On a ces derniers jours beaucoup entendu et lu que Nicolas Sarkozy avait déjà perdu cette élection.
Pour défendre cette idée, plusieurs arguments ont été avancés. Or, si les chances qu’a Sarkozy de l’emporter sont effectivement faibles, il faut néanmoins se méfier des analyses en trompe-l’œil et des prédictions certaines. Surtout, il faut se souvenir qu’en politique les écarts entre prétendants en disent souvent bien davantage sur l’avenir, que l’issue d’une élection en elle-même. Et que sur cet aspect, rien n’est encore joué.
«Sarkozy va perdre parce qu’en Europe, depuis le début de la crise, tous les candidats sortants ont été sanctionnés par les urnes » C’est ce qu’on peut par exemple lire sous la plume de Dominique de Montvalon, sur le site de France-Soir (ici).
A l’examen, il n’en est rien. C’est même l’inverse : en Europe, depuis le début de l’année 2010, les élections présidentielles non anticipées ont plutôt vu les pouvoirs en place être renforcés. Le portugais socio-démocrate Cavaco Silva a été réélu au premier tour l’année dernière, dans un pays pourtant durement touché par la crise. En Bulgarie en octobre dernier, le candidat du parti au pouvoir a gagné les élections présidentielles. En Finlande, il y a quelques semaines, Sauli Niinistö a très largement gagné, renforçant considérablement le pouvoir en place. En fait, ce qu’un examen minutieux démontre, c’est qu’en cette période de crise, l’élection se joue principalement sur la compétence économique que l’on attribue au candidat. Et de ce point de vue, Sarkozy est certes devancé dans les sondages, mais bien moins que sur la popularité. Surtout, il a fait de la thématique de la crédibilité un axe central de sa stratégie, et cela pourrait porter ses fruits.
« Sarkozy va perdre parce que sous la Vème république, les candidats sortants qui ont gagné étaient des présidents de cohabitation ». C’est ce qu’on peut lire, par exemple sous la plume de Luc Rosenzweig dans Causeur. (là)
Historiquement, c’est vrai. Mitterrand a gagné face à son premier ministre Chirac en 1988, et Chirac a été réélu en 2002, dans les conditions que l’on connaît. A l’inverse, le sortant Valéry Giscard d’Estaing a perdu face à Mitterrand en 1981. Mais supposer qu’en l’espèce le passé éclaire le présent, c’est ignorer un aspect essentiel : Depuis 2002, le calendrier électoral a été inversé et la durée du mandat présidentiel raccourcie, dans le but précis de prévenir des périodes de cohabitation qui empêchent au pays de mener des réformes importantes. Imaginait-on l’UMP perdre les législatives au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 ? A l’évidence non ; rien n’aurait permis que Nicolas Sarkozy ne devienne le président d’une cohabitation. Parce que les modalités de notre vie politique ont été remaniées, les circonstances des victoires et des défaites passées n’augurent rien de ce qu’il se passera dans les prochaines semaines.
« Sarkozy va perdre parce que tous les sondages le prédisent ». C’est ce qu’on peut, par exemple, lire sou la plume d’Eric Dupin pour Rue89 (là)
En effet, pas un seul sondage n’a donné Sarkozy vainqueur au second tour depuis plus de 14 mois. Et pour prendre la mesure du gouffre qui sépare Hollande et Sarkozy, on pourrait même remarquer que depuis plusieurs semaines, les meilleurs scores mesurés pour Sarkozy au premier tour n’atteignent pas les plus bas scores mesurés pour François Hollande. Il n’empêche. Ceux qui l’auront vu hier face à Laurent Fabius, auront trouvé son punch intact. Et il ne faudrait pas mésestimer Nicolas Sarkozy ; même si, comme le disait justement Hervé Gattegno aujourd’hui au micro de RMC « il a semblé faire davantage campagne pour sa réhabilitation que pour sa réélection », il ne faut pas jurer de son incapacité à remonter la pente en talonnant puis en accrochant sérieusement Hollande dans l’entre-deux tours. Avec ou sans cœur à l’ouvrage, Nicolas Sarkozy jouera sa carte à fond.
Pour terminer. Si une défaite de Nicolas Sarkozy semble probable en l’état, rien ne nous permet de savoir quelle en sera la proportion. Or, les conséquences ne seront pas les mêmes sur le paysage politique de notre pays. A 51%, Sarkozy est devancé, l’UMP reste unie en vue des élections législatives et Hollande signe une victoire à la Pyrrhus. Un malicieux suggèrerait même que Sarkozy garde le droit à un come-back. A 53%, Sarkozy est battu, l’UMP va aux législatives en anticipant une vague rose et Copé (et quelques autres) regardent l’horizon. A 55%, Sarkozy est écrasé, l’UMP se disloque dans les semaines qui suivent, et le paysage politique est durablement recomposé. Car c’est dans la défaite que la droite est tentée par l’alliance électorale avec l’extrême-droite. Au-delà du nom du prochain Président, c’est l’autre enjeu déterminant de cette élection.
