Si « connaître Dieu, c’est savoir ce qu’il faut faire », si « l’éthique n’est pas le corollaire de la vision de Dieu mais cette vision même », si « le pieux, c’est le juste », comme l’écrivait Emmanuel Lévinas, alors la réflexion sur cette étrange alliance entre le sacré et la violence ne peut que relever du scandale.

Comment en est-on arrivé à ce que le mot « religieux » soit si souvent frappé au coin de la suspicion, à ce que son seul prononcé fasse inévitablement surgir des termes comme terrorisme, persécutions, conflits, fondamentalisme, martyrs des femmes, et, plus près de nous, risque de rupture du pacte républicain, séparation, division…

Si l’on s’en tient à l’hexagone, comment expliquer ce divorce entre la sagesse religieuse et le consensus démocratique ?

À qui la faute ?

Faut-il s’en prendre au fondamentalisme d’une minorité qui aurait jeté l’opprobre sur l’ensemble de ceux qui se réclament d’une appartenance religieuse, faisant de ces derniers les victimes collatérales  de défenseurs, parfois trop zélés, du pacte laïc et républicain ?

Faut-il s’en prendre aux religieux eux-mêmes qui, fascinés par les retrouvailles avec leur tradition ou paralysés par la peur de perdre leur identité, ont parfois succombé au repli sur soi et se sont détournés du « souci du monde » ?

Faut-il s’en prendre de manière plus sombre et désespérée, avec le philosophe Jean-Claude Milner, à un processus en cours dans l’ « Europe démocratique » qui chercherait, au nom de l’égalité, à abolir les distinctions fondamentales – entre les sexes, entre les générations – dont les monothéismes en général et le judaïsme en particulier sont les garants, processus irrépressible qui rendrait le message biblique désormais inaudible ?

Existe-t-il un antidote qui nous permettrait de sortir de cette inquiétante conjonction ?

Ce sont les questions que je prévois d’adresser au grand Rabbin de France Gilles Bernheim et au philosophe Bernard-Henri Lévy, un homme de foi et un penseur laïc, qui partagent la conviction, héritée de Lévinas, qu’il  faut traduire la sagesse biblique en « grec », seule manière de faire saisir à leurs contemporains, juifs et non juifs, la pertinence du message d’Israël.

Gilles Bernheim a publié récemment, un livre d’entretiens avec des intellectuels  N’oublions pas de penser la France (Stock) et est l’auteur d’un document remarqué intitulé « mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l’on oublie souvent de dire » auquel s’est notamment référé le cardinal André XXIII.

Bernard-Henri Lévy a consacré une partie importante de ses travaux à l’analyse du totalitarisme et du fondamentalisme religieux. Inspiré par les sources de la pensée juive, souvent citées dans ses ouvrages, notamment dans le Testament de Dieu (Grasset) où il soulignait « l’urgence d’en appeler au testament monothéiste » et, plus récemment, Pièces d’identité dans lequel un long passage est consacré au « génie du judaïsme ».

2 Commentaires

  1. N’y a t-il pas de modérateur pour éviter qu’un message de ce type d’horreur apparaisse sur la toile? (cf. ci-avant)
    La rhétorique de Gilles Bernheim reprend les thèmes de Benny Levy et de Finkielkraut ou même de Monique-Lise Cohen ou-même moi-même, à savoir que la loi vient d’en haut et non d’en bas, or, il semble que la religion du coeur ait pris l’avantage. C’était déjà ainsi à l’époque révolutionnaire. C’est la raison pour laquelle la grande idée de Liberté peut déboucher sur un chaos. Les esclaves renversent leurs maîtres et installent un esclavage encore plus dur. Nous, Juifs, sommes pris en tenaille entre le déclin de la loi et la dictature du sentiment religieux qui, par ailleurs frappe aussi les communautés juives. Pourquoi, le grand Rabbin, laisse-t-il le judaïsme français être parasités par des pensées orthodoxes déviantes ? Nous critiquons ,l’islamisme à juste titre, mais dans le judaïsme fleurissent, au travers des lacunes du judaïsme français, les mêmes ferments que l’islamisme. Quoi?, ces ferments ne sont pas violents? oui, mais, la violence de nos opposants n’est que le reflet de nos défauts intérieurs. Allez! Un peu de courage, parlons de nos déviants, religieux ou pas! homosexuels, lesbiennes, voleurs, violents, dépravés, escrocs, menteurs, et j’en passe! On cherche des intellectuels juifs, mais laissons remonter les penseurs! Comment les cadres se renouvellent-ils quand on voit les mêmes têtes depuis plus de cinquante ans? Le Grand Rabbin connait cela lui qui a a tant galéré avant de devenir Grand Rabbin. Je suis d’accord lui mais, je crains que cela soit trop tard en ce qui concerne le judaïsme français….

  2. C EST TOI LE PROBLEME ENCULERIE 5 ETOILES
    LAISSE LE MUSULMAN TRANQUILLE
    ISABELLE LA CATHOLIQUE
    GOLFE JUAN