A quelques semaines des municipales, La Règle du jeu présente, chaque jour, un candidat FN (haineux, raciste, antisémite, violent, corrompu ou, simplement, incompétent ou saugrenu).
Bruno Gollnisch est un cadre historique du Front national, candidat à la mairie de Hyères. Ancien délégué général et président exécutif du parti, député européen, il s’était présenté face à Marine Le Pen lors de l’élection interne de 2011. Les gollnischiens représentent 42 des 100 membres du comité central du parti.
Il est surtout connu pour des propos considérés par de nombreux politiques et associations comme négationnistes , qui le menèrent à être exclu de l’université de Lyon III et condamné par la justice, avant une cassation sans renvoi.
Il a aussi affirmé, lors de la campagne à la présidence du FN, que «les dirigeants actuels sont 100 fois plus coupables [que Pétain], si tant est qu’il l’ait été». Il a aussi déclaré lors de la campagne, avec un sourire en coin, «que ça ne sert à rien de faire huer la presse, il faut la massacrer !».
Yvan Benedetti, bras-droit de Bruno Gollnisch durant la campagne, et Alexandre Gabriac, membre des Jeunes avec Gollnisch, sont aujourd’hui dans la mouvance ultranationaliste, et notamment à l’Œuvre française (groupuscule ouvertement antisémite qui continue d’exister malgré sa dissolution). Amaury Navaranne, coordinateur des Jeunes avec Gollnisch et qui est, lui, toujours au FN, partage cette évolution. Les liens entre Bruno Gollnisch et l’Œuvre française existent aussi dans l’édition. Pierre Sidos, fondateur du mouvement, a assisté à des meetings de l’ancien candidat à la présidence du FN.
Bruno Gollnisch entretient des liens avec l’extrême-droite identitaire (il est le premier dirigeant du FN à avoir visité le local lyonnais, qui est un des bastions forts du mouvement) et avec Civitas, mouvement catholique intégriste avec lequel il a manifesté. Le député européen a aussi déclaré ne pas regretter sa quenelle, avant de la reproduire durant un conseil régional. Il a par ailleurs dédicacé le livre de Sébastien Derouen, qui a quitté l’association d’Alain Soral, Égalité et Réconciliation, parce qu’il ne la trouvait «pas assez à droite».1 ; 2
Bruno Gollnisch est surtout l’ancien président de l’Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN), poste auquel il a renoncé en octobre 2013 à la demande de Marine Le Pen. L’alliance inclut les néo-fascistes du MSI, le Parti national Britannique dont le président, Nick Griffin, a été condamné pour révisionnisme, et le Jobbik, parti hongrois ultra-nationaliste et antisémite.
Le candidat à la mairie de Hyères, qui a qualifié le député Eduardo Rihan-Cypel de «Français de relativement fraîche date» et proposé de «constituer des bataillons de jeunes Maliens vivant en France» pour remplacer l’armée française, a déclaré que «Marseille reste quand même une ville française. Il faut qu’elle ne soit pas seulement une ville africaine… C ‘est sympathique les villes africaines mais il y a le Club Med pour ça».
L’ancien candidat à la présidence du FN a aussi apporté son soutien à un policier des Renseignements généraux sanctionné pour avoir demandé par courrier les «origines religieuses [sic] autres que chrétiennes» de ses agents et s’ils avaient requis «des aménagements d’horaires pour la pratique de leur religion».
À la mort de Nelson Mandela, le député européen a republié un article sur son blog déclarant que sous l’apartheid, l’Afrique du Sud était «une nation où les ethnies noires jouissaient alors d’un niveau de développement et de prospérité inégalé en Afrique noire […] le régime afrikaner était alors de loin un moindre mal, un facteur de stabilité et de richesses, entouré par un océan de misère».
Bruno Gollnisch, qui déclare ne «pas approuver personnellement l’homosexualité», prétend que «sous couvert de non-discrimination, les paragraphes 1, 2 et 3 [du rapport Lunacek] érigent en nouvelles valeurs de l’Europe l’homosexualité masculine, le lesbianisme, la bisexualité, la transsexualité, etc. Le paragraphe 4 fixe les étapes d’un processus totalitaire à cet effet : mobilisation de toutes les agences payées par les contribuables européens, propagande auprès de la jeunesse dans l’éducation – au point D i) –, imposition du mariage homosexuel à tous les États membres – article H iv) –, liberté de promotion de l’homosexualité, Gay Pride et autres – au point I –, criminalisation de toute critique rebaptisée « discours de haine » – au point H –, droit d’asile politique accordé aux LGBT non européens – au point K. Ce texte, présenté conjointement par la gauche et par les démocrates chrétiens, est révélateur de leurs contributions actives à la décadence de l’Europe» 3. C’est encore contre la décadence qu’il avait montré ses fesses lors d’un conseil régional.
Nous présenterons demain une candidate qui s’interroge sur la « traçabilité de la viande […] et des enfants ».