D’une visite fort agréable, « dans un pays familier…de franche droite traditionnelle » 🙂 , j’ai été, je dois bien le dire, abasourdi par le rejet absolu dont fait l’objet Sarkozy.
De mes pensées propres, fermes depuis bien avant 2007, j’ai retrouvé les accents dans un paysage où je ne l’attendais pas du tout.Des grandes engueulades de 2007 (^^^) où les clivages familiaux étaient fermes et définitifs, je me suis retrouvé avec (ENFIN!!) une communauté lassée, irritée (ENFN!) de notre président actuel. L’ampleur de ce rejet m’a réellement surpris.J’ai entendu, bien souvent mots pour mots, les propos que j’utilisait en 2007 concernant Sarkozy.
D’abbord intrigué, au point de me demander si ils ne me jouaient pas une farce^^^. Mais non! une branche de ma famille est toujours à droite…..Sauf qu’elle souffre d’une gros gros probleme de représentation.
Rien d’idéoligique, c’est un net et cru problème de personne: Nicolas Sarkozy.
Je dois bien admettre que, soulagé d’avoir à considérer cette (tardive) clairvoyance, je n’ai donc pas voulu « enfoncer le clou ».
De là à voter Hollande me direz vous…. eh bien, le chemin ne m’a pas semblé si long! pardon, en tous cas, quel revirement!
Selon leus dires, c’est « les 75% » qui bloquent. Une seule objection à un candidat de gauche ???
« voter à gauche » quanf même !!! 🙂
En résumé, s’il ne votent pas Hollande, il est déjà fermement défini aujourd’hui, qu’ils ne voteront plus Sarkozy.
L’abstention à droite risque d’être assez abyssale.
Ce n’est qu’une impression bien sûr, et clairement, la peau de « l’ours » (??^^)….peuvent encore subvenir, surprises et revirements.
Ce petit voyage en » terre de droite » en dit, selon moi, bien pus que tous les sondages d’hier et de demain.
AU REVOIR , AU REVOIR PRESIDENT …
Les français sont fatigués de N. Sakozy, éreintés même !
J’ai regardé son émission sur France2, bof, il n’y a que les journalistes courtisans pour y avoir vu un président plein de punch et remis sur les rails .
A peine plus de 100 000 spectateurs de + que F. Hollande et aussitôt pratiquement tous les médias nous rabâchaient toute le journée du lendemain et en boucle quel succés cette émission avait été pour le président-candidat , en oubliant au passage tous les moments où le candidat Sarkozy s’était montré brouillon sur les chiffres et les moments assez dérangeants où le « encore président Sarkozy » avait accumulé les attaques basses contre le candidats PS ou contre l’ inconnu du salon de l’ agriculture à qui il avait rétorqué le fameux « casse-toi pov’ c .. » ; la méthode Coué dans toute sa splendeur .lol .
Les chaines d’infos en continu ont déjà décidé que le grand meeting de dimanche serait un succès pour N. Sarkozy, la preuve, ils vont y passer la journée pour qu’on n’en rate rien comme ITélé qui a décidé de nous le faire suivre en direct et à partir de 12h 30 et jusqu’à plus de 19 heures .
On se croirait presque chez Poutine, mieux vaut en rire 🙂
Heureusement qu’il reste encore internet pour s’informer et non toute cette propagande qu’on nous sert à longueur de journée du matin au soir .
Quand je lis ou entends que si N. Sarkozy perd en 2012 face à F. Hollande avec un mauvais score, il n’y aura plus de salut pour l’ UMP qu’avec un rapprochement avec le FN, là je me pince …
Peur de nombreux commentateurs ou plutôt souhait honteux de leur part ? FLIPPANT !
N. Sarkozy aura vraiment fait beaucoup de mal à la droite si une partie de celle-ci pense s’allier au FN en cas de défaite de celui-ci en mai prochain.
J’ai pour ma part beaucoup de mal à croire que des personnes comme Mrs Fillon, Copé ou Juppé se lancent dans pareille aventure, ce qui est plus inquiétant c’est de constater que de nombreux commentateurs semblent frétiller à cette idée, sinon pourquoi en parleraient-ils sans arrêt, pour tenter de mobiliser en masse les électeurs de droite et du centre pour les inciter à voter N. Sarkozy dés le premier tour ??
Non, ce n’est pas uniquement dans la défaite que la droite et en particulier Nicolas Sarkozy, flirte avec l’extrême- droite.
Aucun rapport avec Sarko, mais je me demande pourquoi ce silence assourdissant sur vote site, sur ce qui se passe en Syrie !!!!
Etonnant de la part de ce site si va t-en guerre quand il s’est agi de la Libye (vous ne parlez d’ailleurs pas plus des exactions commises par les « rebelles » contre les « traitres », et que toutes les organisations humanitaires condamnent unanimement !
J’en conclus que vous avez l’indignation sélective et que la mort (réelle, elle, pas comme celle supposée arriver en Libye si on ne mettait pas fin au régime de Kadhafi) d’enfants par dizaines dans cette ville martyre, ne vous émeut guère …