Le 3 janvier dernier ont commencé les primaires républicaines à la fin desquelles sera désigné le candidat qui affrontera Barack Obama au cours des élections présidentielles de novembre 2012. Après le caucus de l’Iowa, ce sont les habitants du New Hampshire qui votaient hier mardi.
Le candidat modéré Mitt Romney a remporté hors la main le caucus de l’Iowa. Rick Santorum a quant à lui créé la surprise en briguant la deuxième place. Catholique intégriste, le candidat a su séduire une partie de l’électorat conservateur avec ses positions contre l’avortement et le mariage homosexuel, ainsi qu’un attachement tout particulier au créationnisme. Il est suivi de très près par le libertarian Paul Ron, connu notamment pour ses positions progressistes sur la drogue. En 4ème et 5ème position se trouvent Rick Perry et Newt Gingrich. Aucun délégué n’a voté pour Jon Huntsman. Le seul candidat à parler du réchauffement climatique et à afficher des positions modérées envers les homosexuels n’avait pas jugé utile de faire campagne dans l’Iowa. Arrivée 6ème au scrutin de mardi soir, la candidate Michele Bachmann, représentante du courant ultraconservateur Tea Party, a décidé d’abandonner le soir même la course à la présidentielle.
Le marathon des candidats à l’investiture ne vient que de commencer, et il reste difficile d’affirmer si ces résultats seront ou non confirmés dans les 49 états restants. Si les sondages annoncent Mitt Romney comme grand vainqueur, la politique du lynchage est monnaie courante aux États-Unis, et risque fort d’affaiblir le candidat favori. Depuis sa victoire au premier scrutin, les attaques se multiplient . Elles mettent en cause son passé d’ancien homme d’entreprise, et notamment sa place de directeur dans les années 80 et 90 du fonds d’investissement Bain Capital, spécialisé dans la restructuration d’entreprise. Pour Newt Gingrich, les activités de M. Romney étaient alors loin d’être vertueuses : « Apparemment, ils ont pillé les entreprises, laissé les employés au chômage et sont partis avec des millions de dollars ». Reste à savoir si ces attaques auront de réelles répercussions sur l’opinion.
Le premier caucus a enfin et surtout été l’occasion de marquer une rupture nette au sein du parti républicain entre modérés et conservateurs. Il est fort à parier que Romney, s’il veut devenir candidat aux présidentielles, devra durcir ses positions dans les mois à venir, et ce, au risque d’effrayer les électeurs indécis et modérés.
Quoi qu’il en soit, l’ancien homme d’affaires semble emporter la faveur des électeurs républicains. Ainsi mardi soir, Mitt Romney remportait 38% des suffrages dans le New Hampshire loin devant Ron Paul (24%), Jon Hunstman (17%), sans parler de Rick Santorum qui, cette fois, n’a réuni que 10% des voix. Romney est d’ores et déjà donné favori pour la prochaine élection primaire qui se tiendra le 21 janvier en Caroline du Sud. Cette troisième victoire lui assurerait l’investiture républicaine. Mais pour l’heure, la bataille est loin d’être gagnée. Comme le rappellent certains politologues américains, Mitt Romney reste encore boudé par les trois quarts des républicains.