Le Roi Hollandon était Roi sur tout le Royaume. Voici les fonctionnaires qu’il avait à son service, dans son palais aux toits de roses : ManuelVallseth, chef de la police, fils de Achimoné, patriarche d’Antouchan, ami des Bezuchophore, de Bath-Jirav, successeur de Jézabée, d’Hermophion ; HarlemDésiraïm, gardien des rites, fils de Beth-Tirzov, de la région de Jisépho, frère d’Azichare, cousin de Nathanaë de Bealaiddo ; JeanMarcAyroth, chef des intendants, le fils d’Urih, du pays de Galaad, successeur d’Ezechion, de la tribu des Bathouphep, dans la région du Gueroch, près de Yaoujovah. JeanMarcAyroth était un proche du Roi ; ManuelVallseth un secrétaire avisé ; HarlemDésiraïm un prêtre silencieux. Hollandon avait trente-sept ministres à son service. Ils pourvoyaient à l’entretien du Roi et à son entourage, chacun pendant un mois de l’année.
C’est alors que deux femmes prostituées vinrent chez le Roi et se présentèrent devant lui. L’une des femmes dit : «Pardon! Mon seigneur, cette femme et moi, nous habitons dans la même maison et j’ai accouché près d’elle dans la maison. Trois jours après, cette femme a aussi accouché. Nous habitons ensemble, il n’y a aucun étranger avec nous dans la maison, il n’y a que nous deux. La nuit dernière, un enfant est mort : je sais que c’est le sien qui est défunt, mais elle prétend avoir droit à celui toujours en vie, le mien.» Mais la première répliqua : « Absolument pas ! C’est ton fils qui est mort et mon fils qui est vivant ». Le Roi était perplexe. ManuelVallseth proposait de renvoyer tout ce monde là à Jéruzophon, près d’Umanaïm, dans la région de Tyrojeth, à côté de Beth-Jirgob ; HarlemDésiraïm trouvait cela abominable ; JeanMarcAyroth ne disait rien.
Le roi constata : «L’une dit: ‘C’est mon fils qui est vivant et ton fils qui est mort’, et l’autre dit: ‘Absolument pas! C’est ton fils qui est mort et mon fils qui est vivant.’» Puis il ordonna: «Apportez-moi un rapport.» On apporta un rapport devant le roi. Puis le Roi Hollandon le lit, le donna à JeanMarcAyroth, et dit : «C’est bien». Alors il ordonna : «Apportez-moi une épée».
Le roi dit alors: «Coupez en deux l’enfant qui est en vie et donnez-en la moitié à chacune.» Alors la femme dont le fils était vivant fut remplie de compassion pour son fils et elle dit au roi : «Ah! Mon seigneur, donnez-lui l’enfant qui est en vie, ne le faites pas mourir.» Mais l’autre répliqua : «Il ne sera ni à moi ni à toi. Coupez-le!» Toute la cour du Roi Hollandon fut surprise, et se querella.
Alors un homme sortit de la foule et dit : « Donnez l’enfant qui est en vie à la première femme, ne le faites pas mourir. C’est elle qui est sa mère.»
Alors, ManuelVallseth, chef de la police, fils de Achimoné, patriarche d’Antouchan, ami des Bezuchophore, de Bath-Jirav, successeur de Jézabée, d’Hermophion, menaça de s’enfuir pour Issacariddo ; HarlemDésiraïm, gardien des rites, fils de Beth-Tirzov, de la région de Jisépho, frère d’Azichare, cousin de Nathanaë de Bealaiddo, poussa un cri qui retentit jusqu’aux murs de Jérichosophat ; JeanMarcAyroth, chef des intendants, le fils d’Urih, du pays de Galaad, successeur d’Ezechion, de la tribu des Bathouphep, dans la région du Gueroch, près de Yaoujovah, ne dit rien, mais c’était cette fois par colère.
Alors le Roi Hollandon, dans sa grande sagesse, dit : « Non : coupons en deux cet enfant. Ainsi soit-il. Rassure-toi, ManuelVallseth, rassure-toi, HarlemDésiraïm, rassure-toi JeanMarcAyroth. Tout sera bien. Je vais l’annoncer à mon peuple. »
Ainsi, tout le pays apprit le jugement que le Roi avait prononcé et l’on éprouva de la crainte envers lui. En effet, de Héserez à Jovaricham, des régions de Passiopée aux confins de Tir-Bheraïm, des montagnes de Zabudo aux lacs de Beth-Kassov, en passant par Bor, Kaaram-Horeph et Banaïm, chacun savait que maintenant commençait le règne du redressement dans la justice.
Je me permets de vous citer. C’était en avril 2012 ici-même il me semble :
https://laregledujeu.org/2012/04/20/9726/hollande-mine-de-rien-un-profond-renouveau-de-la-social-democratie/
« Au final, c’est donc, mine de rien, à un profond renouveau de la social-démocratie que nous convie le candidat socialiste. L’égalité des chances (via par exemple la priorité mise sur l’Ecole) pour la liberté véritable, et le progrès économique, dans la justice.
