Il est de bon ton, chez nos beaux esprits, nos démocrates patentés, de penser ainsi et, le nez pincé, de renvoyer dos à dos la Hénin et le Massy, la Virago et le Démago.
Ne sont-ils pas tous deux les parangons du néo-populisme d’une France en crise ? Ne se tiennent-ils pas tous deux par la barbichette, dans un face-à-face complice, se mettant l’un par l’autre en valeur, se renvoyant, invectives croisées à l’appui, la balle, se passant l’un devant l’autre dans les sondages, tel un ballet bien réglé ? Et surtout, ne chassent-ils pas tous deux sur les mêmes terres, ne se disputent-ils pas les mêmes marges sociales, la même France d’en-bas, ne se partagent-ils pas les mêmes suffrages de la Colère sociale ? Preuve est faite ! Ce couple de jumeaux qui nous la joue populiste est un couple incestueux. A preuve encore, une même appellation : de Gauche ou National, ce mot de Front.
Populisme, le mot est lâché. Passe encore que Marine Le Pen s’y adonne, l’appel au peuple est le leurre classique de l’extrême-droite pour duper les masses en déshérence, détourner leur juste ressentiment et désigner un bouc émissaire à leur vindicte tricolore, en l’occurrence les immigrés et leur irrédentisme, l’Islam. Mais Mélenchon, un homme de gauche ! Mélenchon, ce populiste. Le SMIC à 1700 Euros ! Un écart des salaires comprimé de 1 à 20. Des nationalisations. Et haro sur les riches. Marine Le Pen ne prône-t-elle pas, à quelques variations près, d’assez semblables mesures ?
L’amalgame est facile, à qui ne veut pas entendre la différence de nature qu’il y a entre le peuple célébré comme bonne communauté d’une même origine, réunie en un seul corps, soit-disant organisme sain corrompu par de mauvais virus externes et endogènes (les élites), mené par des bergers cosmopolites à la solde de l’étranger (l’Europe), et le peuple conçu comme addition rivale de classes sociales aux intérêts divergents, en lutte entre elles pour la conquête du pouvoir politique.
Mélenchon est sur ce terrain-là, marxiste soft mâtiné de robespierisme et de républicanisme à la Hugo. Quand il dit peuple, entendez classes. Quand Marine Le Pen dit peuple, entendez farces et attrapes.
Quel est l’adversaire, quel est le maître et dominant idéologique, pour des millions de Français à petits salaires, à petite vie ? Pour les trois millions de chômeurs ? Pour 25 % de jeunes sans travail ? Pour les banlieues à la dérive, les mal-logés ? Pour les sans-papiers, les sans-droits ?
Pensez-vous réellement que Melenchon pourrait être une alternative?
Toute alternative extrême est à prendre avec précaution.
heureusement qu’il y a eu Mélanchon pour aller chercher des voix auprès des classes ouvrières et populaires, sans quoi Le Pen serait passé au second tour ! Donc un peu de sérieux dans les analyses !
Les nostalgiques du stalinisme (ou trotskisme) n’ont rien à envier aux nostalgiques de Vichy mais leur idéologie, tout en utilisant un vocabulaire différent, est la même, seulement eux n’excluent les mêmes personnes.
Juste pour vous remettre les idées en place au sujet du Front de Gauche :
http://www.seuil.com/livre-9782021081220.htm
600 milliards de fraude fiscale. Dont acte.
A part « Asermourt » (?) qui lit vos diatribes?
« Virago », « parangons », « déshérence », « irrédentisme », « endogènes », « cosmopolites » …
Pensez-vous que « des millions de Français à petits salaires, à petite vie » comprennent ce que vous dites?
Il faut arrêter de réfléchir selon un axe aussi simpliste !
Mélenchon, c’est le Staline des temps modernes. Un retour au bolchévisme. L’autre jour, en regardant une vidéo sur sa prestation sur la place du Prado, haranguant les foules, le visage porteur d’une moue de dégoût (comme Le Pen père…), en écoutant les accents de sa verve populaire, je me suis dit : « Tiens, voilà le prochain dictateur ! ». Il m’a fait froid dans le dos, moi qui suis une germaniste passionnée… Il m’a fait penser aux discours d’Hitler sur les places publiques. Personne ne le voit….????? ….. Lui, ça sera pas les camps de concentration, mais les goulags. Fini la liberté de la presse, de la religion…. Bonjour le collectivisme le plus étroit ! Ce n’est pas parce qu’on est de gauche qu’on est propre… Quand les extrêmes se rejoignent…
Mélenchon est intraitable en ce qui concerne l’interdiction des prières de rue. Il souhaite faire entrer les fidèles de l’islam dans la communauté nationale, avec le respect du droit républicain que cela comporte.
Le Pen est intraitable en ce qui concerne l’interdiction des prières de rue. Elle attend que sa désignation à la vindicte populaire génère un rejet de cette greffe islamique dans le corps d’une nation qu’elle a rendue malade par le truchement de son opération d’urgence chirurgicale.
Il y aura toujours un monde entre Aragon et Autant-Lara. Les communistes se sont aveuglés sur le goulag. Les nationalistes ont revendiqué les camps. Et puis, quand même les dérives du totalitarisme seraient inévitables, demeurerait un écart, que dis-je, une opposition de valeurs entre une idéologie de l’égalité absolue et une idéologie de l’inégalité absolue. D’un côté l’on recherche le bien de tous. De l’autre l’on assied sciemment le bien des uns sur le mal fait aux autres. Et si l’armée de Léon Trotski a trempé son drapeau dans le sang des possédants irréductibles qui se refusaient à lâcher leur cadastre, le plus riche des partageurs atterrissait dans ses bras. Nette différence avec un Pierre Laval dans les fichiers duquel le nom et les prénoms de Goldnadel, Gilles-William n’eussent pas été rayés.