C’est une conversation à la fois profonde, passionnante et empreinte d’émotion à laquelle nous conviaient hier Jacques-Alain Miller et l’Ecole de la cause freudienne, au cinéma Saint-Germain. Elle réunissait, autour du thème “Des guerres du 21ème siècle” et à l’occasion de la parution de “La Guerre sans l’aimer” de Bernard-Henri Lévy, des figures intellectuelles de haut-vol, tels qu’Alexandre Adler, Eric Laurent, Jean-Claude Milner et Hubert Védrine.
La salle du cinéma Saint-Germain était comble. On se pressait dans les allées latérales. Des personnalités telles que Roman Polanski, Emmanuelle Seigner, Vincent Lindon, Fred Vargas, Olivier Corpet, s’étaient déplacées pour l’occasion.
Au coeur du débat, donc, le livre de Bernard-Henri Lévy récemment paru aux éditions Grasset “La Guerre sans l’aimer”. Evocation du parcours intellectuel singulier qui est le sien. Volée de questions soulevées par un engagement de toute une vie : Qu’est-ce qu’une guerre juste ? En quoi celle-ci se différencie-t-elle d’une guerre tragique ? Sur quoi se fonde le droit (ou le devoir) d’ingérence ? Questions que chaque intervenant aborda sous l’angle spécifique qui lui est propre : l’angle psychanalytique (avec Jacques-Alain Miller, Eric Laurent et Anaëlle Lebovits-Quenehen) ; politique (avec Hubert Védrine) ; philosophique et politique (avec Jean-Claude Milner) ; historiale même, pour reprendre le terme employé par Alexandre Adler lors de son intervention.
Ce fut également pour BHL l’occasion de rendre hommage aux compagnons de route, aux figures filiales directes (tels son père, son grand-père), et indirectes (Chateaubriand, Malraux, Byron et autres) qui ont pour partie fait de l’homme le philosophe engagé qu’il est devenu. Un tikkuniste comme le suggérait Alexis Lacroix au terme de cette soirée, c’est-à-dire un homme qui, s’il ne croit pas ou plus en une transformation radicale du monde (façon marxiste), pense néanmoins en une réparation possible, nous dirions même, nécessaire du monde.
La Rédaction