Alors oui, c’est un peu moins drôle que les parodies de Questions pour un Champion par Philippe Poutou, mais ça fait du bien, vraiment, un clip qui redonne l’espoir de voter socialiste. »
Peut-être regrettez-vous aujourd’hui de ne pas avoir couper votre bulletin de vote en deux si c’est celui que vous aviez choisi à l’époque ?
Néanmoins, passé cette petite pique que vous me pardonnerez je l’espère, j’ai trouvé votre texte très tranchant…
Bien à vous,
Zévoulon
Mardi 24 septembre 2013. Hollande somme les membres du Conseil de sécurité de renoncer «collectivement à leur droit de veto» en cas de «crimes de masse». Valls va s’inspirer de lui pour traiter la question des camps de réfugiés. Face à Lampedusa, la protection s’impose. Mais face à des milliers de symptômes flottants, il faut tenter de remonter à la source du mal — heure approximative — où nous faisons le constat de notre impuissance à renverser un État de non-droit et comprenons qu’en tout état de cause, nous allons devoir faire une petite place aux martyrs potentiels d’un tueur en série bientôt privé de la partie chimique de son arsenal au risque de harkiser leurs chances de survie, mais attention! On nous dit que le régulateur volant largue des irréguliers au-dessus d’un territoire où ils seront accueillis par la milice de Rohani à laquelle notre ami Erdogan a livré des agents du Mossad et alors, on a raison de s’indigner d’une procédure d’expulsion sans hiatus avec les modes opératoires du métaterrorisme… comment? Déconne pas… Hé! Hé! Hexcusez-nous, mais aux dernières nouvelles, le détenteur du visa parvenu à expiration appartient au ressortissant d’une nation qui ne lui veut pas plus de mal que les États-Unis ne menacent l’étudiant américain de retour au pays. Entre nous, ceux qui s’amusent à faire passer un ressortissant américain pour un maronite syrien devraient répondre de leur positionnement intellectuel et moral avant de mettre Valls à la question. Bien. Où en étions-nous? Où en sommes-nous de la régulation du capitalisme financier? La gauche s’est longtemps moquée du Président qui parlait pour ne pas agir, mais la gauche agit-elle au plan international de manière à ce que s’humanise la globalisation?
La régulation des flux migratoires procédera de la régulation des marchés. Aller investir en amont des principaux flux migratoires demeure un axe stratégique majeur de notre balance commerciale qu’il faut rendre limpide aux embrouilleurs du réformisme nationaliste. Refuser la régulation en matière d’immigration, c’est attirer des millions de gens dans les étaux des Thermopyles. Cesser d’entretenir le mythe d’un Eldorado français, c’est se donner une chance, à mi-chemin entre les rives du Là et de l’Ici, d’atteindre ensemble Eldorado. Pour faire simple, l’immigration doit être économique. Or nous savons qu’une proportion de clandestins arrivera toujours à se frayer un chemin jusque sous des ciels qu’elle espère plus cléments. Qu’à cela ne tienne! car il ne tient qu’à nous que les enfants de nos migrants improductifs deviennent les acteurs incontournables des futures relations entre la France et leurs pays d’origine respectifs. La formation de l’homme-clé des relations entre, au hasard, l’État français et les communautés romano-italiennes et romano-kossovares, ne se fera pas en un jour. C’est un parcours du combattant que celui de l’étude; institutionnel pour les uns, autodidacte pour les autres; un peu des deux pour chacun, on l’espère. Leonarda Dibrani s’est engagée sur cette voie il y a bientôt cinq ans. Quatre ans et dix mois pour être précis. Vingt ans en âge d’homme. Car Leonarda était une grande enfant en 2009 et elle est à présent une petite femme, un morceau de vie fondateur de son identité future s’est écoulé à quelques mètres de nous : une crise financière fracassante, une crise économique généralisée; une méthode pour les vaincre, une autre méthode; — on ne propose pas à quelqu’un une bourse d’études à l’étranger quand la destination en question s’avère être sa propre classe. — Nous savons que la régularisation sans condition réclamée par les fast-thinkers de tous les sans-papiers scolarisés ferait d’eux les otages d’un trafic dégueulasse, mais après six longs mois, un an max d’immersion dans une génération française, une patrie des droits de l’homme ne peut humainement pas faire entendre à l’élève qu’elle élève : «Allez hop! Tu prends tes cliques et tes claques, et tu dégages» sans démolir à jamais sa confiance dans son humanité.
