journaliste et essayiste