Le fils de David a expliqué à Dieu qu’il Lui faudrait donner à Son serviteur un cœur qui ait de l’entendement pour gouverner Son peuple. Dieu ne peut pas tout savoir. Je ne crois pas trop m’avancer en arguant que la raison est généreuse. En l’espèce, Valls démontre d’un quotient d’élasticité résistant à l’épreuve de la glace. Pendant que bande Assad devant notre ambassade, il fait bien de ne pas reculer devant l’opinion. D’autant que le rapport sur l’expulsion de la famille Dibrani n’incriminerait «ni le préfet ni l’administration ni les forces de l’ordre». On ne reproche pas à un fonctionnaire, haut ou bas serviteur de l’État, de faire appliquer la loi en l’état. En revanche, induire d’une situation inhumaine conforme en tous points à la loi une défaillance de ladite loi en matière de droits de l’homme, non seulement on en a le droit, mais ce pouvoir fonde le droit. Valls connaît bien la douleur d’un peuple qu’on a chassé de sa chose, un peuple exilé jusque dans ses propres frontières alors que ses voisins le regardent se vider de son sang sous la botte d’un agent de police. La Police nationale hollandiste n’est pas la Guardia Civil franquiste. Elle n’a pas pour mission d’annihiler les libertés individuelles, mais de les protéger. À ce titre, Valls loge le Rom à l’enseigne de l’Homme ou du Citoyen qu’il lui appartient de devenir. La loi protège les libertés du Rom. Rendons-le conscient de cela, et l’intégration de ceux qui n’ont pas vocation à revenir là où leur vie doit redevenir vivable suivra. Concernant l’attitude marginale de Resat Dibrani, on peut imaginer sans mal qu’elle découle de sa marginalité culturelle et puisse s’amenuiser à mesure que le parcours d’intégration de ses enfants l’éloignerait d’une condamnation sans appel du nomadisme ancien confirmée par le nomadisme moderne. À ce sujet, je souscris au plaidoyer de Trierweiler qui met l’accent sur le fait que la jeune collégienne «n’est pas responsable de ce que son père a pu faire». J’ajoute que si Leonarda n’a pas toujours été une élève modèle, ceci ne remet pas en cause son intégration. Le redoublant multirécidiviste que fut Sacha Guitry ne me contredira pas, la France n’est pas un pensionnat. Découcher pour aller voir son copain à Pontarlier dénote de la part d’une adolescente d’un esprit d’initiative dont on reproche parfois à l’exécutif d’en manquer. En outre, Roméo et Juliette restent le meilleur rempart au communautarisme.
Le communautarisme est l’antonyme de l’intégration. Il faut donc que la gauche prenne ouvertement parti pour la communauté nationale au sens où la nation se réinvente sans pour autant perdre de vue l’être ou la chose, à vous de décider, qui font l’objet de cette réinvention. Distinguer entre un clan qui aurait le cran de se laisser glisser dans le creuset d’une centrifugeuse lointaine et un autre qui mettrait un point d’honneur à ignorer les antiquités de son peuple adoptif, c’est admettre la contribution de l’étranger à la construction d’une société dont chaque membre, avec ou sans papiers, est responsable de la pérennité du vivre-ensemble. À l’inverse, le migrant qui se poserait derrière la première frontière venue tel un touriste au Sofitel, sautant sur la télécommande reliée au satellite orienté vers sa langue maternelle, ne réservant qu’aux restaurants spécialisés dans sa bouffe régionale, s’agrégeant au Café des Compatriotes comme un brigand à son repaire, il y a peu de chances pour que ce migrant-là vive comme un traumatisme son retour au pays. Il s’inquiétera tout au plus de la perte de vitesse que lui feront subir un calage de parcours, puis un redémarrage, mais qu’il doive parler le français à Londres ou le français en France ne bouleversera pas profondément sa vie. Dans le cas de Leonarda et on peut le supposer, de sa sœur ou ses frères, il m’a semblé, m’a-t-on trompé? que l’intégration se faisait. À tel point qu’elle se perçut immédiatement, chez ses ancêtres, comme une étrangère. Si elle n’est pas citoyenne française, — c’est ce qui a motivé son expulsion, — on peut dire que Leonarda (dans sa tête) est une apatride. Or une nation n’est pas censée pouvoir reconduire à sa frontière des sujets apatrides. Vous me direz que Leonarda n’est apatride que de cœur. Et vous aurez raison. Car la petite mère de Mitrovica n’a vraiment rien d’une fille perdue. Sa patrie, elle la nomme, elle la crie, elle la rouspète en bonne petite Gauloise qu’elle est, furieuse qu’on ne la comprenne pas. La rage qu’elle m’a transmise appartient à un ordre plus synthétique. J’ai déploré que l’on ne contrât pas l’indifférence que la France manifestait envers Leonarda et les siens pour «faire d’eux» un modèle d’intégration qui, loin de nous plonger dans l’incapacité d’éteindre un incendie se propageant au pire moment, était en passe de nous offrir une chance de saborder les espoirs marinistes à point nommé. Malheureusement, la surréaction lycéenne et son slogan «VALLS DÉMISSION» allaient tout foutre en l’air. La gauche de la gauche n’arrive pas à intégrer et encore moins à assimiler le fait que le ministre de son Intérieur soit le plus sûr obstacle au retour de la droite aux affaires. Il est vrai que l’extrême gauche flamboie mieux dans le contraste. Or toute extrémité n’a qu’une angoisse, échapper au regard.